F - Russes Romantisme

Le romantisme

Au début du xixe siècle, alors que le néoclassicisme et le romantisme sont florissants, certains artistes fameux de l’académie, tels Karl Brioullov et Alexandre Ivanov, se focalisent sur des thèmes liés à la Bible ou à la mythologie. Ivan Konstantinovitch Aïvazovski est un des maîtres de la peinture de marine qui a marqué l'histoire et les périodes romantiques et réalistes de l'art russe. 

Le romantisme russe en peinture est l'expression en Russie, dans le monde pictural, du mouvement culturel romantique apparu en Allemagne et en Angleterre à la fin du xviiie siècle. Ce romantisme en Russie a notamment ceci de particulier qu'il gravite, dans le domaine de la peinture surtout, autour de la ville de Rome et qu'il est resté en dehors des frontières russes durant son développement. À cette époque, Rome tend à se substituer à Paris comme capitale de l'art russe. La capitale italienne semble plus à l'abri des révolutions et inquiète moins les tsars autocrates qui y font envoyer des pensionnaires. Elle devient la seconde patrie de nombreux artistes russes qui y forment une colonie d'artistes : Oreste Kiprensky (mort à Rome en 1836), Sylvestre Chtchedrine (mort à Sorrente en 1830), Karl Brioullov (mort à Rome en 1852), Alexandre Ivanov qui réside à Rome durant 28 ans de 1831 à 1858, Fiodor Matveïev (mort en Italie en 1826). Ces peintres russes rencontrent en Italie les peintres allemands du mouvement nazaréen également rattachés au romantisme et qui se sont installés à Rome à partir de 1810. Un autre groupe de peintres paysagers regroupés dans l'École du Pausilippe, et où l'on retrouve des peintres russes tels que Sylvestre Chtchedrine, va plonger des racines profondes du romantisme en Russie, notamment dans ses aspects néo-classiques. En 1846, le poète et esthète Nestor Koukolnik affirme que la peinture russe est pratiquement devenue un prolongement de l'école italienne. Les deux groupes de peintres russes et allemands étaient également intéressés par les modèles italiens en vogue à cette époque et réputées pour leur beauté, telle que Vittoria Caldoni. 

Sur cette page vous allez découvrir les artistes suivants :

Ivan Aïvazovsky

Alexandre Ivanov

Taras Shevchenko

Oreste Kiprensky

Karl Bryoullov

Sylvestre Chtchedrine

Andreï Matveïev

Mais aussi :

Piotr Zabolotsky

Alexander Klyunder 

Rufim Sudkovsky

Ivan Khrutzky

Kirill Gorbunov

Mikhaïl Lebedev 

Fiodor Moller

Mikhaïl Lermontov


Ivan Konstantinovitch Aïvazovsky


Ivan Konstantinovitch Aïvazovsky, né à Théodosie le 17 juillet 1817 et mort dans cette même ville le 5 mai 1900, est un peintre russe d'origine arménienne. C'est un des maîtres de la peinture de marine qui a marqué l'histoire et les périodes romantiques et réalistes de l'art russe.

Les peintures d'Ivan Aïvazovsky se distinguent par la recherche de la lumière et une approche émotionnelle remarquable. Grâce à cette atmosphère lumineuse et enchanteresse, les toiles du peintre s'emplissent de rêverie et d'émotion. Il peignait de mémoire et en retranscrivant ses sensations, sans études préalables, mais en se guidant simplement sur une esquisse brute au crayon.

Son œuvre est intimement liée à la mer. Le peintre sut avec une maîtrise admirable et une véracité surprenante traduire de mémoire le mouvement des flots, la transparence de l'eau tantôt calme, tantôt tumultueuse, tantôt furieuse, mêlant alors ses vagues au ciel orageux.

Delacroix parlait de son art en termes élogieux et Turner le qualifia de génie. 


Découvrez la page Ivan Aïvazovsky

Alexandre Ivanov

Alexandre Andreïevitch Ivanov, né le 28 juillet 1806 à Saint-Pétersbourg et mort le 15 juillet 1858 dans la même ville est un peintre russe néoclassique. 

Il est le fils d'Andreï Ivanov, peintre de sujets historiques et professeur à l'Académie des Beaux-arts de Saint-Pétersbourg. Après sa formation à l'Académie Alexandre part en Italie, en 1831. Il s'y fait comme amis le modèle Vittoria Caldoni et le peintre Grigori Laptchenko qui partiront s'installer en Russie à la fin des années 1830. Ivanov reste durant 28 ans en Italie et ne revient à Saint-Pétersbourg que deux mois avant sa mort. Le 3 juillet 1858, Ivanov meurt du choléra à 51 ans. 

Il est le peintre religieux le plus influent de son époque. Après s'être fait connaître par des tableaux aux sujets mythologiques, il entreprend la réalisation de L'Apparition du Christ au peuple. C'est une toile immense qui nécessita la construction de pavillons spéciaux pour la présenter au public de Saint-Pétersbourg. Ivanov passa vingt ans à la réaliser, à Rome, où il était boursier de l'Académie. Il ne fut jamais satisfait de son œuvre et la considéra toujours comme inachevée. Son tableau a, en effet, un côté laborieux et ses études préparatoires présentent souvent un intérêt, une vivacité plus grande qui ne se retrouve pas dans l'assemblage que constitue l'œuvre finale. En mai 1858 Ivanov de retour de Rome à Saint-Pétersbourg, passe par la France et l'Allemagne à Tübingen chez son idole David Strauss auteur d'une Vie de Jésus. Il expose en Russie : L'Apparition du Christ au peuple appelée aussi la Venue du Messie. Ce tableau débuté vingt ans plus tôt n'attire plus, en 1858, le succès espéré, malgré le prodigieux effort qu'il représente et la perfection de sa réalisation. Il reste malgré tout un monument imposant de la peinture russe du xixe siècle4.

Ivanov n'a pas réussi comme il l'espérait à agir sur le développement de l'art de son pays. Il a ouvert une route ambitieuse avec L'Apparition du Christ au peuple sur lequel il a travaillé vingt ans à Rome. Mais à Rome il était loin de son pays natal et cette grande œuvre n'a été connue qu'en 1857 un an avant sa mort. C'est pourquoi il n'a pas eu grande influence sur le groupe des Ambulants. Ce n'est qu'à la fin du xixe siècle qu'un autre artiste va pouvoir être considéré comme son héritier et comme son disciple : Mikhaïl Vroubel. Ivanov a toutefois complètement bouleversé ses croyances et ses idées après la révolution de 1848 qui se produisit en Europe sous le nom de Printemps des peuples et sous l'influence de sa lecture de la Vie de Jésus de David Strauss. Il en vint à créer ses Scènes de l'Histoire sainte que forment les 250 merveilleuses illustrations de la Bible, qui échappent totalement à l'académisme dans lequel il était longtemps resté confiné.

Découvrez la page Alexandre Ivanov 

Taras Grigorievich Shevchenko

Célèbre poète et artiste ukrainien, Taras Shevchenko est né dans le village de Morintsy, district de Zvenigorod, province de Kiev, dans la famille d'un paysan serf, propriétaire foncier P.V. Engelhardt Grigory Ivanovich Shevchenko.

La passion de la peinture ne l'a jamais quitté. Remarquant les capacités de Taras, lors de son séjour à Vilna,

Engelhardt envoya Shevchenko étudier avec le portraitiste Jan Rustem, professeur à l'Université de Vilna. La sympathie pour le jeune homme et la reconnaissance du talent du serf de la Petite Russie par des personnalités éminentes de la culture russe ont joué un rôle décisif dans sa rédemption de la captivité. Il n'a pas été possible de convaincre immédiatement Engelhardt : l'appel à l'humanisme n'a pas abouti. La pétition personnelle du célèbre académicien de la peinture Karl Bryullov n'a fait que confirmer le propriétaire foncier dans son désir de ne pas se vendre à découvert. L'intervention de Venetsianov n'a pas aidé non plus. Il a été décidé d'offrir à Engelhardt une somme sans précédent pour la rançon d'un serf. " Shevchenko a écrit dans son autobiographie : « Après avoir préalablement convenu avec mon propriétaire foncier, Joukovski a demandé à Briullov d'écrire « un portrait de lui, dans le but de le jouer dans une loterie privée. Le Grand Briullov a immédiatement accepté et son portrait était prêt. Joukovski a organisé une loterie de 2 500 roubles, et à ce prix ma liberté a été achetée le 22 avril 1838." La même année, Taras Shevchenko entre à l'Académie des Arts, où il devient l'élève et l'ami de K. P. Bryullov.

"Katerina", 1842. La seule Peinture à l'huile survivante de la période académique.

La peinture a été créée sur le thème du poème du même nom de Shevchenko. L'artiste s'est efforcé que l'image soit claire et compréhensible, pour encourager la sympathie. Shevchenko a été l'un des premiers dans l'art du classicisme à représentent une femme enceinte, généralisant l'image de son héroïne au niveau d'un certain symbole qui parle du destin métahistorique de toute une nation. L’orientation idéologique de la peinture en fait une véritable étape dans le développement du réalisme critique dans l’art ukrainien. 

Découvrez la page Taras Shevchenko  

Oreste Kiprensky

Oreste Adamovitch Kiprensky (en russe : Орест Адамович Кипренский), né le 13 mars 1782 (24 mars 1782 dans le calendrier grégorien) et mort le 5 octobre 1836 (17 octobre 1836 dans le calendrier grégorien) à Rome, est un peintre russe, portraitiste majeur de l'école romantique russe. 

Oreste Kiprensky est l'enfant illégitime d'un propriétaire terrien du nom de Diakonov. Il naît près du village de Koporié, aujourd'hui dans le raïon de Lomonossov. Un paysan du nom d'Adam Schwalbe accepte de lui donner un nom, celui du village où il est baptisé (Koporié), transformé en Koporski puis en Kiprensky. Il étudie à partir de 1788 (à six ans) à la pension des apprentis dépendant de l'académie des Beaux-Arts de Saint-Pétersbourg et il est inscrit sous le nom de Kiprensky (littéralement: de Chypre, en référence à Aphrodite déesse de l'amour). Il étudie à l'académie, jusqu'en 1803, où il sort avec la médaille d'or. Son portrait du prince Dimitri Donskoï à la bataille de Koulikovo (1805), lui fait obtenir une bourse de l'académie. Après la période des guerres napoléonienne en Europe, il fait son Grand Tour. Mais il s'installe d'abord à Moscou en 1809, à Tver en 1811, et ensuite à Saint-Pétersbourg à partir de 1812. Il est à Rome et à Naples de 1816 à 1822 et à partir de 1828. Il devient le portraitiste du grand monde à Moscou et à Saint-Pétersbourg. Ses portraits les plus connus sont ceux du poète Pouchkine et du prince Davydov, « un officier de cavalerie (et poète) à l'allure nonchalante, qui semble sortir tout droit des pages de Guerre et Paix ».

Il épouse en juillet 1836 Anne-Marie Falcucci, avec qui il vivait depuis plusieurs années, et se convertit ainsi au catholicisme. Il meurt quelques mois plus tard poitrinaire à Rome, le 17 octobre 1836. Il est enterré à l'église Sant'Andrea delle Fratte, où une plaque rappelle sa mémoire.

