Tintoret

Le Tintoret 

Artiste atypique, Tintoret (1518-1594) disposait d’une pulsion créative et d’une capacité de travail hors du commun. Il avait mauvaise réputation dans la corporation des peintres mais des commandes prestigieuses lui furent confiées par les gouvernants de Venise.

Jacopo Robusti, dit Tintoretto, en français le Tintoret, né le 29 avril 1518 à Venise, alors capitale de la République de Venise, où il est mort le 31 mai 1594, est un peintre italien de la Renaissance, que l’on associe au mouvement artistique du maniérisme de l’école vénitienne. 

Le Tintoret, de son vrai nom Jacopo Comin est né à Venise et doit son surnom (« le petit teinturier ») à son père, Battista Robusti, qui travaillait dans une teinturerie (tintorìa en italien). Carlo Ridolfi, son premier biographe, rapporte qu'il a été élève de Titien, le plus célèbre peintre vénitien du temps. Le jeune garçon est-il trop impatient d’affirmer sa personnalité ? Ou bien Titien a-t-il surpris quelques dessins de lui et l’a-t-il renvoyé de crainte que de pareils débuts ne révèlent un concurrent potentiel ? Toujours est-il que Jacopo ne reste que quelques jours dans l'atelier de Titien selon Ridolfi. Mais la réalité de cet élément biographique est aujourd'hui remis en cause et les historiens pensent que Tintoret fut plutôt un élève du peintre Bonifacio de' Pitati. Tintoret est réputé par ses biographes pour avoir dépassé Titien dans la maîtrise des couleurs et des ombres, du rendu de la matière, s’inscrivant ainsi parmi les grands du style vénitien. 

Dès ses premières œuvres (à la fin des années 1530 et durant les années 1540), il s’intéresse aux courants maniéristestoscan, romain et émilien, diffusés à Venise par des artistes comme Sansovino, Salviati et Schiavone. Il avait une grande admiration pour Michel-Ange qui l’a influencé dans sa technique du dessin et dans sa manière de dépeindre le canon humain dans sa peinture, souvent décrit comme sculptural. Le Tintoret avait également une passion pour les effets de lumière : il réalisait des statues de cire de ses modèles et expérimentait l’orientation des sources de lumière avant de les peindre. En conséquence, certains visages réapparaissent dans différents travaux, sous différents angles et différents éclairages. Le clair-obscur joue un rôle important dans ses œuvres et participe aux effets dramatiques qu'il affectionne pour ses mises en scène. Vers 1542, il peint seize scènes tirées des Métamorphoses d'Ovide pour un plafond du palais du patricien vénitien Vettor Pisani : ces tableaux témoignent de sa connaissance des dernières évolutions du maniérisme et, en particulier, de l'œuvre de Jules Romain au Palais du Te à Mantoue, qu'il avait étudiée de visu en se rendant sur place à la demande de Pisani. 

À la fin des années 1530 et au cours de la première partie années 1540, Tintoret travaille souvent en compagnie du peintre Andrea Schiavone et réalise plusieurs décors à fresque pour des sommes modiques, aujourd'hui tous perdus. 

Dès le milieu des années 1540, Tintoret est à la tête d'un atelier à Venise et réalise des peintures d'histoire et des portraits à destination des patriciens vénitiens et des commanditaires ecclésiastiques. Il est connu pour casser les prix de ses toiles afin de défier la concurrence des autres peintres vénitiens. Afin de satisfaire toutes les commandes, beaucoup de ses toiles sont en grande partie peintes par l'atelier, ce qui a pour effet une qualité moindre et explique les problèmes d'attribution d'un certain nombre de ses tableaux, où il est parfois difficile de mesurer le degré d'intervention du maître. En 1547, Tintoret déplace son atelier et sa résidence près de l'église de la Madonna dell'Orto, dans le sestiere de Cannaregio, et commence à travailler à des décors pour celle-ci. 

Paris Musée du Louvre

Autoportrait 1588

Nous voyons ici le maître âgé de 70 ans, environ six ans avant sa mort et 40 ans après le premier autoportrait. Voyez ce que la vie peut faire ! Où sont cette confiance et cette assurance débordantes dans le premier autoportrait avant ses 30 ans ? Tout optimisme est-il éteint ? Ci-dessus, l'artiste semble prêt à l'accrocher ; consumé par la tristesse et la tristesse. J'ai lu quelque part qu'il est attristé par la mort de sa fille bien-aimée, Marietta, mais elle n'est décédée qu'en 1590, deux ans après la fin de l'Autoportrait , alors... ? Peut-être était-elle gravement malade à ce moment-là. 

