C Italiens Impressionnisme

L'Impressionnisme

Les macchiaioli sont parfois assimilés à l'impressionnisme français. Pourtant, certains artistes développent un style qui se distingue du vérisme pour s'approcher plus de l'impressionnisme. C'est le cas notamment du Napolitain Giuseppe De Nittis ainsi que de Federico Zandomeneghi, originaire de Ferrare, qui sont tous deux conquis par l'impressionnisme français et se rendent en France où ils côtoient le peintre Edgar Degas.Giovanni Boldini s'expatrie aussi en France et n'a de véritable succès en Italie qu'après une exposition qu'il fait lors de la première Biennale de Venise de 1895. Par ailleurs, le peintre Gaetano Previati donne une touche italienne à l'impressionnisme sous le nom de divisionnisme italien dérivé du néo-impressionnisme. On peut également retenir les noms des peintres Antonio Mancini et Lionello Balestrieri, dont les tableaux représentent en général des scènes de la vie ordinaire, ou encore Cesare Maccari qui fait des peintures monumentales.

Giuseppe De Nittis

Contemporain de Giovanni Boldini et des Macchiaioli, ami de Gustave Caillebotte, Edgar Degas et Édouard Manet, Giuseppe De Nittis reste un peintre encore relativement confidentiel, y compris en Italie où il est classé trop rapidement dans l'école impressionniste italienne, malgré la variété de ses sources d’inspiration.

Le peintre italien Giuseppe De Nittis naît à Barletta le 25 février 1846. Il décède le 21 août 1884 d'une congestion cérébrale dans sa maison de campagne de Saint-Germain en-Laye. Giuseppe De Nittis est le cadet d'une famille de quatre garçons.


Après un apprentissage auprès du peintre local Giovanni Battista Calò à Barletta, il s'inscrit en 1860 à l'Académie des beaux-arts de Naples où enseigne Gabriele Smargiassi. Quatre ans plus, tard il fonde l'école de Resìna, du genre réaliste. De Nittis étudie aussi la peinture en privé avec Vincenzo Petrocelli.

En 1867, il part pour Paris où il rencontre Meissonier et Gérôme. Deux ans plus tard, il épouse Léontine Gruvelle qui influence considérablement ses choix sociaux et artistiques. Ainsi, il fait son entrée dans le milieu artistique et intellectuel et fait connaissance des collectionneurs passionnés de japonisme tels qu'Edmond de Goncourt et Philippe Burty. En 1874, à l'invitation d'Edgar Degas, il participe à la Première exposition des peintres impressionnistes qui se tient dans l'atelier de Nadar.

En avril 1879, il inaugure la galerie de La Vie moderne. En 1880, il installe son atelier aux nos 3 et 3 bis rue Viète à Paris[3].

En 1881, il séjourne à Gersau près de Lucerne en compagnie d'Alphonse Daudet et de son épouse, à qui il offre en souvenir un tableau représentant l'endroit, qui est évoqué par les Goncourt dans leur Journal; cette huile sur panneau a été vendue 51 600 euros à Chinon le 2 décembre 2015.

De Nittis constitue une collection d'œuvres de grande qualité, remarquée par plusieurs experts d'art japonais au pavillon de Breteuil, qu'il habite auno 12 de l'avenue Foch à Paris.

Il est au sommet de sa renommée lors de l'Exposition universelle de 1878 à Paris, où il expose onze de ses toiles.

Frappé d'une embolie cérébrale, De Nittis meurt en 1884 à Saint-Germain-en-Laye; il est inhumé à Paris au cimetière du Père-Lachaise(11e division).

Son épouse, la parisienne Léontine Lucile Gruvelle (mariée en 1869), a fait don de ses tableaux à la ville de Barletta et ils sont maintenant réuni dans la Pinacoteca De Nittis, au Palais de la Marra, à Barletta (la ville natale du peintre).

Federico Zandomeneghi

Federico Zandomeneghi, dont le père et grand-père étaient des sculpteurs, est né à Venise et s'inscrit à l'Académie de Venise en 1856. ... Zandomeneghi, dont le style de peinture est similaire au leur, participera à quatre de leurs expositions (1879, 1880, 1881 et 1886). Il est ami d'Edgar Degas.

Federico Zandomeneghi, né le 2 juin 1841 à Venise et mort le 31 décembre 1917 à Paris, est un peintre impressionniste italien.