Découvrez la page Oreste Kiprensky 

Karl Bryoullov

Karl Pavlovitch Bryoullov (en russe : Карл Павлович Брюллов ; Karl Pavlovič Brûllov), appelé par ses amis « le grand Karl » (12 décembre 1799 , Saint-Pétersbourg - 11 juin 1852 , Rome), est le premier peintre russe de stature internationale. Il est considéré comme une figure clé dans la transition du néoclassicisme au romantisme en russie 

Né à Saint-Pétersbourg, il se sent attiré par l'Italie dès son enfance. Malgré sa formation à l'Académie impériale des Beaux-Arts (1809-1821), Bryoullov n'a jamais vraiment adopté le style classique enseigné par ses professeurs et promu par son frère Alexandre Bryoullov. Après s'être distingué comme un étudiant prometteur et imaginatif, notamment auprès du peintre Andreï Ivanov, il quitte la Russie pour se rendre à Rome où il travaille jusqu'en 1835 comme portraitiste et peintre de genre. Il obtient une certaine renommée lorsqu'il se met à la peinture historique.

Son tableau le plus connu, Le Dernier Jour de Pompéi (1830-1833), est une vaste composition, comparé par Pouchkine et Gogol aux meilleures œuvres de Rubens et Van Dyck. Il a créé la sensation en Italie et contribué à la réputation grandissante de Bryoullov. Après avoir fini ce tableau, il fait un retour triomphal dans la capitale russe, où il devient l'ami de nombreux membres de l'aristocratie de l'élite intellectuelle. Il obtient un poste à l'Académie impériale des beaux-arts.

En enseignant à l'académie, (1836-1848) il développe un style de portrait qui combine la simplicité néoclassique avec une tendance romantique. Sa santé se détériore brutalement alors qu'il travaille au plafond de la Cathédrale Saint-Isaac. Sur l'avis de ses docteurs, Bryoullov quitte la Russie pour Madère en 1849 et passe ses trois dernières années en Italie. Il est enterré au cimetière protestant de Rome. 

Découvrez la page Karl Bryoullov 

Sylvestre Chtchedrine

Sylvestre Chtchedrine (en russe : Сильве́стр Феодо́сиевич Щедри́н), né le 2 février 1791 à Saint-Pétersbourg et mort le 8 novembre 1830 à Sorrente en Italie, est un peintre russe, paysagiste. 

Sylvestre Chtchedrine est né à Saint-Pétersbourg, le 2 février 1791. Son père, Féodoci Chtchedrine, était un sculpteur réputé. Son oncle, Semion Chtchedrine, était, quant à lui, un paysagiste de talent du xviiie siècle.

Il est inscrit comme étudiant à l'âge de 9 ans en 1800, à l'Académie russe des beaux-arts. Il choisit la classe de paysage où son oncle Semion Chtchedrine est professeur. Mais cet oncle ne vécut plus que quelques années et Sylvestre poursuivit sa spécialisation paysage dans la classe de Mikhaïl Ivanov.

Dès ses débuts, Sylvestre Chtchedrine est remarqué pour ses talents et il obtient très vite des prix. Surtout pour ses dessins d'après nature, pour lequel il obtient une médaille d'argent en 1808, et une petite médaille d'or l'année suivante en 1809.

Il termine l'Académie en 1811, et obtient son diplôme pour son tableau « Vue de l'île Petrovski » (le sujet imposé étant : « Ville maritime ou un village lointain avec au premier plan un troupeau de bovins». Il reçoit la médaille d'or pour ce tableau et en même temps une bourse d'étude pour l'étranger. À la suite de la Campagne de Russie (1812) menée par Napoléon, son voyage à l'étranger est remis et il ne se rend en Italie qu'en 1818. Il s'agrège à l'École du Pausilippe.

Il vécut en Italie jusqu'à la fin de ses jours. Il mourut à 39 ans à Sorrente, le 8 novembre 1830.

Les premières œuvres de l'artiste, (« Vue de l'île Petrovski » et « Vue depuis l'île de Petrovski vers le pont Toutchkov »), étaient peintes en atelier. Elles sont de style classique, avec les particularités de ce style aussi bien dans la couleur, que dans la composition.

Les premiers paysages de la période italienne (comme: « Le Colisée », « La cascade », « Vue à Tivoli », « La cascade de Tivoli »), sont réalisées d'après nature, mais ne présentent pas toutes les caractéristiques du tableau paysager. Ils présentent une certaine fragmentation de multiples détails qui ne sont pas vraiment reliés entre eux.

La série de tableaux « La nouvelle Rome, Le Château Saint-Ange » (le même motif a été reproduit à huit reprises par Chtchedrine avec des variantes diverses) a été un tournant dans la carrière de l'artiste. Il a traité le sujet à sa manière : les bateaux de pêcheurs sur l'eau avec des personnages forme l'avant-plan. Le vieux Rome (Château Saint-Ange et la Basilique Saint-Pierre) sont déplacés à l'arrière et forment le fond du tableau.

Cette série de paysages fut une expérience très intéressante pour Chtchedrine, maître de la peinture sur le motif, « de plein-air ». Sa gamme de ton a évolué : à des tons bruns sombres dans ses premières œuvres ont succédé des tons plus froids, argentés, bleutés, verdâtres.

Durant son séjour à Naples et à Sorrente il peignit de merveilleux paysages marins : « Vue de Naples. Borgo Santa Lucia», « Vue de Sorrente près de Naples », « Les pêcheurs sur la rive », « Le grand port de Sorrente », « Le petit port de Sorrente », (ces deux derniers en de multiples variantes), « Dans l'île de Capri ». À la même époque il crée aussi une série : « Les terrasses à Sorrente ». Ce sont des œuvres qui révèlent également le réel talent de Sylvestre Chtchedrine. Parmi celles-ci : Véranda couverte d'une vigne.

Chtchedrine introduit dans son œuvre une nouvelle conception de la représentation humaine. Ses personnages ne sont pas introduits dans la toile comme prétexte (pour animer le paysage, ou pour mettre en valeur la taille des bâtiments), mais sont présents pour eux-mêmes, occupés qu'ils sont à leur travail quotidien. Le peintre introduit des moments de la vie des pêcheurs ou de simples citoyens de manière authentique, dans des scènes de genre au milieu de ses paysages.

Dans ses paysages des années 1828—1830, et particulièrement dans son tableau « Nuit de pleine lune à Naples », se retrouvent un goût pour les effets d'éclairage et de couleur, une dramaturgie romantique, troublante, inconstante.

Andreï Matveïev

Andreï Matveïev (en russe : Матвеев, Андрей Матвеевич) est un peintre russe né vers 1701 à Novgorod en Russie et mort le 23 avril 1739 à Saint-Pétersbourg. Célèbre portraitiste russe, il est l'un des fondateurs de la peinture laïque russe, maître de l'art monumental et décoratif, le premier retraité russe à l'étranger à avoir reçu une formation académique complète, le premier chef de l'équipe de peinture de Saint-Pétersbourg Chancellerie des Bâtiments de Saint-Pétersbourg (1731-1739).

Seules trente-sept années de vie ont été réservées à Andrei Matveev, un artiste dont les talents de peintre « ont défini le visage brillant et original de l'art russe du XVIIIe siècle » et sont devenus une étape importante dans son développement.

La biographie du peintre, compilée pièce par pièce par d'infatigables chercheurs, regorge encore de points blancs. Sur la base des livres confessionnels, il a été possible d'établir uniquement l'année de naissance de Matveev et de déterminer qu'il était d'origine roturière. Mais ni le lieu de naissance, ni le nom du père, et donc son patronyme, ne sont encore inconnus.

Dans la "Khudozhestvennaya Gazeta" au milieu du XIXe siècle. un auteur inconnu, sans référence à aucune source, a parlé en détail de la rencontre légendaire dans la cathédrale Sainte-Sophie de Novgorod d'Andrei, quinze ans, avec Pierre Ier, qui l'a persuadé de l'accompagner à Saint-Pétersbourg et d'apprendre la peinture artisanat.

Il n’y a cependant rien de spécial dans cette rencontre. Le tsar-réformateur et constructeur ressentait constamment le besoin de spécialistes et rassemblait des jeunes hommes talentueux dans toute la Russie, puis les envoyait à l'étranger pour y suivre une formation. Et si au départ il s'intéressait aux métiers et aux sciences, alors en 1716 ce désir s'étendit à tous les arts. Les premiers retraités pittoresques de Peter sont partis pour différents pays et villes. Les frères Nikitine furent envoyés à Florence, quatre architectes à Rome.

Matveev a étudié en Hollande, aimé de Pierre le Grand, dans l'atelier d'Amsterdam du célèbre portraitiste Arnold Schalken. L'agent Fandenburg, qui observait les retraités, a rapporté qu'un seul étudiant ne lui avait posé aucun problème. Andrei n'a pas bu, ne s'est pas comporté de manière scandaleuse, mais a travaillé dur et a fait preuve de capacités et de diligence extraordinaires. Et déjà en quatrième année d'études, il rendit compte dans une lettre à Catherine I des résultats de ses études et envoya deux de ses tableaux à Saint-Pétersbourg. « À savoir, le portrait partiel de Votre Majesté, que moi, votre serviteur nommé ci-dessous, j'ai copié de mon maître. En même temps, un portrait de M. Agent Fandenburkh.

Deux ans plus tard, Matveev envoya de nouveau ses œuvres en Russie (non conservées) et, apparemment, elles furent exécutées avec suffisamment de compétence pour que l'étudiant prometteur soit autorisé à poursuivre ses études.

Le 6 décembre 1723, Andrei est inscrit à l'Académie des Arts d'Anvers (Belgique), où l'artiste Sperver, inconnu à notre époque, devient son professeur. Les professeurs de la célèbre académie, réchauffés par les rayons de la gloire de Rubens, ont donné à Matveev une bonne formation professionnelle. De ses années de retraite, qui représentaient la moitié de sa vie adulte, de nombreuses factures sont restées et il ne reste que quatre tableaux : un allégorique, deux mythologiques et un portrait.

Exprimant ses condoléances à l'occasion du décès de Pierre Ier, Matveev a présenté à Catherine Ier une « Allégorie de la peinture » (1725), exécutée selon la technique de l'aquarelle sur une planche de chêne. 

Et si « l'Allégorie de la peinture » ​​a été réalisée par lui selon une technique en demi-teinte, avec des glacis doux, alors le « Portrait de Pierre Ier » intime, sans insignes royaux, a été facilement et librement peint sur toile. Tous les travaux académiques confirment que Matveev maîtrisait différents styles de peinture et maîtrisait parfaitement la structure de composition et les caractéristiques de diverses œuvres.

Matveev retourna en Russie en 1727 en tant que maître expérimenté du niveau européen, confiant en ses capacités, et réussit immédiatement à occuper une position égale à celle du « premier peintre de la cour » L. Caravaque. La situation du pays à la fin des années 1720 et au début des années 1730. n'avait pas grand-chose à voir avec la créativité. Les régnants, qui changeaient souvent de trône, ne s'intéressaient pas à l'art russe, encore moins au sort du jeune artiste. Anna Ioannovna, qui régnait, a éradiqué tous les Russes talentueux. C'était une époque d'arrestations, d'exil (les frères Nikitine), d'exécutions (P. Eropkin, A. Volynsky), de célébrations incessantes et de domination des intérimaires étrangers. Ainsi, la place du chef de la Chancellerie de Saint-Pétersbourg dans les bâtiments a été prise par l'ancien coiffeur A. Karmedon.

C'est sous la direction d'un tel « talent » que Matveev a dû travailler. La seule chose qui l'a sauvé était le manque de « maîtres de la peinture », et il était submergé de nombreuses œuvres artistiques. Quel genre de tâches Andrei, qui a reçu une formation universitaire, a-t-il accompli ? Son savoir-faire était multiple et universel : icônes, peintures d'abat-jour et de portes triomphales, ornements, portraits, réparations et restaurations continues d'œuvres monumentales et décoratives...

