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5 - Le Réalisme

C’est Gustave Courbet qui invente le terme de Réalisme. Il désigne un style de peinture né en France après la révolution de 1848 et qui s’étend à l’Europe jusqu’à la fin du XIXe siècle. Le Réalisme correspond à la représentation objective du monde. Il rejette l’imaginaire des Romantiques et l’idéalisation de la nature des Néo-classique.

Mais ce mouvement ne correspond pas à une simple imitation du réel. Le peintre représente ce qu’il voit mais de manière à « traduire les mœurs, les idées, l’aspect de son époque », comme l’explique Courbet dans son Manifeste du Réalisme.

En peignant des paysages et des scènes de la vie courante, le Réalisme remet en cause la hiérarchie établie par l’Académie. Cette hiérarchie se composait ainsi par la représentation de peintures d’histoire (scène d’histoire, mythologique, religieuse), par des portraits, par des scènes de genre (scène de la vie tous les jours, représentations de paysans …), par des paysages ou des natures mortes.

La scène de genre et le paysage gagnent en prestige et se retrouvent désormais au même niveau que la peinture d’histoire.

Les maitres de ce courant pictural sont Gustave Courbet, Jean François Millet, Jean-Baptiste Camille Corot, Honoré Daumier, William Bouguereau, Henri Fantin-Latour et Jules Breton.

Vous allez découvrir sur cette page :

Gustave Courbet

Camille Corot

Jean François Millet

Henri Fantin Latour

Honoré Daumier

Jean Siméon Chardin

Jean Baptiste Greuze

Henri Gervex

Delphin Enjolras

Alexandre Cabanel

Gustave Courbet

Gustave Courbet, né le 10 juin 1819 à Ornans (Doubs) et mort le 31 décembre 1877 à La Tour-de-Peilz (Suisse), est un peintre et sculpteur français, chef de file du courant réaliste.

Auteur d'un important corpus de peintures — plus d'un millier d'œuvres —, Courbet est l'un des artistes les plus puissants et les plus complexes du xixe siècle.

Ses toiles s'opposent aux critères de l'académisme, à l'idéalisme, aux outrances romantiques ; transgressant la hiérarchie des genres, il provoque le scandale chez ses contemporains, et l'attrait de quelques collectionneurs privés, perturbant les frontières de l'art.

Individualiste, revendiquant son autodidactisme et son terroir, Courbet était un amoureux des forces de la nature et des femmes. S'il a mené quelques combats, notamment contre la religiosité, la mauvaise foi et le mépris des paysans et des travailleurs manuels, la fin de sa vie le montre tout entier face aux éléments du paysage. Rarement un peintre avait, de son vivant, essuyé autant d'insultes. Rares sont les artistes qui, à cette époque, ont, davantage que Courbet, construit leur carrière grâce à la stratégie du scandale et de la provocation, sous-tendue par un élan à la fois individualiste et moral.

Courbet a produit plus d'un millier de toiles dont les deux tiers représentent des paysages.

Gustave Courbet enduisait sa toile d’un fond sombre, presque noir, composé de bitume, à partir duquel il remontait vers la clarté, détails de personnages et de paysages, par superposition de touches de couleurs plus claires. Cette technique empruntée à l'école de peinture flamande est, peut-être, en train de condamner certaines œuvres de Courbet. En effet, s'il n'a pas été isolé par un vernis à la gomme-laque, ce goudron, avec le temps, remonte à travers la peinture et tend à assombrir et faire craqueler dangereusement la surface de ses tableaux. Des opérations de sauvetage et de restauration ont été entreprises, parfois à grande échelle.

On trouve dans certaines compositions de Courbet des années 1840 des reprises de certains motifs, empruntés à Théodore Géricault et Eugène Delacroix, deux peintres qu'il admire, surtout pour leurs grands formats.

Courbet a parfois recours à la photographie, en particulier dans la représentation du nu féminin : comme Delacroix avant lui, il utilise des clichés à la place des traditionnelles séances de pose assurées par des modèles vivants.

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Camille Corot

Camille Corot, né Jean-Baptiste Camille Corot le 16 juillet 1796 à Paris où il est mort le 22 février 1875 , est un peintre et graveur français.

Il passa longtemps pour un peintre amateur qui avait tout loisir de voyager non seulement un peu partout en France, mais aussi en Italie, où il résida à trois reprises. Au cours de ses pérégrinations, il ne cessa de peindre des paysages idylliques, généralement étoffés de petits personnages, selon les règles du paysage classique. Connu pour sa philanthropie, il est aussi l'un des fondateurs de l'école de Barbizon.

L’artiste exceptionnel qu’était Corot capte ainsi intuitivement le sens de l’histoire et certaines de ses toiles sont incontestablement très proches des celles des impressionnistes.

