Edouard Manet

Edouard Manet

Édouard Manet, né le 23 janvier 1832 à Paris et mort le 30 avril 1883 dans la même ville, est un peintre et graveur français majeur de la fin du XIXᵉ siècle.

Précurseur de la peinture moderne qu'il affranchit de l'académisme, Édouard Manet est à tort considéré comme l'un des pères de l'impressionnisme : il s'en distingue en effet par une facture soucieuse du réel qui n'utilise pas (ou peu) les nouvelles techniques de la couleur et le traitement particulier de la lumière. Il s'en rapproche cependant par certains thèmes récurrents comme les portraits, les paysages marins, la vie parisienne ou encore les natures mortes, tout en peignant de façon personnelle, dans une première période, des scènes de genre :sujets espagnols notamment d'après Vélasquez et odalisques d'après Le Titien.

Edouard Manet naît dans une famille de la bourgeoisie aisée. Son père, Auguste, est un haut fonctionnaire du ministre de Justice . Sa mère, filleule du roi de Suède (Bernadotte), est fille de diplomate. Deux frères verront le jour après lui, Eugène (1833) et Gustave (1835).

Après des études à l'Institut Poiloup, à Vaugirard, Edouard Manet entre au collège Rollin (actuel lycée Jacques-Decour), où il rencontre Antonin Proust. L'oncle maternel de Manet, Édouard Fournier, semble lui avoir fait découvrir le Louvre alors.

En 1850, Edouard Manet rejoint l'atelier de Thomas Couture (1815-1879), rue Laval. Il y restera près de 6 ans. Suzanne Leenhoff (1830-1906), professeur de piano de ses frères, devient sa maîtresse. Le 29 janvier 1852, Suzanne Leenhoff donne naissance à un fils naturel, Léon-Édouard Koëlla, dit Leenhoff (1852-1927). Fils ou demi-frère du peintre ? Le débat reste ouvert.

En 1852-1853, Edouard Manet voyage à plusieurs reprises. Il se rend en Hollande, en Allemagne, en Autriche et en Italie. À Venise et Florence, il sympathise avec Émile Ollivier (1825-1913), jeune avocat républicain dont le père a été forcé à l'exil. Manet réalise des copies d'après les maîtres.

En 1856, Manet, après avoir quitté Couture, prend un atelier rue Lavoisier, avec le peintre Albert de Balleroy (1828-1872).

En 1861, Edouard Manet installe son atelier rue Guyot, dans le quartier de la plaine Monceau. Il montre au Salon le portrait de M et Mme Manet et Le Chanteur espagnol, qui lui vaut une mention honorable. Il commence à exposer Galerie Martinet, 26 boulevard des Italiens.

En 1862, Manet expose des estampes chez Alfred Cadart, 66 rue de Richelieu. Il fait partie des membres fondateurs de la Société des aquafortistes, qui vise au renouveau de l'eau-forte. C'est également l'année des premiers textes dans lesquels Baudelaire mentionne son ami Manet.

En mars 1863, Edouard Manet expose quatorze tableaux à la galerie Martinet, dont L'Enfant à l'épée, La Chanteuse des rues, Les Gitanos et Lola de Valence, accompagnée d'un quatrain de Baudelaire. Le Salon des refusés se déroule en mai : Le Déjeuner sur l'herbe, à de rares exceptions, y soulève l'indignation de la critique. En août, Edouard Manet assiste à l'enterrement de Delacroix avec Baudelaire. En octobre, il épouse Suzanne Leenhoff.

En 1864, Fantin expose au Salon l'Hommage à Delacroix, au centre duquel Manet est représenté. Lui-même montre alors Le Christ aux anges et Épisode d'une course de taureaux, dont la partie inférieure deviendra L'Homme mort après découpage. Il emménage au 34, boulevard des Batignolles. Il peint le Combat du Kearsarge et de l'Alabama. Durant l'été, c'est le premier séjour de Manet à Boulogne-sur-Mer.


En 1865, au Salon, Edouard Manet expose Olympia et Le Christ moqué par les soldats, les oeuvres font scandale. Il séjourne à Madrid, durant l'été. C'est le choc du Musée du Prado.


En 1866, Le Fifre et L'Acteur tragique sont refusés au Salon. Émile Zola (1840-1902) prend la défense du peintre avec une rare violence. Edouard Manet déménage au 49, rue de Saint-Pétersbourg. Il fréquente le café Guerbois, dans l'actuelle avenue de Clichy, lieu d'échanges littéraires et artistiques. Il rencontre Paul Cézanne et Claude Monet.

En 1867, afin de tirer profit de l'Exposition universelle, Manet fait construire un pavillon, près du pont de l'Alma, où il regroupe 50 de ses toiles et estampes. Stratégie collective, Fantin expose son portrait de Manet et Zola publie une brochure décapante. Peu d'échos positifs.

En 1868, Edouard Manet expose le Portrait d'Émile Zola au Salon. L'écrivain lui dédie Madeleine Férat. Edouard Manet fait la connaissance de Berthe Morisot (1841-1895) et de sa sœur, ainsi que de Léon Gambetta (1838-1882)

En 1869, Manet se voit signifier l'interdiction d'exposer l'Exécution de Maximilien. Et d'éditer la lithographie qui en dérive. Zola dénonce dans la presse cette double censure. Le Balcon, première apparition de son amie Berthe Morisot, et Le Déjeuner dans l'atelier sont présentés au Salon.

En mai 1870, Manet expose au Salon le portrait de son élève Eva Gonzalès. Le 4 septembre, après la défaite de Sedan et la déchéance de Napoléon III, la République est proclamée. Les Prussiens sont aux portes de Paris. Edouard Manet rejoint les rangs de la Garde nationale. Après deux mois, il quitte l'artillerie pour l'état-major.

En 1871, Manet rejoint sa famille à Oloron-Sainte-Marie, dans les Pyrénées. Mars voit le début de la Commune de Paris. Manet rentre peu après la "semaine sanglante" (21-28 mai).


En 1872, Durand-Ruel achète vingt-quatre tableaux de Manet. Manet réexpose Le Combat du Kearsarge et de l'Alabama. Il voyage en Hollande (Haarlem et Amsterdam). Le peintre installe son nouvel atelier 4, rue de Saint-Pétersbourg, à proximité du chemin de fer, et fréquente le café de la Nouvelle-Athènes, place Pigalle, comme Renoir, Monet, Pissarro et Degas.


En 1873, Edouard Manet expose au Salon Le Bon Bock, allégorie patriotique. Chez Nina de Callias, il fait la connaissance de Stéphane Mallarmé, avec lequel une durable amitié va se nouer.

