E - Réalisme espagnol

Le Réalisme espagnol

L'un des plus grands artistes du romantisme est espagnol : Francisco de Goya (1746-1828). Influencé par Vélasquez et Rembrandt, c'est l'un des peintres les plus puissants et visionnaires de l'époque. Après des débuts marqués par les goûts rococo et néo-classique, il évolue vers une facture de plus en plus libre et visible, et développe les thèmes du cauchemar et de la sorcellerie, chers au romantisme noir. Son inspiration devient particulièrement sombre et torturée à la fin de sa vie, dans ses fameuses peintures noires (1819-1823), par exemple Saturne dévorant un de ses fils. Goya exprime aussi son génie dans la gravure au burin et l'eau-forte, où il dénonce avec une très grande force l'horreur des guerres napoléoniennes et la misère humaine. Son célèbre Sommeil de la raison (1799) est ainsi devenu une icône du romantisme.

Goya aura quelques suiveurs dans son pays, tels Leonardo Alenza et Eugenio Lucas Velázquez. Cependant, dans une Espagne alors fortement afrancesada, la plupart des artistes romantiques adopteront les modèles français, du portraitiste Federico de Madrazo (La Comtesse de Vilches, 1853) au peintre d'histoire Eduardo Rosales (Isabelle la Catholique dictant son testament, 1864).

Sorolla est un artiste peintre qui a été influencé par plusieurs peintres à savoir Vélasquez, el Greco et plus tard par ceux qui excellent dans l’impressionnisme à Paris. Il avait su finalement trouver son style à lui qui mélangeait réalisme et lyrisme. Sorolla fit ses premières armes à 11 ans en suivant des cours de dessin et à 16 ans à la Escuela Superior de Bellas Artes de San Carlos.incompris au début, il finit par se faire une place parmi le cercle fermé des grands peintres de son époque.

Federico de Madrazo

Il a dirigé la Real Academia de San Fernando et le Musée national du Prado. Il est le fils de José de Madrazo y Agudo, originaire de Santander, peintre de cour, directeur de la Real Academia de San Fernando et de la Galería del Rey (qui devint ensuite le Musée du Prado).

Federico de Madrazo y Kuntz, né le 9 février 1815 à Rome et mort le 11 juin 1894 à Madrid est un peintre espagnol.

La carrière de Federico Madrazo fut aussi précoce que longue. Formé par son père José il peint à quatorze ans sa première peinture d’histoire. Académicien à 18 ans il est à Paris en 1833 où il se lie d’amitié avec Ingres et le Baron Taylor. De 1840 à 1842 il est à Rome où il est en rapport avec les nazaréens allemands. De retour à Madrid, Madrazo délaisse la peinture d’histoire pour se consacrer au portrait, premier peintre de la Reine, il est neuf fois académicien et succède à son père à la direction du Prado de 1860 à 1868 puis de 1881 à 1894. Son oeuvre comprend plus de 600 portraits influencés par Ingres. Federico comme son père est dessinateur plus que coloriste ; mais il est beaucoup plus sensible à la grâce féminine et certaines figures surtout les bustes ont un charme pensif où survit le Romantisme. Ses portraits au crayon constituent la part la plus"ingresque" de son oeuvre, peut-être la plus libre et la plus précieuse.

Francisco de Goya

José de Goya y Lucientes, dit Francisco de Goya, né le 30 mars 1746 à Fuendetodos, près de Saragosse, et mort le 16 avril 1828 à Bordeaux, en France, est un peintre et graveur espagnol. Son œuvre inclut des peintures de chevalet, des peintures murales, des gravures et des dessins.

Francisco Goya est né le 31 mars 1746. Il a commencé son apprentissage artistique dans l'atelier de José Luzan, et en est parti en 1763 pour rejoindre Madrid et entrer à l'Académie San Fernando. Il échoue mais persiste dans cette voie et rencontre le peintre Francisco Bayeu qui lui met le pied à l'étrier. Premières oeuvres, et entrée remarquée dans le milieu artistique. Les commandes se multiplient. De 1799 à 1807, Goya atteint les sommets en peignant des portraits de la famille royale. Mais à partir de 1808, Napoléon occupe Madrid et chasse le roi tandis que le peuple se révolte. Goya s'engage contre la guerre et grave notamment une série d'estampes pour dénoncer l'horreur du combat. Il reste néanmoins attiré par le libéralisme français. Pacifiste, il s'attaque autant aux envahisseurs français qu'aux guérilleros espagnols. En 1819, gravement malade, il échappe de peu à la mort. Il continue de peindre : autoportraits et estampes énigmatiques. En 1824, craignant pour sa vie et celle de sa famille, Goya le libéral s'exile en France, d'abord à Paris puis à Bordeaux, où il peint jusqu'à sa mort l'année suivante.

