D - Art Moderne Allemand

Le Modernisme

C 'est Munich qui lance le Bâlois Boecklin (1827-1899), inventeur d'un nouvel art aux yeux des Allemands, sur qui il exerça une profonde attraction non point tant par ses paysages que par ses mythologies pesantes au trait alourdi, parfaitement germaniques d'inspiration. Hans von Marées (1837-1887) est, avant tout, un décorateur dont les compositions, notamment ses fresques à l'Aquarium de Naples, montrent des recherches originales, quoique desservies par un dessin sans force et un coloris sombre et terne. Hans Thoma (1839-1924) interprète de vieux contes dans une manière naïve calquée sur les primitifs allemands. Plus jeune, Fritz von Uhde (1848-1911 ) mêle le réalisme à l'idéalisme dans des scènes évangéliques à costumes modernes. Franz Stuck (né en 1863), chef de la jeune école munichoise, procède de Boecklin (Böcklin) avec un style plus synthétique.

Avec Trübner, Uhde et Stuck fondent, à Munich, en 1892, le mouvement et la revue Sécession en réaction contre l'art académique du moment. Munich verra aussi naître quelques années plus tard (1901), le groupe die Phalanx (la Phalange), initié par Kandinsky, d'où sortira la Nouvelle Association des Artistes (Neue Künstlervereinigung), plus connue sous le nom de Cavalier Bleu (der Blaue Reiter). De son côté, Gustav Klimt crée à Vienne une autre Sécession, orientée vers l'Art Nouveau en 1897. Enfin, une Sécession berlinoise se crée en 1899, à l'initiative de Lieberman, de laquelle naîtra une Nouvelle Sécession (expressionniste), en 1910. Parmi les autres mouvements nés de cette effervescence, on doit aussi nommer, dans les premières années du XXe siècle, le groupe die Brücke ( le Pont), constitué en 1905 par E.-L. Kirchner, E. Heckel, F. Bleyl, K. Schmidt-Rottluf, et qui a certaines affinités avec les Fauvisme, tout en constituant, avec le Cavalier Bleu, l'un des jalons de l'Expressionnisme. Les expressionnistes ont une vision pessimiste de leur époque et cherchent à exprimer leurs angoisses par une utilisation non naturaliste de la couleur, la déformation du trait, une stylisation de la représentation faisant disparaître les détails. A titre d’exemple, le portrait de Karl Schmidt-Rottluff, "Femme avec un sac", illustre bien cet état d’esprit torturé. L’œuvre cherche à agresser le spectateur par l’intensification de l’expression et l’angulosité du trait. La couleur elle-même n’a plus la luminosité que lui donnaient les fauves : elle respire le pessimisme. Le groupe de Munich se forme autour de Vassily Kandinsky, peintre d’origine russe considéré comme le fondateur de l’art abstrait. L’utilisation audacieuse des couleurs et la simplification extrême d’un dessin puissant caractérisent les premières peintures. Puis, dès 1910-1911, Kandinsky évoluera vers l'abstraction. Un certain nombre d'artistes sont proches de Kandinsky à cette époque avec Alexej Von Jawlensky (1864-1941), Franz Marc (1880-1916) et August Macke (1887-1914)

Outre Boecklin, la Suisse allemande a donné Hodler (1853-1918), de Zurich, qui a surtout évoqué l'histoire de Suisse en des compositions au dessin très appuyé et aux couleurs extrêmement vives. Quant à l'activité de I'Autriche, on l'a vu déjà avec la Sécession viennoise, elle se confond en partie avec celle de l'Allemagne. C'est là que sont nés Moritz von Schwind, Makart, Gabriel Max. Il faudrait aussi nommer Ferdinand Georg Waldmüller ou Friedrich von Amerling, parmi beaucoup d'autres.

Paul Klee

Habité par un doute perpétuel, Klee se place toujours dans un monde intermédiaire : entre figuration et abstraction, entre peinture et musique, entre Orient et Occident, entre pratique et théorie, entre hier et aujourd’hui.

Paul Klee, est un peintre d'origine allemande, mais d'identité culturelle suisse, né le 18 décembre 1879 à Münchenbuchsee et mort le 29 juin 1940 à Locarno.