En 1874, le jury du Salon n'admet que Le Chemin de fer et l'aquarelle Polichinelle, une charge contre Mac-Mahon. Sont refusés Les Hirondelles et Le Bal masqué à l'Opéra. Mallarmé répond à l'offense par un article dans La Renaissance artistique et littéraire. C'est l'année de la première exposition des "impressionnistes" à laquelle Edouard Manet volontairement ne participe pas. Durant l'été, il visite Monet et fait plusieurs portraits de lui.

En 1875, Manet expose au Salon Argenteuil. Il illustre la traduction française du Corbeau d'Edgar Poe par Stéphane Mallarmé. Il voyage à Venise en octobre avec Suzanne et James Tissot (1836-1902).

En avril 1876, après le refus de ses tableaux au Salon, Edouard Manet présente ses œuvres dans son atelier. Durant l'été, il séjourne chez Ernest Hoschedé. Manet y peint un grand portrait de Carolus-Duran.

En 1877, nouvel affront : seul Faure dans le rôle d'Hamlet est admis au Salon. Refusée, Nana est montrée dans la vitrine du marchand Giroux, boulevard des Capucines. Grand succès et article explosif de Huysmans.

En 1879, Manet a un nouvel atelier : 77, rue d'Amsterdam, vaste, luxueux et très visité. Il expose au Salon En bateau et Dans la serre. La réception critique est en hausse. Manet souffrant d'une ataxie locomotrice d'origine syphilitique part en cure de repos à Bellevue, près de Meudon.

En avril 1880, se déroule une exposition particulière à la galerie de La Vie moderne. C'est un vrai succès critique. Edouard Manet expose au Salon le Portrait de M. Antonin Proust et Chez le père Lathuille, en plein air. La santé de Manet se détériore. Nouvelle cure à Bellevue, où il peint le portrait de la cantatrice Emilie Ambre, laquelle avait organisé l'exposition de L'Exécution de Maximilien à New York et Boston fin 1879.

En 1881, Edouard Manet expose au Salon le Portrait de M. Pertuiset et le Portrait d'Henri Rochefort, où il obtient une médaille de deuxième classe. En début d'été, l'artiste part se soigner à Versailles. Manet est promu chevalier dans l'ordre de la Légion d'honneur.

En 1882, Manet expose Jeanne et Un bar aux Folies-Bergère au Salon. En septembre, son état de santé empirant, Manet rédige son testament en désignant Suzanne sa légataire universelle et Léon, après la mort de sa mère.

En 1883, Manet expose à l'École des beaux-arts de Paris, à Lyon, à New York et à Boston. Après avoir été amputé de la jambe gauche, Edouard Manet s'éteint le 30 avril 1883. Il est enterré au cimetière de Passy.

Photo de Felix Nadar représentant l'artiste Edouard Manet


Photo du peintre français Édouard Manet .

Photographie de la Bibliothèque Nationale à Paris

Félix Tournachon, dit Nadar, né le 5 ou le 6 avril 1820, au 195, rue Saint-Honoré, et mort le 20 mars 1910 dans la même ville, est un caricaturiste, écrivain, aéronaute et photographe français.

Photographie de Ferdinand Mulnier

Portrait d’Edouard Manet par Paul-Pierre Lemagny

C’est le dessinateur Paul-Pierre Lemagny (1905-1977) qui fut Grand Prix de Rome et qui a conçu ce portrait d’Edouard Manet.

Né à Dainville (Meuse) le 11 février 1905. Grand Prix de Rome en 1934. Hôte de la Villa Medicis de 1935 à 1938. Nommé professeur à l´Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts en 1939. Il grave de nombreuses illustrations d´ouvrages littéraires (Les fleurs du mal, Regain, Les contes de La Fontaine, Phèdre, Esther, Athalie, Marchés et Foires de Paris). Il dessine des timbres-poste à partir de 1941, mais s´il a dessiné 52 timbres français il n´en a gravé que deux: celui du jumelage de Reims avec Florence et celui de George Sand.

Il meurt à Versailles le 18 juillet 1977.


La photo initiale dont Lemagny s'est inspiré est l'oeuvre du photographe Ferdinand Mulnier

Portrait de Manet

Ce portrait d'Edouard Manet a été peint par le peintre ami du maître de l'impressionnisme : Carolus Duran en 1879. Il est au Rhode Island School of Design Museum.

Carolus-Duran, pseudonyme de Charles Auguste Émile Durant, né le 4 juillet 1837 à Lille et mort le 18 février 1917 à Paris (14e arrondissement), est un peintre et sculpteur français.

Parfois qualifié de « peintre mondain », il est l'un des portraitistes les plus appréciés de la haute société de la Troisième République.

Un atelier aux Batignolles

Un atelier aux Batignolles est un tableau de Henri Fantin-Latour peint en 1870 qui immortalise les protagonistes du groupe des Batignolles. Il fait partie des quatre tableaux de ce peintre qui aimait représenter en groupe les personnalités artistiques de son époque. Le tableau est aujourd'hui conservé au Musée d'Orsay.

Sa mise en scène évoque l'atelier de Manet et le représente assis et peignant avec à ses côtés, assis, Zacharie Astruc. Debout de gauche à droite, Otto Scholderer, Auguste Renoir, coiffé d'un chapeau, Émile Zola barbu avec des lorgnons à la main, Edmond Maître (en retrait), Frédéric Bazille de profil avec un pantalon écossais et Claude Monet. On connaît un portrait de Zacharie Astruc par Manet, c'est peut-être cet épisode qui est représenté.

Paris Musée d'Orsay

Le musée d’Orsay est un musée national inauguré en 1986. Situé dans le 7ᵉ arrondissement de Paris le long de la rive gauche de la Seine, il est installé dans l’ancienne gare d'Orsay, construite par Victor Laloux de 1898 à 1900 et réaménagée en musée sur décision du président de la République Valéry Giscard d'Estaing

Lola de Valence

La toile représente une danseuse vêtue d'habits espagnols traditionnels nommée Lola Melea, et fait en quelque sorte écho au Chanteur espagnol, peint en 1860. Ces deux peintures sont caractéristiques de la période hispanisante du peintre, au cours de laquelle ce dernier était fortement influencé par l'art espagnol et Diego Vélasquez.

Lola de Valence a la particularité d'être la première œuvre de Manet à avoir suscité une désapprobation quant à l'érotisme suggéré de son thème, ouvrant ainsi la voie aux scandales plus importants du Déjeuner sur l'herbe et d'Olympia.

Baudelaire enthousiasmé par ce tableau a écrit le quatrain :

Entre tant de beautés que partout on peut voir,

Je comprends bien, amis, que le désir balance ;

Mais on voit scintiller en Lola de Valence

Le charme inattendu d'un bijou rose et noir.