Né dans un milieu social où la couleur est omniprésente, Jacopo bénéficie dès l’enfance d’une familiarisation artisanale avec les pigments. Encore enfant, il aurait utilisé les teintures paternelles pour réaliser sur les murs des dessins qui étonnaient son entourage. On ignore pratiquement tout de sa formation, mais ses aptitudes exceptionnelles ont certainement amené son père à le placer comme apprenti chez un peintre vénitien. Les noms de Bonifazio Veronese ou Bonifazio de’ Pitati (1487-1553), Andrea Schiavone (1510-1563) et Paris Bordone (1500-1571) sont en général cités.

Mais il est principalement considéré comme un élève de Titien, le grand maître vénitien de la couleur. Selon Carlo Ridolfi (1594-1658) qui écrivit une première biographie de Tintoret, il ne resta que peu de temps dans l’atelier de Titien car il entra en rivalité avec son maître. Mais rien ne permet de corroborer cette anecdote. Quoiqu’il en soit, l’influence de Titien a été prépondérante du fait même de la domination qu’il exerçait sur la peinture vénitienne de l’époque.

Paris Eglise Saint François Xavier

La dernière Cène

Le peintre vénitien Jacopo Robusti, dit « Il Tintoretto », francisé en « le Tintoret », a produit une œuvre abondante. Pourtant, on ne compte que six tableaux de sa main dans les collections françaises. Dont une seule est conservée dans une église, représentant la Cène. Cette Cène, on s’en serait douté, n’était pas destinée à Saint François-Xavier, située dans le VIIe arrondissement. L’église n’existait d’ailleurs pas en 1559, puisque la décision de la construire date de 1861. 

Comment est-il arrivé en France ? Un achat certainement ? À Paris ou à Venise ? Il fit partie des collections de la Duchesse de Berry, avant de changer de mains. Sa dernière propriétaire l’offrit à la toute nouvelle église Saint-François-Xavier. La Cène du Tintoret, désormais exposée dans la sacristie des mariages, aura été une des toutes premières œuvres à orner le bâtiment.  

Jésus annonce qu’il sera trahi, et les disciples n’en reviennent pas. Ils se tournent, étonnés, vers leurs voisins. Et bouleversés au point, pour certains, de basculer en arrière, sous l’effet de la surprise.  

La disposition est traditionnelle : les douze apôtres sont assis autour d’une table, le Christ à leur centre, pour partager ce qui sera son dernier repas. Ce repas est celui du Jeudi saint, au cours duquel Jésus institue l’eucharistie. Comme le rapporte l’évangéliste Marc, Jésus dit (Mc 14, 18-19) : « En vérité, je vous le déclare, l’un de vous va me livrer, un qui mange avec moi. »  Pris de tristesse, ils se mirent à lui dire l’un après l’autre : « Serait-ce moi ? ». 

Pierre se penche vers Jésus, comme s’il lui demandait « Est-ce moi ? ». Jean est à sa gauche et semble dormir ; Jésus pose sa main sur son épaule. Quel contraste avec le brouhaha que l’on devine ! 

Judas nous tourne le dos, ce qui nous permet de voir au premier plan la bourse qu’il tient serrée des deux mains, bourse qui contient les trente deniers de sa trahison. Il s’apprête à se lever, peut-être pour quitter la salle au plus vite, confirmant par son geste les paroles de Jésus. Les regards sont attirés par la lumière qui émane de Jésus, dont le nimbe en forme de croix éclaire la scène. Malgré la trahison, Il demeure celui vers qui les hommes se tournent.  

Venise Palais des Doges

Ariane Vénus et Bacchus

Vénus, Ariane et Bacchus est un hommage vibrant à Titien que le Tintoret n'a jamais cessé d'admirer. « Pour la couleur, il dit avoir imité la nature, puis Titien en particulier (bien des portraits faits par lui ont été pris en effet pour des œuvres de Titien) » (Borghini, 1584). L'attitude de son Bacchus rappellent le Bacchus et Ariane du Titien peint entre 1520 et 1523, que le Tintoret a sûrement vu à Ferrare. L'ivresse contre la mort. 

Ariane, abandonnée sur l'île de Naxos, fut surprise par Bacchus, couronnée par Vénus et admise parmi les dieux. Le Tintoret a représenté Ariane tendant timidement la main pour recevoir l'anneau nuptial des mains d'un Bacchus plein de tendresse et de respect. Vénus, légère et splendide, apporte son concours en couronnant Ariane et en accompagnant la main qui s'apprête à recevoir l'anneau. La couleur et les courbes des nus laissent une incroyable impression de légèreté et de pureté. Et ces mains, qui se rapprochent sur fond de mer et de ciel, sont d'une grande délicatesse. Ici Ariane symboliserait Venise, née de la mer comme Vénus, favorite des dieux et libre, couronnée reine des mers. L'allusion à la cérémonie annuelle des noces du Doge avec la mer est évidente. 