Klee a longuement hésité entre la peinture, l’écriture et la musique. Il se forme finalement aux arts plastiques à Munich, fait un long séjour en Italie et visite Paris à deux reprises, en 1905 et 1912. Secouée par plusieurs mouvements de rupture artistique, Munich reste son port d’attache jusqu’à la guerre. Il y rencontre Vassily Kandinsky et les membres du Cavalier bleu, groupement d’artistes qui s’intéressent, entre autres, à l’art populaire et aux dessins d’enfants.

Il rejoint en 1920 le Bauhaus, école d’arts appliqués fondée à Weimar par l’architecte Walter Gropius. Dans les années qui suivent, il est remarqué par les surréalistes français, qui voient en lui un « peintre mental » selon les mots d’Antonin Artaud. Peu de temps avant sa mort, ses œuvres attirent l’œil de Roger Dutilleul et Jean Masurel, à l’origine de la collection d’art moderne du LaM.

Comme de nombreux artistes d’avant-garde, Klee cherche de nouvelles formes d’expression picturale. Pour sortir de l’impasse des canons académiques et pouvoir créer quelque chose de neuf, il lui faut identifier la « source originelle » à laquelle – selon les représentations de l’époque – puise toute forme d’art : « Je veux être comme un nouveau-né, ne sachant absolument rien de l’Europe, ignorant les poètes et les modes, presque un primitif. », note-t-il dans son journal.

Dans un compte-rendu de la première exposition du Cavalier bleu rédigé en 1912, il se fait le défenseur « des commencements primitifs d’un art tels qu’on en trouverait plutôt dans les musées ethnographiques ou simplement chez soi, dans la chambre d’enfant ». Il évoque également l’art des « aliénés » sur lequel il jette un regard bienveillant et prend « profondément au sérieux, plus sérieusement que toutes les pinacothèques, dès lors qu’il s’agit aujourd’hui de réformer la peinture ». De multiples sources sont convoquées par Klee pour redéfinir l’art comme moyen de « recueillir ce qui monte des profondeurs et le transmettre plus loin ».

Arnold Böcklin

Arnold Böcklin appartenait au style artistique symbolisme, exposition artistique. Il a été principalement actif durant la période classique au 19 ème siècle.

Arnold Böcklin, né le 16 octobre 1827 à Bâle, et mort le 16 janvier 1901, à San Domenico di Fiesole, en Italie, est un peintre, dessinateur, graphiste et sculpteur suisse.

Dans l’exercice de son art, Arnold Böcklin a principalement exercé les techniques artistiques suivantes : huile sur toile, huile sur panneau, huile sur bois. Arnold Böcklin est notamment connu pour la Chasse de Diane qui est parmi autant d’illustrations de ses sujets favoris : mythologie, paysage, artistes. Les œuvres de Arnold Böcklin sont principalement conservées au musée d'Orsay à Paris.

Anselm Feuerbach

Peintre allemand, l'un des représentants, avec Böcklin et Hans von Marées, du courant idéaliste qui apparaît, entre 1850 et 1880, dans la peinture allemande.

Anselm Feuerbach, né le 12 septembre 1829 à Spire et mort le 4 janvier 1880 à Venise, est, avec Arnold Böcklin et Hans von Marées, un des peintres de langue allemande les plus importants de la seconde moitié du XIXᵉ siècle.