Olympia

Olympia est un tableau célèbre d'Édouard Manet conservé au musée d'Orsay à Paris. Peinte en 1863, l'œuvre fut exposée pour la première fois au Salon de 1865, créant un scandale retentissant.

L'œuvre représente au premier plan une jeune femme blanche nue, le pied gauche encore chaussé d'une mule, allongée sur un divan et un châle de cachemire blanc, dans un intérieur décoré de tentures vertes et de tapisseries. Posée sur deux oreillers satinés, elle est accoudée sur son bras droit, la main gauche sur la naissance de ses jambes, le regard porté vers le spectateur.

Au second plan, derrière le lit, à droite, une femme noire lui présente un bouquet de fleurs devant un fond vert ; un chat noir se dresse sur l'extrémité droite du lit, la queue levée.

Olympia s'inspire de la Vénus d'Urbino du Titien, dont Manet avait exécuté une copie sur toile, une aquarelle, une sanguine et deux dessins, lors d'un voyage en Italie en 1853. La composition est identique, avec la division du fond en deux au milieu de la figure principale et la figure secondaire à droite. Le modèle de l'Olympia adopte une pose identique à celle de la Vénus d'Urbino. Comme elle et comme La Maja nue de Goya, son regard fixe le spectateur. Manet a remplacé le chien aux pieds de la Vénus d’Urbino associé, au temps du Titien, à la fois à la pulsion sexuelle et à la fidélité, par un chat noir à la queue relevée.

Le Déjeuner sur l'herbe

C’est un tableau d'Édouard Manet achevé en 1863, d'abord intitulé Le Bain, puis La Partie carrée. Exposé brièvement pour la première fois au Salon des refusés le15 mai 1863 puis décroché, de nouveau exposé l'année suivante non sans scandale en marge du Salon, il entra dans le patrimoine public en 1906 grâce à la donation du collectionneur Étienne Moreau-Nélaton.

La brutalité du style et surtout la juxtaposition d'une femme nue « ordinaire », regardant le public, et de deux hommes tout habillés, ont suscité un scandale autant esthétique que moral et des critiques acerbes lorsque l'œuvre a été proposée au Salon. Manet bouscule en effet le bon goût des bourgeois qui visitent les expositions et tue d'une certaine manière la peinture mythologique. Cette toile peut ainsi être considérée comme l'une des premières œuvres de la peinture moderne.

La Lecture

La Lecture est un tableau réalisé par le peintre Édouard Manet vers 1865. La toile représente la famille de l'artiste : Suzanne Leenhoff épouse Manet, est assise sur le canapé et, tout en tournant le dos à son fils Léon Leenhoff, écoute avec attention la lecture qu'il est en train de faire à voix haute.

La Lecture fait partie des portraits les plus célèbres de Mme Manet, tout comme Suzanne Manet à son piano.

Le Joueur de Fifre

C’est un tableau réalisé par le peintre Édouard Manet en 1866, et resté célèbre en raison de ses couleurs vives et contrastées. Il « figure un jeune garçon debout, légèrement déhanché, jouant du fifre et vêtu de l’uniforme des enfants de troupe de la garde impériale de Napoléon III. Le pantalon rouge à bandes noires, la veste noire à boutons dorés, le baudrier blanc et le calot sont caractéristiques des voltigeurs »

Le refus en 1866 du Joueur de fifre au Salon de Paris par le jury qui lui reproche sa technique et son sujet populaire répandu par les images d’Épinal, sera l'occasion pour le jeune écrivain Émile Zola de publier un article retentissant dans L’Événement, dans lequel il prenait la défense du tableau. L’année suivante, Zola alla jusqu’à consacrer une étude biographique et critique très fouillée à Édouard Manet, afin de permettre la « défense et illustration » de sa peinture, qu’il qualifiait de « solide et forte » et associait – peut-être à tort – au naturalisme.

Portrait d'Émile Zola

C’est un tableau réalisé en 1868 par le peintre Édouard Manet, désireux de manifester sa reconnaissance à Émile Zola pour le soutien actif qu'il manifestait alors à son art.

La toile, acceptée au Salon de Paris de la même année, contient plusieurs éléments anecdotiques et discrets révélant l'amitié des deux hommes : outre la reproduction d'Olympia accrochée au mur, et dans laquelle le regard de Victorine Meurent a d'ailleurs été légèrement modifié par rapport à l’original afin de fixer Zola, on distingue sur le bureau le livre bleu-ciel que l’écrivain avait rédigé pour défendre Manet. L'entente entre les deux hommes, toutefois, ne dura pas : de plus en plus perplexe face à l’évolution impressionniste que connaissait le style de Manet, bien loin du réalisme qu’il prisait, Zola finit par rompre tout contact.

Sur le mur du fond, la reproduction de l'Olympia est associée à d'autres de Goya d'après Velasquez (Le Triomphe de Bacchus) et d'Utagawa Kuniaki II. Le choix de ces reproductions est significatif des influences esthétiques de Manet. Le tableau, peint par de larges aplats, fortement contrasté, la gamme de couleur ocre, évoquent davantage la tradition picturale allant de Velasquez à Goya que les maîtres italiens.

Le Balcon

Voici un tableau présenté au Salon de Parisde 1869. La toile représente notamment Berthe Morisot, ici à gauche, qui deviendra en 1874 la belle-sœur de Manet, et le peintre Antoine Guillemet.

La toile, inspirée des Majas au balcon de Francisco Goya, a été réalisée à la même époque et dans la même intention que le Déjeuner dans l'atelier. Les trois personnages, tous amis de Manet, semblent n’être reliés par rien : tandis que Berthe Morisot, à gauche, fait figure d'héroïne romantique et inaccessible, la jeune violoniste Fanny Claus, épouse de son ami le peintre Pierre Prins, et le peintre Antoine Guillemet paraissent habiter un autre monde.

Berthe Morisot au Bouquet de Violettes

Berthe Morisot au bouquet de violettes est un tableau réalisé par le peintre Édouard Manet en 1872. La toile représente la future belle-sœur de l'artiste, Berthe Morisot, elle-même peintre, qui épousera son frère Eugène Manet en 1874.

La jeune femme, qui arbore un bouquet de violettes, est représentée dans un habile mélange de clair et d'obscur donnant au tableau un esprit très particulier. Paul Valéry, notamment, y voyait l'œuvre la plus réussie d'Édouard Manet.

Sur la plage


Manet peint ce tableau pendant l'été 1873, au cours de trois semaines passées avec sa famille dans la petite ville côtière de Berck-sur-Mer. Il fait poser sa femme et son frère sur la plage comme le confirment des grains de sable mêlés à la peinture. Suzanne, bien protégée du soleil et du vent, par une voilette en mousseline et un costume d'été enveloppant est absorbée par sa lecture.