Mercure et les Grâces

« Après la destruction, en mai 1574, de la salle du Collège et de celle du Sénat, où se trouvaient entre autres des tableaux votifs du Tintoret, un nouveau brasier anéantit en décembre 1577 La bataille de Spolète ainsi que plusieurs œuvres majeures du Tintoret qui étaient accrochées dans la sala dello Scrutinio. Par manque de temps, le Tintoret délégua à son atelier de nombreuses allégories, tableaux votifs et tableaux d'histoire destinés au palais des Doges. Toutefois, il exécuta lui-même les quatre allégories qui ornent aujourd'hui l'Anticollegio : Mercure et les Grâces, Mars chassé par Minerve, La Forge de Vulcain et Vénus, Ariane et Bacchus. »  

Venise Galerie de l'Acaadémie

La Tentation d'Adam 

Selon la Bible, les premiers humains, Adam et Ève, auraient désobéi aux prescriptions divines en mangeant le fruit défendu de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Les successeurs, c’est-à-dire l’humanité entière, se trouvent ainsi en situation de péché. Tintoret utilise l’épisode biblique, comme d’autres avant lui, pour représenter la nudité féminine. La femme tentatrice des monothéismes tend la pomme à Adam. Elle apparaît au centre de la composition et de face, tandis que l’homme (pauvre victime !) est vu de dos. L’horizontalité de la composition n’interdit pas la profondeur du paysage d’arrière-plan. Les troncs d’arbres, à droite et au centre, viennent structurer verticalement l’espace. 

La Création des Animaux

La Création des animaux est un tableau du peintre italien de la Renaissance Le Tintoret. Il s'agit d'une peinture à l'huile sur toile mesurant 151 × 256 cm. 

L'œuvre a été réalisée entre 1550 et 1553 et est conservée aux Gallerie dell'Accademia de Venise. Acquise en 1928 au dépôt du Palais des Doges, elle a été restaurée la dernière fois en 1967. 

L'un de mes favoris qui, je pense, attirerait énormément tous les enfants chanceux que leurs parents les amènent découvrir Tintoret. Avec le reste d'entre nous, ils peuvent s'émerveiller devant la puissance et la majesté de l'œuvre. Qui ne connaît pas l'histoire de la Genèse sur la façon dont Dieu a créé les animaux ? Cela me rappelle Noé rassemblant les animaux dans son arche pour les sauver du déluge. C'est peut-être vers cela que nous nous dirigeons. Combien d’oiseaux, de poissons et d’animaux trouvez-vous ?

Venise San Rocco

La dernière Cène

Le Tintoret a procédé de la même manière que dans L'échelle de Jacob : il a amplifié la perspective pour augmenter considérablement la profondeur de la pièce, où Jésus partage son dernier repas avec ses disciples.

Au premier plan, deux pauvres ayant reçu l'aumône sont assis devant les deux marches de l'entrée. Le chien reste fidèlement entre ses deux pauvres maîtres tout en surveillant les convives, espérant sans doute qu'on lui donne encore quelque chose à manger.

Derrière eux, un intérieur immense : la grande salle occupée par les convives, suivie d'un escalier qui donne accès à d'autres pièces au fond, où s'activent les domestiques du maître de maison.

La scène du premier plan est plutôt naturelle et réaliste. De même pour les serviteurs qui s'affairent dans les cuisines. Et s'ils paraissent bien empressés, c'est parce qu'il s'agit d'un repas de fête, celui de la Pâque juive.

La lumière pénètre dans l'immense demeure en deux endroits à la fois : par l'entrée au premier plan, et par le fond à droite de l'escalier qui sépare les convives des serviteurs. Entre les deux, le clair obscur de la salle à manger, dont la diagonale de la perspective poussée à l'extrême allonge considérablement la table rectangulaire et la présente de trois quarts.

Ainsi, même si la taille des convives diminue rapidement, nous pouvons bien voir l'attitude de chacun d'entre eux. A l'extrémité la plus proche le plus grand des apôtres est à genoux, et son vêtement rouge entièrement éclairé souligne son attitude perplexe : Jésus vient d'annoncer que l'un d'eux, ici présents, le trahira !

Les autres s'interrogent, se regardent, et discutent entre eux. Inquiétude, tristesse et consternation… A l'autre extrémité, au fond, Jésus paraît minuscule. Mais on le reconnaît immédiatement par la lumière intense autour de la tête de celui qui donne le pain en disant : “Ceci est mon corps”.