Avec l'arrivée de Matveev dans l'équipe des peintres de la Chancellerie à partir des bâtiments (1727), et plus encore après qu'il en soit devenu le chef (1731), artistes expérimentés, apprentis et étudiants formèrent une équipe véritablement unie. Il réussit à diriger le talent de chacun et construire système éducatif de telle manière qu'il constitue plus tard la base de l'enseignement à l'Académie des arts de Saint-Pétersbourg. Matveev a acquis de nombreux étudiants qui cherchaient à le suivre, car il était un merveilleux professeur et une personne attentive, attentionnée et douce.

On pourrait apprendre beaucoup de lui, car l'artiste était le premier maître universel russe : un portraitiste, un peintre historique et, sans aucun doute, un décorateur monumental des plus talentueux.

Il a travaillé en étroite collaboration avec des spécialistes de diverses professions, mais surtout avec les architectes exceptionnels Trezzini et Zemtsov. C'est avec eux que l'artiste débute son activité créatrice dans le Jardin d'été (maison), en réalisant des « batailles terrestres et maritimes » (1727-1730) pour la salle des glorieuses célébrations.

Un an plus tard, Matveev commença à peindre dans la cathédrale Pierre et Paul (1728-1733). Pour la première fois, ses voûtes et ses murs furent décorés non pas de fresques, mais d'immenses peintures de chevalet peintes à l'huile sur toile (« L'Ascension du Seigneur », « L'Assurance de Fomino » - détruites par un incendie en 1756, les images « Prière de la Coupe", "Pierre et Paul", "La Cène") Parallèlement, Matveev supervise tous les travaux et « compose des modèles » pour d'autres peintres.

Et lorsqu'il fut « chargé » de concevoir les Portes Triomphales (Anitchkovsky, Amirauté, Trinité, 1731) à l'occasion de l'entrée de l'Impératrice dans la capitale (un grand portrait en pied d'Anne Ioannovna et des croquis de peintures réalisés par des étudiants), l'architecte Trezzini a exigé d'urgence son retour à Matveev pour travailler dans la cathédrale, tant il était irremplaçable.

Ainsi, sans terminer une chose, l’artiste en commence une autre. Chargé de nombreux rapports et comptes, il s'occupe soit de payer les salaires de ses subordonnés, soit de distribuer du matériel artistique et même du bois de chauffage, et réalise également d'innombrables travaux d'expertise et d'évaluation.

Dès le milieu des années 30. Matveev est déjà occupé à peindre la salle du Sénat des douze collèges (aujourd'hui salle Petrovsky de l'Université de Saint-Pétersbourg). Ici, il était l'auteur de tous les croquis et en partie l'exécuteur de grands panneaux pour un immense abat-jour suspendu. Ses peintures allégoriques sur les thèmes des Vertus étaient constamment « rafraîchies » en raison des fuites du plafond, à tel point qu'elles étaient « maculées » de manière méconnaissable. Ce n'est qu'en 1966 que les restaurateurs furent en mesure de restituer en partie la richesse des peintures et vernis Matveevsky.

Parallèlement aux travaux de grande envergure réalisés dans la «Nouvelle Maison d'été», à Tsarskoïe Selo, dans le Nouveau Palais d'Hiver et à Peterhof, le peintre fut chargé de peindre les voitures des écuries royales, de décorer les galeries impériales ou, mieux encore, mettre à jour les peintures du pigeonnier royal.

D'énormes efforts créatifs et physiques ont miné la santé déjà faible de Matveev, mais son art de la peinture était si demandé que, contrairement à toutes les réglementations, il n'était pas autorisé à travailler dans « des ateliers appartenant à l'État ou dans la rue à proximité du site du bâtiment pour lequel ses œuvres étaient assignées », et à la maison. Ainsi, l'artiste a peint la plupart des icônes de l'église de Siméon et Anne (1733-1739) chez lui, où après sa mort il restait encore des dizaines d'images inachevées. Dans ces quelques compositions religieuses survivantes, il y a de la chaleur, de la retenue et de la réalité de l'image.

Cela est particulièrement vrai pour les portraits, pour lesquels Matveev a encore réussi à trouver du temps au cours des premières années après son retour en Russie.

Les portraits en couple des époux Golitsyne (1728) sont différents même par la nature de l'écriture et semblent souligner la différence de leurs tempéraments.

Une attitude douce et amicale envers les gens, qui était l’une des meilleures qualités humaines de Matveev, apparaît également dans le portrait du médecin italien I. A. Atzaretti, peint entre 1728 et 1732. Les yeux attentifs d'une personne intelligente et gentille regardent le spectateur. La manière picturale légère révèle une image émouvante, sans l'ombre de dignité, vivante du médecin. 

Andrei Matveev a mis toute la puissance de son talent artistique, de sa sincérité, de son ouverture d'esprit et de la pureté de ses sentiments dans "Autoportrait avec sa femme". Elle a été peinte l’année du mariage de l’artiste (1729) avec la jeune Irina Stepanovna Antropova, fille d’un forgeron et cousine du célèbre peintre.

« Audacieusement et ouvertement, pour la première fois dans la peinture russe, il glorifiait la femme. En tant que compagnon fidèle d'un homme, digne d'amour et de respect. Il a déclaré librement et joyeusement ses sentiments pour sa bien-aimée. Avec enthousiasme et en même temps avec une extrême délicatesse, il a parlé de cette chose profonde et intime que l'art médiéval et ancien de Moscou n'a jamais osé raconter. Combien d'admiration et de tendresse cachées se ressentent dans le geste avec lequel il amène sa petite amie au bord du tableau. Avec quel plaisir il note la ligne mélodieuse de son cou, les mains musicales souples, un sourire à peine perceptible sur ses lèvres, l'éclat un peu sourd de ses yeux. Un geste respectueux des mains jointes, un léger contact des épaules, un tour subtil l'un vers l'autre - une joie humaine terrestre - c'est ainsi que le critique d'art V.G. Andreeva parle avec tant d'émotion du tableau.

On ne peut que regretter le peu de moments aussi heureux que Matveev ait eu. Sa vie courte mais fructueuse s'est terminée le 23 avril 1739. Le travail d'Andrei Matveev et son travail pour créer une école nationale de peinture ont eu une énorme influence sur le développement de l'art russe, sur la formation de peintres tels que I. Ya. Vishnyakov et A. P. Antropov , qui est devenu « une sorte de pont vers l’épanouissement des arts dans la seconde moitié du siècle ».

Moscou Galerie Tretiakov

Portrait d’Anastasia Golicyna en 1728

La Princesse Anastasia Petrovna Golitsyna , née Princesse Prozorovskaya (22 octobre 1665  - 10 mars 1729 ) est l'une des premières dames d'État de l'Empire russe , membre de la cathédrale extravagante la plus ivre avec le titre de « Prince Abbesse ». Elle est héritière d'une grande fortune de la branche supérieure des princes Prozorovsky et proche du boyard Fiodor Rtishchev . Cette oeuvre à Moscou fait partie de la Collection Golitsyne. 

Portrait de Pierre-le-Grand 

Pierre le Grand (en russe : Пётр Великий, Piotr Vyélikiy), né le 30 mai 1672 à Moscou et mort le 28 janvier 1725 à Saint-Pétersbourg, devient tsar de Russie en 1682 et reçoit le titre d'empereur de toutes les Russies en 1721.

Fils du tsar Alexis Ier (1629-1676), il règne conjointement avec son demi-frère Ivan V durant la première partie de son règne (1682-1696). À la mort de celui-ci, il se lance dans un grand tour de l'Europe durant lequel il se rend compte du grave retard de son pays sur le reste du continent. Il va alors s'efforcer de rapprocher son pays des mœurs occidentales, quitte à sacrifier une partie des traditions de sa terre natale. Par sa volonté d'écraser la noblesse et le clergé, il reste dans les mémoires comme un grand modernisateur, faisant entrer la Russie dans l'âge de l'absolutisme.

Portrait du médecin italien Atzaretti

Une attitude douce et amicale envers les gens, qui était l’une des meilleures qualités humaines de Matveev, apparaît dans le portrait du médecin italien Atzaretti, peint entre 1728 et 1732. Les yeux attentifs d'une personne intelligente et gentille regardent le spectateur. La manière picturale légère révèle une image émouvante, sans l'ombre de dignité, vivante du médecin. 

Saint-Pétersbourg Musée russe 

Autoportrait avec sa femme 

Son œuvre la plus souvent reproduite est un autoportrait avec sa femme. 

Andrei Matveev a mis toute la puissance de son talent artistique, de sa sincérité, de son ouverture d'esprit et de la pureté de ses sentiments dans "Autoportrait avec sa femme". Elle a été peinte l’année du mariage de l’artiste (1729) avec la jeune Irina Stepanovna Antropova, fille d’un forgeron et cousine du célèbre peintre.

« Audacieusement et ouvertement, pour la première fois dans la peinture russe, il glorifiait la femme. En tant que compagnon fidèle d'un homme, digne d'amour et de respect. Il a déclaré librement et joyeusement ses sentiments pour sa bien-aimée. Avec enthousiasme et en même temps avec une extrême délicatesse, il a parlé de cette chose profonde et intime que l'art médiéval et ancien de Moscou n'a jamais osé raconter. Combien d'admiration et de tendresse cachées se ressentent dans le geste avec lequel il amène sa petite amie au bord du tableau. Avec quel plaisir il note la ligne mélodieuse de son cou, les mains musicales souples, un sourire à peine perceptible sur ses lèvres, l'éclat un peu sourd de ses yeux. Un geste respectueux des mains jointes, un léger contact des épaules, un tour subtil l'un vers l'autre - une joie humaine terrestre - c'est ainsi que le critique d'art V.G. Andreeva parle avec tant d'émotion du tableau.

Il existe une version alternative du tableau, également attribuée à Matveyev, qui a été identifiée comme étant le duc Antoine Ulrich de Brunswick avec Anna Leopoldovna .  Celle-ci est la fille de Charles-Léopold, duc de Mecklembourg-Schwerin, et de Catherine Ivanovna de Russie (1691-1733), fille du tsar Ivan V et sœur aînée de la tsarine Anne.  Elle a également été peinte par Matveyev.

Allégorie de la peinture 

Exprimant ses condoléances à l'occasion du décès de Pierre Ier, Matveev a présenté à Catherine Ier une « Allégorie de la peinture » (1725), exécutée selon la technique de l'aquarelle sur une planche de chêne.

Vénus et Amour

Dès le milieu des années 30. Matveev est déjà occupé à peindre la salle du Sénat des douze collèges (aujourd'hui salle Petrovsky de l'Université de Saint-Pétersbourg). Ici, il était l'auteur de tous les croquis et en partie l'exécuteur de grands panneaux pour un immense abat-jour suspendu. Ses peintures allégoriques sur les thèmes des Vertus étaient constamment « rafraîchies » en raison des fuites du plafond, à tel point qu'elles étaient « maculées » de manière méconnaissable.

Provenance non déterminée ...

Ivan Alekseevich Golitsyn

Ivan Alekseyevich Golitsyn (1656–1729), fils de Aleksey Andreyevich Golitsyn (1632-1694), gouverneur de Sibérie et de Kiev, est le frère de Boris Alekseïevitch Golitsyne (1654-1714), cousin et principal opposant politique de Vassili Vassilievitch, qui fut tuteur et participa au coup d'État qui plaça Pierre le Grand sur le trône ; il était également chef du gouvernement lors de la « Grande Ambassade » de 1697-1698 et propriétaire des domaines Bolshiye, Vyazyomy et Dubrovitsy . 

Ivan Alekseyevich était l'époux de la Princesse Anastasia Petrovna Golitsyna , née Princesse Prozorovskaya que Matveyev a également peint. Tous les deux font partie de la Collection Golitsyne. 