Eugène, le frère du peintre et bientôt époux de Berthe Morisot, contemple la mer au loin dans la même position que dix ans plus tôt dans le Déjeuner sur l'herbe. Les deux triangles que forment les personnages stabilisent la composition. Ils tournent le dos au spectateur et semblent plongés chacun dans leur univers personnel.

Cet isolement donne au tableau une impression indéfinissable de mélancolie.

Portrait de Stéphane Mallarmé

Ce Portrait de Stéphane Mallarmé est un tableau réalisé en 1876 par Édouard Manet et il symbolise l'amitié qui liait l'artiste au poète Stéphane Mallarmé.

La toile est restée célèbre, tant elle « rayonne l’amitié de deux grands esprits ». Les deux hommes, tout au long des dernières années de la vie de Manet, se verront quasiment tous les jours, et la mort du peintre plongera le poète dans une grande tristesse, au point que son absence lui paraîtra « invraisemblable ».

La Serveuse de bocks

C’est une huile sur toile réalisée par Édouard Manet en 1879. Sa composition est en relation directe avec celle du Coin de café-concert, conservée à la National Gallery de Londres, et dont elle est considérée à tort soit comme une seconde version, soit comme une œuvre préparatoire selon les hypothèses émises par les critiques d'art.

Les différences entre les deux toiles sont du même ordre que celles qui caractériseraient deux photographies d'une même scène. La Serveuse de bocks présente des personnages plus proches comme si l'on avait zoomé sur une partie du Coin de café-concert, et de ce fait la Serveuse de bocks apparait plus précise, et mieux éclairée. On peut dire finalement que le Coin de café-concert trouve son aboutissement dans La Serveuse de bocks et non l'inverse

Ce tableau n'apparait ni dans l'inventaire de la collection d'Auguste Pellerin dont il faisait partie selon le catalogue établi par Théodore Duret, ni dans l'inventaire du décès de l'artiste, la transaction de vente n'apparaît nulle part dans le carnet où le peintre notait toutes ses ventes. Selon le catalogue établi par Denis Rouart et Daniel Wildenstein, ce tableau est passé de la collection Pellerin à celle de Bernheim Jeune en 1907. La toile est sans aucun doute passée dans la collection de l'excentrique Denys Cochin, puis vendue en 1919 à la galerie Bernheim jeune qui l'a négociée pour un prix exorbitant au prince Matsu-kata Kōjirō qui achetait une quantité énorme de tableau chez Durant-Ruel. À la restitution des biens de Matsukata en 1959, le tableau revint au Louvre

Vase de Pivoines sur Piédouche

Dès 1862 et jusqu’à sa mort en 1883, Edouard Manet ne cessa de peindre des fleurs. Elles accompagnent toute une partie de l’œuvre du peintre, tour à tour symbole de féminité, témoin d’un sentiment amoureux, figure de l'amour vénal et emblème de la mort.

La pivoine, symbole de l’agonie. La même fleur est très présente dans les peintures de Manet.

L'écrivain André Fraigneau commente : « Le vase aux pivoines de Manet (1862) est le récit de la mort d’une fleur, ou pour employer un terme médical, plus précis dans sa cruauté : sa courbe d’agonie ».

Françoise Cachin, historienne de l'art, auteur du catalogue d'une grande exposition consacrée à Manet en 1983.]] poursuit : « ... du bouton de droite aux fleurs épanouies du haut du bouquet et de la gauche pour terminer la volute au centre où les pivoines sont sur le point de s’effeuiller, la dernière ayant déjà perdu une partie de ses pétales ».

Portrait d'Irma Brunner

Irma Brunner incarne ici l'élégance des années 1880 ans ce qu'elle a de plus éclatant. Le parti pris de Manet est décoratif. Il renvoie également aux portraits italiens du XVe siècle. Tout est contrasté et silhouetté : le profil du visage et de la coiffure noire veloutée, le corsage rosé découpé sur le fond gris. La touche rouge des lèvres pimente et acidule cette harmonie élégante.

Si Degas agit dans ses pastels comme un peintre de portrait classique, on ne retrouve pas chez Manet la même volonté de restituer la personnalité des modèles. Il peint au pastel ses visiteuses comme des fleurs, attentif à leur beauté et à leur raffinement.

Femme blonde aux seins nus

Il s’agit probablement de l'une des première représentation de Mery Laurent par Edouard Manet ; Elle figure de trois quart tournée vers la droite, le visage tourné vers le spectateur elle le regarde, sa robe qui apparaît dans le bas de la toile, est abaissée de manière à dévoiler sa poitrine. Elle porte des boucles rondes aux oreilles et ses joues sont rougie, parce qu’elle se rhabille peut être ? Elle porte relevés sur la tête, en touches impressionnistes, cette chevelure blonde rousse, qui fit tout son succès et que Mallarmé célébra tout au long de ses poèmes. Techniquement l’influence de Franz Hals est évidente, Manet a utilisé une brosse plate pour étendre finement la couleur, en touches franches, inclinées à 45° tantôt de droite à gauche ou de haut en bas, abstraitement pour le fond, brossé nerveusement et qui symbolisait l’air pour Manet. Le coin gauche de la toile a été gratté.

Buste de femme nue

Peintre et graveur français majeur de la fin du XIXe siècle. Précurseur de la peinture moderne qu'il affranchit de l'académisme, Édouard Manet est à tort considéré comme l'un des pères de l'impressionnisme : il s'en distingue en effet par une facture soucieuse du réel qui n'utilise pas ou peu les nouvelles techniques de la couleur et le traitement particulier de la lumière.

Portrait de M. et Mme Auguste Manet

Il représente les parents de l'artiste : à gauche, assis dans un fauteuil, Auguste Manet (1797-1862), sexagénaire à la retraite, ancien haut fonctionnaire (dont on aperçoit la décoration fixée au revers de son manteau), et à droite, debout, tenant un panier rempli de fleurs, madame Manet née Eugénie Désirée Fournier (1811-1895). Devant eux, on distingue sur le coin d'une table recouverte d'une étoffe, un ouvrage à tisser et un petit missel aux pages marquées. Les deux personnages, habillés de noir, ont le regard baissé et ont un air un peu triste.

Paris Musée du Louvre

Le musée du Louvre est un musée situé dans le 1ᵉʳ arrondissement de Paris, en France. Une préfiguration en est imaginée en 1775-1776 par le comte d'Angiviller, directeur général des Bâtiments du roi, comme lieu de présentation des chefs-d'œuvre de la collection de la Couronne.