La montée au Calvaire

Le cortège des condamnés s'étire sur le sentier sinueux et raide qui mène au Golgotha et qui divise le tableau en deux parties : La partie inférieure, très sombre, où peinent les deux bandits à demi nus et la corde au cou, portant leurs croix, aidés par des hommes dont les vêtements apportent quelques touches colorées. L'un d'eux s'est arrêté, pour se reposer ou pour protester, peut-être les deux à la fois ; il regarde l'homme qui aide son compagnon d'infortune à porter cette maudite croix qui lui meurtrit le dos et qui l'écrase. Ils sont précédés de leurs bourreaux, l'un tire sur la corde pour qu'ils ne traînent pas, l'autre porte un marteau à sa ceinture et marche d'un pas décidé, prêt à accomplir sa tâche. En suivant le mouvement en zig-zag du sentier, on atteint la partie supérieure en pleine lumière, où la foule désordonnée avance lentement, suivant un homme qui se dresse en brandissant un étendard, le visage levé vers le ciel où s'accumulent de sombres nuages. Il pourrait annoncer le cortège triomphal des nombreux fidèles à venir, et donner une touche d'espoir à la douleur humaine du Christ. Ils suivent Simon de Cyrène qui aide le Christ sur le point de s'affaisser sous le poids de la croix. Un second homme est venu pour aider Jésus à bout de forces, à côté d'eux un cavalier suit attentivement leurs efforts. Une longue corde est nouée autour du cou de Jésus, mené comme un animal par un garde gigantesque qui ouvre la marche en se retournant, plein de force et d'impatience : nous sommes à la veille d'un jour de fête, le temps passe et le ciel s'assombrit… C'est ainsi que nous suivons et accompagnons les malheureux condamnés sur le chemin de leur supplice : le mouvement sinueux de notre regard fait de nous des témoins de la marche pénible qui se déroule devant nous. Mais le drame de la passion du Christ représenté par ces trois œuvres atteint son point culminant avec La Crucifixion, où la question existentielle de la foi est posée dans sa dure réalité par le paradoxe du Dieu incarné qui accepte les pires souffrances humaines et la mort, pour le rachat de l'Humanité. 

L'Annonciation

« Et, entrant chez elle, il dit : “Salut, comblée de grâce ! Le Seigneur est avec toi. » À cette parole elle fut toute troublée, et elle se demandait ce que pouvait être cette salutation. Et l'Ange lui dit : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Et voici que tu concevras et tu enfanteras un fils, et tu l'appelleras du nom de Jésus.”  Marie dit : “Je suis l'esclave du Seigneur; qu'il m'advienne selon ta parole ! »

Evangile selon Luc I, 26-38.

La Vierge Marie, absorbée par ses travaux domestiques, est à la fois surprise et effrayée par l'ange Gabriel et ce tourbillon de chérubins précédés d'une colombe (symbole du Saint Esprit) qui fondent sur elle comme un courant d'air ! La lumière et la force de l'Esprit pénètrent comme par effraction dans cette maison dominée par le calme et la sérénité : dehors, des outils de menuiserie accrochés au mur, et Joseph absorbé par son travail qui ne voit pas ce qui se passe chez lui. Chaque élément de la scène est représenté avec beaucoup de réalisme, pourtant elle est pleine de poésie, parce qu'elle est purement imaginaire : avec sa colonne en brique à moitié en ruine, la maison du simple menuisier étonne par son mélange de luxe et de pauvreté. La corbeille et la chaise en paille à moitié usée, le sol carrelé et la table contrastent avec le grand lit à baldaquin et le plafond dignes d'un palais ; mais il faut se rappeler que Joseph est un descendant du roi David ! 

L'Adoration des Bergers

Voici qu'une étable et sa réserve à foin placée au-dessus des animaux se trouve remplie de gens venus de toute la campagne. C'est ici que selon les indications de l'Ange, ils ont trouvé le nouveau-né, le Christ sauveur ! En bas, l'activité des personnes du premier plan tranche avec la quiétude indifférente des animaux domestiques qui occupent l'entresol du fond. Un coq picore dans la paille devant une vache couchée, un paon est perché sur le manche d'une fourche accrochée au mur. Pendant ce temps, les bergers visiteurs déballent joyeusement leurs présents qu'ils transmettent aux deux femmes au-dessus d'eux, pieusement agenouillées devant la Vierge qui leur dévoile l'enfant. En bas, la lumière naturelle qui pénètre par l'entrée souligne les belles couleurs du coq et du paon ainsi que celles des vêtements des bergers pleins de vie. En haut, une lumière surnaturelle tombe directement du ciel à travers les poutres du toit sur Marie et son bébé, sur le visage de Joseph assis près de Marie, et sur les deux jeunes femmes aux paupières baissées. Par une audacieuse superposition, cette œuvre magnifique illustre un évènement exceptionnel et incroyable : la naissance du divin enfant dans la plus grande simplicité. 

La Visitation

La Visitation est une peinture à l'huile d'environ 1588 de la Visitation biblique du Tintoret , conservée à la Scuola Grande di San Rocco à Venise. L'image, enregistrée pour la première fois dans un reçu de 1588, est suspendue au-dessus d'une arche de l'escalier principal.

La Visitation était un événement décrit par saint Luc dans le Nouveau Testament de la Bible (Luc 1 : 39-45) lorsque Marie , la future mère de Jésus-Christ, rendit visite à sa parente aînée Elizabeth et à son mari, le vieux prêtre Zacharie . Elizabeth, qui, bien qu'ayant dépassé l'âge de procréer, avait également été bénie par Dieu avec un enfant, le futur Jean-Baptiste . Lorsqu'Elizabeth entendit Marie arriver, elle s'écria : « Tu es bénie entre les femmes, et béni soit l'enfant que tu porteras ! Dès que le son de ta salutation parvint à mes oreilles, le bébé dans mon ventre bondit de joie ».