Piotr Efimovitch Zabolotsky 

Le chemin du peintre Piotr Zabolotsky vers la maîtrise a été très difficile. Il a eu beaucoup de chance qu’A.R. l’ait rencontré sur le chemin de sa vie. Tomilov, célèbre philanthrope, collectionneur et théoricien de l'art. C'est lui qui a largement contribué au fait que le fils d'un commerçant commence à fréquenter l'Académie des Arts et en sort diplômé. Le titre d'académicien, "décerné à l'artiste en 1857, confirme le haut degré de son talent et de son service à l'art russe. 

Moscou Galerie Tretiakov

Portrait du poète Mikhaïl Yuryevich Lermontov

"Le portrait du poète Mikhaïl Yuryevich Lermontov", nommé très officiellement, a été peint par Zobolotsky (le jeune cornet a pris le dessin et cours de peinture de l'artiste). Bien sûr, P E. Zabolotsky n'est pas aussi célèbre que O. Kiprensky ou V. Tropinin, qui a écrit A. S. Pouchkine. Mais le futur génie, M. Lermontov, n'a fait que le premier pas (même si c'était large) dans la littérature en 1837, où la vie de A. S. Pouchkine venait de se terminer tragiquement. Et comme il y a peu d'images offensantes de M. Yu. Lermontov, chacune d'elles, et le portrait de P. Zabolotsky, tout d'abord, est d'une valeur exceptionnelle pour l'art russe.

Alexander Ivanovich Klyunder

Artiste estonien, Alexander Klyunder (1802-1875) est l'auteur de plusieurs portraits de Lermontov.

Il fréquente l'Académie des Arts, dont il sort diplômé en 1834. En 1841, il reçoit le titre d'« académicien de la peinture et du portrait, de la miniature et de l'aquarelle ». 

Moscou Musée littéraire d'État 

Portrait de M. Yu. Lermontov 

Mikhaïl Iourievitch Lermontov, né le 3 octobre 1814 à Moscou et mort le 15 juillet 1841 à Piatigorsk, est un poète, peintre, romancier et dramaturge russe, souvent appelé le « poète du Caucase ». Issu de l'école des cadets de Saint-Pétersbourg, il est célèbre pour avoir écrit des œuvres romantiques comme La Mort du poète (1837), Le Démon (1841) ou encore Un héros de notre temps (1841). L'audace dont il fait preuve dans La mort du poète lui vaut d'être muté dans le Caucase en tant qu'officier des dragons, d'où son surnom de « poète du Caucase ». Le 15 juillet 1841, Lermontov meurt à Piatigorsk, dans un duel contre Nicolaï Martynov. 

Rufim Gavrilovich Sudkovsky  

Peintre paysagiste, Rufim Sudkovsky (1850-1885) a étudié d'abord à l'école théologique d'Ochakov, puis au séminaire d'Odessa. Mais il était attiré par un domaine complètement différent. En 1868, Sudkovsky entre à l'Académie impériale des arts en tant qu'étudiant. En 1882, l'Académie lui décerne le titre d'académicien. Malgré la courte durée de sa vie, Sudkovsky a réussi à "occuper une place très importante parmi les peintres russes. 

Saint Petersbourg Musée Russe

Gorges de Daryal 

Les gorges de Darial sont une gorge fluviale située à la frontière entre la Russie et la Géorgie . C'est à la base est du mont Kazbek , au sud de l'actuelle Vladikavkaz . La gorge a été creusée par la rivière Terek et mesure environ 13 kilomètres (8,1 mi) de long. Les parois de granit abruptes de la gorge peuvent atteindre 1 800 mètres (5 900 pieds) de hauteur à certains endroits. La route militaire géorgienne traverse la gorge. 

Ivan Trofimovich Khrutzky 

Ivan Trofimovich Khrutzky, Biélorusse de naissance, s'est finalement formé comme artiste dans la lignée de l'école académique russe. Ivan Khrutzky est entré dans l'histoire de l'art russe avec ses natures mortes, des compositions spectaculaires où les objets sont peints avec une précision illusionniste.

Il a fait ses études artistiques secondaires au lycée de Polotsk. En 1827, Khrutzky arrive à Saint-Pétersbourg et entre à l'Académie des Arts en 1830. En 1839, il reçoit le titre d'académicien de peinture.

Après la mort de son père, il quitte Saint-Pétersbourg et retourne en Biélorussie dans son domaine parental de Zakharenichi, dans la province de Polotsk, vers 1840. Cependant, il n'abandonne pas la peinture, même si désormais une orientation et d'autres directions prédominent dans ses œuvres. L'artiste consacre beaucoup d'attention à l'exécution des commandes de l'église. 

Saint Petersbourg Musée Russe

Fleurs et fruits 

Autoportrait en 1884

Minsk Musée d'art d'État de Biélorussie

Portrait d'épouse avec fleurs et fruits 

Gibier tué, légumes et champignons

Moscou Galerie Tretiakov

Fleurs et fruits 

Konstantin Dimitrievitch Flavitski

Peintre historique, né dans la famille d'un fonctionnaire. Le garçon devint bientôt orphelin et passa sept années entières dans un orphelinat pour enfants pauvres. Sa capacité à dessiner est apparue très tôt, et elle n'est pas passée inaperçue. Flavitsky est devenu retraité de la Société pour l'encouragement des artistes, puis est entré à l'Académie des Arts de Saint-Pétersbourg. Il en sortit diplômé en 1855 avec une grande médaille d'or. La médaille donnait le droit de voyager à l'étranger afin d'améliorer ses compétences. L'artiste passe six ans de 1856 à 1862 en Italie.

Le tableau «Princesse Tarakanova», peint en 1864, a valu à l'artiste une grande renommée. Le tableau était basé sur une intrigue de l’histoire russe. Il est basé sur un événement de nature semi-légendaire. Les Tarakanov étaient le nom donné aux enfants illégitimes d'Elizaveta Petrovna, fille de Pierre Ier. Il n'existe pas de données historiques exactes à leur sujet. Certes, on savait que dans l'un des monastères, une religieuse vivait dans la solitude, « dans le monde » portant le nom de Tarakanova. Cette femme restait un mystère pour tout le monde, était sous surveillance constante, mais elle recevait de grands honneurs. Elle est morte au monastère.

De retour de l'étranger, Flavitsky a écrit pendant deux ans "Princesse Tarakanova", montrant la dernière heure de la princesse Tarakanova pas telle qu'elle était réellement. La toile représentait une légende et non une réalité historique. L'inondation, qui a recouvert le territoire de la forteresse Pierre et Paul de vagues, la troisième plus puissante de toute l'histoire de Saint-Pétersbourg, s'est produite le

21 septembre 1777, lorsque l'eau est montée de 310 centimètres au-dessus de la normale. Tarakanova est décédée près de deux ans avant cette inondation. Alexandre II a visité l'exposition. Sa Majesté grimaça en voyant le tableau de Flavitsky. Après tout, la photo concernait les actions de son arrière-grand-mère. Et le tsar a ordonné de noter dans le catalogue des peintures contre l'œuvre de Flavitsky "Princesse Tarakanova" que

l'intrigue de ce tableau a été empruntée à un roman qui n'a aucune vérité historique. Mais un large public a accueilli le film avec enthousiasme. L'image montre une légende qui existe depuis longtemps et, comme nous le voyons, continue d'exister même à notre époque. Mais cela "n'enlève-t-il pas à la grande puissance artistique de la toile avec laquelle elle affecte les visiteurs de la Galerie Tretiakov qui la regardent ?

Flavitsky est mort à trente-six ans, mort de consomption au zénith de sa renommée. Il a travaillé dans les traditions de l'école académique et est resté captif des intrigues historiques et religieuses, et est resté dans la mémoire de la postérité en tant que maître d'un tableau. 

Moscou Galerie Tretiakov

Princesse Tarakanova

Le tableau «Princesse Tarakanova», peint en 1864, a valu à l'artiste une grande renommée. Le tableau était basé sur une intrigue de l’histoire russe. Il est basé sur un événement de nature semi-légendaire. Les Tarakanov étaient le nom donné aux enfants illégitimes d'Elizaveta Petrovna, fille de Pierre Ier. Il n'existe pas de données historiques exactes à leur sujet. Certes, on savait que dans l'un des monastères, une religieuse vivait dans la solitude, « dans le monde » portant le nom de Tarakanova. Cette femme restait un mystère pour tout le monde, était sous surveillance constante, mais elle recevait de grands honneurs. Elle est morte au monastère. 

L'intrigue du tableau était basée sur la légende de la mort de la princesse Tarakanova lors de l'inondation de Saint-Pétersbourg le 21 septembre 1777 , or, les documents historiques montrent qu'elle est décédée deux ans avant cet événement. La toile représente une casemate de la forteresse Pierre et Paul , avec des eaux de crue faisant rage à l'extérieur des murs. Sur un lit, une jeune femme se tient debout, tentant d'échapper à l'eau qui coule par une fenêtre grillagée. Des rats mouillés sortent de l'eau et rampent vers les pieds du prisonnier.

Bien que la légende sur la mort de Tarakanova lors du déluge ne soit pas vraie, c'est cette version de sa mort qui est restée gravée dans la mémoire populaire, grâce à Flavitsky. Par exemple, dans le poème « Soul », Boris Pasternak écrit : « vous vous battez comme la princesse Tarakanova s'est battue lorsque le ravelin a été inondé en février ».


Kirill Antonovitch Gorbunov (1822 Vladikino, oblast de Penza — 8 novembre 1893, Pouchkine ) était un portraitiste et lithographe russe . 

Il est né serf . Après avoir fait preuve de quelques talents artistiques, il fut envoyé à Moscou où, de 1836 à 1840, il étudia l'art dans une école dirigée par Karl Rabus . Après avoir obtenu son diplôme, il reçut une recommandation de Nikolaï Gogol qui lui permit de fréquenter l' Académie impériale des arts de Saint-Pétersbourg de 1840 à 1846, où il étudia auprès de Karl Bryullov .

En 1841, Bryullov et Vassili Joukovski réussirent à obtenir la liberté de Gorbounov. Après avoir obtenu son diplôme de l'Académie en 1846, il obtint les droits de "неклассного художника" (Artiste libre), ce qui lui permit de créer son propre studio. En 1851, son portrait d' Alexeï Markov lui vaut le titre d'académicien. Il réalisera finalement des portraits de pratiquement toutes les personnalités littéraires connues de Russie (y compris une série de portraits lithographiques commandés par Alexandre Herzen), ainsi que des tsars Alexandre II et Alexandre III . De 1851 à 1888, il fut professeur à l' Institut Smolny . Il a ensuite peint des icônes et des fresques à la cathédrale du Christ-Sauveur et dans plusieurs autres églises de Saint-Pétersbourg.

Ses œuvres majeures peuvent être vues au Musée Russe et à la Galerie Tretiakov .

Saint Petersbourg Musée Pouchkine

Portrait de Vissarion Grigorievitch Belinski

Vissarion Grigorievitch Belinski, né le 30 mai 1811 à Sveaborg près d'Helsinki et mort le 26 mai 1848 à Saint-Pétersbourg, est un des grands critiques littéraires russes du XIXᵉ siècle, à tendance occidentaliste et individualiste. 

Provenance indéterminée ...

M.Yu. Lermontov en hussard du régiment des sauveteurs

Mikhaïl Iourievitch Lermontov, né le 3 octobre 1814 à Moscou et mort le 15 juillet 1841 à Piatigorsk, est un poète, peintre, romancier et dramaturge russe, souvent appelé le « poète du Caucase ». En novembre, 1832 Lermontov, en tant que volontaire, s’est enrôlé dans le Régiment de gardes du corps des hussards, et a rapidement eu un malheur. Conduit par ses camarades plus âgés, le poète était assis sur une jument. Son cheval commença à courir entre les autres et l'un d'entre eux a donné un coup de pied au cavalier pour le casser. Le traitement a duré plusieurs mois, mais la jambe avait mal grossi, ce qui se voyait par la suite.  

