J - Américains

Découvrez les peintres américains et leurs oeuvres dans mes collections philatéliques :


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1 - Primitifs américains

Dans la première moitié du xviiie siècle, des peintres venus de différents pays d'Europe s'installèrent dans les Treize colonies. Jeremiah Theüs (1716 - 1774) est né en Suisse et travailla dans la région de Charleston, en Caroline du Sud. John Smibert (1688–1751), peintre d'origine écossaise, émigra à Boston où il peignit des portraits de l'élite citadine sans originalité. L'une de ses principales œuvres, L'entourage de Berkeley, appelé aussi Groupe des Bermudes (Yale University Art Gallery), adopte une composition baroque. Gustavus Hesselius (1682-1755) quitta la Suède en 1711 et vécut à Philadelphie et dans le Maryland. Il fut le premier à répondre à des commandes publiques dans les colonies américaines : il réalisa des tableaux religieux (Le Dernier Repas pour l'église Saint-Barnabé du comté de Prince George) ainsi que de nombreux portraits, notamment le premier portrait d'un Amérindien. Le Britannique John Wollaston importa en Amérique le style rococo géorgien caractérisé par la grâce et la légèreté. Joseph Blackburn fut le professeur de John Singleton Copley et se spécialisa dans les portraits de femmes assises. William Willams (1721-1791) produisit quelque 200 œuvres. Son Portrait de Deborah Hall (1766) reprend le système symbolique en usage dans la vieille Europe.

Dans la seconde moitié du xviiie siècle s'affirma une génération de peintres nés en Amérique. Joseph Badger (vers 1708-1765) et Robert Feke réalisèrent de nombreux portraits des grandes familles de Boston. Mais la génération de la Révolution américaine, Benjamin West, John Singleton Copley, Charles Willson Peale, John Trumbull s'installa en Angleterre et y fit carrière.

2 - Le Romantisme

Thomas Doughty (1793-1856) fut l'un des premiers peintres américains à s'intéresser aux paysages des États-Unis (en anglais, American Landscape) auxquels il donna une dimension lyrique. Washington Allston (1779-1843) fit connaître le romantisme aux États-Unis. Il peignit des scènes exprimant sa fascination pour le merveilleux (Saul Witch Endor, 1820), le sauvage et le terrible (Storm Rising at Sea, 1804, musée des beaux-arts de Boston). Ses paysages préfigurent ceux de l'Hudson River School.

L'Hudson River School est un mouvement artistique influencé par le romantisme. Elle regroupe plusieurs peintres américains qui travaillèrent entre les années 1820 et les années 1870. Premier mouvement pictural né aux États-Unis, sa fondation est attribuée à Thomas Cole (1801-1848).

Après la mort de Thomas Cole en 1848, Asher Durand (1796–1886) prit la tête du mouvement. Celui-ci devint le président de la National Academy of Design et codifia les règles de la peinture américaine du paysage. Il est connu pour ses études très fouillées d'arbres et de rochers. Frederic Edwin Church (1826–1900) peignit les Chutes du Niagara (1857, Corcoran Gallery, Washington), mais aussi des paysages de La Frontière, des Andes, du Proche-Orient et des régions polaires. Peintre d'origine allemande, Albert Bierstadt (1830-1902) est le dernier représentant de l'Hudson River School. En 1858, il participa à l'expédition du colonel Frederick W. Lander dans les Montagnes Rocheuses. Il retourna dans cette région en 1863 et en 1871-1873. Ses paysages de l'Ouest américain sont détaillés, grandioses, parfois écrasants.

John Frederick Kensett, Martin Johnson Heade et Fitz Henry Lane se détachent de l'Hudson River School par leurs petites peintures contemplatives. Ils représentèrent des paysages ouverts (mer, lacs, marais salants) mis en valeur par les effets d'atmosphère. Ils formèrent le courant du luminisme qui considérait que la lumière du Nouveau Monde était particulière et qu'elle incarnait la manifestation de Dieu dans les paysages.