Corot est parfois appelé « le père de l’impressionnisme ». Toutefois, c’est une appréciation qu’il faut nuancer. Ses recherches sur la lumière, sa prédilection pour le travail sur le motif et pour le paysage saisi sur le vif anticipent l’impressionnisme. Mais Corot craint les bouleversements, en art comme en politique, et il reste fidèle toute sa vie à la tradition néoclassique, dans laquelle il a été formé. S’il s’en écarte, vers la fin de sa carrière, c’est pour s’abandonner à l’imagination et à la sensibilité dans des souvenirs, qui annoncent le symbolisme autant ou davantage que l’impressionnisme. Corot, inspiré par Nicolas Poussin et Pierre-Henri de Valenciennes, peint en plein air ses études qu'il n'expose jamais, réalise ses tableaux en atelier puis à partir des années 1850 peint des tableaux de souvenirs faits de réminiscences.

Faire de Corot le « père de l’impressionnisme » semble ainsi être hasardeux, notamment du fait que le courant impressionniste s’est développé largement en dehors de lui, voire malgré lui, même s’il n’y est pas resté entièrement étranger ; et trop peu, parce que Corot a bâti une œuvre assez riche et variée pour toucher à tous les courants de son époque. Corot réalise en fait la transition entre la peinture néoclassique et la peinture de plein air.

Corot est surtout connu comme peintre de paysages, mais il est également l’auteur de nombreux portraits (proches ou figures de fantaisie).

Il travaille vite, par des touches rapides et larges, et joue sur la lumière, grâce à une grande observation.

Dès son vivant sont apparus des faux Corot (faussaires, pasticheurs, sans compter les répliques par Corot lui-même ou ses œuvres qu'il prête à ses élèves, collègues ou amis pour qu'ils les copient). Alfred Robaut a répertorié tous les tableaux de Corot, mais 300 sont réputés perdus. Ayant peint de son vivant près de 3 000 tableaux (et autant de dessins et gravures), 10 000 versions signées du peintre existeraient dans les collections américaines ! Ainsi est-il difficile de trouver en France un musée des beaux-arts qui n'expose pas une de ses toiles.

Malgré une formation solide, Corot fut longtemps considéré comme un amateur. Il ne se lie pas avec les grands artistes de l’époque et conserve toujours une indépendance qui transparaît dans son style. Sa réussite fut tardive. Parmi les influences subies, il faut citer Giorgione et Corrège pour la Renaissance, Poussin et Lorrain pour le classicisme français. Son œuvre diversifié comporte beaucoup de paysages, mais aussi des scènes religieuses et mythologiques et des portraits.

Devenu riche, Corot fait preuve d’un altruisme peu commun. Lors du siège de Paris par les prussiens en 1871, il donne une somme de 20 000 francs destinée à secourir les pauvres. Le peintre et caricaturiste Honoré Daumier étant sans ressources du fait de sa cécité, il lui offre une maison. Il consent également une rente annuelle de 1 000 francs à la veuve du peintre Jean-François Millet (1814-1875).

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Jean-François Millet

S’il l’on demande à quelques personnes de donner les noms des artistes du XIXe siècle les plus importants, probablement qu’aucun d’eux ne citera Jean-François Millet.

Le peintre français Jean-François Millet naît le 4 octobre 1814 à Gréville au hameau de Gruchy. Il décède le 20 janvier 1875 à Barbizon. Jean-François Millet est l'un des maîtres de l'école de Barbizon. Ses scènes de paysannerie (L'Angélus, Le Semeur...) le rendront célèbre. En portant un regard neuf sur le paysage, il a ouvert la voie aux peintres de la génération impressionniste comme Claude Monet, Camille Pissaro et surtout Vincent van Gogh.

Contrairement à la pratique popularisée par les impressionnistes quelques années plus tard, Millet n'a jamais réalisé ses peintures directement sur site. Il effectue, en plein air, des dessins qu'il réutilise ensuite dans son atelier pour réaliser ses compositions.

Millet commence à peindre des paysans au travail. Il nourrit son pinceau de ses souvenirs d’enfance et des scènes qu’il peut observer à Barbizon, où il s’installe.

La toile Le Vanneur marque ce tournant. Debout, au centre de la toile, de profil, un paysan manipule un panier, un van, sur lequel il fait sauter le grain pour le séparer la paille. Le travail est dur, harassant : le poids du van se lit dans la position de l’homme, courbé, concentré sur l’effort physique qu’il réalise. Il porte, par-dessus son pantalon, des genouillères rembourrées de paille, probablement pour se protéger du frottement du panier sur ses articulations.

