Armand Guillaumin

Armand Guillaumin

Armand Guillaumin est un peintre, lithographe et dessinateur français, né le 16 février 1841 à Paris, et mort le 26 juin 1927 à Orly. Il fut l'un des premiers et des plus fidèles participants du groupe des impressionnistes. 

Armand Guillaumin nait en 1841 à Paris mais grandit à Moulin, dans l’Allier. C’est à l’âge de seize ans que le jeune Armand retrouve Paris en allant travailler chez un oncle commerçant. En même temps il entreprend des cours de dessin. Comprenant qu’il n’est pas fait pour le négoce, il quitte le commerce pour rejoindre la compagnie des chemins de fer d’Orléans. Ce nouveau travail lui laisse davantage de temps libre et il en profite pour s’inscrire aux cours du soir de l’Académie suisse de Paris. Il rencontre alors Pissarro et Cézanne avec qui il se lie d’amitié.

Armand Guillaumin expose chez Nadar, aux côtés des impressionnistes, à partir de 1874. En 1891, sa vie change profondément lorsqu’il obtient une prime de cent mille francs de la part du Crédit Foncier. C’est le début d’une période de voyages tant mérités ; il parcourt la Bretagne, l’Auvergne, la Charente, et le Midi mais c’est en Creuse qu’il s’ancre profondément en 1893. Il s’attache particulièrement au site de Crozant où il deviendra l’un des membres majeurs d’un foyer artistique nommé aujourd’hui École de Crozant.

Au début de sa carrière, Armand Guillaumin est vu comme un peintre coloriste à outrance. Ce n’est qu’à la fin de sa vie qu’il obtient la reconnaissance qui lui est due auprès des marchands et des amateurs. Bien qu’arrivé tardivement dans un impressionnisme déjà bien accompli, Armand Guillaumin a su affirmer sa propre peinture et l’excès de couleur qu’on lui a tant reproché connaîtra bientôt son apogée avec l’arrivée du fauvisme.

Armand Guillaumin passe la fin de sa vie en Creuse, à peindre sur le motif entre Crozant et Fresselines. 

Paris Musée d'Orsay

Autoportrait en 1875

Issu d'une famille modeste, dès l'âge de 15 ans il travaille dans le magasin de son oncle. C'est à cette période qu'il commence à prendre des cours de dessin.

En 1860 il intègre l'Académie Suisse afin d'y étudier et c'est là qu'il y rencontre Cézanne et Pissarro avec lesquels il restera ami toute sa vie.

Il participe 3 ans plus tard à une exposition.

Ne pouvant vivre de sa peinture Guillaumin obtient un emploi dans les Ponts et Chaussées. Il travaille la nuit afin de pouvoir se consacrer le jour à son art.

Il participe à la première exposition du groupe des impressionnistes en 1874. Il exposera aux suivantes avec constance.

Il peint avec Cézanne et Pissarro, et n'hésite pas à utiliser des couleurs chatoyantes. 

Coucher de soleil à Ivry 

De son travail avec Pissarro et Cézanne, Guillaumin devait développer un art du paysage, avec des perspectives ouvertes par des chemins tournants, pouvant aussi parfois y faire intervenir une vision de l'industrie teintée d'un certain romantisme.

Ici les volutes de fumée sortant des cheminées d'usine se détachent sur un coucher de soleil rouge or tels des drapeaux triomphants .

Est-ce à ces âpres conditions matérielles que la peinture de Guillaumin doit d'être à ce point dénuée d'artifices de séduction ? Sa Seine n'est pas celle des baignades mais celle des banlieues industrielles, des cheminées d'usines, des péniches lourdes, des grues et des ouvriers près des bateaux-pontons. Il y a de la gaucherie parfois dans les personnages, une lourdeur dans le maniement des touches colorées, mais voilà la vie sans fard, le fleuve asservi, les travaux des hommes. L'art de Guillaumin, néanmoins, s'épanouit plutôt dans la campagne. Des paysages de Crozant, dans la Creuse, où il fit de longs et fréquents séjours, ont l'ampleur et la pesanteur rustique des oeuvres de Pissarro  

La Seine à Charenton en 1878

Zola dans son article "Le Naturalisme au Salon" en 1880 écrit : " Les véritables révolutionnaires de la forme apparaissent avec Édouard Manet, avec les impressionnistes, Monet, Renoir, Pissarro, Guillaumin, d'autres encore.