Palais du Louvre, ancienne résidence royale, devenu l’un des plus riches musées du monde. L’aile du Louvre ici représentée est la façade est de la cour Napoléon, comprenant le Pavillon Sully, les ailes Henry IV et Henry II. Cette dernière correspond à la partie la plus ancienne de ce monument. La tête du lion figurant dans le coin inférieur gauche du visuel, et intégré aux motifs de plomb ornant le couronnement des dômes du pavillon Sully incarne le pouvoir, la sagesse et la justice.

La colonnade du Louvre constitue la façade orientale du palais du Louvre. Elle a été édifiée entre 1667 et 1670 et passe pour un des chefs-d'œuvre du classicisme français. Le projet final, que nous voyons encore aujourd’hui, a été entrepris en 1667.


La pyramide du Louvre est une pyramide constituée de verre et de métal, située au milieu de la cour Napoléon du musée du Louvre à Paris. Elle abrite l'entrée principale du musée.

Madame Manet sur un Canapé bleu

Peut-être influencé par son ami Degas, Manet a beaucoup utilisé la technique du pastel. La vivacité de cette technique lui permet ici de faire jouer les matières et les couleurs de la jupe blanche, du canapé bleu vif et du fond roux. Manet retrouve ainsi la qualité des plus beaux pastels intimistes du XVIIIe siècle, de Chardin ou de Liotard, avec une intensité et un velouté que l'huile sur toile ne peut atteindre. Plus encore que dans ses tableaux contemporains, Manet privilégie dans ce portrait les contrastes colorés, énergiques, sans reflets, et les plages de couleur franche par rapport aux effets lumineux et au moelleux des matières.

Dijon Musée des Beaux Arts

Modèle de la serveuse du Bal aux Folies-Bergère

Ce pastel représente la jeune Suzon qui servit de modèle à la serveuse du Bar aux Folies-Bergère, le dernier chef-d’œuvre d’Édouard Manet, mort en 1883. Malade et vieillissant, l’artiste est alors à l’apogée d’une carrière jalonnée de succès de scandale et reconnu comme le père de la modernité picturale par la jeune génération impressionniste dont il resta pourtant toujours en marge. Ce célèbre tableau constitue la synthèse de son art à la fois novateur et tout en demiteinte : prédilection pour les sujets contemporains à la mode, comme ces scènes de cafés parisiens, audaces formelles et chromatiques, ambiguïté entre légèreté et gravité, réalisme et illusion...

Tournai Musée des Beaux Arts


Chez le père Lathuille

Dans le cadre verdoyant et apaisé du restaurant-jardin Chez le père Lathuille, un jeune homme s’empresse auprès d’une jeune femme et lui fait la cour. L'œuvre, en raison de la douceur de sa lumière et de ses couleurs, est emblématique des nombreuses scènes peintes par Manet se déroulant dans un café ou un restaurant.

Argenteuil

La toile représente un canotier en compagnie d'une jeune femme au bord de la Seine, à Argenteuil. Le village d'Argenteuil est visible en arrière-plan.

Edouard Manet demande à Claude Monet et son épouse Camille de poser pour le tableau, mais ils ne peuvent garder la pose suffisamment longtemps. Rudolf Leenhoff, beau-frère de Manet, sert alors probablement de modèle pour le canotier, à moins qu'il ne s'agisse du baron Barbier, un ami de Guy de Maupassant. L'identité de la femme est inconnue.

Il s'agit, dans l'histoire de l'art, d'une des premières œuvres de Manet méritant pleinement le qualificatif d'impressionniste, tant en raison de son sujet naturaliste que de sa facture audacieuse, avec notamment le bleu criard du fleuve, que le journaliste du Figaro Jean Rousseau raille en ces termes : « Au fond, une marmelade d'Argenteuil sur un fleuve d'indigo. »

Londres National Gallery

La Musique aux Tuileries

On distingue, de gauche à droite, un premier groupe de personnages masculins parmi lesquels son ancien compagnon d'atelier Albert de Balleroy, Zacharie Astruc (assis), Charles Baudelaire debout, et derrière Baudelaire, à gauche : Fantin-Latour. Parmi les hommes, Manet a placé son frère Eugène, Théophile Gautier, Champfleury, le baron Taylor, Aurélien Scholl, Charles Monginot. La première dame habillée en blanc en partant de la gauche est Madame Valentine Lejosne, femme du commandant Hippolyte Lejosne chez lequel Manet a fait la connaissance de Baudelaire et d'Edmond Maître. Ceux qui fréquentaient Lejosne étaient tous des amis de Manet : Félix Bracquemond, Zacharie Astruc, Alfred Stevens notamment. À côté de Madame Lejosne se trouve Madame Offenbach.

Le peintre s’est lui-même représenté sous les traits du personnage barbu le plus à gauche de la composition. À sa droite, assis contre le tronc, on reconnait « celui que Manet appelait le Mozart des Champs-Élysées : Gioacchino Rossini ». Quant à son frère, Eugène Manet, le tableau le dépeint légèrement incliné vers la gauche, devisant avec une autre femme.

Coin de café-concert

Coin de café-concert est une huile sur toile réalisée par Édouard Manet en 1879. Sa composition est en relation directe avec celle de La Serveuse de bocks, 98 × 79, conservée au Musée d'Orsay de Paris, et elle peut être considérée comme une suite, ou un élargissement de champ. La scène se situe au même endroit : la brasserie Reichshchoffen. Les critiques d'art la situent soit boulevard de Rochechouart, soit boulevard de Clichy, mais cet établissement ne figure à aucune de ces deux adresses dans le Bottin de 1879.

Londres Institut Courtauld

Le Déjeuner sur l'herbe

La brutalité du style et surtout la juxtaposition d'une femme nue « ordinaire », regardant le public, et de deux hommes tout habillés, ont suscité un scandale autant esthétique que moral et des critiques acerbes lorsque l'œuvre a été proposée au Salon. Manet bouscule en effet le bon goût des bourgeois qui visitent les expositions et tue d'une certaine manière la peinture mythologique. Cette toile peut ainsi être considérée comme l'une des premières œuvres de la peinture moderne.

Les bords de la Seine à Argenteuil

Bords de la Seine à Argenteuil est une peinture à l'huile controversée non acceptée par l'Institut Wildenstein qui publie le catalogue raisonné des œuvres de Claude Monet. La peinture est un paysage représentant la Seine à Argenteuil en France. Il appartient à l'Anglais David Joel.