Anselm Feuerbach est le fils d'un professeur d'archéologie à l'université de Fribourg-en-Brisgau. Après des études peu profitables à l'Académie des beaux-arts de Düsseldorf, alors très célèbre (1845-1848), et un bref séjour à Munich (1848-1850), où la rencontre avec Rahl l'amène à s'orienter vers une peinture brillante et colorée, il se rend à Anvers (1850), puis à Paris (1851-1854). Ses lettres et ses souvenirs, publiés après sa mort sous le titre Ein Vermächtnis (Un testament), le montrent à la recherche d'un maître qu'il croit trouver en Thomas Couture, peintre français, dans l'atelier duquel il travaille un temps et qui exerce sur lui une forte influence. Il peint, en 1852, sa première œuvre importante, Hafiz à l'auberge (Kunsthalle, Mannheim). En 1855, il part pour l'Italie, qui deviendra sa patrie d'élection. Il se lie à Rome avec une femme qui incarne à ses yeux l'idéal de la beauté classique et qu'il a maintes fois représentée (Nana). Mais son art est peu apprécié en Allemagne, et sa situation matérielle reste difficile, jusqu'à ce que le grand collectionneur et mécène Schack lui achète plusieurs toiles (coll. de peintures de l'État de Bavière, galerie Schack, Munich). Il se lie ensuite avec le célèbre théoricien Konrad Fiedler. Nommé, en 1872, professeur à Vienne, il peint un plafond pour le grand amphithéâtre de l'Académie des beaux-arts (Chute des Titans). Cependant, sa renommée ne s'établira vraiment qu'après sa mort, à la grande exposition de peinture allemande du XIXe siècle organisée à Berlin en 1906. Outre des portraits (dont un grand nombre d'autoportraits), Feuerbach a surtout traité des sujets tirés de la mythologie et de l'histoire antiques (Médée, 1870, Nouvelle Pinacothèque, Munich ; Le Festin de Platon, 1869, Kunsthalle, Karlsruhe) ou de l'histoire italienne (Dante et les nobles dames de Ravenne, 1858, ibid.). Le style de sa maturité, grave et monumental, d'une froideur que tempère parfois le souvenir de la peinture vénitienne, trahit une indécision entre une orientation idéaliste et l'attachement à l'observation et au rendu exact du modèle ; indécision qui, avec le besoin qu'éprouvait Feuerbach de s'appuyer sur l'exemple d'un maître, explique ce qu'on peut appeler son échec, son incapacité relative à créer un univers plastique vraiment original et à la hauteur de son inspiration. En ce sens l'art de Feuerbach, bien que plus achevé, n'égale pas celui de son contemporain von Marées.

Hans von Marées

Peintre allemand (Eberfeld 1837 – Rome 1887), Hans von Marées est le meilleur représentant du courant idéaliste de la peinture allemande dans le troisième quart du xixe siècle.

Il fit ses premières études à Berlin de 1853 à 1855 dans l'atelier de Carl Steffeck. De 1857 à 1864, il travaille à Munich, peint des scènes militaires (Soldats au fourrage, 1862, Wuppertal, Von der Heydt Museum) et des portraits inspirés de Rembrandt. En 1863, il crée sa première œuvre vraiment personnelle, le Bain de Diane (Munich, Neue Pin.), composée d'un groupe de nus décoratifs se détachant sur un fond de paysage. De 1864 à 1870, son évolution stylistique se poursuit en Italie, où il rencontre Feuerbach, sous l'influence dominante de la peinture du cinquecento. Grâce à l'aide matérielle que lui donne le philosophe Konrad Fiedler, Marées peut réaliser ses projets artistiques. En 1869, il entreprend un voyage en Espagne, en France, en Belgique et en Hollande où il s'intéresse à la peinture ancienne (Philippe et l'eunuque, 1870, musées de Berlin). De 1870 à 1873, il travaille à Berlin et à Dresde. À Naples, en 1873, il décore avec Hildebrand (Autoportrait avec Hildebrand, 1873, Wuppertal, Von der Heydt Museum) la salle de la bibliothèque de l'Institut zoologique allemand de fresques illustrant la vie des paysans et des pêcheurs de la région. En 1874-75, il réside à Florence, puis à Naples et enfin à Rome, où il restera jusqu'à sa mort. À partir de 1874, ses compositions représentent presque uniquement des groupes de corps nus aux carnations lumineuses sur un fond de paysage sombre dont le rôle accessoire consiste surtout à servir de lien entre les figures et où se fonde un nouveau rapport à l'Antiquité. Ses personnages sont l'image d'une humanité supérieure. Son art, chargé de préoccupations éthiques (l'Âge d'or, 1879-85, Munich, Neue Pin.), séduit par sa recherche passionnée de pureté formelle. Brossées dans une pâte généreuse et travaillée (Ganymède, 1887, Munich, Neue Pin.), ses scènes toujours très claires sont savamment équilibrées par des formes contrebalancées et se détachent dans une atmosphère crépusculaire. Marées reprenait souvent ses œuvres principales. À partir de 1879, il exécute de grands triptyques, comme les Hespérides (2e version de 1884-1887), les Trois Cavaliers, saint Martin, saint Hubert et saint Georges (1885-1887) et Die Werbung (1885-1887), tous conservés à Munich (Neue Pin.). Vers 1874, sa production graphique atteint une rare qualité. La plupart de ses dessins sont des études préliminaires pour ses peintures (Ausfahrt der Fischer, Wuppertal, Von der Heydt Museum). Ceux de ses dernières années sont parmi les plus beaux que l'on connaisse dans ce genre en Allemagne au xixe siècle.