Dans cette composition, Elizabeth à droite semble rattraper Mary alors qu'elle trébuche en avant. Derrière Elizabeth se trouve Zacharie et à l'extrême gauche se trouve Joseph. Le Tintoret avait également peint le même événement une trentaine d'années auparavant, une version vers 1550 exposée à la Pinacothèque nationale de Bologne .

La Fuite en Egypte

« Quand ils se furent retirés, voici que l'Ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph et dit : Lève-toi, prends avec toi l'enfant et sa mère, et fuis en Égypte, et restes-y jusqu'à ce que je te le dise ; car Hérode va chercher l'enfant pour le faire périr. »

Evangile Selon Saint Matthieu ch. 2, 13-14.

Joseph et Marie fuient la colère d'Hérode en évitant les zones habitées. Ils font une halte dans un endroit boisé qui les dissimule aux éventuels regards. Et, en dépit de la beauté lyrique de ce paysage qui nous montre tout le charme de la vie campagnarde, ces personnages vaquant si tranquillement à leurs occupations pourraient renseigner leurs poursuivants. Une douce lumière éclaire une succession de plans, et révèle ainsi une grande profondeur de champ qui souligne la solitude et la vulnérabilité de cette famille menacée. La lumière met aussi en évidence le sérieux et le sens des responsabilités de Joseph, qui paraît âgé avec son crâne chauve et sa barbe blanche entourant son visage de patriarche. Et la jeune Marie, portant une belle robe rouge sous son grand manteau, est assise sur le dos de l'âne fatigué et tient dans ses bras son précieux bébé qu'elle contemple avec amour. Par terre à côté d'eux, un bâton de pèlerin avec un simple baluchon et une gourde de voyage pour tout bagage. 

L'Adoration des Mages

« À la vue de l'étoile, ils se réjouirent d'une très grande joie. Et, entrés dans la maison, ils virent l'enfant avec Marie sa mère et tombèrent, prosternés, devant lui. Et, ouvrant leurs trésors, les lui offrirent en dons de l'or, de l'encens et de la myrrhe. »

Evangile selon St. Matthieu ch.2, 10-12.

Au premier plan à gauche du tableau, Joseph est debout au pied de l'estrade et regarde la scène. Près de lui, une jeune femme à genoux dont le visage ne dépasse pas le niveau du plancher au pied de Marie, attend humblement avec son panier près duquel on aperçoit un couple de colombes. Par un subtil mélange de somptuosité et de simplicité, Le Tintoret nous offre une très belle mise en scène de l'hommage rendu par les rois mages à l'enfant Jésus. Un intérieur modeste visité par des têtes couronnées apportant de riches cadeaux à l'enfant de la maison. Mais ces rois sages ont reconnu en lui leur pair et leur supérieur spirituel. Tout près de Jésus, un roi plein de noblesse portant un magnifique turban d'où pointe une couronne d'or, s'incline respectueusement en donnant son offrande. Un autre, à genoux et vêtu d'un long manteau d'apparat, a déposé sa couronne sur le plancher de l'espèce de rehaussement où Marie et Jésus sont installés. Derrière eux, un roi noir s'approche pour honorer Jésus avec la même ferveur que ses deux prédécesseurs. Son visage est tourné vers l'extérieur plein de lumière, où on aperçoit un cortège de cavaliers en armes qui bougent et qui piaffent au rythme des coups de pinceaux de leur créateur, Jacopo Tintoretto ! 

La Crucifixion

La Crucifixion du Tintoret dans la Sala dell'Albergo présente un panorama du Golgotha ​​peuplé d'une foule de soldats, de bourreaux, de cavaliers et d'apôtres. À gauche, la croix du bon larron est en partie soulevée,tirée par des cordes; à droite, le mauvais larron est sur le point d'être attaché à sa croix. Un soldat sur une échelle derrière Christ se penche pour prendre le roseau avec l'éponge imbibée de vinaigre que lui tend un autre soldat. Le tumulte de la foule, le chagrin des apôtres et le désir ardent du bon larron semblent se concentrer sur la tête du Christ.

En raison de la technique du Tintoret, ses personnages ont parfois tendance à paraître un peu fantomatiques, mais les figures de premier plan de la Crucifixion, groupées dans une pyramide massive à la base de la croix, sont définies par des contours vigoureux et modélisés pour créer un effet sculptural fort. Le petit groupe, blotti comme pour se protéger des foules hostiles, forme la base de la composition.