Un bar aux Folies Bergère

Dans cette scène de bar parisien, comme prise sur le vif, l’artiste se plaît à déjouer les interprétations. Manet, alors vieillissant et malade, peint le bar des Folies Bergère dans son atelier parisien d’après des croquis réalisés in situ. Il fait toutefois poser une authentique employée du café-concert, la jeune Suzon. L’atmosphère mondaine et exaltée du célèbre cabaret, qui attire le Tout-Paris de la Belle Époque, contraste ici avec le regard perdu de la serveuse du bar.

La posture ouverte et déterminée de Suzon, qui pose les mains sur le comptoir, montre que la jeune femme ne manque pas d’assurance. Quelle est donc la raison de ce vague à l’âme ou de cet ennui mystérieux ? Est-elle attirée par l’insouciance et le luxe des clients de l’établissement, qui se différencient d’elle par leurs chapeaux et leurs mains gantées ? Sous le lustre, une femme utilise des jumelles, mais n’observe pas le saltimbanque dans les airs… La performance d’un trapéziste, que l’on aperçoit dans le coin supérieur gauche du tableau, ne semble pas suffire à attirer l’attention des spectateurs dans ce lieu de rencontre et de divertissement à la mode. Si l’on regarde à droite du tableau, on comprend que la scène en arrière-plan est en fait réfléchie sur un miroir, puis qu'apparaît le dos de Suzon. Et c’est sur ce point que la toile a le plus fait réagir les commentateurs, car la perspective n’est pas réaliste ! L’homme est bien trop proche de Suzon par rapport à la vue d’ensemble du tableau : et si cette apparente « erreur » évoquait en fait de façon détournée le thème de la prostitution ? L’écrivain Huysmans décrivait en effet les Folies Bergère comme « le seul endroit de Paris qui pue aussi délicieusement le maquillage des tendresses payées et les abois des corruptions qui se lassent ». En nous mettant à la place du client face à Suzon, un sentiment de malaise nous saisit… Manet a réussi son pari, et nous voilà pris dans ce tableau fascinant.

Lisbonne Calouste Bulbenkian

Les Bulles de Savon

L'œuvre représente le fils naturel de l'artiste, Léon Koelin-Leenhoff, et s'inscrit à ce titre dans la série de portraits représentant Léon, tels que L'Enfant à l'épée et le Déjeuner dans l'atelier.

Le jeune garçon, âgé de quinze ans, s’amuse à faire des bulles dans un bol de savon, peut-être afin de symboliser la brièveté de la vie. En effet, le thème de l'homo bulla est popularisé à la Renaissance par les Adages d'Érasme (1500), qui reprend une sentence de Varron :« quod, ut dicitur, si est homo bulla, eo magis senex »(«si l’on dit qu’un homme est une bulle, combien plus l’est un vieillard»).

La composition, le muret au premier plan ainsi que les teintes brunes peuvent rapprocher le tableau des Bulles de savon de Jean Siméon Chardin (1734).

Mannheim Stadtische Kunsthalle

L'éxécution de Maximilien

L'Exécution de Maximilien est un tableau réalisé par le peintre Édouard Manet en1868/1869. La toile représente l'exécution de Maximilien de Habsbourg-Lorraine par un peloton d'exécution républicain en juin 1867.

Pendant trois ans, Maximilien avait été empereur du Mexique sous la protection des troupes de Napoléon III. Au bout de ces trois années, l'empereur des Français ordonne le retrait de ses troupes et conseille à Maximilien d'abdiquer et d'embarquer pour l’Europe, car il est lucide vis-à-vis des soulèvements républicains au Mexique et soucieux de ne pas aggraver la situation entre le Second Empire et ses opposants républicains. Pensant la situation encore rattrapable, Maximilien tentera jusqu'au bout de maintenir son empire en place. Il tombe entre les mains des opposants républicains, et est condamné à mort (dans un théâtre transformé en cour de justice) et exécuté.

La nouvelle parvient à Manet au cours de l'Exposition universelle de 1867. Le peintre, depuis toujours fervent républicain, est scandalisé par la manière dont finit ce jeune prince. Il travaille plus d’une année à une petite étude à l'huile, une lithographie (interdite par la censure) et trois grands tableaux. De son vivant, Manet ne peut exposer ni vendre aucune de ces œuvres en France, même après la chute du Second Empire.

Munich Pinakotheque

Claude Monet peignant dans son atelier

Claude Monet peignant dans son atelier, également appelé Monet sur son bateau, est un tableau réalisé par le peintre Édouard Manet en 1874. La toile représente son ami Claude Monet en pleine création artistique sur son bateau, dans le cadre verdoyant d'Argenteuil, non loin de la résidence familiale des Monet.

Comme Daubigny et son Bottin, Monet acheta (vers 1871-1872) un vieux bateau d'où il observait la lumière au raz du fleuve, parfois appelé son bateau-atelier. C'est en 1874 que Manet se rapproche de Monet sous l'influence de son élève, Berthe Morisot, rejoignant les impressionnistes pour peindre sur le motif en plein air. C'est vers cette époque aussi qu'il aida financièrement son jeune collègue alors désargenté. Le tableau figure la toile festonnée protégeant Monet et son épouse du soleil.

Le titre de l'œuvre a une vocation ironique, et souligne l'importance donnée par les Impressionnistes au concept de peinture en plein air, si possible au plus près de la nature. Manet, dans cette toile, altère volontairement son style pour s'efforcer d'approcher celui de son ami Monet, d'un impressionnisme par nature plus tranché. L'exploitation du thème favori de Monet, à savoir l'eau, s'inscrit dans la même aspiration.

Hambourg Kunsthalle

Nana

Nana est un tableau réalisé par le peintre Édouard Manet en 1877 et refusé au Salon de Paris de la même année. La toile se situe dans la droite lignée d’Olympia et d'autres œuvres où Manet se plaît à représenter sans faux-semblant la vie de plusieurs courtisanes ou « créatures » entretenues.

Ce tableau, qui date de deux ans avant la parution du roman homonyme de Zola, reprend avec beaucoup plus de légèreté et de futilité le thème de la grave Olympia, sous les traits de l’actrice Henriette Hauser. Le titre pourrait avoir été donné par Manet postérieurement à la réalisation du tableau, lorsqu’il apprit le titre du prochain ouvrage de Zola.

Berlin Alte Nationalgalerie

Dans la Serre

Dans la serre est une huile sur toile peinte par Édouard Manet en 1879, conservée à l'Alte Nationalgalerie à Berlin, représentant des amis de Manet, un couple, dans une serre. Il y a une certaine ambiguïté dans la peinture, ce qui conduit les critiques d'art à caractériser la relation du couple de manière divergente.