Le meilleur élève du peintre fut le sculpteur Adolf von Hildebrand. Von Marées, qui ne connut pas la célébrité de son vivant, fut universellement reconnu après l'importante rétrospective qui eut lieu à Munich et à Berlin en 1908-1909. Il est surtout représenté à Munich (Neue Pin.), à Berlin, à Dresde (château de Pillnitz), à Hambourg, à Mannheim, à Wuppertal.

Hans Thoma

Hans Thoma est l'un des peintres allemands les plus importants de la fin du XIXe siècle. Formé à Karlsruhe et Düsseldorf dans les années 1860, Thoma rencontre Gustave Courbet lors d'un long séjour à Paris, qui aura une influence notable sur son œuvre.

Hans Thoma, né le 2 octobre 1839 à Bernau en Forêt-Noire et mort le 7 novembre 1924 à Karlsruhe, est un peintre allemand, dont le style évolua à partir des années 1880 vers une forme de naturalisme magique et fantastique, puisant dans la renaissance allemande.

Par la suite, partageant sa carrière entre Munich, Francfort et Florence, l'artiste fait partie de ces «Romains d'Allemagne » qui trouvent dans l'observation de l'art de la Renaissance le moyen d'une expression contemporaine qui a influencé de façon déterminante la genèse de la symbolique européenne au fin du siècle.

L'empreinte de l'art italien, que la tradition du paysage classique instaurée par Poussin a contribué à diffuser, est particulièrement évidente dans la peinture de la « Sieste ».

Proche du panthéisme onirique d' Arnold Böcklin , Thoma se distingue cependant de l'artiste suisse, préférant le contexte plus prosaïque d'une scène rurale au monde mythologique.

Par son lyrisme, « Siesta » établit ainsi un lien avec les scènes paysannes auxquelles Thoma avait auparavant consacré de nombreux ouvrages.

Gustav Klimt

Gustav Klimt est très certainement l’un des peintres majeurs du symbolisme : il se distingue au sein de l'Art Nouveau, alors en vogue à Vienne, en 1900.

Gustav Klimt, né le 14 juillet 1862 à Baumgarten en Autriche et mort le 6 février 1918 à Vienne, est un peintre symboliste autrichien, et l'un des membres les plus en vue du mouvement Art nouveau et de la Sécession de Vienne.

Il débute sa carrière en peinture, en 1879, comme décorateur dans l'équipe de Hans Makart, avant de prendre son indépendance artistique et de créer son propre atelier, dès 1883. Les commandes affluent et le style de Klimt se précise davantage après avoir fondé, et rejoint, le groupe des sécessionnistes. Il connut des critiques pour son oeuvre, traitant de thèmes encore tabous comme la sexualité ou la mort. Son tableau Pallas Athéna, peint en 1898, lui concède une place parmi les artistes de ce siècle : il se détourne de la représentation traditionnelle de la déesse en lui donnant les traits d'une femme fatale, d'une gorgone tirant la langue. Cependant, c'est son cycle d’or, dès le début du XXe siècle, qui fera toute sa renommée. Le Portrait d'Adèle Bloch-Bauer et Danaé font parti des plus illustres oeuvres de sa série ; leBaiser, peint en 1906, est l’une des dernières toiles de ce cycle, et restera dans le collectif artistique, son œuvre majeure. Malgré sa période dorée, Gustav Klimt se détourne de l’or dans ses peintures et les épure, inspiré par Van Gogh ou encore Henri Matisse, découvrant le fauvisme et annonçant le pointillisme. Ses toiles sont reconnaissable par l'empreint d'onirisme et de sensualité. Gustav Klimt meurt à Vienne d’une congestion cérébrale, le 11 janvier ou le 16 février 1918, selon les sources.

Ernst Ludwig Kirchner

Ingénieur, Kirchner préfère être peintre. Ses premières oeuvres, surtout des nus, aux lignes épaisses et aux contrastes de couleurs violents, surprennent aussi par la simplification des formes.

Ernst Ludwig Kirchner, né le 6 mai 1880 à Aschaffenbourg, en Bavière et mort le 15 juin 1938 à Frauenkirch, près de Davos en Suisse, est un peintre expressionniste allemand et l'un des fondateurs de l'association Die Brücke.