Si les figures paysannes de Jean-François Millet suscitent l’enthousiasme des républicains, l’artiste se défendra toujours d’un quelconque message politique ou idéologique de ses œuvres. Aucune revendication, assure le peintre, qui campe avant tout des « types » paysans, toujours anonymes : le semeur, le vanneur, la glaneuse, la bergère. Les figures sont monumentales, sculpturales, sans aucun détail superflu. Les visages, quand ils ne sont pas à contre-jour et donc dépourvus d’individualité, sont marqués par l’expression de l’effort — voire de la souffrance — du corps au travail. À propos des paysans de Millet, les critiques d’art puis les historiens de l’art souligneront toujours « la grandeur et la dignité » des figures. Ce que l’artiste représente, c’est un monde paysan immuable, qui semble ignorer les mutations en cours (exode rural, mécanisation des campagnes, pénétration de la culture urbaine, évolutions morales…)

Si Millet est célèbre pour ses « types paysans », il est avant tout un peintre du quotidien, des gestes simples. Ceux des travailleurs de la terre, donc, mais également ceux de la vie domestique. Il aime autant peindre la bergère perdue dans ses pensées que l’épouse qui coud, la mère qui nourrit son bébé.

Les scènes d’intérieur de Millet sont de véritable transposition de la vie du XIXe siècle dans des peintures de genre hollandaises du siècle d’or. Ce n’est pas pour rien que l’artiste parle de sa « manière hollandaise » !

Millet a peu peint de scènes bibliques, sinon une représentation d’Agar et Ismaël (dans le cadre d’une commande de l’État) et une autre de Ruth et Booz. Dans ces deux cas, Millet propose un traitement très proche du courant Réaliste et où aucun signe religieux n’apparaît.

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William Bouguereau

William Bouguereau est un peintre français représentatif de la peinture académique, né le30 novembre 1825 à La Rochelle, où il est mort le 19 août 1905.

Son thème de prédilection est la représentation du corps féminin. Avec Alexandre Cabanel, Jules Lefebvre et Jean-Léon Gérôme, il est associé au genre du nu académique.

Déconsidéré en Europe peu après sa mort et jusque vers la fin du xxe siècle, son œuvre y est redécouverte tardivement. De son vivant, les toiles de Bouguereau sont très recherchées par les collectionneurs américains qui les achètent à des prix élevés, de sorte qu'une grande partie de son œuvre a quitté la France.

Le peintre rochelais est en effet un quasi-inconnu pour le public français, malgré un début de réhabilitation, notamment avec la création en 2010 d’une salle consacrée à Bouguereau au Musée d’Orsay. Ce n’est pas non plus un personnage romanesque à la vie sulfureuse, un héros torturé comme on peut en rencontrer dans l’histoire de l’art. Non, William Bouguereau est fidèle à lui-même, un peintre académique et bourgeois qui a mené une carrière artistique remplie d’honneurs officiels. Tout au plus peut on s’interroger sur certaines rumeurs de débauche et de pédophilie qui ont couru sur lui, en référence à ses tableaux remplis de bambins et de femmes dénudées.

Les impressionnistes s’inscrivent en opposition à l’académisme de Bouguereau. Un gros travailleur, s’accordant peu de loisirs, ainsi le décrivent ses contemporains. Son seul pêché semble être celui de la bonne chair, comme pouvait en témoigner son physique replet. Fidèle à ses idées, ou plutôt conservateur, il s’oppose ouvertement à la nouvelle génération des artistes impressionnistes, ce qui fera dire à Cézanne : « Maintenant j’emmerde Bouguereau ! ».

Henri Fantin Latour

Henri Fantin-Latour (Grenoble, 1836 - Buré, 1904) a cinq ans quand sa famille quitte Grenoble sa ville natale pour Paris. Après avoir étudié la peinture auprès de son père Jean-Théodore, Henri intègre l’atelier de Lecoq de Boisbaudran, où il fait la connaissance de Regamey et de Legros. Au Louvre, il commence à copier les chefs-d’œuvre. Les bouquets qu’il peint à ses débuts, très appréciés de la clientèle anglo-saxonne, deviendront sa principale source de revenus. Ses plus célèbres tableaux sont des portraits de groupe et notamment Un atelier aux Batignoles exécuté en 1870 et conservé au Musée d'Orsay.

Membre du groupe dit « de 1863 », puis du Cénacle des Batignolles d'où surgira l'Impressionnisme, il est un peu, remarquait Gustave Kahn, le chaînon qui unit les peintres d'aujourd'hui à la peinture romantique.

On éprouvait toujours en l'abordant un petit sentiment de frayeur, à cause de ces façons rudes que les artistes de sa génération affectaient souvent comme inséparables d'une noble indépendance.

Fantin rénove le portrait collectif avec de grands tableaux-manifestes. Ses natures mortes, fleurs ou fruits, ont souvent trouvé acquéreur ; ses scènes d'intérieur sont réalisées dans une gamme quasi monochrome de gris et de brun. C'est son ami Whistler qui a attiré en Angleterre l'attention sur Fantin, à une époque où la peinture impressionniste française était peu appréciée dans ce pays.

Honoré Daumier

Honoré Daumier connaît le succès comme caricaturiste professionnel pour des publications satiriques françaises. Dans sa vie privée, il est un peintre novateur dont les tableaux pleins de vie deviennent célèbres après sa mort. Ses caricatures lithographiques, ses critiques bien senties de la société et du gouvernement de l’époque, sont magnifiquement dessinées. Il compte parmi les premiers artistes français à sculpter des caricatures.