Genève Coll. Krugier Poniatowski

Femme au tub

Vers 1879, Edouard Manet a réalisé ce pastel représentant une Femme au coté d’un tub de toilette. Il fait parti de la Collection Jan et Marie-Anne Krugier-Poniatowski à Genève. C’est le meme modèle qui a posé pour La Femme dans un Tub que l’on peut admirer au Musée d’Orsay à Paris.

Zurich Buhrle Collection

La Sultane

Cette « Jeune femme en costume oriental » est tout à fait particulière dans l’œuvre de Manet. Les influences du peintre étaient plus souvent espagnoles, hollandaises et enfin japonaises. À l’époque où le Tout-Paris bruissait des charmes de l’Orient, de Gérôme à Renoir, à la suite de Delacroix, Manet s’est tenu à l’écart de cette mode liée à l’Algérie (déclarée territoire français depuis 1848) et aux harems ottomans fantasmés. À l’écart… sauf dans le cas de ce tableau qui reste mystérieux. Le modèle est resté inconnu.

Budapest

La femme à l'éventail

Le célèbre portrait du musée de Budapest représente Jeanne Duval, la maîtresse de Charles Baudelaire.

Baudelaire et Manet étaient amis, et c’est à Paris, dans l’atelier de la rue Guyot, que l’artiste peint la « Vénus noire », beauté créole en vogue à l’époque. Au moment de l’exécution du tableau, Baudelaire ne vivait plus avec elle, mais continuait à l’entretenir. Il est possible que le peintre ait fait présent de cette toile à Baudelaire. Des témoignages indiquent que deux tableaux de Manet ornaient les murs de la chambre du poète à l’époque de sa longue maladie. Les deux artistes avaient été liés par une amitié de près de dix ans, et c’est grâce aux héritiers que le magnifique portrait a pu réintégrer l’atelier de Manet après le décès de Baudelaire, survenu le 31 août 1867. À la mort de Manet, sa veuve a identifié le modèle, et le tableau a été inventorié sous le titre La Maîtresse de Baudelaire.

Moscou Musée Pouchkine

Le Bar du Bouchon

On retrouve ici un thème récurrent chez Manet … celui du Bar « Au Bouchon ». Ce dernier, presque une esquisse qui ne fait pas oublier le beau tableau de la Courtauld à Londres. Ce thème finalement traverse l’histoire de l’Art entre les buveurs dans les banquets que l’on trouvait déjà sur les vases grecs comme avec les scènes d’auberges des peintres Flamands et Hollandais.

Washington National Gallery

Le Chemin de Fer

La toile dépeint une dame parfaitement respectable tenant compagnie à une petite fille, devant la gare Saint-Lazare.

Cette œuvre, marquée par le symbole de la grille en fer, semble tirer un trait sur le passé avec une certaine amertume, et le chat inquisiteur d’Olympia laisse place à un petit chien sagement endormi. Manet, dès cette époque, commençait à souffrir d’une santé précaire.

Il s'agit du dernier portrait du modèle fétiche de l'artiste, Victorine Meurent, sans doute réalisé en hommage à leur longue relation artistique et amoureuse.

Nature morte avec melon et pêches

Comme Cézanne et comme Monet qu'il influencera, Manet trouvait dans la nature morte, obéissante et disponible, un laboratoire d'expériences colorées dont il répercutait aussitôt les trouvailles dans d'autres compositions ; comme Cézanne et comme Monet, il dit cette curieuse obsession de l'éclatante blancheur et voulut peindre lui aussi ces tables servies avec leurs nappes blanches "comme une couche de neige fraîchement tombée"

New York Metropolitan

La Femme au perroquet

Une jeune dame en 1866, dit aussi La Femme au perroquet, est un tableau du peintre français Édouard Manet, daté de 1866. La toile représente le modèle préféré de l'artiste, Victorine Meurent, vêtue d'un déshabillé rose, tenant à la main un petit bouquet de violettes et accompagnée d'un perroquet.

En Bateau

Le tableau représente un homme et une femme dans un canot.

Le cadrage rapproché, et en légère plongée, isole les deux personnages sur l'eau, en effaçant le paysage de l'arrière-plan. Il coupe le canot pour n'en montrer que sa partie arrière, un banc traversant restant visible sur la partie inférieure droite du cadre.

Au premier plan, la femme, accoudée sur le rebord du canot et allongée perpendiculairement à l'axe de celui-ci, présente son profil droit. Elle est en partie coupée par le bas du cadre, et par le banc qui masque le bas de son corps. La bouche entrouverte, elle regarde droit devant elle. L'homme, au centre de la composition, est assis à l'arrière de l'embarcation ; d'un regard en coin, il semble fixer le peintre, ou le spectateur qui se situerait un peu à gauche de l'axe central de la toile.

La femme porte un chapeau blanc à ruban noir. Une voilette lui tombe sous le nez, pour la protéger du soleil. Elle a une boucle d'oreille. Sa robe à rayures verticales bleu violacé et blanches est maintenue au-dessus de la taille par une ceinture marron à boucle.

La Famille Monet dans leur jardin

Peint dans le jardin de la première maison de Claude Monet à Argenteuil. Occupé à peindre ce tableau, Edouard Manet aurait peu apprécié que Auguste Renoir trouve le motif à son goût.

Excédé, il aurait même glissé à l'oreille de Claude Monet : "il n'a aucun talent ce garçon-là ! Vous qui êtes son ami, dites-lui donc de renoncer à la peinture". Ce propos ne fait aujourd'hui honneur ni à la discrétion de Claude Monet ni à la sagacité de Edouard Manet, mais Il révèle surtout la sourde opposition entre Auguste Renoir qui prend au sérieux son rôle de commissaire en vue la première exposition impressionniste et Edouard Manet qui persiste dans son hostilité en n'y participant pas

"Quel été extraordinaire que celui de 1874 qui a vu Edouard Manet, Auguste Renoir et Claude Monet réunis sous le même ciel de l'Ile-de-France dans le même jardin fleuri, devant la même Seine pailletée d'argent. Heures décisives en cette bourgade prédestinée d'Argenteui où, par la convergence des génies, l'impressionnisme parvient à son apogée" - D Wildenstein

Bateau de pêche arrivant vent arrière

Voici ce que Emile Zola écrivit : J’allais oublier quatre très remarquables marines, — le Steam-Boat ; leCombat du Kerseage et de l’Albama ; Vue de mer, temps calme ; Bateau depêche arrivant vent arrière, — dont les vagues magnifiques témoignent quel’artiste a couru et aimé l’Océan, et sept tableaux de nature morte et de fleursqui commencent heureusement à être des chefs-d’œuvre pour tout le monde.Les ennemis les plus déclarés du talent d’Édouard Manet lui accordent qu’ilpeint bien les objets inanimés. C’est un premier pas. J’ai surtout admiré, parmices tableaux de nature morte, un splendide bouquet de pivoines, — un Vase defleurs, — et une toile intitulée un Déjeuner, qui resteront dans ma mémoire àcôté de l’Olympia. D’ailleurs, d’après le mécanisme de son talent dont j’aiessayé d’expliquer les rouages, le peintre doit forcément rendre avec unegrande puissance un groupe d’objets inanimés.Tel est l’œuvre d’Édouard Manet, tel est l’ensemble que le public sera, jel’espère, appelé à voir dans une des salles de l’Exposition universelle.

