D - Réalisme Allemand

Le Réalisme

Le centre artistique de l'Allemagne du Nord se déplaça. Berlin voulut être une capitale de l'art. C'est dans le milieu berlinois plus précis et moins rêveur que s'élabora la réforme réaliste de Menzel (1815-1905); il rompt avec ses prédécesseurs par ses tableaux de genre qui l'apparentent à Meissonier et par ses scènes de la vie contemporaine. Il a pour lieutenants Werner (né en 1843), Gussow et Max Michel. Après Menzel, le chef du réalisme dans l'Allemagne du Nord sera Max Liebermann(1849-1935). Cependant, Munich redevient la capitale de l'art. Un groupe d'artistes, les élèves d'Arthur de Ramberg, au premier rang desquels se place Leibl (1844-1900), le champion du réalisme en Allemagne, reçoit triomphalement Courbet. Après Leibl, Lenbach (1836-1904) est à Munich le principal représentant du réalisme. Intelligent et érudit, ce serait uniquement un virtuose ayant su analyser et s'approprier les manières de plusieurs grands maîtres, si ses portraits, notamment ceux de plusieurs célébrités de I'Allemagne contemporaine, Bismarck, Moltke, etc., n'étaient remarquables par leur acuité psychologique.

Adolph Von Menzel

Adolph von Menzel, né à Breslau le 8 décembre 1815, et mort à Berlin le 9 février 1905, est un peintre, graveur et illustrateur prussien.

Peintre et graveur allemand. Menzel est le plus célèbre peintre berlinois de la seconde moitié du XIXe siècle. Fils d'un imprimeur lithographe venu s'établir à Berlin en 1790, il travailla d'abord avec lui ; ses premiers essais de peinture à l'huile datent de 1836 et il n'eut guère dans ce métier qu'une formation d'autodidacte. Le succès lui vint avec ses illustrations sur bois pour une édition de l'Histoire de Frédéric le Grand de Franz Kugler. Il a par la suite consacré à ce prince de nombreuses gravures et des tableaux sur lesquels s'est fondée sa popularité. Mais il fut surtout le chroniqueur de la vie berlinoise, de ses foules et de ses fêtes (Départ du roi Guillaume Ier pour l'armée, le 31 juillet 1870, Nationalgalerie, Berlin) ; sa Forge (1875), son plus grand tableau, compte parmi les pages les plus importantes consacrées par les peintres du XIXe siècle au travail dans les usines (Nationalgalerie, Berlin). Ses premières œuvres étaient d'une inspiration plus intimiste, ainsi la délicieuse Sœur du peintre dans l'embrasure d'une porte de 1847 (Neue Pinakothek, Munich) ou la Chambre au balcon de 1845 (Nationalgalerie, Berlin), dans laquelle on a longtemps vu l'expression d'une sensibilité préimpressionniste. Elles révèlent un sens de la couleur et de la lumière, un goût des éclairages curieux et des mises en page inhabituelles qui tendent à se perdre dans les compositions plus ambitieuses de la maturité, où la sécheresse du détail nuit parfois à l'ensemble. Il est intéressant, à cet égard, de comparer à son Souper au bal (1878, Nationalgalerie, Berlin) l'interprétation qu'en a donnée Degas (musée d'Art moderne et contemporain, Strasbourg). Sa principale qualité réside dans un don d'observateur qui lui fait enregistrer les spectacles les plus inattendus avec une hallucinante vérité, comme ses têtes de chevaux morts peints en 1848, ou les cadavres qu'il dessina en 1873 lors de l'ouverture des cercueils conservés dans le caveau de l'église de la garnison à Berlin.

Wilhelm Leibl

Wilhelm Leibl est un peintre et graveur allemand d'origine prussienne. Ce fut un représentant important du courant réaliste dans son pays. Il faisait partie de l'école de Munich.

Wilhelm Leibl , en entier Maria Hubertus Leibl , né le 23 octobre 1844 à Cologne (Allemagne) et décédé le 4 décembre 1900 à Würzburg, fut un peintre de portraits et de scènes de genre qui fut l'un des plus importants réalistes allemands de la fin du XIXe siècle .

Leibl entre à l'Académie de Munich en 1864. Il travaille de 1866 à 1868 avec l'artiste Avon Ramberg et en 1869 avec Karl von Piloty . En 1870, il se rend à Paris pour travailler avec le peintre Gustave Courbet mais revient à Munich après seulement neuf mois en raison du déclenchement de la guerre franco-allemande .Il a résidé à Munich pendant trois ans, puis s'est installé dans un certain nombre de petits villages de Bavière (Berbling, 1878–81; Aibling 1881–92; et Kutterling 1892–1900), puisant dans la vie paysanne locale comme sujet.

La peinture de Leibl était en opposition avec le naturalisme romantique alors répandu en Allemagne . Comme celui de Courbet en France, le style objectif de Leibl reposait sur un enregistrement direct et soigné de la nature, des objets, des figures et des situations. Ses œuvres les plus caractéristiques et les plus populaires datent de sa «période Holbein», vers 1870–80 (par exemple,Trois femmes à l'église, 1878-1882). Plus tard, il abandonna l'éclat dur de ses anciennes œuvres et dessina des contours plus doux. Il a suivi son propre instinct pour la couleur, reproduisant ce qu'il a vu avec une touche audacieuse et sûre (par exemple, Dans la cuisine , 1898). Sa superbe technique lui a permis de peindre de manière fluide et large tout en restituant les détails avec la plus grande délicatesse.

Franz Seraph Von Lenbach

Franz Seraph von Lenbach, né le 13 décembre 1836 à Schrobenhausen et mort le 6 mai 1904 à Munich est un peintre bavarois.

Autodidacte, il réalisa dès 1852 divers travaux de peintre, puis entra chez Piloty à l'Académie de Munich (1856-1860), où il connut Mackart. À partir de 1858, il peignit des paysages, animés le plus souvent de petits personnages anecdotiques, très admirés pour leur réalisme puissant et la recherche d'effets intenses de couleur et de lumière. En 1858-59, il séjourne à Rome avec Piloty. De 1860 à 1862, il enseigne avec Böcklin et Begas à l'École des beaux-arts de Weimar. C'est alors qu'il peint l'une de ses meilleures œuvres, d'un franc naturalisme, le Jeune Berger (1860, Munich, Schackgal.). Il exécute en Italie (1863-1866) pour le comte Schack de Munich, un grand nombre de copies d'après les maîtres et acquiert un style de portraitiste en étudiant Rembrandt, Rubens, Titien et plus tard Velázquez. En 1868, il part pour Madrid ; en 1875-76, il séjourne en Égypte avec H. Mackart et V. Müller. À partir de 1880, son style de portraitiste devient très personnel ; sachant habilement allier une certaine spiritualité à l'élégance et à l'expression, il s'attire une notoriété considérable et peint de nombreuses personnalités de son temps : Wagner, Liszt, Gladstone, Yvette Guilbert, le pape Léon XIII (1885, Munich, Neue Pin.), Guillaume Ier (Leipzig). C'est à partir de 1878 qu'il commence sa série de portraits de Bismarck. L'un des précurseurs de la peinture claire, Lenbach allia à une facture large et à de forts contrastes lumineux un sens fin de l'ordonnancement et du cadrage. Il fut remarqué par Paul Mantz à l'E.U. de 1878 à Paris. La plupart de ses œuvres sont présentées à Munich, dans l'ancienne demeure de l'artiste.