Portrait d'A.V. Koltsov en 1838

Cette gravure de la lithographie réalisée par A. Kaltzow d'après une oeuvre de Gorbunov provient de la Galerie de portraits de figures russes publiée par A. Munster.

Elle représente Alexeï Vassiliévitch Koltsov (en russe : Алексе́й Васи́льевич Кольцо́в), né le 3 octobre 1809 à Voronej et mort le 29 octobre 1842 dans la même ville, qui est un poète russe. 

La poésie populaire n'avait été rattachée jusque-là à la poésie artistique que par un lien artificiel. Koltsov créait entre elles un lien organique. Frais et simples, avec leurs couleurs vives et leurs gazouillements d'oiseau, ou leurs teintes sombres et leurs voix plaintives, les chants rustiques gardaient sous sa plume leur originalité entière, tout en se revêtant d'une forme exquise. C'était de l'art et c'était cependant aussi de la nature prise sur le fait. On eut la sensation de respirer l'air de la prairie et de boire à même le ruisseau. Ces vers ne se déclament pas; on voudrait les chanter, avec accompagnement de quelque balalaïka.

Koltsov n'atteignit pas du coup, on l'imagine bien, une maîtrise entière dans cet art nouveau, cette merveilleuse fusion d'éléments divers. Il ne manqua pas, à son premier essai, de verser occasionnellement dans l'imitation des modèles romantiques, et d'y gâter son talent. Et ce talent avait encore un espace de temps si parcimonieusement compté pour s'affermir et se développer ! En 1835 le jeune poète put faire quelque séjour à Pétersbourg et à Moscou et y fréquenter les milieux intellectuels ; mais jusqu'en 1840, tout en entretenant des relations avec Biélinski et avec son cercle, il dut donner la plus grande part de sa vie au commerce qui le faisait vivre lui et les siens. Deux années plus tard, il était mort. Epuisé, tué à trente-trois ans par le travail et le chagrin. Miné par la dépression et la tuberculose, il mourut à seulement 33 ans.

Portrait de M. Yu. Lermontov en 1841

C'est ici le Portrait de Lermontov en uniforme du Régiment Tenginsky d'après cette aquarelle de Gorbunov datant de 1841 repris en gravure par V. Zavyalov

Mikhaïl Ivanovitch Lebedev

Mikhaïl Ivanovitch Lebedev a vécu une vie courte, mais a réussi à devenir l'un des meilleurs peintres paysagistes russes de la première moitié du XIXe siècle.

Son sort fut exceptionnellement heureux... Il est né dans une famille de serfs, mais dans les années 1820. En Estonie, le servage est aboli et Lebedev a la possibilité d'entrer au gymnase. Le talent artistique exceptionnel du jeune homme fut remarqué, il gagna de grands mécènes, grâce auxquels en 1829 il se retrouva à l'Académie des Arts de Saint-Pétersbourg. Le cursus académique s'est déroulé en quatre ans. En 1833, Lebedev reçut une grande médaille d'or, lui donnant droit à un voyage de retraité à l'étranger. En 1834, Lebedev se rend en Italie, à Rome.

Les paysages de Lebedev sont de petite taille, peints avec subtilité, maîtrise et en même temps plastiquement expressifs. Ils sont harmonieux et en même temps pleins de dynamique interne. Ses peintures rayonnent de lumière. Ils sont pleins de joie de vivre et se réjouissent de la beauté du monde. On les appelle généralement romantiques. C'est vrai. Oui, et il est difficile de ne pas être romantique quand on a vingt-cinq ans, quand la vitalité bouillonne en soi, quand le monde sans fin s'étend devant soi, quand tout s'arrange, quand le présent est beau et l'avenir semble radieux, étonnant et sans fin. Mais... En mai 1837, Lebedev se rend à Naples. Ici, l’artiste est frappé par une soudaine épidémie de choléra. "Mon Dieu ! Quelles pertes en un an : Pouchkine et Marlinski en tant que poètes et Lebedev, dont la Russie pouvait être fière en tant que meilleur paysagiste d'Europe" - c'est ainsi que K. P. Briullov a réagi à la nouvelle de la mort de Lebedev.

Moscou Galerie Tretiakov

Ruelle à Albano

Fiodor Antonovitch Moller 

Né Allemand Otto Friedrich, l'artiste russe Fiodor Antonovitch Moller ne s'est pas perdu dans la culture nationale riche en talents du milieu du XIXe siècle. Fiodor Antonovitch (Otto Friedrich) Moller était autrefois un peintre très célèbre. Fils d'un marin de haut rang qui fut plus tard ministre de la Marine, F. Moller se préparait lui-même à une carrière navale. Diplômé du Corps des cadets de la Marine, il fut déjà promu officier en 1826. Cependant, l’intérêt éveillé pour la peinture et le talent incontestable du jeune officier de marine le « forcent » à fréquenter l’Académie des Arts, où il devient bientôt l’un des étudiants préférés de K.P. Brioullov. Après avoir obtenu son diplôme de l'Académie, Moller se rend de sa propre initiative en Italie. Déjà en 1840, l'artiste reçut le titre d'académicien pour le tableau « Le Baiser » envoyé à Saint-Pétersbourg. En Italie, il mène une vie exceptionnellement créative. Parmi ses amis proches figure F.A. Bruni, A.A. Ivanov et N.V. Gogol, avec qui l'artiste était particulièrement amical et dont il a écrit plusieurs. Une pneumonie passagère interrompit le travail de F.A. Moller à propos de son dernier tableau "La Crucifixion du Christ".

Moscou Galerie Tretiakov

Portrait de N.V. Gogol en 1841 

Mikhaïl Yurievitch Lermontov

Mikhaïl Iourievitch Lermontov, né le 3 octobre 1814 à Moscou et mort le 15 juillet 1841 à Piatigorsk, est un poète, peintre, romancier et dramaturge russe, souvent appelé le « poète du Caucase » . Il a été également attiré par la peinture.

Moscou Musée Littéraire d'Etat

Autoportrait de 1837 

Dans l’histoire de la culture, de nombreux poètes et écrivains se sont distingués simultanément dans le domaine des beaux-arts. Lermontov, selon le témoignage de son parent A.P. Shan-Girey, a commencé à dessiner presque plus tôt qu'à écrire de la poésie. Il a peint tout au long de sa courte vie et son patrimoine artistique contient des œuvres de genres variés : paysages et croquis de voyage, scènes de bataille, portraits miniatures. Bien entendu, la créativité visuelle de Lermontov est inférieure à celle littéraire. Néanmoins, le talent de l’écrivain s’est également manifesté ici. Après avoir obtenu son diplôme de l'école des cadets, Lermontov a suivi des cours de peinture auprès de l'artiste P.E. Zabolotsky. Les dessins et aquarelles de Lermontov expriment le mieux l'essence romantique de son art. 

Vue de la montagne Krestovaya depuis la gorge près de Kobe

Vue de la montagne Krestovaya depuis la gorge près de Kobe est une aquarelle réalisée par l'écrivain Lermontov .

Nikolaï Vassilievitch Nevrev

Peintre d'histoire et de genre. Né dans une famille de marchands moscovites, Nikolaï Nevrev n'entre à l'École de peinture de Moscou qu'à l'âge de vingt et un ans. Dans le destin créatif difficile de l'artiste russe Nikolai Vasilyevich Nevrev, il y a une période de son ascension morale inhabituellement élevée. Son oeuvre maitresse sera "Négociation : une scène de la vie de serf, du passé récent" où l'artiste a exprimé avec talent son attitude face à la sauvagerie des mœurs de sa société contemporaine. Au cours des années suivantes, l'artiste a reçu des commandes constantes de portraits, de peintures historiques et quotidiennes, bien que son objectif principal soit avant la société et l'art de N.V. Nevrev l'a interprété dans les années soixante du XIXe siècle. 

Moscou Galerie Tretiakov

Scène de la vie de serf

Dans le tableau "Négociation : une scène de la vie de serf, du passé récent", l'artiste a exprimé avec talent son attitude face à la sauvagerie des mœurs de sa société contemporaine. Le tableau a apparemment été peint entre l’année de l’abolition du servage en 1861 et l’année où la toile est apparue devant le public en 1866. Mais qui sait peut-être a-t-il été écrit bien plus tôt et qu'il attendait son jour ? Ce n’est pas du tout une histoire révolutionnaire. Il n'y a aucune trace de crime « Radichtchev » sur les visages des deux personnages principaux : le vendeur et l'acheteur . Il y a une discussion calme sur l’accord. Transactions de vente d'une personne. Peut-être que montrer cet événement routinier à cette époque est le summum du génie pour dénoncer le mal russe. Nevrev montre un vendeur qui s'intéresse à la littérature, à la peinture et même aux idées épris de liberté et ainsi, au mur, on peut voir une gravure représentant la célèbre figure de la révolution bourgeoise française Mirabeau.

Le sujet du tableau est la vente d'une jeune et belle serve par son maître à un nouveau propriétaire. Certains critiques d'art interprètent la vente comme étant une nécessité du maître pour apurer ses dettes1. La vente se passe dans le cabinet de travail du maître des lieux. Les portraits de famille qui ornent les murs et le tableau à sujet mythologique qui couvre toute la surface du fond, soulignent le rang social de ce maître. Le baromètre sophistiqué et les ouvrages reliés qui remplissent l'étagère permettent de penser qu'il s'agit d'un homme éclairé, probablement un noble libéral du xixe siècle. Il vend sa serve sans plus d'embarras qu'un maquignon vendrait son cheval. Il est indifférent, fumant sa longue pipe, sans même regarder à qui il parle, devant une bouteille de vin qui n'est même pas accompagnée de verres pour un partage tant que l'affaire n'est pas conclue. Il est habillé d'une robe de chambre et porte des pantoufles comme quelqu'un qui n'est pas prêt à travailler de ses mains. La pauvre serve s'est habillée comme pour une fête. Son maître lui a demandé de mettre en valeur ses attraits. Son visage est triste et elle est inquiète du sort qui l'attend. La domesticité du maître se presse à la porte pour savoir. Le staroste, appuyé sur un bâton, assiste calmement à la transaction. Personne, sauf la serve, ne semble troublé par l'ignominie d'un tel marché, du fait que c'était chose courante à cette époque. L'acheteur a soigné son habillement. Il semble argumenter ajoutant le geste de sa main à la parole pour exprimer, sans doute, le fait que le prix est trop élevé à son estime2.

Les ambulants illustraient souvent les thèmes de la littérature classique russe du xixe siècle, et en particulier de celle que l'on appelle la littérature d'accusation qui luttait contre les tares de la réalité sociale russe. Avec la question du travail des enfants mineurs une question cruciale était celle de l'arbitraire auquel étaient soumises les jeunes filles serves. Que ce soit pour les forcer à exécuter des travaux manuels au dessus de leurs forces ou pour subir des punitions corporelles, elles n'étaient pas protégées. Nicolas Gogol a décrit dans Les âmes mortes une vente de serfs de manière inimitable. La vente d'une serve de Nevrev fait encore écho aux œuvres de Alexeï Pissemski, de Leskov, de Saltykov-Chtchedrine 

Sergueï Petrovitch Postnikov

Sergueï Petrovitch Postnikov est un artiste russe, il a reçu sa formation artistique principale à l’École de peinture, de sculpture et d’architecture de Moscou. Après lui, il étudie à l'Académie des Arts pendant trois ans (1855-1858). En 1859, Postnikov se rend à Rome à ses frais et y passe cinq ans de travail acharné. De retour dans son pays natal en 1863, il reçoit le titre d'académicien de peinture historique. Il peint des peintures principalement sur des thèmes bibliques. Pour que ses peintures pénètrent dans l'âme des amateurs d'art des générations suivantes, il était nécessaire de les doter de qualités particulières qui transcendaient les frontières de l'académisme car au même moment, d'autres présentaient ses œuvres au public. Ge, I.N. Kramskoy, V.D. Polénov étaient là. Rares sont ceux qui étaient destinés à atteindre leurs sommets. 