En 1860 partisan de Garibaldi, ses convictions politiques nécessitent un passage à Florence où il fait la connaissance de un certain nombre d'artistes connus sous le nom de Macchiaioli (Telemaco Signorini, Giovanni Fattori et Giuseppe Abbati). Il se joint à eux dans la peinture de paysages en plein air. Peindre hors du studio, «en plein air», est , à ce moment-là, une approche novatrice, afin d'apporter vivacité et spontanéité dans le rendu de la lumière. En 1874, Zandomeneghi se rend à Paris, (où il va passer le reste de sa vie) et y fait la connaissance des impressionnistes qui viennent de faire leur première exposition de groupe. Zandomeneghi, dont le style de la peinture est identique au leur, participera à quatre de leurs expositions (1879, 1880, 1881 et 1886). Pour compléter les maigres revenus perçus de la vente de ses tableaux, Zandomeneghi trouve du travail dans l'illustrations de magazines de mode. Au début des années 1890, il se lance dans le pastel, où il devient spécifiquement habile. Le marchand d'art Durand-Ruel présente ses tableaux aux États-Unis, par conséquent sa renommée et sa fortune lui permettent de bénéficier d'un certain succès, jusqu'à sa mort à Paris en 1917.

Giovanni Boldini

Giovanni Boldini né le 31 décembre 1842 à Ferrare et mort le 11 janvier 1931 à Paris est un peintre et graveur italien. À l'instar de John Singer Sargent, Giovanni Boldini est un portraitiste de réputation internationale, travaillant principalement à Paris et à Londres.

Né à Ferrare, en Italie, Giovanni Boldini est réputé pour ses illustrations et ses portraits, qui ont constitué sa réputation internationale. Devenu l’un des portraitistes les plus en vogue à Paris, au début du XXe siècle, l’artiste parvient à vivre confortablement de sa peinture.

Issu d’une famille nombreuse, le père de Giovanni Boldini est un peintre et restaurateur de tableaux, qui s’adonne également à la pratique de la copie de toiles de Raphaël et de sujets de Francesco Guardi, peintre vénitien du XVIIIe siècle. Boldini, particulièrement doué, s’initie à la pratique de la peinture et fréquente un groupe de peintres de Ferrare, particulièrement inspirés par Dosso Dossi, peintre italien de l’école de Ferrare réputé pour ses sujets mythologiques, ainsi que d’autres grands artistes du Quattrocento – XVème siècle italien qui amorce la Première Renaissance, annonçant le début de la Renaissance en Europe.

La réputation de Boldini, déjà fermement constituée, lui permet de s’installer à Florence, en 1862. Il choisit de s’y établir afin de parfaire sa formation et y intègre l’Académie de dessin, l’une des premières académies artistiques apparues en Europe. Sous la direction d’Enrico Pollastrini, peintre académique italien réputé pour son style figuratif, il perfectionne sa technique plastique.

Dans ce contexte, Boldini rencontre le groupe des Macchiaioli, qui s’est développé à Florence, puis en Toscane, dans le courant du XIXe siècle. Ce groupe est constitué d’artistes influencés par les impressionnistes, en rupture avec l’académisme et aujourd’hui considérés comme les initiateurs de la peinture moderne italienne. Il fait également la connaissance de Diego Martelli, critique d’art et mécène italien du XIXe siècle, s’imposant comme la référence culturelle du mouvement des Macchiaioli. Ce dernier parvient à populariser les principes de l’impressionnisme français.

L’œuvre de Boldini, aux prémices de sa carrière, est constituée de peinture de paysages. Il réalise également des panneaux muraux, mais à partir de 1867, il fait la connaissance d’Edgar Degas, peintre, sculpteur, graveur et photographe naturaliste et impressionniste, dans le cadre de l’Exposition Universelle. Il y rencontre également de grands noms de la peinture tels qu’Édouard Manet, Alfred Sisley, Gustave Caillebotte, mais il se lie particulièrement à Jean-Baptiste Corot.

Boldini voyage en Hollande et découvre la peinture de Frans Hals. Ce peintre marque un tournant dans le style de l’artiste. Boldini montre une tendance à restreindre la gamme de sa palette, et à suggérer la couleur plutôt que de l’exprimer, il passe à des teintes plus sombres et le noir est même davantage présent. Ses coups de pinceau deviennent plus relâchés, l’impression générale l’emportant sur les détails plus subtils. Tandis que gaieté et vivacité se dégageaient de ses premiers tableaux, ses derniers portraits mettent l’accent sur la stature et la dignité des personnes représentées.

Après son séjour parisien, l’artiste choisit de partir pour Londres. Suite à l’étude approfondie des portrait et caricatures anglaises et notamment celles de Thomas Gainsborough - l’un des plus célèbres portraitistes et paysagistes de la Grande Bretagne du XVIIIe siècle – Boldini se dévoue à cette peinture d’un nouveau genre. Il multiplie donc les portraits de la haute société britannique, qui lui valent un franc succès et assoient sa notoriété : les commandes se font particulièrement nombreuses.