Le plus original sinon le plus savant des peintres de l’Espagne moderne, naquit le 31 mars 1746, à Fuentes de Todos, dans le royaume d’Aragon. On a peu de détails sur les événements de sa vie : élève de Francisco Bayeu et de José Lusan, il fit, jeune encore, le voyage de Rome, et remporta en 1771 le second prix de peinture proposé par l’Académie de Parme. À son retour en Espagne, il fut chargé de composer des modèles pour la manufacture royale de tapisseries, et ces dessins furent les premières œuvres qui attirèrent sur lui l’attention publique. Le talent dont il y fit preuve, la rapidité incroyable avec laquelle il les exécuta, lui méritèrent les éloges de Raphael Mengs, sous la direction de qui étaient placés ces travaux. La grâce et le naturel qu’il apportait dans la peinture des scènes populaires, genre nouveau, où il se distingua constamment, excitèrent l’admiration des connaisseurs. C’est à cette époque qu’il peignit le tableau du maître-autel et le Christ placé à l’entrée du chœur de l’église San Francisco el Grande de Madrid. Cette belle toile valut à Goya, en 1780, sa nomination de membre de l’Académie de San-Fernando et de peintre ordinaire du roi. Après la mort de Charles III, Goya fut également protégé par Charles IV ; et les grands seigneurs de cette cour corrompue, le comte de Benavente, et surtout la duchesse d’Albe, le traitèrent avec honneur. Il devint même l’ami et le pensionnaire de la duchesse, et bientôt il la servit dans ses rancunes et dans ses jalousies.


Peintre et caricaturiste, Goya a beaucoup produit. Il a peint la fresque de la chapelle de San-Antonio de la Florida, située à une demie-lieue de Madrid,Sainte Rufine et saint Marine, dans la cathédrale de Séville, Saint Louis de Borgia et Un Possédé, dans celle de Valence. Il y a de la main de Goya, dans les musées d’Espagne, des œuvres importantes. À Madrid, au musée del Rey, on voit Les portraits équestres de Charles IV et de la reine Marie-Luisa, et le tableau intitulé de Dos de Mayo, curieuse scène de l’invasion française. Il faut citer aussi la Loge au Cirque des taureaux (musée national) ; une Maja, unAuto-da-fé, une Procession, la Course de taureaux et la Maison de fous(Académie nationale). Indépendamment de son portrait, peint par lui-même, le Musée du Louvre a possédé sept tableaux de Goya, que les héritiers de Louis-Philippe ont repris à la France. Il y a du sentiment et de la verve dans son ébauche, Dernière prière d’un condamné ; Les Forgerons sont pleins de mouvement, mais l’exécution en est à peine supportable. En revanche, il y a une coquetterie charmante dans Les Manolas au balcon. Goya peignait comme dans le délire de la fièvre. Il affecte souvent pour la forme le dédain le plus parfait ; chez lui, c’est à la fois ignorance et parti pris. Et cependant ce maître bizarre, qui semble se complaire dans la laideur, avait un vif sentiment de la grâce féminine et des piquantes attitudes des belles filles de l’Espagne.