Attiré par le dessin, il entreprend en 1901 des études d'architecture à Dresde. En 1903, il suit des cours de peinture à la Kunsthochschule de Munich et fréquente un atelier d'art expérimental.

En 1905, il fonde le groupe Die Brücke, avant-garde de l'expressionnisme allemand, avec son ami Fritz Bleyl, rencontré à Dresde, Erich Heckel et Karl Schmidt-Rottluff.

Kirchner s'installe à Berlin en 1911 où il va peindre de célèbres scènes de rue et de la vie nocturne. Il y rencontre Erna Schilling, danseuse de cabaret, son modèle et sa compagne.

Mobilisé en 1914, Kirchner est libéré à cause d'une maladie pulmonaire et d'une dépression. Son état s'aggrave alors qu'il abuse d'alcool et de morphine.

Etabli en 1917 à Davos, il peint des paysages et retravaille des oeuvres. Il grave aussi, sculpte, fait des cartons de tapisserie. Le peintre accueille de jeunes artistes et écrit sur l'art sous le pseudonyme de Louis de Marsalle.

Traité comme un artiste dégénéré par les nazis, ses oeuvres sont confisquées. Vaincu par la maladie et les persécutions, il se suicide à Davos le 15 juin 1938. Ses oeuvres importantes sont : Autoportrait au modèle (1907), Cinq Femmes dans la rue(1911), Homme (Statue en bois, 1923).

Erich Heckel

Erich Heckel fonde en 1905, avec Karl Schmidt-Rottluf, Fritz Bleyl et Ernst Ludwig Kirchner, le groupe Die Brücke.

Erich Heckel, né le 31 juillet 1883 à Döbeln et mort le 27 janvier 1970 à Radolfzell, est un peintre allemand lié au mouvement expressionniste.

Une des figures marquantes de Expressionnisme allemand , le peintre, sculpteur et graphiste Erich Heckel était l’un des fondateurs du Die Brucke groupe à Dresde, avec Ernst Ludwig Kirchner (1880-1938), Fritz Bleyl (1880-1966), et Karl Schmidt-Rottluff (1884-1976). Dans sa peinture, Heckel était un admirateur de Van Gogh, en particulier pour sa capacité à transmettre l’angoisse intérieure, et était également impressionné par la façon dont les exposants de Futurisme lumière fracturée représentée. En attendant sa Sculpture sur bois a été fortement influencé par la sculpture africaine . Comme ses collègues de Die Brucke , il a également passé du temps à maîtriser un certain nombre degravure techniques – notamment les gravures sur bois, les eaux-fortes et les lithographies – en tant que moyen de produire des œuvres d’art à faible coût. Son plus puissant peintures expressionnistes (et estampes) ont été produites au cours de ses premières années. Il peignait généralement des personnages dans des paysages et des intérieurs à l’aide de couleurs vives et de peinture épaisse. En 1937, son travail fut condamné comme "art dégénéré". Après avoir survécu à la guerre à Berlin, il a enseigné à l’Académie de Karlsruhe jusqu’à sa retraite en 1955. Il est maintenant considéré comme un pionnier important Expressionnisme au début du 20e siècle en Allemagne, on se souvient mieux de Heckel pour son nus féminins et peinture de paysage , ainsi que son gravures sur bois , caractérisées par leurs formes simplifiées et leur style plat inhabituel.

Erich Heckel est né à Dobeln, près de Dresde, en Saxe. Il est allé au lycée à Chemnitz, où il s’est lié d’amitié avec un autre étudiant, Karl Schmidt-Rottluff. Nous savons très peu de choses sur sa formation artistique précoce, ou quand il a appris dessin , mais en 1904 il est allé étudier architecture à la faculté de design de l’Université technique ( Technische Hochschule ) de Dresde. Ici, il a été rejoint en 1905 par son plus jeune ami, Schmidt-Rottluff. À l’université, Heckel rencontra également Bleyl et le grand Kirchner. Les quatre étudiants formèrent ensuite le cercle de Die Brucke et décidèrent de se consacrer entièrement à la peinture.

