Andreï Roublev

Le plus célèbre des artistes du Moyen Âge russe, dont le nom est devenu la personnification de l'art russe ancien.

Très peu d'informations ont été conservées sur sa vie. On ne sait pas où et quand il est né.


Les Russes considèrent Rublev comme le plus grand peintre d’icônes, l’artiste dont l’œuvre incarne tout ce qui est d’excellent Peinture médiévale russe du 14ème siècle. Il a dépassé tous les autres artistes médiévaux dans l’art de mélanger les règles sévères et les traditions de Byzantine Art chrétien avec la conception rêveuse de la beauté de la Russie et avec la perspective pensive et introspective évoquée par l’impact du sentiment italien sur l’imagination slave. Bien que la Deesis de Rublev , détruite par un incendie en 1547, soit la seule icône mentionnée pour des raisons esthétiques dans les chroniques médiévales, la vie de Roublev est presque aussi peu connue que celle de Théophane. Il est né à Pskov, probablement vers 1370, et il est connu pour avoir peint les murs de la cathédrale de l’Assomption à Vladimir, mais ces peintures murales ont été si mal restaurées au début du XXe siècle qu’elles ne jettent aucune lumière sur les débuts de Roublev.. La première mention de Roublev date de 1405, lorsqu’il exécuta avec Théophane le Grec et Prokhor de Gorodets un certain nombre de peintures sur panneaux et peintures murales religieuses pour la cathédrale de l’Annonciation au Kremlin de Moscou. 

À une époque non précisée de sa vie, Rublev est devenu moine du monastère des Spas Andronievski à Moscou, mais rien ne permet de savoir s’il a étudié sous Théophane avant de prononcer ses vœux ou peu après 1395, date à laquelle Théophane a déménagé à Moscou. Tout ce que nous savons, c’est que Roublev n’a jamais quitté Moscou après être entré au monastère des Spas Andronievski et que la plupart de ses travaux ont été effectués dans et autour de la ville. Étant donné que ses œuvres survivantes se trouvent soit à Vladimir, soit à Moscou, Roublev est souvent considéré comme un maître de l’école de Vladimir-Suzdal ou de la première école moscovite, mais les ingrédients de son style proviennent principalement de la École de peinture d’icônes de Novgorod .

De nombreux travaux de restauration de ses œuvres et de clarification de sa biographie artistique, menés au XXe siècle, ont conduit à la formation de la « légende Rublev » romantique. La meilleure expression de cette légende fut le film d'A.A. Tarkovski Andrei Rublev (1971). 

Andrei Rublev peint l'image du Sauveur 

Cette icône est un portrait d'Andrei Rublev d'après une miniature ancienne.  

Moscou Galerie Tretiakov

Archange Michel


Le Déisis de la Dormition de Zvenigorod est à la Galerie Tretiakov à Moscou.

Le Déisis de la Dormition de Zvenigorod est un registre de trois icônes représentant le Sauveur, l'Archange saint Michel et saint Paul qui ont été conservées sur les 7 ou 9 icônes qui la composaient à l'origine. Elles sont toutes trois attribuées à Andreï Roublev. 

L'archange Mikhaïl est l'icône de la déisis qui est dans le meilleur état. Selon Mikhaïl Alpatov il se rapproche des icônes russes prémongoles par l'expression des sentiments et les proportions dont il témoigne. Le peintre fait preuve d'une grande liberté artistique pour interpréter le spirituel et le sublime. L'ascétisme byzantin disparaît au profit d'une douceur très attirante. Les proportions allongées, la grâce, la finesse des traits presque hellénistiques annoncent l'icône de la Trinité. La sérénité et la clarté des formes, le dégradé des demi-tons rappellent la peinture antique dont Roublev a perçu le message par les canons de Byzance. Le visage de l'archange à la bouche fine, au nez droit, aux yeux allongés, reste sans contrastes d'ombres sur son fond doré. Ce fond est en harmonie absolue avec les bleus, les lilas, les roses. L'higoumène Joseph de Volok rapporte que Roublev passait des heures à contempler les icônes antiques. C'est sans doute ce qui lui permet de donner à son archange des proportions proches des canons pré-mongols. Dans ce visage, tout ce qui est trop humain, trop terrestre est écarté. Le spectateur pénètre ici dans une sphère où il n'y a ni peine ni joie, ni douleur, ni sourire. 

Icône du Sauveur 

Le Déisis de la Dormition de Zvenigorod est à la Galerie Tretiakov à Moscou.

Le Déisis de la Dormition de Zvenigorod est un registre de trois icônes représentant le Sauveur, l'Archange saint Michel et saint Paul qui ont été conservées sur les 7 ou 9 icônes qui la composaient à l'origine. Elles sont toutes trois attribuées à Andreï Roublev. 

Le Christ Sauveur de Roublev a eu beaucoup d’influence sur les artistes de son époque, mais aussi sur toutes les générations ultérieures. Il est vivant, ouvert, majestueux, mais l’on ressent aussi en lui une certaine touche de douceur slave : ses traits de visage sont légers. La gamme de couleurs est complète, avec du doré et d’autres teintes d’ocre sur son visage, ainsi qu’un bleu ciel légèrement sombre. L’expression faciale, combinée au choix de couleurs, crée une impression de sérénité et de sagesse. 