Greenwich Cohen Collection

Autoportrait

L’Autoportrait à la palette a été peint en 1879 par Édouard Manet. Il s'agit d'une huile sur toile de 92 centimètres de hauteur et de 73 centimètres de largeur. Elle appartient au genre de l'expressionnisme. Elle est proche de l'autoportrait de Velasquez dans Les Ménines. Cette œuvre a été créée pendant la « période rose ». Cette œuvre est conservée dans la collection privée de Franck Giraud

Princetown Musée d'Art de l'Université

La Gitane à la cigarette

La culture et la peinture espagnoles ont fasciné Manet, et le pinceau lâche et expressif de Velázquez et Goya l'a fortement influencé. Le sujet et l'identité du modèle sont peut-être moins critiques pour l'interprétation que la manière dont l'artiste présente cet « autre » exotique, qui transgresse les normes associées aux respectables Françaises de l'époque. La peau foncée et les cheveux noirs ébouriffés la marquent comme une étrangère, tout comme la pose frontale audacieuse. Une main sur la hanche et une cigarette aux lèvres, elle respire une confiance en soi audacieuse. Son regard au loin donne un air pensif, voire contemplatif. La composition de Manet est tout aussi audacieuse. Il comporte des passages difficiles à lire et des incohérences optiques, comme la forme sur laquelle s'appuie la femme. Les objets sont coupés à des endroits inhabituels - la tête du cheval est coupée derrière l'oreille. Manet semble avoir considéré la toile comme inachevée, et il est difficile de savoir comment il l'aurait achevée. Gypsy with a Cigarette reste donc une œuvre alléchante, l'une des images les plus énigmatiques de Manet d'une femme rêveuse.

Shelburne Museum

Le Grand Canal de Venise

Le séjour du couple à Venise dura environ un mois. Cette ville somptueuse qu'il parcourait en gondole lui offrait des motifs inépuisables : lagunes, palais, maisons patinées par le temps. Lorsqu’il était content de son travail, Manet aimait se détendre, accompagné de sa femme, dans les ruelles les plus tortueuses de Venise. Il montait dans des gondoles et explorait les plus étroits Canaletti. Il aurait voulu peindre les belles filles ébouriffées, les pêcheurs, les gondoliers, des enfants teintés par le soleil. Un motif l’enthousiasmait plus intensément : les grands pieux en bois, balafrés de bandes de couleurs vives, servant à l’amarrage des embarcations.

Williamstown Clark Art Institute

Intérieur à Arcachon

Cette œuvre de 1871 présente Suzanne Manet (1830–1906), épouse de l’artiste, avec son fils Léon Koëlla-Leenhoff (1852–1927). Elle est au Sterling and Francine Clark Art Institute à Williamstown (Massachusetts) aux Etats Unis.

Sao Paulo Museu d'Arte

Le musée d'art de São Paulo possède la plus grande et la plus complète collection d'art occidental d'Amérique latine et de l'ensemble de l'hémisphère sud. Les plus de huit mille œuvres du musée concernent la peinture, la sculpture, le dessin, des estampes et arts décoratifs européens, du xiiie siècle à nos jours. La majeure partie de la collection se compose d'œuvres d'artistes français et italiens, suivie par les écoles espagnole, portugaise, flamande, néerlandaise, anglaise et allemande.

Baigneuses en Seine


L'Amazone à cheval

L’Amazone (portrait de Marie Léfebure) que l’artiste peint installée en travers de son cheval, la robe délicatement posée sur la selle comme si elle était encore enveloppée de sa housse de pressing. Cette étrange disposition, qui donne à la cavalière une assise rigide, forme un cristal noir aux arrêtes nettes en totale contradiction avec la monture qui, elle, n’est que mouvement en sens inverse, éclaboussures de pinceaux, hâte et désir. Encore plus fluide, le fond de la toile disparaît et s’effiloche au loin dans un sous-bois lumineux où s’ébrouent à toute vitesse deux chevaux au galop. L’artiste réussit ici à associer une masse stable à un environnement fuyant captant ainsi un instant, une fugacité impossible à arrêter du regard, formidable démonstration de sa capacité à disjoindre la parole du geste pour approcher au plus près de l’irreprésentable image de la vie.

Buenos Aires Musée National Beaux Arts

La Nymphe surprise

La Nymphe surprise est un tableau réalisé par Édouard Manet entre 1859 et 1861.

La compagne du peintre, Suzanne Leenhoff, y est figurée sous les traits d'une nymphe.

Exposée au musée national des beaux-arts d'Argentine à Buenos-Aires, l'œuvre est le reliquat d'une composition plus ambitieuse mais finalement abandonnée, et dont l'objet aurait été de représenter Moïse sauvé des eaux.

Tokyo Fuji Art Museum

La Promenade

Le modèle de cette œuvre serait Madame Gamby, qui fut l'une des visiteuses de Manet pendant sa convalescence. D'après Manet et ses oeuvres d'Adolphe Tabarant, Madame Gamby était l'amie d'une madame qui avait une relation étroite avec la famille Manet. On raconte que Madame Gamby était aussi une parente du peintre Berthe Morisot, la belle-sœur de Manet. Le modèle affiche un style à la mode avec une frange et un chapeau noir orné de fleurs violettes. Le jardin vert à l'arrière-plan est peint avec des touches de pinceau qui sont similaires au style impressionniste, mais la robe du modèle est peinte audacieusement en noir, ce qui n'est pas vu dans les œuvres d'autres peintres impressionnistes. De plus, sa représentation habile du corps de la dame avec des couleurs claires, presque transparentes tout en laissant des coups de pinceau visibles souligne le sens exceptionnel des formes de Manet, tout en évoquant sa sensibilité moderne et urbaine.

Collection privée

Deux Poires

Centrées dans la toile, sur une surface grise assez neutre, deux poires. L'une est mûre et dirigée vers le haut, l'autre est encore une peu verte et dirigée vers la gauche. Une explosion de couleurs. « Un peintre peut tout dire avec des fruits ou des fleurs, ou des nuages seulement » aimait répéter Manet. Nous en avons ici la parfaite illustration.