Ceux-ci se proposent de sortir de l'atelier où les peintres se sont claquemurés depuis tant de siècles, et d'aller peindre en plein air, simple fait dont les conséquences sont considérables. En plein air, la lumière n'est plus unique, et ce sont dès lors des effets multiples qui diversifient et transforment radicalement les aspects des choses et des êtres. Cette étude de la lumière est ce qu'on a appelé plus ou moins proprement l'impressionnisme, parce qu'un tableau devient dès lors l'impression d'un moment éprouvée devant la nature .

Pissarro, Sisley, Guillaumin ont marché à la suite de Claude Monet et ils se sont appliqués à rendre des coins de nature autour de Paris, sous la vraie lumière du soleil, sans reculer devant les effets de coloration les plus imprévus. "

Chemin creux effet de neige

Guillaumin fut l'un des premiers et des plus fidèles participants du groupe impressionniste. Ses paysages de la Creuse, notamment ceux des alentours de Crozant, se rangent parmi ses œuvres les plus prisées où se retirera ensuite et ses dernières œuvres auront un caractère semblable qui ne permettra pas de mettre en relief ce peintre important dans l'histoire de l'art pictural. 

Ses paysages de cette région seront d’ailleurs célèbres, en particulier les gelées blanches. Son sens de la couleur audacieuse et libre, ses pourpres, ses violets, la lumière blonde qui caractérise souvent ses paysages, exerceront une influence certaine sur les futurs fauves, en particulier sur Friesz, rencontré en 1901. 

Ici c'est en 1869 que Guillaumin a peint cet "Effet de neige" par un beau temps. 

Tournant de route après la pluie

De son travail avec Pissarro, il a gardé le goût des perspectives ouvertes par des chemins tournants. Bien souvent, les courbes qui parcourent les toiles de Guillaumin sont aussi scandées par des successions d’éléments verticaux. C’est ainsi que, fréquemment, des arbres, presque erratiques, se limitant à des troncs dessinés de gros traits noirs et à l’architecture d’une ramure baignée d’un halo ou de flammèches colorés, « se crispent à des pentes fuyant vers des maisons » 

Quai de la Gare de Bercy effet de Neige

Guillaumin, qui a fait partie du premier groupe impressionniste, ne jouit pas du même prestige que ses amis Pissarro, Cézanne ou Manet. 

En 1868 il peint la banlieue parisienne ouvrière à Bercy, à Ivry et à Vanves.  Ses œuvres de jeunesse, largement détruites par un incendie en 1870, furent pourtant prometteuses si l’on en croit Cézanne, qui disait de lui : « Guillaumin est un artiste de grand avenir ». 

En effet, les tableaux des années 1870 exposés à la galerie Levy ressemblent fort à des Monet, des Pissarro et des Sisley des débuts. Durant la décennie suivante, il adopte un style spécifique, très coloré, annonciateur du Fauvisme. 

Portrait de fillette aux cheveux roux

Il s'agit du portrait de la fille de l'artiste née en 1888 âgée de six ans. 

Dans ce vibrant pastel d'Armand Guillaumin, les yeux incroyablement bleus de Madeleine, sa fille, nous contemplent. Le pastel a souvent été privilégié pour les portraits d’enfants

Avec les impressionnistes, les enfants de la campagne vêtus de vareuses et chaussés de sabots ou enfants des villes qui suivent la mode, c'est ainsi qu'on les découvre, jusqu’à l’âge de raison garçons et filles avaient les cheveux longs et portaient des robes et des chapeaux identiques, puis le costume marin, l'uniforme des petits-bourgeois marquait le pas vers l’adolescence. Les vêtements clairs ou transparents mettaient en valeur la touche impressionniste, avec les variations infinies du blanc et des pastels.

La Place Valhubert à Paris en 1875 

C'est ici au Port d’Austerlitz avec un effet de neige par un beau temps. La place Valhubert est un carrefour de voies situé entre le quartier du Jardin-des-Plantes du 5ᵉ arrondissement de Paris et le quartier de la Salpêtrière dans le 13ᵉ arrondissement de Paris, sur la rive gauche de la Seine. 

Guillaumin participe à la première exposition du groupe des impressionnistes en 1874. Il exposera aux suivantes avec constance. Il peint avec Cézanne et Pissarro, et n'hésite pas à utiliser des couleurs chatoyantes.

Coup de théâtre : Guillaumin gagne à la loterie Nationale en 1892, ce qui va lui permettre de pouvoir entièrement se consacrer à la peinture et de ne plus avoir des problèmes de finances. Un homme très chanceux ce Guillaumin ! 