Daumier développe sa sympathie pour les pauvres et les opprimés en travaillant comme garçon pour un huissier. Il étudie le dessin à Paris auprès de Alexandre Lenoir et à l’Académie suisse. Il apprend la lithographie comme assistant du lithographe Béliard et peut avoir appris l’abc de la peinture à l’huile de son père, un vitrier et fabricant de cadres qui parfois restaurait des tableaux. Sa technique inusitée, en avant de son temps, suggère qu’il est en grande partie autodidacte (L’homme à la corde, 1860). Il peint surtout pour son propre plaisir.

Né à Marseille, Daumier s’installe à Paris en 1816. À compter de 1832, le journal satirique La Caricature (plus tard Le Charivari) publie ses lithographies critiquant le gouvernement du roi Louis-Philippe. Elles le mènent donc en prison durant six mois en 1832-1833. Imperturbable, il réalise des lithographies grand format pour l’Association mensuelle, (Rue Transnonain, le 15 avril 1834). Après le bannissement de la caricature politique par le gouvernement en 1835, Daumier cible la société française dans quelque 4 000 lithographies caricaturales et dessins pour des gravures sur bois (Trois juges en séance, dessin). Ses tableaux représentent des sujets similaires (Le wagon de troisième classe, 1863-1865), ainsi que de la mythologie et de la littérature. Il sculpte en terre cuite des caricatures de politiciens et des statuettes de ses partisans. Daumier meurt pauvre, malgré l’appui de Corot et de Victor Hugo.

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Jean Siméon Chardin

Jean Siméon Chardin est né en 1699 dans un milieu d’artisans. Il fut l’élève du peintre de tableaux historiques Pierre-Jacques Cazes (1676-1754), de Noël Nicolas Coypel (1690-1734) et de Carle Van Loo (1705-1765). Sa vie se déroule exclusivement à Paris et est entièrement consacrée à la peinture.

Chardin appartient à cette catégorie d’artistes hors du temps, qu’il est difficile de rattacher à un courant et qui ne se soucient nullement des modes et des vogues. Il construit son œuvre avec patience dans le silence de son atelier, acquérant peu à peu un savoir-faire unique et reconnu de tous ses pairs. Il porte un regard créatif sur les objets et les scènes du quotidien, il peint comme il l’a dit lui-même « avec le sentiment ».

Chardin, oublié au 19e siècle, jouit aujourd’hui d’un grand prestige pour avoir su capter la beauté, c’est-à-dire l’éternité, dans les objets les plus familiers.

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Jean Baptiste Greuze

Jean-Baptiste Greuze est né à Tournus en 1725. Son père était maître couvreur. Ayant découvert chez son enfant des dispositions pour la peinture, il l’envoya étudier chez le peintre lyonnais Charles Grandon (1691-1762) qui lui apprit à copier des tableaux anciens. En 1750, Greuze part pour Paris où il suit les cours de Charles-Joseph Natoire (1700-1777) à l’Académie Royale de peinture et de sculpture.

La peinture de Greuze a cherché à illustrer la vertu, telle que la concevaient les philosophes des lumières. Il ne s’agit nullement du moralisme militant et rigide de David, mais plutôt d’un rousseauisme pictural. La Nouvelle Héloïse (1761) puis Les Confessions (1782) mettent l’accent sur l’émotivité : on a des sentiments avant d’avoir des idées. Les modèles littéraires du villageois vertueux, du père exemplaire, de la jeune fille rêveuse constitueront des sources d’inspiration pour le peintre. Le contraste entre l’hédonisme rococo, souvent cynique, et la glorification des sentiments vertueux chez Greuze est tout à fait saisissant. Si le rococo est représentatif du libertinage aristocratique, la peinture de Greuze est celle des vertus bourgeoises. Historiquement, le rococo illustre à merveille un monde qui disparaît, Greuze un monde nouveau en train de naître.

Paris Musée du Louvre

La Laitière

La laitière est un tableau ovale, présentant une femme à mi genoux prenant appui sur le cou d'une mule dont on ne voit que la tête et un bout de la corbeille qu'elle porte. Cette femme est en chemise à manches ballon, avec un tablier blanc sur jupe rouge et sa coiffe à voilette blanche.

Anne Gabrielle Babuty, qui épousa Greuze en 1759, servit de modèle pour la Laitière.

On connait une esquisse au musée Magnin, à Dijon.

La Cruche cassée

Une jeune fille d'une innocence enfantine et aux grands yeux candides, un ruban violet et des fleurs dans les cheveux, debout, retient des deux mains des fleurs éparpillées dans sa robe ; une cruche fêlée est accrochée à son bras gauche. Son fichu est dérangé et laisse entrevoir la rondeur de sa gorge, la rose de son corsage s'effeuille et sa jolie robe de satin blanc est un peu malmenée. Le modèle balance entre la candeur virginale et la provocation malgré un air légèrement dépité.