Le nom de leur groupe, Die Brucke (The Bridge), marquait leur volonté de créer un pont entre l’art actuel et le passé et de créer un nouveau mode d’expression artistique. C’est ainsi qu’ils ont emprunté les idées des anciens maîtres aux Renaissance allemande comme Albrecht Durer, Matthias Grunewald et Lucas Cranach l’Ancien, ainsi que de mouvements d’art moderne commePrimitivisme et Art Nouveau . Ils ont exploré les supports traditionnels, tels que les gravures sur bois (et ont inventé la méthode de gravure sur linogravure). Heckel lui-même s’est concentré sur la gravure sur bois, lithographie et gravure . Leur peinture était typiquement émotionnelle et intense et comportait généralement des images violentes et vives. Couleur . Heckel, qui avait une conception presque fanatique de l’amitié et du partenariat artistique, devint l’élément de cohésion du groupe, ainsi que son responsable et son organisateur. En 1906, le groupe est rejoint par le peintre suisse Cuno Amiet (1868-1961) et le peintre allemand peintres expressionnistes Max Pechstein (1881-1955) etEmil Nolde (1867-1956). Dans l’ensemble, cependant, le groupe était davantage lié à ce qu’il n’aimait pas dans l’art qui l’entoure qu’à tout programme artistique qui lui était propre.

Influencé par le Mouvement des arts et métiers en Angleterre et par le Jugendstil En Allemagne, Heckel a créé un atelier à Dresde où les membres du groupe peignent, sculptent et produisent des gravures sur bois, collaborant souvent sur des projets afin d’établir un lien plus étroit entre art et conception et la vie quotidienne. Heckel et Kirchner ont fabriqué des meubles et des sculptures, ainsi que des peintures murales. À l’époque, l’expressionnisme de Heckel – et celui des autres membres du groupe – était influencé par Art océanique aussi bien que art tribal, dont des artefacts étaient exposés au musée ethnographique de Dresde. (Voir sa gravure sur bois Sleeping Negress de 1908 et sa sculpture Crouching Girl 1912, Heckel Collection, Hemmenhofen.) Il a également admiré Van Gogh et le Synthétismede Paul Gauguin pour l’authenticité de leur expressivité. Enfin, le groupe Brucke était également au courant des développements dans art moderne , à Paris, où Le fauvisme était à la mode. Un grand spectacle de travail par Matisse (1869-1954), tenus à Berlin, ont confirmé leur appréciation des méthodes fauvistes. Les membres de Die Brucke ont organisé plusieurs expositions – la première en 1906 et 1907, dans une usine d’abat-jour de Dresde conçue par Heckel, après quoi ils ont réussi à faire entrer leur travail dans plusieurs galeries locales et expositions itinérantes.

Cependant, Heckel a très vite compris que pour lui, la peinture née d’instinct seule ne pouvait conduire à la découverte de la forme. À l’été de 1907, il s’était rendu pour la première fois avec Schmidt-Rottluff à Dangast, sur la mer du Nord. L’expérience de la nature dans son état d’origine, liée à sa propre discipline intellectuelle, l’amena en 1908 à développer un style plus grandiose. Au printemps 1909, il se rendit en Italie et passa l’été avec Kirchner au bord des lacs de Moritzburg. En automne, il séjourna chez Schmidt-Rottluff. Son séjour en Italie apporta une clarification de ses formulaires. Il a été particulièrement impressionné par Art étrusque , ce qui l’a confirmé dans ses efforts pour la rigueur, la simplification et une spiritualité accrue. En 1910, il avait mis au point un style plat dans lequel des zones de couleur délimitées par des contours anguleux et dentelés s’entrelacent pour former une composition totalement compacte. Pourtant, sa peinture est restée austère, stérile et curieusement dure. Il a peint de nombreux paysages sur les lacs de Moritzburg et à Dangast, ainsi que des paysages urbains, des nus, des personnages se baignant et des scènes de music-hall. En 1911, Heckel peint à Prerow, sur la Baltique, où le co-fondateur de Der Blaue Reiter , le peintre russe expatrié Alexei von Jawlensky , travaillait aussi.