Paris Collection particulière 

Paysage

Pour autant, les tableaux ne sont pas réfléchis et Armand Guillaumin a toujours revendiqué la peinture de l’instant.

Pour cela, s’il peut réaliser de nombreuses vues d’un même paysage, il se refuse toujours à revenir deux fois dans la même journée sur un même lieu et finit par s’interdire toute retouche en atelier. Chaque matin, qui commence avant l’aube, et chaque soir, qui ne s’achève qu’avec la nuit, il n’a que quelques heures pour réaliser chaque tableau. Il doit donc procéder par touches plus ou moins grandes de peinture presque pure laissant, en bien des endroits, la toile visible.

Amsterdam Musée Van Gogh

Autoportrait au Chevalet en 1878

Sa mère, née à Clermont-Ferrand, était originaire des Combrailles ; lui-même, incontestablement, était un enfant du Bourbonnais où s’enracinèrent certaines de ses plus solides amitiés. 

Quoique le plus méconnu parmi les maîtres de l’impressionnisme, Armand Guillaumin occupe une place centrale dans l’histoire du mouvement. Né en 1841, l'année même où John Goffe Rand dépose, à Londres, le brevet du tube de peinture, il est de la même génération que Monet, Renoir ou Berthe Morizot. Enfant, il est initié à la peinture, sous la houlette de Monsieur Judot à Moulins, puis, jeune homme, il se perfectionne à l’école communale des Petit Carrreaux, où son oncle Bernard a accepté qu’il s’inscrive. En 1861, il rejoint l’académie Suisse où il rencontre Camille Pissarro, de 10 ans son aîné, puis Cézanne, quelques mois plus tard.

 En 1863, Armand Guillaumin expose, avec eux, au Salon des refusés ; il a 22 ans, et assiste au triomphe empreint de scandale du déjeuner sur l’herbe de Manet. Il participe ensuite, de 1874 à 1886, à la plupart des expositions impressionnistes et ce sont de vrais liens d’amitié et de compagnonnage qui le lieront à Pissarro, Cézanne, Gauguin ou aux frères Van Gogh. 

Gauguin lui achète des toiles. Van Gogh, qui l’admire, devient son ami et subit en partie son influence. Ils exposent alors ensemble chez Theo Van Gogh. 

Genève Musée du Petit Palais 

La carrière de sable

C'est Quai des Célestins, de Bercy, d'Austerlitz ou de la Rapée que Guillaumin a peint plusieurs toiles s'intéressant notamment comme ici au travail des cribleurs de sable.

Neige à Saint Sauves  en 1900

Cette importance de la couleur, elle caractérisera toute la suite de l’œuvre de Guillaumin, même lorsque sa palette s’éclaircira avec les gelées blanches de Crozant, si demandées par ses marchands et que le vieux peintre aime tant peindre. Car, incontestablement, Guillaumin est le peintre de Crozant. Pour autant, cela ne doit pas faire oublier qu’il peignit bien d’autres lieux : l’Ile-de-France évidemment mais aussi la Bretagne et la Normandie, puis avec l’amélioration de sa situation financière, la Côte d’Azur, le Dauphiné, la côte charentaise ou même les Pays-Bas. A plusieurs reprises il a également posé son chevalet en Auvergne, d’abord dans les environs de Pontgibaud où il conservait apparemment des attaches familiales. 

En février 1896, remontant sans doute d’Agay pour rejoindre son épouse, qui accouchera cinq semaines plus tard de leur quatrième enfant, il passe quelques temps à Saint-Sauves, peignant une celèbre Vue du Sancy depuis Saint-Sauves le jour de la Saint-Valentin. 

Dans l’hiver 1899-1900, il est de retour dans cette commune, profitant peut-être de l’ouverture de la ligne de chemin de fer de Laqueuille à la Bourboule au cours de l’été précédent ; n'oublions pas en effet que, s'il a pu peindre tant de coins différents de France, c'est que le train à vapeur les lui rendait accessible. Lors de ce séjour, il peint divers paysages dont au moins trois versions d’une même Vue de Saint-Sauves. En regardant toutes ces toiles réalisées en Auvergne, on remarque que si les peintres du réel aimaient  à peindre la vraie vie, Armand Guillaumin, dès qu'il put s'éloigner de ces foules urbaines qu'il n'aimait pas, devint, peu à peu, le peintre des décors de la nature, sans figure humaine pour justifier la toile - le climat seul ne pouvant expliquer ce désert humain ; Il se veut pleinement paysagiste.