Jeune fille pleurant la mort de son oiseau

Greuze a peint plusieurs variantes sur ce thème qui avait particulièrement séduit Diderot en 1765. Au Salon de 1759, il présentera des scènes de genre comme La Tricoteuse endormie ou l’expression des sentiments avec Jeune fille pleurant la mort de son oiseau.

Paris Musée Cognacq-Jay

Garçon aux cheveux blonds avec une chemise ouverte

Dans le visage du Petit garçon blond se lit un mélange de gourmandise et d’inquiétude observé avec une extrême délicatesse. La liberté de touche que l’artiste met dans la description du vêtement défait et de la chemise qui bâille forme un contraste expressif avec les effets de transparence dont il joue pour rendre la douceur de la peau et l’éclat des yeux.

Londres National Gallery

Enfant avec une pomme

À travers ses portraits, Jean-Baptiste Greuze développe un genre nouveau, une peinture d’observation des sentiments qui place pour la première fois l’insouciante et l’innocence, au centre de l’attention.

Greuze a esquissé de nombreux portraits d’enfants dont la spontanéité naturelle capturée en font des sujets propices à la réflexion qui ravissent l’œil de ses plus érudits contemporains. Ses portraits d’enfants ont séduit de nombreux collectionneurs et ont connu un succès considérable.

Londres Wallace Collections

Jeune fille avec des colombes

La gestuelle, l’expressivité des visages, les mimiques constituent la dimension la plus apparente chez Greuze mais n’interdisent pas la sensualité. Diderot le remarquera le premier. Certains ont ensuite parlé « d’ambigüité » dans la peinture de Greuze. On voit mal de quoi il s’agit, sinon, peut-être, de l’ambigüité de celui qui regarde.

Ainsi, voici des jeunes ingénues qui savent très bien jouer de leur ingénuité pour émouvoir ou troubler d’où « l’ambigüité » déjà signalée .

Saint Petersbourg Musée de l'Ermitage

L'enfant gâté

Greuze remporte le succès lorsqu'il commence à exposer des scènes de la vie de citoyens ordinaires conçues pour enseigner une leçon de morale.

Avec L’enfant gâté, on assiste à un «découpage » de la narration. L’artiste choisit des instants d’une action qu’il transcrit visuellement.

Avec L’enfant gâté et Une mère réprimandant son enfant, on assiste à un «découpage » de la narration. L’artiste choisit des instants d’une action qu’il transcrit visuellement.

Par cette simple phrase, il confirme l’hypothèse de l’existence d’une narration picturale. Ce principe de narration picturale a déjà été mis en pratique en Angleterre par William Hogarth (1697-1764) qui, dans ses peintures et gravures, ne s’est pas contenté d’illustrer une littérature déjà existante, mais a illustré son propre talent de narrateur.

Le Comte Stroganov enfant

La famille Stroganov ou Strogonov ou Stroganoff (en russe : Строгановы, Строгоновы), était une famille de commerçants, d'industriels, de propriétaires fonciers, et d'hommes d'État russes du xvie au xxe siècle qui ont été anoblis.

Une vieille expression russe dit : « Plus riche qu'un Stroganov, tu meurs ! »

Le comte Paul Alexandrovitch Stroganov à 4 ans.

Le comte est né en 1774, mort en 1817. Greuze peignit ce portrait durant un séjour de la famille Stroganov à Paris en 1778.

Le Tsar Alexandre 1er enfant

Rembrandt, Chardin, Greuze, Titien, Velasquez : cent oeuvres, dont 55 peintures à l'huile, acquises par quatre générations de Romanov, attestent de l'importance de l'art européen comme affichage du prestige de cette dynastie de tsars.

Alexandre Iᵉʳ de Russie ou Alexandre Pavlovitch Romanov, né le 12 décembre 1777 à Saint-Pétersbourg et mort le 19 novembre 1825 à Taganrog, fils de Paul Iᵉʳ et de Sophie-Dorothée de Wurtemberg, est empereur de Russie du 23 mars 1801 à sa mort ainsi que grand-duc de Finlande et roi de Pologne.

Ce tableau sur un timbre de Grenade est annoncé comme le portrait du futur Tsar Alexandre 1er enfant. En fait, ce ne serait que le portrait de Louis Grand Dauphin de France peint par Louis Tocqué.

Varsovie Musée National

L'Oiseleur accordant sa guitare

On trouve au Louvre à Paris puis à Nantes (Musée des Beaux Arts) une réplique ou copie ancienne du tableau du Salon de 1757 (Varsovie, Musée national).