Moscou Galerie Tretiakov

Portrait de l’artiste A.A. Ivanov en 1873


Alexandre Andreïevitch Ivanov, né le 28 juillet 1806 -16 juillet dans le calendrier julien- à Saint-Pétersbourg et mort le 15 juillet 1858 dans la même ville est un peintre russe néoclassique. 

Il est le fils d'Andreï Ivanov, peintre de sujets historiques et professeur à l'Académie des Beaux-arts de Saint-Pétersbourg. Après sa formation à l'Académie Alexandre part en Italie, en 1831. 

Il s'y fait comme amis le modèle Vittoria Caldoni et le peintre Grigori Laptchenko qui partiront s'installer en Russie à la fin des années 1830. Ivanov reste durant 28 ans en Italie et ne revient à Saint-Pétersbourg que deux mois avant sa mort. Le 3 juillet 1858, Ivanov meurt du choléra à 51 ans. 

Piotr Fedorovitch Borel

Peintre, aquarelliste, lithographe, portraitiste russe, Piotr Fedorovitch Borel (1829-1898) a fait ses études en tant qu'étudiant bénévole à l'Académie des Arts dans la classe d'aquarelle et de lithographie. À partir de la fin de 1859, il se consacre principalement à des travaux lithographiques dans le genre du portrait. 

Lithographies de la Galerie de portraits de Célébrités Russes publiée par A. Munster 

Portrait de N.I.Pirogov 

Pirogov était un chirurgien russe, participant à la défense de Sébastopol en  1854-55. Né le 25 novembre 1810 (05/12/1881) à Moscou dans une famille nombreuse, son père Ivan Ivanovitch était trésorier militaire du dépôt alimentaire avec le grade de major. Nikolai est né comme le treizième enfant. Au total, le couple Pirogov a eu quatorze enfants, mais beaucoup sont morts en bas âge. Six ont survécu, dont Nikolai était le plus jeune. Les amis de son père ont eu une grande influence sur le développement de la personnalité de Pirogov. Le garçon saluait toujours joyeusement Andrei Mikhailovich Klaus. Le célèbre médecin aimait communiquer avec un enfant curieux. Il a donné à Kolya un microscope de poche, lui a montré la structure des feuilles des plantes et d'autres merveilles du monde organique. Kolya attendait avec impatience la prochaine occasion d'explorer les objets environnants à l'aide d'un appareil magique. Le médecin de famille E.O. a joué un rôle important dans l'éducation du jeune Nikolaï Pirogov. Moukhin. C'était Efrem Osipovich que le garçon aimait le plus imiter, jouant au « docteur » et copiant l'intonation de sa voix. Ainsi, la communication avec les meilleurs représentants de la médecine russe n'a pas fait douter le jeune homme du métier qu'il devrait choisir à l'avenir.

... Le remarquable écrivain russe Alexandre Ivanovitch Kouprine (1870-1938) a publié pour la première fois en 1897 dans le journal « Kiev Slovo » une histoire « Le Docteur merveilleux », sous-titrée « Le cas réel ». Tout ce qui y est décrit s'est réellement produit à Kiev. Voici le contenu de l'histoire.

Dans une famille pauvre, un des quatre jeunes enfants est tombé malade. Le père, nommé Mertsalov, sans même un sou en poche, ne sait pas quoi faire ensuite. Plus récemment, il a lui-même souffert de la fièvre typhoïde et toutes ses économies ont été dépensées pour son traitement. Lorsqu'il s'est rétabli, il s'est avéré qu'il avait perdu son emploi. Il n'y avait pas assez d'emplois occasionnels. En raison des mauvaises conditions de vie, toute la famille vivait dans un cachot humide, où les enfants commençaient à tomber malades. Il y a trois mois, une fille est morte, et maintenant une autre est en train de mourir. Désespéré, maudissant la vie, le père va mendier. Et soudain, dans le parc, où il avait déjà décidé de se suicider, il rencontre un inconnu qui, après avoir écouté Mertsalov avec sympathie, se présente comme médecin et exige de l'emmener immédiatement chez la jeune fille mourante. Un médecin inconnu examine attentivement la jeune fille et, lui prescrivant un traitement, rédige une ordonnance. Pour remercier le médecin, Mertsalov demande de donner son nom de famille. Mais pour une raison quelconque, il ne la nomme pas. Mertsalov va voir le médecin et à son retour, il trouve plusieurs gros billets sous une soucoupe à thé avec une ordonnance. Et lorsqu'il reçut le médicament de la pharmacie, il reconnut immédiatement le nom de son bienfaiteur : sur l'étiquette de la pharmacie apposée sur le flacon du médicament, il était écrit : « Selon la prescription du professeur Pirogov ».

A.I. Kuprin n'a pas inventé d'histoire, mais a décrit un incident qui s'est réellement produit dans la vie de la personne qui lui a raconté cette histoire touchante. Le « merveilleux docteur » était Nikolaï Ivanovitch Pirogov.

Pirogov a exprimé sa position dans la vie, sa vision du monde avec des mots qui lui appartiennent et qu'il a mis en épigraphe de l'article « Questions de vie » : « À quoi préparez-vous votre fils ? - Quelqu'un m'a demandé. Pour être humain, j’ai répondu. Nikolaï Ivanovitch pouvait le dire parce que toute sa vie il a été un homme.

Portrait d'I.S.Nikitine 

Ivan Savvitch Nikitine (en russe : Ива́н Са́ввич Ники́тин, né le 3 octobre 1824 à Voronej et mort le 28 octobre 1861 à Voronej, est un poète russe ayant une vocation populaire. 

Issu d'une famille de marchands ayant quelques attaches avec l'Église, il se fit connaître, en 1853, par un poème patriotique, « La Russie », que les débuts de la guerre de Crimée lui avaient inspiré. Un recueil de ses poésies lyriques, publié en 1856 par le comte D. N. Tolstoï, reçut un accueil assez froid. Mais deux années plus tard un grand poème, « Koulak », témoignant d'une connaissance approfondie des milieux populaires et d'un pouvoir d'expression remarquable, établissait sa renommée. Koulak veut dire : usurier de paysans.

Les amis de l'auteur l'aidèrent à ouvrir une librairie dans sa ville natale ; ses affaires prospérèrent, lui permettant de travailler et de créer plus librement. Il perfectionna son style, car, au contraire de Koltsov, ce fut un lettré. Il aborda le roman de mœurs et avait deux œuvres en préparation et à moitié achevées, « Le Maire » et « Le Journal d'un séminariste », quand la phtisie le prit et l'enleva à trente-sept ans.

Portrait de N. A. Dobrolyubov 

Nikolaï Alexandrovitch Dobrolioubov ou Dobrolubov (en russe : Никола́й Алекса́ндрович Добролю́бов), né le 24 janvier 1836 à Nijni Novgorod, mort le 17 novembre 1861 à Saint-Pétersbourg, est un critique littéraire russe. Il compte, avec Vissarion Belinski, parmi les plus influents critiques russes du xixe siècle. De 1857 à 1861, il est le principal critique littéraire auprès de la revue Le Contemporain. Nikolaï Dobrolioubov est inhumé dans la parcelle du Cimetière Volkovo surnommée la passerelle des écrivains. 

Moscou Musée Pouchkine

Portrait de M. I. Glinka 


Si la peinture représentant Glinka à Moscou au Musée Pouchkine est dite d'un peintre inconnu de l'école russe, la lithographie ci-contre est bien une création de Piotr Borel.

Mikhaïl Ivanovitch Glinka (en russe : Михаи́л Ива́нович Гли́нка), né le 1er juin 1804 à Novospasskoïe dans l'actuel oblast de Smolensk en Russie occidentale et mort le 15 février 1857 à Berlin en Allemagne, est un compositeur russe, fondateur de l'école musicale russe moderne. 

Son œuvre a en effet une dimension dramatique annonçant Moussorgski et Rimski-Korsakov.

Il est également le contemporain et l'ami d'Alexandre Pouchkine et de Nicolas Gogol. Il encourage la vocation musicale du jeune Balakirev et est le modèle et l'inspirateur direct du Groupe des Cinq.

Glinka est également l'auteur de la Chanson patriotique utilisée comme hymne national de la fédération de Russie de 1991 à 2000.

Il est enterré au cimetière Tikhvine de Saint-Pétersbourg.

La créativité de Glinka marque le début d'une nouvelle direction dans le développement de la musique en Russie. La culture musicale est arrivée en Russie depuis l'Europe, et pour la première fois une musique spécifiquement russe commence à apparaître, s'appuyant sur la culture musicale européenne, dans les opéras de Mikhaïl Glinka. Différents événements historiques sont souvent évoqués dans la musique, mais pour la première fois ils sont présentés d'une manière réaliste. 

Karlis Fridrickhovich Gun

Karlis Fridrikhovich Gun (1830-1877), peintre letton, étudie à l'Académie des Arts de Saint-Pétersbourg (1854-61). Académicien (1868) et professeur (1870) de l'Académie des Arts de Saint-Pétersbourg, il n'était pas doté d'une imagination ardente ni particulièrement ingénieuse, mais il possédait un pouvoir d'observation considérable, possédait une excellente connaissance du dessin et se distinguait par un coloris fort et harmonieux.

En 1874, Gun montra des signes de phtisie et, sur les conseils des médecins, il se rendit à l'étranger pour chercher le salut de la maladie dans un climat plus favorable que celui de Saint-Pétersbourg. Mais cette mesure s'avère vaine : une maladie mortelle amène bientôt l'artiste dans la tombe. Il est décédé à Davos en Suisse. Gun doit être classé parmi les meilleurs peintres de l’école russe. 

Saratov Musée d'art d'État 

Portrait de A.N. Radichtchev 

Né à Moscou, le 20/08/1749 et mort à Saint-Pétersbourg, le 12/09/1802, Alexandre Nikolaïevitch Radichtchev (en russe: Александр Николаевич Радищев) est un écrivain, philosophe et poète russe. Il est issu d’une famille noble. En 1766, il part faire ses études de droits à l’Université de Leipzig en Allemagne où il fit la rencontre de certains philosophes. Il retourne à Saint-Pétersbourg en 1771 et intègre l’administration impériale. Parallèlement à cette carrière de fonctionnaire subalterne, il poursuit son activité littéraire.


Il est l'auteur d'un poème révolutionnaire, l'ode "Liberté" (1783), dans laquelle il chante la naissance des États-Unis. Il poursuit son œuvre, imprégnée de la philosophie des Lumières. En 1790 il publia "Voyage de Saint-Pétersbourg à Moscou" (Путешествие из Петербурга в Москву), dans lequel il y dénonce sévèrement le servage, le système judiciaire et l'administration russes sous le règne de Catherine II. Dès la publication de son ouvrage, il est arrêté et torturé physiquement et psychologiquement. Condamné à mort en 1790, il voit sa peine commuée en dix années de bagne en Sibérie.


Libéré par Paul Ier de Russie, après la mort de Catherine II, Radichtchev tenta à nouveau de faire pression pour réformer le gouvernement russe. Brièvement employé sous le règne d’Alexandre Ier pour aider à la révision de la législation russe dont il avait rêvé toute sa vie, sa fonction dans ce corps administratif s’avéra courte et infructueuse.