La Résurrection du Christ

Jésus-Christ revient à la vie et sort de son tombeau quelques jours après sa crucifixion sur le mont Golgotha. Cette interprétation très maniériste de la résurrection comporte quatre anges qui soulèvent la dalle du tombeau, duquel jaillit la lumière. Le Christ s’élève vers le ciel au milieu d’étoffes moirées. L’enchevêtrement esthétisant des corps et les couleurs vives constituent à cette époque une orientation dominante de la peinture italienne. 

“Et voilà qu'il y eut une grande secousse ; car l'Ange du Seigneur était descendu du ciel et, s'avançant, avait roulé la pierre, et il était assis dessus. Son aspect était comme l'éclair, et son vêtement était blanc comme neige. Dans la crainte qu'ils en eurent, les gardes furent secoués et devinrent comme morts.”
Évangile selon St. Matthieu, ch.28, 1-8.

Le Christ jaillit d'un feu si intense, qu'on le croirait poussé hors de terre par un volcan ! La secousse est ici telle que les quatre anges semblent retenir la pierre tombale qu'ils commençaient à retirer. Le corps glorieux du Christ apparaît, calme et serein, la main gauche tenant un étendard et la main droite prête à donner la bénédiction. Ce corps, à la fois puissant et léger, s'oppose aux corps lourds de sommeil des gardes couchés dans les ténèbres. Le feu de l'Esprit divin est montré comme une force capable de bousculer la sombre inertie de la matière terrestre. A gauche du tableau, on remarque les deux femmes qui s'approchent en discutant sous le ciel de l'aube ; elles auront la surprise de découvrir le tombeau vide gardé par l'Ange chargé de leur annoncer la bonne nouvelle.

Madrid Musée du Prado

Portrait d'une femme montrant ses seins

Nous ne savons pas exactement si ces portraits sont de la main de Tintoret ni s’ils correspondent au portrait présumé de Veronica Franco, célèbre courtisane de Venise, contemporaine du peintre, née en 1546 et morte en 1591. La lettre d’éloge de Veronica Franco à Tintoret suit de près la réalisation d’un portrait d’elle et semble avoir été écrite vers 1575, juste après le passage d’Henri III  dans la cité : « Des gentilshommes très experts dans l’Antiquité, on dit qu’aujourd’hui, il y a des peintres et des sculpteurs qui n’ont rien à envier aux anciens, et même qui les dépassent dans leur art, tels Michel-Ange, Raphaël, Titien et d’autres encore, dont vous maintenant. Je ne dis pas cela pour vous flatter, parce que ceux qui affirment que votre art dépasse celui des anciens est un auditoire bien expérimenté et si vous faites semblant qu’il ne l’est pas, c’est parce que vous vous bouchez les oreilles aux louanges, et que vous ne vous occupez pas de savoir à quel point les gens vous estiment pour votre art  

Cambridge Musée Fitzwilliam

Adoration des bergers

Provenant d'un fonds donné par Miss SR Courtauld, a appartenu aux Comtes de Suffolk et Berkshire, à Charlton Park, Wiltshire ; elle a été acheté à Margaret, comtesse de Suffolk et Berkshire pour rejoindre depuis le Fitzwilliam Museum à Cambridge (Royaume Uni)

Dresde Gemäldegalerie

Portrait d'une femme en deuil

Pour une veuve, elle n'a pas l'air si malheureuse. Est-ce que je détecte un léger sourire ? Elle porte des vêtements de deuil typiques de l'époque qui ne cachent pas sa quasi-satisfaction que "c'est fini !" La vérité est dans l’œil du spectateur. Elle porte toujours une alliance, une pratique courante 500 ans plus tard. La copie de l'étiquette indique que le Tintoret a réalisé peu de portraits de femmes de « haute qualité », et que la Veuve et la Femme en rouge sont peut-être les seules survivantes du pinceau du Tintoret.  

Munich Alte Pinakothek

Le Christ chez Marie et Marthe

Jacopo Robusti tire son surnom de Tintoret du métier de teinturier (tintore) de son père. Particulièrement pieux, il était très demandé comme peintre de retables et de récits religieux pour les églises et confréries de sa Venise natale, et exécutait également de nombreux portraits. Il modifie son style et sa technique en fonction de la commande. Il imite parfois délibérément le style d'autres peintres, mais son idéal serait « le dessin de Michel-Ange et la coloration du Titien ». Ce qui lui est propre, c'est son sens du drame, souvent proche du mélodrame, exprimé par des mouvements violents et des changements d'échelle vertigineux, alors que les personnages plongent vers nous ou s'éloignent brusquement au loin, et par des contrastes de tons ou de couleurs saisissants.

Vénus Mars et Vulcain

Le Sultanat d'OMAN en éditant cette série a commis une erreur en inversant les attributions de deux tableaux : l'un de Boucher et l'autre de Tintoret

Mars et Vénus surpris par Vulcain, ou également Vénus, Vulcain et Mars, est une peinture à l'huile sur toile de Jacopo Tintoretto, exécutée autour de 1551-1552 et conservée à l'Alte Pinakothek de Munich. 

