A - Français Baroque

4 - Peinture baroque

La peinture baroque est liée au mouvement culturel baroque qui marque l'Europe, essentiellement au fil des xviie et xviiie siècles. Ses représentants les plus fameux viennent d'Italie et des Pays-Bas, comme Caravage ou Rubens, mais parfois aussi d'autres pays européens comme la France ou l'Espagne.

Par opposition à la peinture de la Renaissance qui montre habituellement le moment précédant un événement important, les artistes baroques choisissent le point le plus dramatique, le moment où l'action se produit. L’art baroque est réputé pour évoquer l’émotion et la passion et non la rationalité et le calme qui se dégage de la peinture de la Renaissance.

Au niveau de la composition picturale, la peinture baroque se caractérise tout d'abord par l'utilisation de nombreuses couleurs chaudes et vives qui vont du rose au blanc en passant par le bleu. D'autre part, les contrastes sont très présents, avec des jeux de lumière et d'ombre qui peuvent notamment être utilisés pour mettre en avant la masse musculaire de l’homme. En opposition avec l'approche typique de la Renaissance, qui a un éclairage de la toile uniforme, l’éclairage de la toile baroque se fait par taches. Cette technique attire l'attention sur certaines zones et en laisse d’autres dans la pénombre (utilisation du clair-obscur).

Le baroque s’oppose donc de diverses façons à la Renaissance : c’est une période de rupture qui veut représenter le changement. Les œuvres baroques se différencient par leur intérêt pour le changement, le mouvement, l’instabilité des choses.

En France, influencé dans sa jeunesse en Italie par le baroque, Simon Vouet l’adaptera au goût français à son retour en élaborant une synthèse entre la démesure baroque et la raison classique. En l’absence de Nicolas Poussin, qui vit à Rome, Vouet domine la peinture française sous le règne de Louis XIII et forme ses principaux successeurs.

A cette époque, formés à Rome, les maîtres français seront bien entendu influencés par les peintres baroques italiens et ramèneront en France les techniques et les conceptions artistiques propres au mouvement. Cependant, les peintres français ne laisseront pas l’exubérance italienne envahir complètement leurs œœuvres et resteront plus proches des règles établies. Certains peintres comme Valentin de Bologne, ont introduit en France le naturalisme caravagesque dont on trouve l’écho dans les clairs-obscurs de Georges de La Tour. D’autres, comme les frères Le Nain ou Philippe de Champaigne, ont eu davantage de liens avec les peintres flamands. Les influences sont donc diverses et les interprétations variées. Ainsi, bien qu’il ait passé la plus grande partie de sa carrière à Rome, Poussin est devenu en France le parangon du classicisme tandis que Charles Le Brun fut celui qui poursuivit dans la voie indiquée par les Carrache.



Vous allez découvrir sur cette page :

Simon Vouet

Georges De La Tour

Eustache Le Sueur

Valentin De Boulogne

Lubin Baugin

Jean Baptiste Oudry

Jacques Bellange

Jean Baptiste Santerre

Claude Vignon

Jean Baptiste Peronneau

Simon Vouet

Simon Voüet, né le 9 janvier 1590 à Paris où il est mort le 30 juin 1649, est un artiste-peintre français. Il fut aussi l'époux de Virginia Vezzi, artiste peintre italienne.

Simon Vouet est l'emblème d'une peinture baroque française. « Si Le Brun, David ou, d'une certaine façon, Delacroix existèrent, c'est qu'il y eut d'abord Simon Vouet », dit Denis Lavalle, inspecteur en chef des monuments historiques. Simon Vouet introduisit en France le goût des compositions amples, des perspectives théâtrales, des attitudes déclamatoires, des têtes d'expression, les poses recherchées et les couleurs brillantes.

Georges De La Tour

Georges de La Tour est un peintre lorrain, baptisé le 14 mars 1593 à Vic-sur-Seille et mort le 30 janvier 1652 à Lunéville.

Artiste au confluent des cultures nordique, italienne et française, contemporain de Jacques Callot et des frères Le Nain, La Tour est un observateur pénétrant de la réalité quotidienne. Son goût prononcé pour les jeux d'ombres et de lumières fait de lui l'un des continuateurs les plus originaux du Caravage.

Le style unique qu'il a développé, ainsi que sa prédilection pour des sujets nocturnes au cadrage serré, où la source de lumière n'est la plupart du temps qu'une chandelle, permettent également bien souvent de reconnaître d'emblée un tableau comme étant de sa main ou, tout du moins, de son école.

Eustache Le Sueur

Considéré comme l'un des fondateurs du classicisme français, aux côtés de Poussin et de Le Brun, celui que l'on surnommait le Raphaël français a été critiqué dès le xixe siècle, où il passait pour un peintre pieux, mièvre et académique. Théophile Gautier, par exemple, n'appréciait pas vraiment Lesueur. Il le cite dans un poème dédié au peintre espagnol Francisco de Zurbaran :

Tes moines, Lesueur, près de ceux-là sont fades.

Zurbaran de Séville a mieux rendu que toi

Leurs yeux plombés d'extase et leurs têtes malades,

La redécouverte par les historiens de l'art du xviie siècle français au xxe siècle a permis de rendre sa juste place à Le Sueur parmi les peintres majeurs de cette époque en montrant la variété de son art, toujours très réfléchi et en constante évolution.