Mais, menacé de nouveau d'exil en raison de son projet de réformes sociales, Radichtchev se suicida. Toutefois, l'esprit de son œuvre resta toujours vivant et des poètes mineurs constituèrent même une école de "radichtchéviens". 

Henrik Ippolitovich Semiradsky

Henrik Semiradsky est l'un des plus grands représentants de l'académisme russe.

le 24 octobre 1843 dans un village près de Kharkov dans la famille d'un médecin, officier de l'armée tsariste, Semiradsky a montré un intérêt pour la peinture dès son enfance. Après avoir obtenu son diplôme universitaire, il a décidé de poursuivre ses études à l'Académie impériale des arts, dont il a obtenu son diplôme en 1870, recevant une bourse d'État de 6 ans et la possibilité d'améliorer ses compétences à l'étranger. En 1873, Semiradsky reçut le titre d'académicien. Semiradsky a principalement travaillé à l'étranger. Henryk Semiradsky est mort dans son domaine de Strzalkow près de Radomsk et a été enterré à Cracovie, au panthéon de Skalka. 

Henryk Ippolitovich Semiradsky, artiste russe et polonais, dans les peintures dont il fait presque toujours beau et chaud, appartient à la culture russe, car il a étudié a l'Académie des arts de Saint-Pétersbourg, en était l'académicien et le professeur. En même temps, il est polonais d'origine. 

Pavel Mikhaïlovitch Tretiakov n'a essentiellement pas acheté les tableaux de Semiradsky pour des raisons personnelles et a laissé un engagement avec le Conseil de la Galerie de ne pas acheter Semiradsky. Trois des œuvres de l'artiste se sont retrouvées plus tard dans la galerie.

Son œuvre a donné lieu à des rumeurs contradictoires. Une partie du public accueille son œuvre avec sélection, mais la critique démocratique le condamne pour la légèreté de ses toilettes et pour son interprétation décorative de l'histoire. En Pologne, il fut condamné pour son indifférence aux souffrances du peuple polonais asservi. Les Wanderers ne l’aimaient pas beaucoup. 

Ses œuvres sont principalement dispersées dans des musées de Pologne, d'Ukraine et de Russie, ainsi que dans des collections privées de pays européens. Les expositions personnelles de l'artiste ont eu lieu en Pologne, mais aucune exposition consolidée qui créerait une idée encyclopédique de Semiradski n'a encore eu lieu. De nombreuses œuvres ont été perdues, par exemple les peintures de la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou. Henryk Semiradski est décédé le 23 août 1902 dans le domaine de Strzałkowo et a été enterré à Varsovie à côté des tombes de son père et de sa mère. Cependant, le 26 septembre 1903, ses cendres furent transférées à Cracovie, dans la crypte de l'église Saint-Stanislas.

Plusieurs faits intéressants de sa biographie, étonnamment, il a été étudié à la Faculté des sciences physiques et mathématiques de l'Université de Kharkov et a rédigé une thèse sur les instincts des insectes.

Sa famille était liée à la famille d'Adam Mickiewicz, il communiquait avec de nombreux écrivains polonais et était très instruit. Il reconnaît parfaitement les langues.

Henryk Semiradsky était un homme très riche. Il avait une famille nombreuse et une belle maison à Rome dans le style ancien, qui figurait dans tous les guides de Rome au XIXe siècle. Malheureusement, la maison n'a pas survécu et l'ambassade de Russie se trouve désormais à proximité.

Ses œuvres solaires confirme que son credo créatif était la beauté. 

Saint Petersbourg Musée Russe

Le Christ dans la maison de Marie et Marthe 

C'est un épisode de l’Evangile de Luc (10:38-41) au cours duquel Jésus est reçu dans la maison de Marthe et de sa sœur Marie. Alors qu'ils poursuivaient leur voyage, il arrivait dans un certain village; ici, une femme nommée Marthe le reçut chez elle ; elle avait une sœur nommée Marie, qui s'asseyait aux pieds de Jésus et écoutait sa parole. Marthe poursuit ses tâches domestiques. Marthe demande alors à Jésus : « Seigneur, cela ne te fait-il rien que ma sœur me laisse seule pour servir ? Dis-lui donc de m’aider. » Et Jésus lui répond : « Marthe, tu t’inquiètes et tu t’agites pour beaucoup de choses. Une seule chose est nécessaire. Marie a choisi la bonne part, qui ne lui sera point ôtée. » Il faut donc trouver un équilibre entre l’intelligence ou la culture et la réalisation des tâches ordinaires. 

Les images évangéliques de ces femmes sont toujours deux images de la vie chrétienne : active, pressée de faire le bien et contemplative, priante, tournée vers le monde intérieur. De plus, les chrétiens occidentaux étaient comparés à Marthe, la occupée, et les chrétiens orientaux à Marie, la contemplative. Et à la question de Marthe, Jésus lui répondit : « Marthe ! vous vous souciez et vous préoccupez de beaucoup de choses, mais une seule chose est nécessaire; Marie a choisi la bonne part, qui ne lui sera pas enlevée. » 

En 1887, lorsque le tableau d'Henryk Ippolitovich Semiradsky fut présenté pour la première fois lors d'une exposition à l'Académie impériale des arts de Saint-Pétersbourg, l'attitude à son égard était claire : le public était ravi. Ce tableau de Semiradsky fut immédiatement acquis par l'Académie, puis transféré au Musée Alexandre III. Les journaux écrivent : « une fureur dont nous ne nous souvenons même pas ». 

Le Christ et le pêcheur

"Dieu! Donne -moi de voir mes péchés et de ne pas condamner mon frère… », devons-nous répéter à chaque fois pendant le Carême. Et en tournant votre cri vers la Mère de Dieu, demandez : « Enseigne-moi sur le chemin de la repentance , afin que je pleure amèrement sur mes actes ». Après tout, les chemins d'un vagabond dans ce monde sont innombrables et chaque personne reçoit son propre chemin vers la repentance. Il y a deux mille ans, pendant la vie terrestre de Jésus-Christ, un petit événement s'est produit, qui n'est pas mentionné dans l'Évangile, mais sa réalité est évidente : après tout, pour sauver les perdus, le Seigneur est venu dans notre monde. 

Dans les palais luxueux, « une chorale bruyante se régale du grand repas des convives ». Ils parlent d'un homme extraordinaire qui erre à travers le pays. Soudain, le Sauveur apparaît devant l'assemblée, échauffé par le vin, la musique et les danses impudiques des vierges. Avec un sourire effronté, la courtisane tend à l'inconnu une coupe de vin brûlant en disant d'un ton de défi : Je ne suis attirée que par le plaisir, Je ne connais pas le jeûne et la prière, Je ne crois qu'à la beauté Je sers du vin et des baisers, Mon esprit n'est pas dérangé par toi, Je ris de ta pureté ! 

Le Sauveur n’a pas répondu à la « vierge qui se loue ». Dès qu'il fixa son regard sur elle, ceci seul décida de son sort : «Soudain, la fausseté de sa vie sacrilège, tous les mensonges de ses actes vicieux, lui apparurent clairement, et l'horreur s'empara d'elle...» La coupe de vin tombe de belles mains, la pécheresse se retourne pâle : "Et elle tomba la face contre terre en sanglotant, Devant le sanctuaire du Christ." 

Ces citations poétiques sont tirées du poème « Le pécheur » d'Alexei Konstantinovich Tolstoï, écrit en 1857. Le poème connaît un succès extraordinaire. Il fut lu avec une grande demande dans les salons de la haute société et les salons bourgeois jusqu'au début du XXe siècle. Une décennie et demie après la parution du poème de Tolstoï, le président de l'Académie impériale des arts, le grand-duc Vladimir Alexandrovitch, a commandé le tableau « Le pécheur », une illustration picturale pour cette œuvre, au jeune artiste Henryk Semiradsky. Le tableau a été peint. Plus tard, il fut acquis par l'héritier du trône, le futur empereur Alexandre III. Le choix du Grand-Duc fut très réussi. Henryk Semiradsky a suivi une formation sérieuse à l'Académie des Arts de Saint-Pétersbourg, son talent s'est développé sur les plus hauts exemples de l'art classique, mais sa volonté créatrice cherchait à se libérer de toutes sortes de clichés.

Le tableau s’inspire d’un épisode de l’Évangile selon Jean, connu sous le titre La femme adultère. Une femme commettant l’adultère ayant été surprise, les pharisiens proposent de la lapider conformément à la coutume. Jésus leur dit : « Que celui d'entre vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle. » Troublés, ils se retirent et Jésus dit à la femme : « Vas et ne pèche plus. » L’influence du poème de Tolstoï, La pécheresse, inspiré de l’Évangile, a également été signalée.

Le Christ et ses disciples sont représentés dans la partie gauche. A droite le peintre a placé une courtisane somptueusement vêtue et un groupe d’hommes et de femmes dissipés et parfois visiblement ivres. La juxtaposition des deux groupes humains suffit à inspirer aux spectateurs du tableau la leçon biblique : la dignité et la modestie se trouvent à gauche, le laisser-aller et le dévergondage se trouvent à droite. Mais l’œuvre ne dit rien du sort de la courtisane. C’est l’étude de la lumière, jointe à une grande retenue chromatique, qui constitue aujourd’hui le principal intérêt de la composition. L’historienne de l’art Tatiana Karpova précise que le jeune artiste (il a trente ans) utilise, comme le faisaient les impressionnistes parisiens, la peinture sur le motif. L’arbre central, par exemple, ne sort pas de l’imagination du peintre. Il s’agit d’un très vieil olivier, parfaitement observé et restitué sur la toile. 

Moscou Musée Historique d'Etat

Funérailles d'un noble russe à Bulgar sur Volga

En 1882, Henryk Semiradsky reçut une commande du Musée historique de Moscou pour deux tableaux - « Funérailles d'un noble russe à Bulgar » et «Fête des guerriers de Sviatoslav après la bataille de Dorostol" Les toilettes étaient destinées à la salle du Xe siècle et étaient censées montrer clairement la cruauté des mœurs avant l'adoption du christianisme en Russie. Les sujets ont été proposés par le comte Alexeï Ouvarov, qui a développé l'idéologie générale de l'exposition. La source littéraire de Semiradsky était la description des funérailles d'un noble russe dans le livre d'Ahmad ibn Fadlan, qui se trouvait dans la région de la Moyenne Volga au début des années 920 et a personnellement assisté à cette cérémonie.

Semiradsky a coordonné son travail à chaque étape avec une commission spéciale chargée de contrôler l'exactitude historique. Une correspondance a été conservée dans laquelle il a convaincu Uvarov de la nécessité de la figure durhapsodeaveugle au centre de la composition et a défendu les trois figures de personnes en deuil à droite (à la fin, l'artiste a atteint son objectif). Semiradsky était à Rome à cette époque et des croquis d'armes, de bijoux, d'ornements et de costumes y étaient envoyés de Russie ; Afin de coordonner la taille et la composition des peintures avec l'échelle et la décoration de la salle, il a créé un agencement spécial. L'œuvre de Semiradsky a suscité d'avance le mécontentement des artistes russes : selon beaucoup d'entre eux, le "pôle cosmopolite" n'a pas réussi à pénétrer l'esprit de l'histoire russe et à le transmettre sur toile. Le tableau a été achevé en 1883. Depuis, il est exposé au Musée historique.

Moscou Galerie Tretiakov

L'orgie de l'époque de Tibère sur l'île de Capri

Le tableau "Orgie romaine des temps brillants du césarisme", envoyé par Semiradsky pour une exposition à Saint-Pétersbourg, fut un succès et fut acquis par l'héritier de la couronne, le grand-duc Alexandre Alexandrovitch. Il convient de noter qu'en la personne de l'empereur Alexandre III, Semiradsky a trouvé une fois pour toutes un mécène influent et un connaisseur de son talent. Par la suite, le tsar acquerra des œuvres de l'artiste pour sa collection, qui deviendra plus tard le noyau du Musée russe. La vente de "Roman Orgy" a résolu les difficultés financières de Semiradsky et lui a permis de se rendre en Italie, qui était le sujet des rêves les plus chers de l'artiste.