Ravin de La Folie à Crozant

En 1886 il épousa sa cousine, Marie-Joséphine Charreton, professeur d'école, qui le supportera financièrement.

Dans les années 1890, sa peinture devait devenir plus subjective, et il commença à utiliser des couleurs très expressives, anticipant bientôt les fauves.

En 1892 il gagna à la Loterie Nationale, ce qui lui permit dès lors d'être indépendant sur le plan financier et de se concentrer sur sa peinture.

Il se déplacera dès lors régulièrement entre Crozant dans la Creuse, où il loua une maison à partir de 1892, et ira aussi à Agay, sur la Commune de Saint-Raphaël au pied de l'Esterel, et à Saint-Palais-sur-Mer, station balnéaire de la Charente Maritime.

Il effectue également un voyage en Hollande en 1903 et 1904.

Madame Guillaumin lisant

Guillaumin se marie en 1887 avec Marie-Josephine Gareton, enseignante au lycée Fénelon, originaire de la Creuse. Edgar Degas et Paul Gauguin sont ses témoins. Ils auront quatre enfants : Madeleine en 1888, Armand en 1891, Marguerite en 1893 et André en 1896. 

Vannier à Damiette

Avant de découvrir la Creuse, Armand Guillaumin a exercé ses talents de coloriste dans un paisible village au sud de Paris, Damiette.  C’est vers 1880 qu’Armand Guillaumin découvre le village de Damiette, dans l’Essonne, lors d’une de ses nombreuses escapades dans l’Ile-de-France à la recherche de nouveaux paysages à croquer. Ici on peut y voir une vieille femme faisant des liens de paille. 

Saint Petersbourg Ermitage

La Seine

On se souvient souvent de lui pour ses paysages de Paris. À l’instar de Claude Monet et des peintres impressionnistes, Armand Guillaumin est fasciné par le jeu de la lumière sur l’eau. Dans cette peinture, l’artiste, qui travaille en région parisienne depuis plusieurs années, pose son chevalet sur les bords de Seine. Le lieu est idéal pour rendre à la surface de l’eau les reflets des ciels changeants d’Ile-de-France. Entre 1898 et 1902, Guillaumin revient à plusieurs reprises dans ces bords de Seine, où il exécute une dizaine de toiles. Il choisit selon ses toiles un point de vue large sur le fleuve ou plus rapproché sur les maisons. 

Washington National Gallery

Le Pont de Louis Philippe en 1875

Armand Guillaumin est un peintre paysagiste aux couleurs intenses qui va beaucoup peindre Paris. L'artiste fut l'un des premiers et des plus fidèles participants au groupe des impressionnistes. Au début des années 1870, il peint à Pontoise avec Pissarro. Il y développe son goût pour la peinture de paysages. Il exécute sa première eau-forte chez le docteur Gachet à Auvers-sur-Oise en 1872; Guillaumin en produira dix-sept tout au long de sa vie, ainsi que quelques lithographies en couleurs . Rejoints par Cézanne, ils peignent sur les bords de la Seine vers 1873. Armand Guillaumin peint des vues des rives de la Seine et plus particulièrement des vues d'Ivry-sur-Seine, de Clamart et de Charenton, ainsi que des paysages d'Epinay-sur-Orge dans la banlieue sud de Paris. Ces vues témoignent de la vive préférence de l'artiste pour l'eau, motif qui allait devenir l'un de ses sujets favoris. À cette époque, Guillaumin se sert déjà d'une palette aux tons assez relevés et il  va s'orienter vers une palette plus vive, constituée de couleurs pourpres, ocres et violettes. Ses peintures de Paris ne vont pas échapper à ses couleurs vives.

Dans les Collections Privées ...

Moulin en Hollande

En 1904, se cherchant un champ complètement nouveau, en mai et juin, il va peindre des vues de la Hollande, avec ses moulins et ses canaux, près de Saardam. 

Madame Guillaumin pêche

Cette oeuvre fait partie de l'une des nombreuses œuvres qui, représentant la femme de l'artiste occupée à une scène domestique, la pêche, la lecture, l'écriture, le soin des enfants, ou la couture, permettent de saisir le bonheur intime du couple. 

Ici elle est à la pêche au bord de l'Orge. Cette oeuvre fait partie de la collection Bernheim-Jeune.