Boldini opère un retour vers la capitale française : il s’installe dans un atelier à proximité de la place Pigalle et se lie avec le marchand d’art Adolphe Goupil, capitaine d’industrie français et l’un des plus importants marchands et éditeurs d’art du XIXe siècle. Alors, sa carrière est lancée : les clients se pressent aux portes de son atelier pour se faire portraiturer et la valeur de ses toiles et pastels explose. Ses peintures de genre, présentant des personnages en costumes du XVIIIe siècle, obtiennent un franc succès, mais ses portraits féminins suscitent un engouement particulièrement fort. On s’arrache ces figurations d’élégantes, traduites par l’artiste avec une facture fluide et une touche vive. Accompagné par Degas, en 1889, l’artiste arpente l’Espagne, le Maroc et séjourne également en Italie en 1892.

Giovanni Boldini participe alors aux Expositions Universelles de Paris en 1889, de Bruxelles en 1897, ainsi qu’à la première édition de la Biennale de Venise. Il expose ensuite à New York, et portraiture de nombreuses figures célèbres telles que Gertrude Vanderbilt Whitney, fondatrice du Whitney Museum of American Art, Marthe de Florien, grande actrice de théâtre et courtisane française de la Belle Époque, connue pour sa liaison avec Georges Clémenceau. Elle a également entretenu une liaison avec l’artiste. Il a également portraituré Cornelius Vanderbilt, grand homme d’affaire américain.

Jusqu'en 1923-1924, Boldini produit des nus, des natures mortes et des paysages de Venise, de Rome, ainsi que de la province française. Sa vue s'affaiblit et il meurt en 1931.

Gaetano Previati

Gaetano Previati est un peintre italien du mouvement pointilliste, appelé aussi divisionnisme ou néo-impressionnisme. L'œuvre de Previati, profondément originale et en avance sur son époque, est un des témoignages les plus importants de l'influence exercée par le divisionnisme en Europe et des ferments novateurs que cette tendance recelait.

Créateur d'une peinture originale et historiquement importante, le peintre italien Gaetano Previati a accompli l'essentiel de son œuvre vers la fin du XIXe siècle. En 1876 et 1877, il travaille avec le peintre Cassioli et s'installe ensuite à Milan où il fréquente l'atelier de Bertini. L'œuvre de l'artiste est marquée par l'influence du divisionnisme français. Ses expériences sont pourtant complexes et vont constituer, d'une certaine manière, le relais entre l'art le plus avancé du XIXe siècle et le futurisme naissant.

Previati, qui a légué une œuvre théorique importante, semble échapper aux définitions, et sa peinture, apparemment « facile », n'en recèle pas moins le ferment de développements novateurs. Des inquiétudes fécondes apparaissent dans ses écrits : De la technique de la peinture (1905) ; Les Principes scientifiques du divisionnisme (1906) ; Peinture, art et technique (1913). Ces traités marquent une importante prise de conscience des problèmes théoriques de l'art et complètent, semble-t-il, les réalisations encore timides des Macchiaioli. L'auteur affirme la possibilité de donner des fondements scientifiques à la technique picturale, mais le peintre ne se limite pas à ses affirmations et nous voyons coexister dans ses écrits une conception scientiste avec des orientations franchement « spiritualistes ». Cette attitude se reflète aussi dans son œuvre picturale qui paraît se développer sur un double registre : formel et symboliste à la fois. Pour Previati, le but de l'art ne sera pas, en effet, la représentation objective du réel, mais la création, à partir d'une technique élaborée sur une base scientifique, d'un monde intellectuel, voire idéalisé. L'artiste semble, d'autre part, vouloir réunir en une seule démarche les acquis des symbolistes et les conquêtes des divisionnistes français.

L'originalité d'une telle position a frappé d'ailleurs Boccioni qui reste, pour une partie de son œuvre, débiteur de Previati. Pour les futuristes, à la recherche d'une expression plastique des rapports dynamiques formels, l'œuvre de Previati est essentielle. Boccioni, en particulier, reprend à son compte l'idée de la lumière « à rayonnement illimité ». Cette expérience apparaît dans deux tableaux que les futuristes admiraient tout particulièrement : Le Roi Soleil (Musée royal d'art moderne, Bruxelles) et La Création de la lumière, 1913 (Galleria nazionale d'arte moderna, Rome). Avec ces deux œuvres, Previati semblait poser déjà les problèmes d'espace et de lumière qui feront l'objet de la recherche futuriste. La lumière y semble en effet diviser l'espace selon des directions de rayonnement et ces axes lumineux vont à leur tour partager le champ visuel en zones inégales. Dans le tableau intitulé La Ville qui monte (1910), Boccioni se souvient de Previati et vise la création d'une synthèse plastique permettant d'exprimer le dynamisme des formes et la valeur de la lumière.