Cédé 30 000 RM par J. Metthey au Kaiser-Wilhelm Museum de Krefeld, le 15 septembre 1941 ; on trouve dans un autre document l'information selon laquelle un tableau de Greuze sur ce sujet fut vendu par la "galerie de l'Élysée" de Paris, au Kaiser-Wilhelm Museum de Krefeld le 15 septembre 1941 pour 600 000 F, M. Metthey était le gérant de cette galerie ; rapatrié vers la France par le premier convoi en provenance de Düsseldorf le 4 mars 1948 ; déballage du convoi a lieu le 28 avril 1948 ; retenu lors de la séance de la quatrième commission de choix des oeuvres de la récupération artistique du 21 décembre 1949 ; attribué au musée du Louvre (département des Peintures) par l'Office des Biens et Intérêts Privés en 1950 ; déposé au musée des beaux-arts de Nantes en 1953.

La Havanne Museo Nacional

Portrait de jeune femme

Les tableaux de Greuze étaient parmi les plus chers de France entre les années 1760 et 1770. Mais le style de vie extravagant, les détournements de fonds par sa future ex-femme et la spéculation avec les cessionnaires ne lui ont finalement rien laissé. Dans les dernières années de sa vie, il a dû garder la tête hors de l'eau en tant que professeur d'art. Son élève le plus célèbre était Constance Mayer. Mais elle le quitte finalement pour son plus grand concurrent Pierre Paul Prud‘hon.

Jules Bastien Lepage

Peintre, graveur, né à Damvillers, près de Verdun en 1848, dans un milieu modeste et humble de propriétaires terriens et de paysans. En 1875, l'Annonciation aux bergers lui permet d'être deuxième au Grand Prix de Rome. Il va hésiter entre deux directions : les thèmes traditionnels et ses goûts pour les scènes de la vie paysanne. Peintre de la vie rurale, il aime travailler près des paysans, les suivre dans leurs occupations quotidiennes. Viendront : Les Foins, Saison d'octobre, Le Père Jacques, l'Amour au village, Le Faucheur aiguisant sa faux.

Parallèlement, il fait une carrière de grand portraitiste par un travail qui rappelle le réalisme flamand dans ses dimensions modestes et sa facture précise. Ce sont les portraits du prince de Galles, de Monsieur Wolff, de Madame Godillot, de Juliette Drouet, de Sarah Bernhardt.

Marie Bashkirtseff lui voue une admiration profonde. Il ne travailla guère plus de dix ans et pourtant il laisse une œuvre étonnante et exceptionnelle. Ses toiles figurent dans les plus grands musées du monde : Paris, Londres, New York, Moscou, Melbourne, Philadelphie.

Jules Bastien-Lepage n'a malheureusement pas pu donner toute la mesure de son talent, il meurt trop tôt à 36 ans en 1884 le 10 décembre, dans son atelier de la rue Legendre à Paris d'une tumeur cancéreuse.

Paris Musée Victor Hugo

Portrait de Victor Hugo

Stockholm Nationalmuseum

Sarah Bernhardt

Moscou Musée Pouchkine

L'Amour au Village

Une des plus belles oeuvres de Bastien-Lepage, particulièrement appréciée des artistes russes de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. Les amoureux du village étaient très admirés par Valentin Serov, Mikhail Nesterov et Lev Tolstoï. La capacité de combiner un sujet réaliste avec un paysage lyrique, d'enregistrer des moments d'harmonie entre l'homme et la nature avec une précision remarquable, a valu à Bastien-Lepage une renommée généralisée en tant que « réaliste poétique ».

Henri Gervex

Henri Gervex, né le 10 septembre 1852 dans l’ancienne commune de Montmartre et mort le 7 juin 1929 à Paris, est un peintre et pastelliste français.

Gervex débute au Salon de 1873 en exposant une Baigneuse endormie. L’année suivante, il reçoit une médaille de seconde classe, avec son Satyre jouant avec une ménade dont le nu est influencé par le style de Cabanel, et est acheté par l’État pour le musée du Luxembourg.

En 1876, il fait la connaissance d'Édouard Manet et fréquente les peintres impressionnistes. Sa peinture en subit l’influence et il éclaircit sa palette.

Il fait partie du « Cercle des mirlitons » présidé par Ernest Meissonier, et expose au Cercle artistique de la Seine, qui vient d’être créé. C'est à partir de cette année-là qu'il fait de nombreux séjours à Dieppe chez les parents de Jacques-Émile Blanche.

C’est en 1878 qu’il fait scandale en exposant Rolla, considéré comme son chef-d’œuvre.

Bordeaux Musée des Beaux Arts

Rolla

Si le nu féminin au centre du tableau d’une facture parfaitement lisse et d’un blanc de porcelaine est conforme aux nus académiques du XIXe siècle, c’est le cadre dans lequel l’artiste a situé son modèle qui choque. Nous ne sommes plus dans le contexte mythologique prétexte aux nus de l’époque et c’est notamment le morceau de peinture situé dans l’angle droit du tableau qui fait scandale. On y découvre une nature morte composée d’un jupon, d’une jarretière et d’un corset ainsi qu’ un escarpin rouge manifestement jeté à la hâte un peu plus loin. La disposition désordonnée de l’ensemble suggère que la jeune femme s’est déshabillée très rapidement. C’est le peintre Degas qui aurait soufflé à son ami Gervex la représentation de ce corset dégrafé, un détail fortement érotique, pour expliciter la scène et souligner le fait qu’il s’agissait bien d’une fille de joie endormie après avoir reçu un client.