Dans la légende, Mars et Vénus sont nus, couchés dans le lit de l'adultère, et se font surprendre par Vulcain, qui a été averti par Apollon. Dans le tableau de l'Alte Pinakothek, rien de tel. La scène se passe ici à l'intérieur d'une petite chambre à coucher dans laquelle règne le chaos. Vénus est nue, étendue sur le lit, seule. Mars, casqué, est caché sous la table, tandis que Vulcain soulève le léger tissu couvrant le sexe de sa femme. À côté, sous la fenêtre, dans un berceau, Cupidon est endormi. Un chien aboie au pied du lit. 

Les sujets mythologiques ont été peu représentés dans la carrière du Tintoret. Le thème de Mars et Vénus se faisant surprendre par Vulcain était assez courant à la Renaissance, et pourtant l'artiste a réussi un tableau particulièrement original. Le Tintoret choisit en effet de dépeindre une représentation comique de la légende, et nous offre une véritable scène de vaudeville. Mars est à moitié caché sous la table avec son casque, ridicule comme un amant caché dans le placard. Vulcain n'entend même pas le chien qui aboie à ses pieds et indique où se trouve Mars, car il pense à tout autre chose. En effet, venu chercher la preuve de l'adultère de sa femme, il est distrait par le charme du sexe de son épouse et ne pense donc à rien d'autre. Le grand miroir derrière lui permet d'ailleurs de voir ce qui va se passer dans l'instant qui suit. Peut-être que Mars réussira alors à s'échapper par la porte du fond… Même le Cupidon endormi est comique, car, épuisé par ses propres efforts, il s'est vaincu lui-même. 

Copenhague Musée National d'Art

Le Christ et la femme adultère

Le Statens Museum for Kunst (en français : Musée national d’art), en abrégé SMK, est le principal musée du Danemark consacré aux beaux-arts. Il est situé dans la capitale, Copenhague. Le musée abrite des collections artistiques dont les pièces les plus anciennes remontent au XIIe siècle. La section d’art ancien européen et danois comprend notamment des œuvres de Mantegna, du Titien, du Tintoret, de Brueghel l’Ancien, Rubens, Frans Hals ou Rembrandt, ainsi que des tableaux parmi les plus représentatifs de l’« âge d’or de la peinture danoise ». 

Amsterdam Rijksmuseum

Muse avec un Luth 

inspiré de "Concert avec neuf Muses dans un Jardin"

Oeuvre ci-dessus achetée chez le Prof. Publio Podio, Bologne, par le Prof. Dr Otto Lanz (1865-1935), Amsterdam, 1920 ;sa veuve, Anna Theresia Elisabeth Lanz - Willi (1870 - 1954), Amsterdam, 1935 ; de qui, 2 000 000 CHF et 350 000 florins, avec d'autres tableaux, vend à Hans Posse (1879-1942), pour le Führermuseum d'Adolf Hitler, Linz, par l'intermédiaire du marchand N. Katz, 1941 (inv. n° 3215) ; récupération de guerre, SNK, 20 novembre 1945 (n° d'inv. NK 2355);{Provenance de 1934 à 1945 reconstituée par Ekkart et al. 2006 ; prêté par le DRVK au musée Rijksmuseum d'Amsterd am, 1952 (inv. n° SK-C-1436) ; transféré finalement au musée, 1960


Concert avec neuf muses dans un jardin : Un violon, une femme nue, et l'imperceptible explosion de leur jonction. Je pense à l'Allégorie de la Musique, peinte par Hans Baldung Grien, à cette femme nue qui tient nonchalamment un violon, accompagnée d'un gros chat blanc à ses pieds. Je pense aussi au Concerto delle nove Muse in un Giardino, au Concerto di giovani donne, tous deux peints par les mains du Tintoret. Une femme nue, un instrument, une femme nue, un instrument, comme une proposition érotique du monde. Ce n'est pas un hasard si les courtisanes (virtuose), qui ornaient les balcons et places de Venise au XVIème siècle, connaissaient la musique... Faire l'amour, voilà ce que dit la musique, son pétillement, sa beauté invisible...

   Donc revoilà le Tintoret (fait du « même sang que les Muses » selon Andrea Calmo), avec ses Muses nues, et ce tableau encore inédit (collection particulière) qu'aucun historien d'art n'a daigné remarquer. Les neuf filles de Jupiter et de Mnémosyne (la Mémoire) participent souvent aux banquets, aux concerts, aux réjouissances des dieux. Toutes belles. Il y a Clio (gloire, renommée), l'inventrice de la guitare, Euterpe (qui sait plaire), l'inventrice de la flûte qui préside à la musique, Thalie (fleurir) l'actrice de la Comédie, Melpomène (chanter) qui s'amuse de la Tragédie, Terpsichore (qui aime la danse), jeune fille, vive et enjouée, qui tient la harpe, Erato (d'amour) folâtre se servant d'une lyre et d'un archer, Polymnie (beaucoup de chant) qui chante l'art rhétorique, Uranie (du ciel) qui préside à l'astronomie, et enfin Calliope (un beau visage) la muse de la poésie héroïque, de la grande éloquence... Le temple des Muses était aussi celui des trois Grâces, les compagnes de Vénus : Aglaé (brillante), Thalie (verdoyante), Euphrosyne (joie de l'âme).