Quoi qu’il en soit, Goya, si égaré, si fou, si incomplet dans sa peinture à l’huile, a laissé des caricatures d’un très-haut prix. Il nous reste de lui la Tauromaquia, suite de trente-trois planches, vingt dessins sous le titre de Scènes d’invasionet enfin son chef-d’œuvre, les Capriccios, qui se composent de quatre-vingts gravures y compris le portrait de l’auteur. Ses caricatures sont exécutées à l’aquatinta et repiquées à l’eau-forte. En combinant ces deux procédés, l’artiste est arrivé à des résultats merveilleux ; la finesse et la transparence du clair-obscur y sont rendues avec une perfection qui fait presque songer à Rembrandt. De toute l’œuvre de Goya, la Bibliothèque impériale ne possède que les Capriccios. Son exemplaire est précédé d’un manuscrit de quelques pages, qui donne la clef de plusieurs des énigmes que renferme ce précieux volume. Goya avait épousé les intérêts et les petites passions de sa protectrice, la duchesse d’Albe. La duchesse et la reine, fort occupées toutes deux de galanterie, s’entendaient très-bien, mais des rivalités, des jalousies, ne tardèrent pas à éclater ; Goya poursuivit alors de son crayon moqueur les amants de Maria-Luisa et sa Majesté elle-même. Plusieurs de ses caricatures ont un sens politique qu’il nous est déjà difficile de saisir, mais que la malignité des contemporains commentait aisément. Les autres sont des peintures de mœurs, et c’est là surtout que la fantaisie de Goya s’exerce librement. Il se plaît à représenter les manolas de Madrid dans toute leur grâce provoquante ; il aime aussi les excursions dans le monde fantastique et c’est là qu’il triomphe. Son crayon facile a créé tout un peuple de démons, dont l’étrangeté n’a pas d’égale, et qui sont souvent d’une grande hardiesse de dessin. Goya a poussé très loin l’expression. Ses compositions sont terribles ou charmantes ; il en est peu de médiocres. Les dur génie de l’Espagne respire tout entier dans ces caricatures irritées, dans ces débauches de la pensée et de la ligne, et même dans ces poétiques croquis, où le sourire garde toujours quelque chose de sérieux et de réfléchi. Goya mourut à Bordeaux, dans la nuit du 15 au 16 avril 1828, très vieux, très triste et très oublié.


Eduardo Rosales

Né le 4 novembre 1836 à Madrid, Eduardo Rosales étudie à l'institut Saint Isidore. Eduardo Rosales part à Rome en 1857, où il entre en contact pendant une courte période avec le mouvement nazaréen.

Peintre espagnol, né dans une famille modeste, formé au nazaréisme qui dominait alors l'Académie des Beaux-Arts de San Fernando à Madrid. Orphelin depuis l'adolescence, il est accueilli dans la maison de ses oncles, dont il épousera la fille Maximina. Tuberculeux depuis 1856, ses débuts professionnels sont difficiles, à la fois en raison de sa santé fragile et en raison de ses déboires amoureux et de ses problèmes financiers. Grâce à des amis et collègues, dont les peintres Vicente Palmaroli et Luis Álvarez Catalá, il put voyager avec eux en Italie en 1857, passant, entre autres, par Bordeaux et Nîmes, où il fut impressionné par les peintures historiques de Léon Cogniet et Paul Delaroche, avant d'arriver à Rome, où il se passionne pour les grands artistes de la Renaissance. Il y survit avec difficultés, jusqu'à ce qu'il obtienne une pension du gouvernement en 1860, qui lui permet d'effectuer ses premiers travaux importants. Après son premier grand triomphe au National de 1864, il séjourne un temps à Madrid, où il réalise quelques portraits, tant de famille que de commande. En 1865, il passe par Paris, avec Martín Rico et Raimundo de Madrazo, et il y retournera en 1867. Mais ces années de sa vie se passent principalement à Rome, où il effectue un travail intense, comme en témoignent ses nombreux dessins, croquis et peintures projetés, avant de revenir s'installer en Espagne à la suite de son mariage en 1868, époque au cours de laquelle il reçoit d'importantes commandes aristocratiques, religieuses et gouvernementales, bien qu'il s'intéresse également aux types et aux paysages lors de ses séjours à Panticosa ou à Murcie. Après un succès controversé au National de 1871, entre autres reconnaissances publiques à la fin de sa vie, et avec sa santé déjà très affectée, il est proposé comme premier directeur de la nouvelle Académie d'Espagne à Rome en 1873, un poste qui n'a pas atteint occuper. Figure capitale de la peinture espagnole du XIXème siècle, dès ses premières œuvres se reconnaît un style personnel qui tend vers une monumentalité historiciste, mais en même temps synthétique, comme dansTobías y el angel (1860, Prado), plages encore froides, dans l'orbite du purisme romantique ; dans des types populaires, tels que Ciocciara (1862, Prado), d'affaires inachevées ; ou dans le portrait, comme celui de Doña Maximina Martínez de Pedrosa, épouse de l'artiste (1862, Prado), sans artifice. Son style mûr se forge à travers une interprétation personnelle des mythes picturaux de son temps, au sein d'un académisme international, bien que dominé par Vélasquez, jusqu'à atteindre une autonomie plastique tout à fait moderne, comme le reconnaît l'un de ses chefs-d'œuvre, Concepción. Serrano, future comtesse de Santovenia (1871, Prado), acquis par la Fundación Amigos del Museo del Prado pour le Musée en 1982. Cependant, sa carrière artistique a été fortement déterminée par ses succès dans des expositions nationales et internationales dans le domaine de la peinture d'histoire. Au National de 1864, il obtient la première médaille pour Doña Isabel la Católica dictant son testament (Prado), l'un des sommets du genre en Espagne, également décernée à l'Universal à Paris en 1867, où elle reçoit la Légion d'honneur . Il obtient à nouveau la plus haute distinction en 1871 pour Mort de Lucrèce (Prado), une œuvre audacieuse, aux coups de pinceau décousus et à la facture vibrante.Outre ces deux grands tableaux, il en réalisa d'autres, également à thème historique, de petit format, comme la Présentation de Don Juan de Autriche à l'Empereur Carlos V , à Yuste (1869, Prado), tous acquis par l'Etat pour le Musée National.