Pour illustrer le poème de Musset, Gervex situe la scène dans une chambre à coucher élégante au parfum capiteux, décorée d’étoffes et de mobilier luxueux. Le peintre présente un homme au bord d’une fenêtre ouverte, le regard plongé sur une jeune femme étendue nue dans son lit, un sujet considéré comme sulfureux, hautement immoral.

En 1878, le peintre Henri Gervex ancien médailliste du Salon, voit son œuvre Rolla brutalement retirée de l’exposition par l’administration des Beaux-Arts, un mois avant la manifestation. Henri Gervex était pourtant un peintre qui avait déjà une certaine renommée et qui était normalement dispensé de subir le verdict du jury. Il s’est inspiré pour peindre sa toile du poème de Musset composé en 1833, l’histoire tragique d’un jeune bourgeois Jacques Rolla épris de Marion, une prostituée issue de la misère. L’homme s’est ruiné et pense en finir, tout en contemplant la femme avec qui il vient de passer la nuit. « Rolla considérait d’un œil mélancolique la belle Marion dormant dans son grand lit.

Delphin Enjolras

Delphin Enjolras, né le 13 mai 1865 à Coucouron (Ardèche) et mort le 23 décembre 1945 à Toulouse, est un peintre aquarelliste académique français.

Il est connu notamment pour ses scènes intimistes de femmes habillées de lumières d'intérieur, réalisées au pastel, à l'huile ou à l'aquarelle, qui lui ont valu le surnom de « peintre des reflets »

Il n'est pas entré dans la foule des génies des beaux-arts, n'est pas devenu un classique, qui serait égal aux prochaines générations d'artistes. Et pourtant, l'art respectueux et tendre de Delphin Enjolras a été reconnu tant par ses contemporains que par ses descendants. Ses portraits de femmes à l'échelle feutrée, sensuels et doux, ravissent toujours le public. Surtout bon artiste Enjolras était surnommé « l'artiste de l'éclat ».

Afin que son fils reçoive une bonne éducation primaire, ses parents l'envoyèrent dans un pensionnat à Notre Dame de France. Les mentors de Delphin ont remarqué son envie d'ingénierie et lui ont conseillé de suivre cette voie, mais le jeune homme a résisté. Il ressent une envie irrésistible des beaux-arts, il décide donc fermement de devenir artiste.

Les parents s'en fichaient, d'ailleurs, ils soutenaient leur fils en l'envoyant à Paris. C'était là, dans la capitale de la France, que se concentrait alors toute la couleur de l'art du pays, et même de toute l'Europe.

Delphin entre à l'École des Beaux-Arts, où ses professeurs sont Jean-Léon Gérôme, Gustave Courtois et Pascal Dagnan-Bouvray. Représentants de l'académisme, dans les arts visuels, ils ont adhéré aux canons généralement acceptés, qu'ils ont enseignés à leur paroisse.

Après avoir obtenu son diplôme de l'École des beaux-arts, Enjolras s'est vu proposer le poste de professeur de dessin, mais il a choisi une carrière d'artiste indépendant en tant qu'artiste.

Delphin est rentré chez lui. Là, au pays de la belle nature et des vieilles villes aux rues étroites, Enjolras a commencé à peindre des paysages, beaux, calmes, mais quelque peu ennuyeux et sans vie. Réalisant qu'il n'avait pas beaucoup de succès dans ce genre, l'artiste s'est tourné vers les portraits.

Enjolras a peint des personnages célèbres de son temps, principalement des militaires. Le peintre réussit bien mieux les portraits que les paysages, et l'un d'eux fut même inclus dans l'exposition du Salon de Paris de 1889.

Petit à petit Delphin Enjolras est devenu de plus en plus reconnaissable et célèbre. Il est invité à participer aux journées d'ouverture, commande de plus en plus de portraits, achète volontiers des toiles. En 1892, les artisans sont invités à travailler dans la ville de Saint-Gilles, lui fournissant un atelier et un logement. L'artiste n'a plus besoin de chercher des commandes, il se consacre donc entièrement à l'art. A Saint-Gilles, il continue à peindre des paysages et des portraits, mais parallèlement, il s'essaye progressivement à un genre nouveau qui, finalement, le rend véritablement célèbre.

Enjolras était emporté par les images féminines. Il a peint de belles filles à la fois de la nature et de la mémoire dans un environnement diversifié - dans la nature ou dans des intérieurs élégants. L'artiste était particulièrement doué pour les portraits du soir de belles dames - aux toilettes, avant d'aller au lit, dans les moments de détente.

Delphin Enjolras a appris à transmettre magistralement les nuances de la lumière tamisée de l'applique, le jeu de lumière et d'ombre, de sorte que les dames dans les peintures semblaient très gracieuses, mystérieuses et inaccessibles, mais en même temps - très tendres.