La beauté fantastique de la banlieue de Rome, les montagnes pittoresques visibles au loin, les ruines antiques qui préservaient le souffle du monde antique - tout cela a éveillé l'imagination du peintre et a contribué à créer des peintures d'une beauté époustouflante. L'admiration pour Rome amène Semiradsky à passer toute sa vie active dans cette ville. Cependant, malgré l'adoration évidente du peintre pour la Ville éternelle, il existait un autre idéal esthétique, qui a sans aucun doute influencé le style artistique, la technique des couleurs et la saveur picturale générale. L'"idylle" ensoleillée de son enfance ukrainienne, ressuscitée plus tard sous les rayons du soleil du sud de l'Italie, est gravée à jamais dans l'âme du peintre.

Yakutsk Musée d'art de la République de Sakha 

Sur le chemin de la fête des vendanges

Les motifs et les poses académiques semblaient nouveaux à Semiradsky, ce qui faisait de l'artiste un innovateur. Les sujets favoris du maître comprenaient des épisodes de l'histoire ancienne et des récits évangéliques. En même temps, l’œuvre de l’artiste constitue un exemple frappant de l’académisme tardif. Mais, en suivant cette direction, le peintre parvient à y introduire ses propres idées.  

Lviv Galerie Nationale d'Art

Le Christ et la Samaritaine

L’épisode de la rencontre de Jésus et de la Samaritaine provient du Nouveau Testament de l'Evangile selon Saint Jean. Jésus se repose près d’un puits. Une femme de Samarie venant puiser de l’eau, Jésus lui demande à boire. La Samaritaine s’en étonne car les Juifs méprisent les Samaritains et ne leur adressent pas la parole. Jésus lui répond : «  Quiconque boit de cette eau aura encore soif ; mais celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura jamais soif, et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle ». Semiradsky traite le sujet en le plaçant dans un vaste paysage réaliste avec un soin particulier apporté aux effets de lumière sur les deux figures. Le doigt levé du Christ est courant dans la représentation de la scène comme par exemple avec Angelica Kauffmann dans "Le Christ et la Samaritaine au puits" en 1796, mais le vaste paysage typiquement méditerranéen provient de la fascination du peintre pour l’Italie. 

Au sommet de sa renommée et de sa popularité, Henryk Ippolitovich Semiradsky a peint le tableau « Le Christ et la Samaritaine ». La parabole la plus célèbre de l’Évangile concerne peut-être la Samaritaine qui est venue au puits. Elle est considérée comme une pécheresse qui « a eu cinq maris dans le passé et vit maintenant avec quelqu'un qui n'est pas son mari ». Elle vient donc chercher de l'eau seule à midi, pour ne pas croiser d'autres habitants de la ville de Syhar.

De nombreux artistes ont écrit sur ce sujet. Mais l'innovation de Semiradsky réside dans le fait qu'il représente la scène sur fond d'un paysage inhabituellement vivant, presque réel. Il combine habilement une intrigue évangélique et un effet de plein air. Grâce à cela, le naturel et l'authenticité de ce qui est représenté sur l'image sont créés. 

Jeunes femmes au-dessus du paysage fluvial (Au Printemps)

Cette scène paysagère avec figures en vêtements traditionnels provient de l’idéal néoclassique de la recherche du locus amoenus, ce lieu mythique chanté par les poètes de l’Antiquité, où les hommes vivaient en parfaite harmonie avec une nature très accueillante. 

L'élément "eau" attire particulièrement le regard dans les peintures de Semiradsky. Si dans les peintures à grande échelle, il s'agit généralement de la mer, alors dans les peintures d'idylles, ce sont des plans d'eau tranquilles : un étang, un lac, une rivière. Il est curieux que ce soit la présence indispensable du motif de l'eau qui attire invariablement les admirateurs du talent de l'artiste. Les peintures comportant un élément eau étaient achetées plus facilement et jouissaient d'une popularité croissante. 

Malgré le fait qu'au centre de ces peintures colorées et luxuriantes, capturant des scènes de la vie quotidienne antique, nous voyons des jeunes paysannes, de jeunes amants, des enfants charmants et enjoués, leur personnage principal (comme c'est typique de la la plupart des œuvres de Semiradsky) est un paysage méditerranéen luxueux et envoûtant.  

Lviv Opéra

Rideau Parnasse

Pendant près de quatre ans, pendant la construction du théâtre, l'artiste a travaillé sur son chef-d'œuvre, mais malheureusement, lorsque les travaux ont été terminés et que le théâtre a dû être ouvert, il s'est avéré que les Les fondateurs n'avaient pas l'argent nécessaire pour acheter le théâtre. rideau. Le théâtre a été construit principalement grâce aux dons des mécènes, mais tous ont dit qu'ils ne donneraient plus d'argent.

Les clients, baissant les yeux, se rendent en Italie et dirent à Semiradsky qu'il n'y avait pas d'argent pour payer son travail. L'artiste s'est avéré être un homme impliqué gentil: il n'était pas en colère contre les perdants, mais les a emportés dans son atelier et leur a montré le rideau. Les habitants de Lvov restèrent bouche bée et restèrent toute la journée à admirer le chef-d'œuvre dont ils avaient tant rêvé. Alors qu'il était déjà tard dans la soirée, les invitations ont été priés de quitter l'atelier. Toute la nuit, les amateurs d'art de Lviv se disputent sur les nuances artistiques du tableau majestueux, et le matin, ils étaient déjà à la porte de l'atelier et ont demandé à Semiradsky de leur montrer à nouveau le rideau afin de résoudre le différend artistique. L'artiste lui-même s'est intéressé à la dispute et, avec les invités, a passé plusieurs heures au rideau.Le lendemain, les habitants de Lviv ont dû rentrer chez eux et ont de nouveau demandé au maître de leur montrer son chef-d'œuvre.

Et puis Henryk Semiradsky s'est rendu compte que personne n'apprécierait et n'aimerait sa autant peindre que ces gens, et nulle part dans le monde elle ne serait aussi belle que dans l'endroit pour lequel elle était destinée. L'artiste a fait une chose merveilleuse: il a fait don du fruit de son inspiration à l'Opéra de Lviv. C'était juste avant l'ouverture du théâtre en 1900. Seuls l'Opéra de La Scala et l'Opéra de Cracovie ont reçu ce type de rideaux, exécutés par le même Semiradsky, et déjà en 1902 l'artiste est décédé, mais son travail merveilleux s'il vous plaît toujours au goût artistique raffiné des habitants de Lviv. 

Pereslavl-Zalesski Musée d'Art et d'histoire 

Une leçon dangereuse

Dans un paysage méditerranéen, Semiradski place trois figures habillées à l’antique qui évoquent Vénus, Mars et Cupidon. Cupidon, fils de Vénus et de Mars, est le dieu de l'Amour chez les romains correspondant à Éros chez les grecs. Ses attributs sont un arc et un carquois, dont il se sert pour envoyer des flèches d'argent représentant les pointes du désir dans le cœur des dieux et des hommes. Selon la mythologie, quiconque était touché par les flèches de Cupidon tombait amoureux de la première personne rencontrée. Voilà bien un jeu dangereux. L’artiste n’oublie pas la composante sculpturale antique, d’un blanc éclatant, nécessaire pour représenter la beauté académique conventionnelle. Il faut cependant souligner le remarquable jeu d’ombre et de lumière méditerranéenne, parfaitement maîtrisé par l’artiste. 

L’image de la sculpture a ici une grande signification allégorique. Le bas-relief représente le dieu Apollon naviguant sur un hippocampe. On sait que les flèches destructrices de cette divinité frappent parfois sans aucune raison. Le jeu dangereux, le tir à l'arc, auquel veulent s'adonner un jeune homme et une jeune fille prend un second sens : la trahison de l'amour, guettant le tournant prochain du destin. Ce motif est renforcé par l'image d'un petit garçon avec un arc regardant sournoisement le couple amoureux, qui est comme une incarnation vivante d'Eros aux ailes claires. L'oeuvre est ravissante. Il semble que la végétation luxueuse du sud, l'air pur et transparent, la mer et les montagnes, recouvertes d'un voile de brume humide, tout est imprégné d'une aura de bonheur langoureux, d'un délicieux désir d'amour. 

Dans les Collections Privées ...

La fille ou le vase ?

Un patricien romain, assis, se demande s’il doit acquérir une belle esclave. Il a déjà acheté un vase qu’il tient dans sa main droite et semble particulièrement intéressé par la jeune esclave. La clientèle de Siemiradzki comportant des aristocrates russes disposant de milliers de moujiks, une telle scène évoquait pour eux une réalité vécue, mais transposée dans la lointaine Antiquité. Pas l’ombre d’un sentiment de culpabilité chez ces gens-là, confortés dans l’idée de la permanence historique du patriarcat par l’art académique. 

La scène représente l'intérieur d'un antiquaire de la Rome antique. Un patricien, tenant un vase en main, regarde une fille nue qui lui est présentée par deux marchands d'esclaves. Il est accompagné d'un jeune homme, probablement son fils, son ami ou son amant qui se tient debout, le pied appuyé sur une chaise. L'expression des visages des deux hommes semble indiquer que leur choix se portera sur la fille. 

Jusqu'en 1955, le tableau se trouvait dans la collection Newman de Londres, puis chez un collectionneur privé en Californie. En octobre 2005, le tableau a été vendu aux enchères chez Sotheby's pour la somme de 1 416 000 dolars. Jusqu'au 25 novembre 2013, c'était le prix le plus élevé atteint par une toile de l'artiste lors d'une vente aux enchères. 

Fille avec une cruche dans une oliveraie

Cette oeuvre est aussi nommée "Porteuse d'eau dans un paysage antique". Sa fille dira de nombreuses années plus tard « Il a vu Rome et tout le reste a cessé d’exister pour lui. C’était son monde, sa vocation artistique ». Il reste à Rome jusqu’à la fin de sa vie, résidant d’abord Piazza di Spagna puis acquérant une villa avec un atelier sur la Via Gaeta. Cependant, il passe tous ses étés dans sa propriété de Strzałkowo en Pologne. 

Nouveau bracelet (1ère version)

Il n'y a pas eu que cette première version ci-dessus mais également une autre à découvrir ci-contre à droite qui figure dans une Collection privée aux Etats Unis.

Oeuvres disparues ...

Alexandre Nevski reçoit les légats pontificaux

Malgré l'opposition décisive d'Alexandre Nevski à l'offensive catholique, le pape Innocent IV ne perdit pas l'espoir de soumettre la Russie au trône romain. En 1248, il envoie ses cardinaux ambassadeurs à Alexandre avec un message écrit plutôt flatteur adressé au grand-duc de Russie. Restant un fervent partisan de l'Orthodoxie, Alexandre Nevski a répondu sans équivoque, se référant à l'enseignement des Sept Conciles œcuméniques : "Nous savons bien tout cela, mais nous n'acceptons pas vos enseignements."  

La toile représente la période russe du travail du célèbre artiste. Avant de commencer à peindre les chœurs eux-mêmes, Semiradsky a passé beaucoup de temps à développer des croquis afin de représenter avec précision l'intrigue de la vie de saint Alexandre Nevski. L'artiste devra incarner dans la personnalité de Nevsky à la fois un dirigeant sage et un homme à l'âme immense, ce qui lui a permis d'être canonisé. Malheureusement, le tableau n'a pas survécu et le tableau majestueux ne peut être jugé que par des croquis.