Joaquín Sorolla

Sorolla est connu pour ses scènes de genre alliant réalisme et lyrisme ainsi que pour ses scènes de plage et sa maîtrise de la couleur blanche dont il use avec brio dans de nombreux tableaux. Paysagiste, portraitiste, peintre de scènes de genre, l’œuvre de Sorolla est très diversifié. Ses portraits, en particulier ceux des membres de sa famille sont tout à fait remarquables, surtout lorsque l’influence impressionniste se fait sentir.

Comme beaucoup de peintres nés au 19e siècle Joaquín Sorolla évolue considérablement entre ses débuts à Valence et sa période de maturité. Les courants novateurs, en particulier l’impressionnisme, bouleversent totalement sa peinture.

L’influence des grands maîtres espagnols, El Greco et Vélasquez, le conduisent d’abord vers un style classique. Puis il s’intéresse à un certain naturalisme social. Mais c’est son séjour à Paris en 1885 qui le mènera sur des voies entièrement nouvelles. Il devient peu à peu le peintre de la lumière des plages méditerranéennes ou atlantiques. Scènes de baignade, de promenade ou représentant le travail des pêcheurs sont traitées comme des études du contraste ombre-lumière. On qualifiera de luminisme cette peinture du bonheur de vivre où tout n’est que lumière et reflets.

Joaquín Sorolla y Bastida, né le 27 février 1863 à Valence, grande ville de la côte méditerranéenne espagnole et mort le 10 août 1923 à Cercedilla, est un peintre espagnol.

Joaquín Sorolla y Bastida est le fils aîné d’un petit commerçant, également nommé Joaquín Sorolla et de son épouse Concepción Bastida. En 1865, une épidémie de choléra se déclare dans la région et les deux parents du futur peintre décèdent. Joaquín et sa sœur Eugenia sont recueillis par leur tante maternelle Isabel et son mari, qui exerce la profession de serrurier. Son oncle essaiera en vain de lui apprendre son métier. Il apparaît rapidement que le jeune garçon a un don pour le dessin et la peinture. A l’âge de onze ans, il commence à suivre des cours de dessin à l'école des artisans de Valence, puis, à partir de seize ans, les cours de l’Académie royale des Beaux-arts de San Carlos, toujours dans sa ville natale. Il s’intègre peu à peu au milieu artistique de Valence. Durant ses études au 12 rue Avellanas, il eut comme compagnons José Vilar y Torres, les frères Benlliure et Pinazo. C’est ainsi qu’il partagera un atelier avec ces trois peintres, dont Jose Vilar y Tores (1828-1904).

En 1881, à l’âge de dix-huit ans, Joaquín Sorolla s’installe à Madrid pour compléter sa formation au contact des grands maîtres exposés au musée du Prado. Il étudie en particulier l’œuvre de Vélasquez. En mai 1881, il présente trois paysages marins de la région de Valence à une exposition madrilène, mais son travail passe inaperçu. En 1884, il obtient une médaille dans une exposition régionale à Valence puis dans une exposition nationale. Ce début de reconnaissance amène le Conseil provincial de Valence à lui attribuer une bourse pour entreprendre le voyage à Rome dont rêvent tous les peintres de cette époque. Le séjour à Rome en 1884, de courte durée, lui permet de prendre contact avec les œuvres des grands maîtres de la Renaissance italienne. Dès le début de l’année 1885, il visite Paris sur invitation de Pedro Gil Moreno de Mora, riche homme d’affaires espagnol. Il découvre l’impressionnisme qui influencera beaucoup son style ultérieur.