À la fin de sa vie, Enjolras était devenu un artiste accompli. Il expose à plusieurs reprises au Salon, devient membre de la Société des Artistes Français, certains de ses tableaux sont acquis par les musées d'Etat en France.

Delphin Enjolras a vécu une vie longue (88 ans) et heureuse. L'artiste a été reconnu de son vivant, il n'a pas été oublié à ce jour. Désormais, les tableaux du maître se trouvent principalement dans les collections des musées français.

Dans les Collections privées ...

Nu devant la cheminée

Nu devant la cheminée est un pastel de jeune femme nue assise dans sa chambre, chaussée, devant l'éclairage supposé d'une cheminée.

D'origine provinciale, portraitiste des personnalités de l'époque ce sont cependant ses oeuvres intimistes qui l'on rendu célèbre. Ce très joli portrait de jeune femme en est bien l'illustration.

Venu à Paris pour étudier le dessin à l'école des Beaux-Arts il expose ensuite au Salon des Artistes Français dès 1889 et devient membre de la Société des Artistes Français en 1901.

La belle fleur

Devenu plus intimiste, il peignit des portraits, des intérieurs, des nus en utilisant surtout le pastel, l'huile et l'aquarelle.

Nu allongée sur un sofa devant une cheminée

Il est principalement connu pour ses portraits très intimes de jeunes femmes qui s'adonnent à des tâches quotidiennes classiques, comme la marche, la couture, l'écriture ou la lecture. Celles-ci sont éclairées par des lumières moins naturelles, sinon artificielles.

Nu allongé dans un voile

Dans son atelier il travaillait sans relâche. Un journaliste parlant de son œuvre, en 1900 disait : "les compositions d'Enjolras, aussi bien par le charme du sujet que par le coloris, dégagent une impression de fraîcheur et de jeunesse qu'il est le seul à produire et qui sont la cause de la faveur dont elles sont accueillies par ceux qui aiment les formes impeccables et le beau".

Nu au pied de la cheminée

La lueur de la cheminée est un élément pictural récurrent et, comme la lampe ou la lumière du crépuscule sur une terrasse, elle montre l'approche caractéristique du peintre en matière de lumière. Cela crée une atmosphère particulière et intime dans les œuvres, de sorte que le spectateur a presque l'impression de déranger le paysage.

Alexandre Cabanel

Alexandre Cabanel, né le 28 septembre 1823 à Montpellier et mort le 23 janvier 1889 à Paris 8e, est un artiste peintre français, considéré comme l'un des grands peintres académiques du Second Empire, dont il est l'un des artistes les plus admirés

La célébrité lui vient avec la Naissance de Vénus exposée au Salon de 1863 qui est immédiatement achetée par Napoléon III pour sa collection personnelle et qui entre au musée du Luxembourg en 1881 (le tableau est conservé à Paris au musée d'Orsay). Il passe un contrat avec la maison Goupil pour la commercialisation de reproductions en gravure de la Naissance de Vénus

Paris Musée d'Orsay

La naissance de Vénus

La naissance de Vénus est l'un des grands succès du Salon de 1863 où elle fut acquise par Napoléon III. Le métier virtuose de Cabanel fait de cette peinture facile et policée un parfait exemple de l'art qui emportait alors l'adhésion du public et des instances officielles.

Dans l'esprit éclectique caractéristique du Second Empire, Cabanel mêle les références à Ingres et à la peinture du XVIIIe siècle. Mais le thème mythologique n'est plus ici qu'un prétexte pour aborder le nu dont l'idéalisation n'exclut pas la lascivité.

Emile Zola dénonce l'ambiguïté de cette représentation : "La déesse, noyée dans un fleuve de lait, a l'air d'une délicieuse lorette, non pas en chair et en os - cela semblerait indécent - mais en une sorte de pâte d'amande blanche et rose". A l'opposé de cette tradition académique, l'oeuvre de Manet, dans sa franchise et sa vigueur, provoque le scandale.

Collection privée ...

La fille de Jephté

Le malheur de Jephté est d'être le fils d'une prostituée. Son père, Galaad, avait un certain nombre de fils de sa femme et quand ces garçons ont grandi, ils ont chassé Jephté afin qu'il n'hérite pas de son père. Jephté a été contraint de fuir et s'est installé dans le «pays de Tov». Là se sont rassemblés autour de lui d'autres hommes déplacés de la même manière, le terme étant, vraisemblablement sans terre ou autrement sans place dans la société.

Plus tard, Jephté a mené les Israélites dans la bataille contre Ammon et, en échange de la défaite des Ammonites, fit vœu de sacrifier tout ce qui sortirait en premier de la porte de sa maison. Lorsque sa fille fut la première à sortir de la maison, il regretta aussitôt le vœu, qui l'obligerait à sacrifier sa fille à Dieu . Jephté a alors accompli son vœu.