Après la mort en septembre 2012 de Michel Dauberville, descendant de Joseph Bernheim, son cousin Guy-Patrice Dauberville qui est également expert judiciaire, spécialiste de Bonnard et de Renoir, prend alors la direction de Bernheim-Jeune jusqu'en 2018. Une nouvelle direction décide l'arrêt de toute activité artistique en 2019. Guy-Patrice et Floriane Dauberville conservent et exploitent les archives Bernheim-Jeune à travers "G-P.F.Dauberville" et continuent les expertises sur les œuvres de Bonnard et de Renoir non répertoriées.

Musée ou Collection non identifié...

Sur le chemin à Damiette

Les œuvres datées représentant Damiette couvrent les années 1882 à 1888, mais l'artiste avait déjà découvert ce village d'Île-de-France vers 1880 lors d'une de ses « escapades » à la campagne à la recherche de nouveaux sujets. Il utilisait des péniches hippomobiles pour s'y rendre mais aussi, étant un ancien employé du Chemin de fer Paris-Orléans, il savait tirer le meilleur parti des lignes existantes pour atteindre, dans la région d'Orsay (Essonne), la banlieue de Paris, des villages plus éloignés que ceux visités jusqu'alors (Charenton, Clamart, Meudon, Issy, Chatillon.). C'est ainsi qu'il commence à explorer la vallée de l'Yvette, la petite rivière tranquille, et les villages voisins de Gif et Damiette, où il réalise de nombreuses études et peint une série d'huiles, dont trois sont présentées dans l 'exposition. à l'American Art Gallery de New York en avril 1886 ; parmi eux, la Damiette, 1886 appartenant à la collection Personnaz, entrée au musée du Louvre en 1937 

Le Pont Marie en 1883

Armand Guillaumin peint des vues des rives de la Seine et plus particulièrement des vues d'Ivry-sur-Seine, de Clamart et de Charenton, dans la banlieue sud de Paris. Ces vues témoignent de la vive préférence de l'artiste pour l'eau, motif qui allait devenir l'un de ses sujets favoris. À cette époque, Guillaumin se sert déjà d'une palette aux tons assez relevés. 

Les Roches Rouges à Agay

Contre la grisaille du temps, le froid, la morosité, il y a un excellent remède : regarder une peinture de Guillaumin. On assiste à une explosion de couleurs, du rouge sans modération, de la vie, de la gaieté.

De tous les peintres impressionnistes, Armand Guillaumin est sans doute le moins connu. Il fut néanmoins un des premiers à faire partie du mouvement impressionniste et le dernier survivant du groupe. 

Echo Rock à Croisant 

L'artiste est un acharné qui entend bien venir à bout de son motif et en percer la vérité. Celui qui n'était qu'un peintre du dimanche et que le tirage heureux d'un billet de loterie vient de transformer en peintre à plein temps passe la plupart de son existence à Crozant, de 1892 à 1924. S'il peint chaque jour, quelle que soit la saison, les amateurs apprécient tout particulièrement ses paysages d'hiver, les Gelées blanches, qui lui valent un vrai triomphe lors de la grande exposition que lui consacre Durand-Ruel en 1894, et qui réunit pas moins de cent toiles et pastels. 

La Folie à Crozant

Crozant, un petit village dans un site sauvage dominant le confluent des rivières de la Grande Creuse et de la Sédelle, avait été lancé auprès des artistes, romanciers, musiciens et peintres, par Georges Sand après qu'elle se fut installée tout près à Gargilesse en 1857.

Le site de la vallée de la Creuse devait attirer de nombreux peintres, y compris Monet qui y restera 3 mois en 1889 et y peignit 23 toiles.

Une école de peinture, "l'Ecole de Crozant", y avait vu le jour dès 1864, qui connût ses heures de gloire entre les années 1890 et 1920. Le nom d'Armand Guillaumin y est aujourd'hui indissociablement lié.

Echo Rock à Crozant

En 1892, il acquiert l'indépendance  financière ce qui lui permet dès lors de se concentrer sur sa peinture. À partir de 1893, il loue régulièrement une maison à Crozant (au nord du départeùent de la Creuse) où il participe à l'École de Crozant,  Dessinant sur le terrain  il est toujours attiré par l'eau. Depuis les rives de la Creuse, il observe l'animation de la rivière, des ponts et des champs. Au début du XXe siècle, Armand Guillaumin oriente son œuvre vers une facture plus serrée, une palette plus vive, presque violente, "éblouissante par les pourpres, les ocres et les violets dans une bataille de verts de mauves et de jaunes ", comme l'écrira un journaliste... 