Icône de la Trinité 

La Sainte Trinité (1411-25) de l’Ancien Testament de Rublev est son chef-d’œuvre de art religieux. En effet, il doit s’agir de l’une des plus belles peintures religieuses russes existantes. En se basant sur une peinture d’icônes antérieure appelée Hospitalité d'Abraham , Roublev a retiré Abraham et Sarah de la scène et, grâce à une utilisation subtile de la composition et symbolisme changé le sujet pour se concentrer sur le mystère de la Sainte Trinité. Jusqu’à récemment, il était suspendu au monastère de la Trinité et de Saint-Serge, pour lequel Roublev l’a peinte, et se trouve maintenant au Galerie Tretiakov à Moscou . L’icône est très simple dans sa composition. La version de la scène de Rublev est la même que celle qui apparaît dans les peintures de catacombes des premiers chrétiens. Il montre les trois anges assis à la table d’Abraham.

L’ange de gauche est la première personne de la Trinité, Dieu le Père; l’ange moyen représente Dieu le Fils; l’ange de droite est Dieu le Saint-Esprit. Tous les trois bénissent le calice, qui contient un veau sacrifié, préparé pour manger. Le veau signifie la mort du Christ Sauveur sur la croix, tandis que sa préparation en tant que nourriture représente le sacrement de l’Eucharistie. Chaque ange tient un bâton mince dans une main délicate comme symbole de son pouvoir divin, et chacun apparaît comme la contrepartie de son semblable, car chacun représente une âme trois fois réincarnée. La subtile utilisation de la forme et de la couleur adoucit la symétrie ferme et unificatrice des figures à la fois douces et aristocratiques. Leur délicatesse n’a rien de naïf ni de simpliste, rien de monotone dans la ressemblance étroite entre les anges. Leur spiritualité imprègne le tableau alors qu’ils sont assis avec leurs yeux en forme d’amande mystérieusement fixés sur un monde que nous ne connaissons pas, un monde duquel ces créatures de l’esprit, visitant la terre un instant, respirent. Le paysage dans lequel ils s’arrêtent est merveilleusement bien adapté à leur matérialité éthérée.

La trinité illustre un passage de la Genèse, quand l'Éternel vient annoncer à Abraham et Sarah qu'ils auront un fils, malgré leur âge avancé.: « L'Éternel apparut à Abraham au chêne de Mambré. Comme il était assis à l'entrée de sa tente pendant la chaleur du jour, il leva les yeux et aperçut trois hommes debout devant lui. Il les pria de s'arrêter et de se reposer sous l'arbre. Il leur fit servir trois gâteaux de fleurs de farine avec du beurre et du lait et le jeune veau qu'il avait apprêté. Et lui se tenait debout devant eux sous l'arbre et ils mangèrent. »

La tradition byzantine représentait la Trinité sous la forme symbolique de trois anges reçus à la table d'Abraham, appelée Philoxénie d'Abraham. Roublev fait abstraction de la figure d'Abraham et celle de son épouse Sarah, réduit le symbole aux trois anges pèlerins tenant un long sceptre (mêrilo) entre leurs doigts, assis en croix autour d'une table, sur laquelle est posée une coupe. Leur tête est auréolée d'une nimbe d'or. Leurs grandes ailes font songer à des oiseaux posés un instant avant de reprendre leur envol.

Les trois anges se ressemblent car ils symbolisent la Trinité, la triple incarnation du Dieu unique. La forme de leurs yeux en amande leur donne une expression mystérieuse. Le paysage participe à ce mystère : le tronc noueux du chêne, le rocher en surplomb qui s'incline au même rythme que les anges. Pour exprimer l'unité existant entre les trois anges, Roublev compose son icône dans un cercle dont la circonférence passe par le milieu de chacune des nimbes et dont le centre est la main gauche du personnage central.

La Descente aux Enfers

La Descente aux Enfers ou Descente aux Limbes (en langue russe: Сошествия во ад) est un des sujets d'icônes qui accompagne la représentation de la Résurrection de Jésus-Christ 

Il faut constater que jusqu'au milieu du XVIIIe siècle il n'y avait pratiquement pas d'autres représentations iconographiques de la Résurrection dans le monde byzantin et orthodoxe, que celles qui liaient le sujet à celui de la Descente aux Enfers. Cela a assuré à ce type d'icône une grande diffusion et partant une grande popularité. Dans le registre des iconostases ce type d'icône est placé au niveau des douze grandes fêtes évangéliques reconnues par l'Église grecque : l' Annonciation, la Nativité, la Présentation au temple, le Baptême, la Résurrection de Lazare, la Transfiguration, l'Entrée à Jérusalem, la Crucifixion, la Résurrection, l'Ascension, la Pentecôte, l'Assomption (ou Dormition chez les orthodoxes). Le thème de la Résurrection n'est pas suggéré par les Saintes Femmes au tombeau (les Myrrhophores) ni comme dans l'art occidental par le Christ émergeant de son sarcophage. S'inspirant de l'Évangile apocryphe de Nicodème avec la Descente aux Enfers, le Sauveur renverse les portes de l'Hadès qui se brisent sous ses pieds, et tend une main secourable à Adam et Ève. Il délivre également les âmes des justes qui se trouvaient dans l'Enfer pour leur ouvrir les portes du Royaume des cieux.

Le thème apparaît dès le ixe siècle dans les miniatures du Psautier Chludov et au xe siècle dans les fresques et icônes.

Moscou Cathédrale de l'Annonciation 

L'Annonciation

Une simplicité de composition se trouve dans cette Annonciation soulignée par les arcades de l'arrière plan accentuant la parenté de cette icône avec le tableau de l'Annonciation de Fra Angelico du Couvent San Marco à Florence. Cette même rigueur de la composition transparait d'ailleurs de la Nativité de la Cathédrale de l'Annonciation de Moscou et la Transfiguration du Christ semble peinte de couleurs qui ne sont pas de ce monde. Le temps a posé sa marque sur ces fragiles peintures y ajoutant le tragique de l'âge sans en altérer la beauté.

Provenance indéterminée ... 

Saint Jean le Baptiste