   L'instrument (strumento) a évidemment un sens érotique ; il suggère une présence phallique. Le Tintoret pointe par l'humour Eros. La volute de la viole tenue délicatement par la muse à gauche caresse visuellement le sexe d'une de ses compagnes. Au centre, sur le sol, un luth couché à côté d'une lira da braccio...

Vienne Kunsthistorisches Museum

Susanne et les Vieillards

C'est ici un épisode biblique. Une jeune femme, Suzanne, est surprise par deux vieillards alors qu’elle prend son bain. Elle refuse leurs avances et les vieillards l’accusent alors d’adultère. Elle est condamnée à mort. Le prophète Daniel prend sa défense et fait condamner les vieillards. Le thème était choisi pour représenter la nudité féminine. Un demi-siècle plus tard, Artemisia Gentileschi l’illustrera encore en mettant en évidence l’agressivité masculine dont elle avait elle-même été victime. 

Bucarest Museu

Sénateur vénitien

Au XVIe siècle, le sénat vénitien compte plus de 300 sièges. Les sénateurs sont en charge des relations extérieures, de la guerre et de l’économie. Tous ses membres ne sont pas passés à la postérité et cette toile ne porte pas de nom nous permettant d’identifier cet illustre inconnu. 

Prague Collection du Chateau

La flagellation du Christ

Cette estampe présente « La Flagellation du Christ », un chef-d'œuvre créé par le célèbre artiste italien Jacopo Tintoretto dans les années 1570. Le tableau, qui se trouve dans la prestigieuse collection du Château de Prague, représente un moment charnière de l’histoire chrétienne avec une habileté et une émotion remarquables. Située dans un décor rappelant Jérusalem, l'œuvre du Tintoret transporte le spectateur sur la scène de la crucifixion et de la souffrance du Christ. Avec des coups de pinceau méticuleux sur toile à l'huile, il capture chaque détail : de l'expression angoissée de Jésus à son corps se tordant sous les fouets impitoyables de ses bourreaux. "La Flagellation du Christ" fait partie de la plus grande série du Tintoret consacrée à la description de la passion et de l'agonie endurées par Jésus au cours de ses dernières heures. Cette pièce particulière transmet avec puissance à la fois la douleur physique et le poids spirituel en invitant à la contemplation sur des thèmes tels que le sacrifice, la rédemption et la fragilité humaine. En regardant cette image, nous nous souvenons non seulement de l'immense souffrance de Jésus, mais aussi de sa force et de sa résilience inébranlables. C’est un rappel poignant que même dans nos moments les plus sombres, il y a de l’espoir de salut. Le talent exceptionnel du Tintoret transparaît dans ce chef-d'œuvre de l'école vénitienne, témoignage de sa maîtrise de la composition, de la palette de couleurs et de la capture des émotions humaines brutes. 

Washington National Gallery

Jésus sur le Lac de Tibériade

Son tableau Le Christ au lac de Tibériade (vers 1575-1580, Washington, National Gallery) illustre un passage de l’Evangile selon saint Jean. Les apôtres ont péché toute la nuit sur le lac de Tibériade mais n’ont rien pris dans leurs filets. A l’aube, le Christ ressuscité apparaît sur la rive et leur ordonne de jeter leur filet du côté droit de la barque. Ils ne le reconnaissent pas mais obéissent. Leur filet se remplit immédiatement de poissons. Alors Jean dit à Pierre : « C’est le Seigneur ! » et Pierre se jette à l’eau pour rejoindre le Christ.

Le Tintoret peint cet épisode biblique, comme l’ensemble de son œuvre, dans un style très personnel et original pour l’époque qui se caractérise par des compositions très dynamiques, des clair-obscur très marqués et un ton dramatique exacerbé. Pour mieux mettre en valeur ce style singulier, il est intéressant de comparer le tableau du Tintoret avec celui de Conrad Witz peint une centaine d’années plus tôt et représentant le même passage de l’Evangile (La pêche miraculeuse, 1444, Genève, musée d’art et d’histoire).

Philadelphie Museum of Art

Autoportrait

 C'était un jeune homme très fringant, tu ne trouves pas ? Ici, représenté par lui-même vers l'âge de 28 ans. La copie de l'étiquette dit "il se décrit avec une franchise sans précédent dans le portrait italien" qu'un contemporain a comparé à "un grain de poivre qui a dominé les autres saveurs dans un plat". 

Oeuvres d'origine inconnue