Valentin De Boulogne

Considéré comme le plus brillant des peintres à la suite de Caravage et comme l’un des plus grands artistes français à l’égal de Poussin, Valentin de Boulogne (1591-1632) passa l’essentiel de sa carrière à Rome, où il reçut de prestigieuses commandes, notamment du pape Urbain VIII ; son oeuvre fut aussi collectionnée par les puissants, au premier rang desquels figurent Mazarin et Louis XIV et servit de modèle tout au long du XIXe siècle à des maîtres aussi différents que David ou Courbet.

Aussi libre que Caravage, mort lui aussi dans la fleur de l’âge, il reprend à son devancier un réalisme dramatique, la tension suscitée par le clair-obscur et des thèmes novateurs tirés du quotidien (tavernes, concerts, martyrs et saints…), mais il les transfigure par une touche inédite à la fois d’introspection et de mélancolie ainsi qu’une sensibilité à la couleur d’inspiration néo-vénitienne.

Lubin Baugin

Lubin Baugin (né vers 1612 à Pithiviers ou à Courcelles-le-Roi - mort en 1663 à Paris) est un peintre français du xviie siècle. Trois périodes ponctuent son œuvre : une première, de natures mortes (vers 1630) ; une deuxième, italianisante (vers 1640-1642) ; une dernière, caractéristique du classicisme austère.

Son univers, tout pénétré d'une lumière fine et bleue qui enlève aux êtres leur pesanteur, qui livre des créatures idéales à un rêve de douceur et de tendresse, offre, dans ce siècle où la peinture hésite toujours plus ou moins entre le réalisme et la pompe, un refuge tout de délicate fiction. Regards voilés; sourires graves, lointains à la Vinci où tremble la silhouette d'un arbre grêle : comment ne pas s'attacher à cette poésie d'une qualité si subtile

Jean Baptiste Oudry

Jean-Baptiste Oudry, né à Paris le 17 mars 1686 et mort à Beauvais le 30 avril 1755, est un peintre et graveur français. Il est surtout célèbre pour ses peintures de chiens de chasse, ses natures mortes animalières et ses animaux exotiques. Jean-Baptiste Oudry est très actif à la cour de Louis XV qui s’intéresse beaucoup à la chasse et aux portraits de ses chiens de chasse favoris. Il est également un important concepteur de motifs pour les manufactures de tapisserie royales de Beauvais et de Gobelins.

Jacques Bellange

Jacques Bellange, né en Bassigny vers 1575 et mort en 1616 à Nancy, est un peintre, dessinateur et aquafortiste lorrain au service de la maison ducale.

On sait très peu de choses de cet homme qui a travaillé au service des ducs de Lorraine comme décorateur notamment. Il semble néanmoins qu'il ait été célèbre durant sa vie davantage pour ses peintures, et particulièrement ses portraits, que pour ses gravures à l'eau-forte. Il semble que Bellange ait été largement copié et collectionné au xviiie siècle.

Jean Baptiste Santerre

D'abord apprenti chez le portraitiste François Lemaire puis chez le peintre Bon Boullogne, Jean-Baptiste Santerre commence sa carrière comme portraitiste. Après ses portraits, il acquit une grande réputation grâce à ses figures de fantaisie féminines, dont les thèmes sont souvent issus des modèles nordiques. Si ses peintures religieuses manquaient d'inspiration, sa Suzanne n'était pas dépourvue d'érotisme, ce qui fait de Santerre, surnommé le « Corrège français », le précurseur de François Boucher (1730-1770) et de Jean-Honoré Fragonard (1732-1806).

Claude Vignon

Certaines audaces de la touche et de l'éclairage donnent à Claude Vignon l'apparence d'un peintre très moderne, et même d'un précurseur de Rembrandt. Or il est plutôt un artiste éclectique qui, dans ses meilleurs moments, a su combiner, tantôt sous la magie des scintillements, tantôt avec une vigueur populaire, les suggestions du Nord et celles du Midi. Son évolution, sans ligne directrice évidente, avec des retours en arrière, accuse cet éclectisme auquel a probablement contribué son métier d'expert en tableaux.

Jean Baptiste Peronneau

Jean-Baptiste Peronneau est le fils d’Henri Peronneau (« bourgeois de Paris », d’après le contrat de mariage de l’artiste) et de Marie-Geneviève Frémont. Il naît à Paris en 1715 à une date qui n’est pas connue. Encore très jeune, il entre comme apprenti graveur chez Jean-François Cars (1661-1738), graveur originaire de Lyon dont le fils Laurent (1699-1771) devint un des graveurs les plus célèbres du siècle. Il doit sa première formation de peintre à Charles-Joseph Natoire (1700-1777), Premier Grand Prix de Rome en 1725 et directeur de l’Académie de France à Rome en 1751.

Après sa formation, Peronneau commence à travailler comme graveur, en particulier pour Gabriel Huquier (1695-1772), établi rue Saint-Jacques. Dans les années 1740, il entame sa carrière de portraitiste par des huiles ou des pastels, dont la mode avait été lancée au début du siècle par la vénitienne Rosalba Carriera.

Jean-Baptiste Peronneau fut considéré comme un artiste de second ordre à son époque. Il devait soutenir, dans la technique du pastel, la concurrence du prestigieux Maurice Quentin de la Tour, peintre de la cour. Il ne parvint jamais à égaler ce maître dans l’esprit de ses contemporains et dut se contenter de commanditaires principalement issus de la haute bourgeoisie commerçante ou de la noblesse de robe. Mais si Peronneau est moins minutieux que de la Tour dans la finition de ses tableaux, il a, tout autant que lui, le génie du portrait. Il choisit une dominante chromatique, en décline de multiples nuances et lui associe parfois des couleurs complémentaires ou des blancs pour donner de l’éclat à la composition.