En 1888, il épouse à Valence Clotilde Garcia del Castillo (1865-1929). Trois enfants naîtront de cette union : María Clotilde (1886-1956), Joaquín (1892-1948) et Elena (1895-1975). Après le mariage, le couple s’installe pour un an à Assise en Italie. Pour vivre, Sorolla peint de nombreuses scènes de genre, parfois des aquarelles, qui trouvent aisément un public.

En 1889, le peintre et sa famille s’installent à Madrid. En cinq ans, Sorolla atteint alors la célébrité. Son premier grand succès fut une scène de genre représentant le transfert d’une condamnée dans un wagon de chemin de fer Le style de l’artiste reste encore à cette époque assez sombre, mais il s’intéresse déjà beaucoup aux effets de lumière. Ce réalisme social est un des aspects de l’œuvre de Sorolla qui correspond à une évolution de la peinture espagnole à la fin du 19e siècle. Ces tableaux de grandes dimensions étaient très appréciés des amateurs d’art.

En 1894, Sorolla se rend à Paris et, sous l’influence de l’impressionnisme, commence à éclaircir considérablement sa palette. Les scènes de plage très lumineuses prennent une place importante dans sa production. On qualifiera de luminisme cette peinture qui est une recherche sur les effets de lumière, parfois en combinaison avec l’eau.

Le succès international le conduit à une grande aisance financière. Il voyage beaucoup en Europe. En 1900, il obtient la médaille d’honneur de l’exposition universelle de Paris et il est nommé chevalier de la Légion d’honneur. Le célèbre marchand d’art Georges Petit (1856-1920) organise en 1906 à Paris une exposition Sorolla qui rencontre un grand succès. L’artiste est fait officier de la Légion d’honneur.

En 1905, il avait acquis un terrain à Madrid sur lequel il fait construire au cours des années suivantes une vaste demeure conçue par l’architecte Enrique María Repullés y Vargas (1845-1922). A la fin de sa vie, le parc entourant sa maison lui offrira de nombreux thèmes picturaux.

En 1920, un accident vasculaire cérébral le laisse hémiplégique. Il ne peut plus peindre pendant les trois dernières années de sa vie. Il meurt le 10 août 1923 à Madrid.

Par testament, son épouse Clotilde crée une fondation Musée Sorolla en 1925. Le musée est inauguré en 1932 et installé dans la maison du peintre à Madrid. Il réunit l’ensemble le plus important d’œuvres de l’artiste.

Mariano Fortuny

Marià Josep Bernat Fortuny y Marsal (1838-1874) est un peintre espagnol, connu sous le nom espagnolisé de Mariano Fortuny. Ses tableaux de genre ont connu un succès énorme vers 1870, le sommet de sa gloire coïncidant avec les débuts de l'impressionnisme sans qu'il ait fait partie de ce mouvement pictural.

Mariano Fortuny (11 juin 1838 - 21 novembre 1874), a été le peintre espagnol le plus en vue de son époque, de renommée internationale. Sa brève carrière a englobé des œuvres sur une variété de sujets communs à l’art de cette époque, notamment la fascination romantique pour les thèmes orientalistes, peinture de genre historiciste, peinture militaire de l'expansion coloniale espagnole, ainsi qu'un relâchement prématuré du coup de pinceau et de la couleur.

Dans sa jeunesse Mariano Fortuny y Marsal fut envoyé quelques mois au Maroc, afin d'illustrer les faits d'armes de l'armée espagnole, partie en guerre contre ce pays. Mais les batailles l'intéressaient beaucoup moins que le pays lui-même : il préférait se promener dans les ruelles de la Casbah pour se plonger dans un monde nouveau, passionné par les gens, leurs mœurs et leurs arts. Avant de s'installer à Rome, il avait vécu quelque temps à Paris, où il avait fréquenté des peintres et hommes de lettre comme Jean-Louis-Ernest Meissonnier et Théophile Gautier, qui appréciait son art de l'eau forte Mariano Fortuny, tout en suivant les traces des grands artistes de la renaissance, admirait également les impressionnistes et souhaitait d'abord et avant tout peindre pour lui-même. Il vivait à Rome avec son épouse Cécilia et ses deux enfants, Mariano et Maria Luisa ; et c'est au milieu de son extraordinaire collection qu'il travaillait et recevait ses élèves. Hélas, Mariano Fortuny n'avait que trente-six ans lorsqu'il mourut en 1874.