Ce qui caractérise le mieux l’œuvre de Guillaumin, c’est la couleur. Fénéon le présente comme un « coloriste forcené » ; Huysmans comme « un coloriste féroce » précisant qu’« au premier abord, ses toiles sont un margouillis de tons bataillant et de contours frustres, un amas de zébrures de vermillon et de bleu de Prusse ; écartez-vous et clignez de l’œil, le tout se remet en place, les plans s’assurent, les tons hurlants s’apaisent, les couleurs hostiles se concilient et l’on reste étonné de la délicatesse imprévue que prennent certaines parties de ces toiles » 

Epinay sur Orge 

Le célèbre artiste français Armand Guillaumin était un membre de longue date du groupe impressionniste, célèbre pour ses paysages audacieux de la banlieue parisienne et du sud de la France. En 1889, La présence de Guillaumin est attestée en cette ville par une inscription datée sur son oeuvre "L'Orge à Epinay" (Collection Oscar Ghez à Genève) ou sur "Epinay sur Orge" (Petit Palais à Paris)

Le Pleteau Bromant A Pontgibaud 

En août 1890 il est de nouveau dans sa famille auvergnate et ne peut, ainsi, assister aux obsèques de Vincent Van Gogh.

Il rapportera de ce séjour Meules sur le plateau de Bromont où se dessine la silhouette de la chaine des Puys.

Comme tous les impressionnistes, il cherche à poser, sur la toile, non seulement le motif mais aussi l’instant, dans tout ce qu’il peut avoir de fugitif. Dans ce domaine, les œuvres sont significatives, on y perçoit toute l’instabilité, presque la furtivité, qui peut exister dans un paysage soumis à la météorologie montagnarde et à la grande variabilité de la lumière. 

Madame Guillaumin lisant

Guillaumin était marié à sa cousine Marie-Joséphine Charreton. Il a survécu à tous les autres artistes du mouvement impressionniste et est mort à l'âge de 86 ans. 

Madame Guillaumin assise dans un jardin

C'est en 1890 qu'il représente son épouse tricottant dans un jardin. Cette oeuvre fit partie de la Collection Durand Ruel.

Vue du Port en 1880

En 1880, avec "Vue du port", Guillaumin nous présente d'un côté des bateaux  à la finition appuyée et ainsi l'artiste veut en  rendre compte à la différence de la partie  gauche très estompée.

Moret en 1902

Armand Guillaumin se distingue nettement des autres peintres impressionnistes par ses couleurs mais aussi par ces compositions. Il anticipe le fauvisme. Il ne cherche pas à rendre dans ses toiles exactement ce qu'il a pu observer. 

Agay les Rochers rouges

Avec le temps, son tempérament s’est assagi et son style s’est éloigné des naturalistes romantiques aux tons sombres dont il était si proche jusqu’au début des années 1870. En regardant ses toiles peintes après 1885, on voit comment il a remis de la rigueur dans son dessin mais aussi comment ses touches deviennent subjectives, ses couleurs denses et expressives. On comprend alors bien vite pourquoi il est considéré comme un précurseur du fauvime. Durand-Ruel fit d’ailleurs remarquer qu’il faisait « du fauvisme avant la lettre » dès l’exposition de 1886. Avant toute chose, Guillaumin n’aime pas les couleurs froides. Ainsi il n’aime pas les paysages d’été, trop vert, et qui ressemblent à des «tas d’épinards», et quand il se rend à Agay, pour peindre la mer, ce qui l’enthousiasme ce n’est pas les couleurs changeantes de celle-ci mais le vermillon des rochers rouges de l’Estérel. N’indique t’il pas lui-même qu’il se « sert de la couleur presque arbitrairement pour s’exprimer fortement » ? 

Roches sur la Côte à Agay

De 1889 à 1923, Guillaumin peint régulièrement dans cette région, notamment à Agay , entre Cannes et Saint-Tropez. Ici, il peint souvent les Roches Rouges. De 1895 à 1919, il peint également régulièrement au Trayas , à environ 10 km au nord-est. Il peignait également dans les environs. Dans l'Estérel, il a peint à 6km à l'est d'Agay, en 1919 à Roquebrune-Cap Martin, entre 1900 et 1911 au Brusq, au sud-ouest d'Agay. A proximité se trouve Le Gaou, qui est peut-être le même endroit que Lou-Gaou, où il peignit en 1911.