À l’automne de 1911, Heckel s’installa à Berlin, où se réunissait la plupart des membres du groupe, et partagea un studio avec un autre membre de Brucke. Otto Mueller (1874-1930). Ce changement n’interféra en aucune façon avec ses objectifs artistiques, car contrairement à Kirchner, le dynamisme de la ville ne l’intéressait pas. En effet, il ne s’intéressait désormais plus qu’aux tendances qui n’étaient pas soumises au moment présent. Il s’est concentré sur la variété des paysages et des saisons, ainsi que sur le comportement des hommes face à leurs aspirations, leurs joies et leurs souffrances. Avant tout, sa peinture cherchait à exprimer et à refléter la compassion humaine en utilisant des couleurs vives et riches. Voir, notamment, son chef-d’œuvreNavires à voile dans le port (1911, Westfalisches Landesmuseum, Munster), dans lequel des voiles orange profond se juxtaposent au vert riche du pays et au rose de la plage. Le déménagement à Berlin l’a toutefois mis en contact avec d’autres importants artistes modernes comprenant Franz Marc (1880-1916), August Macke (1887-1914) et Lyonel Feininger (1871-1956).

L’année suivante, Heckel a collaboré avec Kirchner dans lepeinture murale pour la chapelle de la "Sonderbund Exhibition" à Cologne. Puis, en 1913, Die Brucke se sépara et Heckel monta sa première exposition personnelle à Berlin. Il a commencé à classer les objets de ses images dans un équilibre stable. À partir de maintenant, il a transformé ses découvertes de Cubisme en une structure anguleuse, disjointe, qui lui permettait de représenter la lumière de manière caractéristique. Il a représenté les reflets sous la forme de formes cristallines de sorte que, à l’aide de cette atmosphère "visible", le ciel, la terre, l’eau et l’homme se fondent en un seul mode d’expression. Voir, par exemple, son livre Femmes au bord d’un lac (1913, Wilhelm-Lehmbruck-Museum, Duisburg).

En 1914, Heckel se porta volontaire pour le service militaire et, en 1915, fut nommé pour soigner les blessés en Flandre. Ici, il a rencontré Max Beckmann (1884-1950) et se lie d’amitié avec le symboliste belge James Ensor (1860-1949). Heckel et Beckmann étaient – avec d’autres artistes – sous le commandement de l’historien de l’art Walter Kaesbach, qui a tellement détaillé ses tâches, qu’un jour sur deux était laissé libre pour le travail artistique. En 1918, Heckel est rentré à Berlin. Par la suite, son art devient plus mélancolique mais aussi plus populiste, des couleurs pastel remplaçant les tons plus criards de son tableau précédent. Pour plus d’informations sur sa contribution à l’expressionnisme, voir: Histoire de la peinture expressionniste (c.1880-1930).

En 1937, comme presque tous les expressionnistes, son travail fut condamné comme " Art dégénéré "par le gouvernement nazi, qui saisit plus de 700 de ses peintures et gravures. Fortement affecté par les raids aériens sur Berlin pendant la Seconde Guerre mondiale, Heckel perd tous ses blocs de gravure sur bois et ses plaques d’impression avant de perdre finalement tout son atelier lors d’un raid de bombardement de 1944. Il s’installe ensuite à Hemmenhofen, au bord du lac de Constance, où il accepte une chaire à l’Académie des beaux-arts ( Akademie der Bildenden Kunste ) de Karlsruhe, qu’il occupera jusqu’à sa retraite en 1955. Durant cette période, il sera de plus en plus absorbé par la peinture de nature morte et son style général de peinture à l’huileest devenu tranquille et plus lyrique.

En 1953, à l’âge de 70 ans, et à nouveau en 1963, Heckel a été honoré de nombreuses expositions et rétrospectives, ainsi que de plusieurs prix. Il continua à peindre jusqu’à sa mort à Radolfzell en 1970. Une importante exposition rétrospective, "Erich Heckel – Son travail dans les années 1920" , fut exposée au musée Brucke de Berlin d’octobre 2004 à février 2005.

Les œuvres de Heckel sont visibles dans un certain nombre des meilleurs musées d’art dans le monde entier, notamment le Museum of Modern Art de New York; la Kunsthalle, Hambourg; le musée Sprengel à Hanovre; le Westfalisches Landesmuseum, à Munster; le Museumsberg Flensburg, Schleswig-Holstein et la Pinakothek der Moderne de Munich.

Karl Schmidt-Rottluff


Alexej Von Jawlensky


August Macke


Hodler


Ferdinand Georg Waldmüller


Leonhard Rausch


Brigadler


Johanna Starke


Franz Marc


Franz Radziwill


Ma x Beckmann