3 - Peinture Historique

Avec la conquête de l'Ouest, les Américains furent confrontés aux Autochtones qui devinrent un des thèmes de la peinture américaine du xixe siècle. George Catlin (1796–1872) fut l'un des premiers à s'intéresser aux sociétés amérindiennes et à l’exploration du Mississippi. La toile de John Wesley Jarvis, Black Hawk and his Son Whirling Thunder (1833) montre l'acculturation des Amérindiens : le père porte le costume occidental. Jarvis représenta les deux personnages comme il aurait peint des notables blancs. Les Amérindiens furent souvent présentés comme une menace, une entrave à la conquête de l'Ouest : George Caleb Bingham mit en valeur les jeux de lumière de Captured by Indians et Belated Wayfarers (1856). Alfred Jacob Miller qui voyagea dans l'ouest et produisit des aquarelles nerveuses sur les Amérindiens. Albert Bierstadt s'intéressa aussi aux Amérindiens (View of Chimney Rock, Ogalillalh Sioux Village in Foreground, 1860 ; Indian Camp, 1858-1859). Frederick Remington (The Smoke Signal, 1905) prolongea le thème des Amérindiens dans la première moitié du xxe siècle. Le quotidien des cow-boys et des pionniers sur la Frontière se retrouve dans les toiles de Frederick Remington. D'autres peintres mirent en valeur les héros de l'ouest tels que Buffalo Bill. Plusieurs peintres tels qu'Emanuel Leutze peignirent la Destinée Manifeste.

4 - Peinture de genre

La peinture de genre s'épanouit au xixe siècle et traite de la vie des gens ordinaires. Aux États-Unis, elle connaît un grand succès dans les années 1830-1840. William Sidney Mount (1807-1868) est considéré comme le fondateur de la peinture de genre américaine. Mount est également fasciné par les Afro-Américains qu'il représente toujours de manière digne. On retrouve les Noirs américains dans les toiles de John Lewis Krimmel (1787-1821), un Allemand qui émigra à Philadelphie en 1809. George Caleb Bingham (1811-1879) s'intéressa aux activités des trappeurs et des bateliers du Mississippi qui incarnaient les valeurs de l'Ouest, telles que l'indépendance, la solidarité et la liberté. L'élection au comté montre aussi un monde d'ivrognes, d'intrigants et d'inégalités sociales. La tradition de la peinture de genre se prolongea au xxe siècle avec des artistes comme Thomas Hart Benton (1889-1975).

5 - Le Réalisme

Le tonalisme (1880-1915) est un genre de peinture de paysage influencé par l'école de Barbizon. Son principal représentant américain fut George Inness (1825-1894) dont les paysages montrent la bonté de la nature, ce qui témoigne de liens avec l'Hudson River School. Mais les paysages de George Inness ne sont plus sauvages et intègrent les aménagements humains tels que le chemin de fer (The Lackawanna Valley, 1855).

William Morris Hunt, Homer Dodge Martin, Alexander Wyant, Jonathan Eastman Johnson, furent également des disciples de l'école de Barbizon

Jean-Léon Gérôme influença de nombreux peintres américains. Julius Gari Melchers, Walter Gay, Frederick Arthur Bridgman, Francis Davis Millet (1846-1912) se spécialisèrent dans la peinture de genre (monde du travail, scènes religieuses) avec une touche d'orientalisme pour Bridgman. Plusieurs Américains se sont formés à l'école de Munich et ont représenté les basses classes sociales dans le style hollandais du xviie siècle : on peut citer Frank Duveneck (1848-1919), William Merritt Chase (1849-1916) et Frank Currier.

Winslow Homer (1836-1910) fait partie des artistes américains de cette époque qui ne se sont pas formés à l'étranger. Homer est le principal représentant du réalisme américain et a privilégié les thèmes ruraux, sans négilgier le monde des enfants. Installé dans le Maine à la fin de sa vie, il peint avec lyrisme des marines et des paysages, traduisant les forces spirituelles de la nature. Homer a su se distinguer par son sens très personnel de la couleur.

Thomas Eakins (1844-1916) fit des études de médecine aux États-Unis, fréquenta l'atelier du peintre Gérôme à Paris, avant de s'installer définitivement à Philadelphie. Eakins est le peintre des classes moyennes américaines et se rattache aux réalistes français. Il figura des baigneurs et des athlètes avec précision.

Albert Pinkham Ryder (1847-1917) subit une infection lui ayant abîmé la vue quand il était enfant. Comme Winslow Homer, il peint des marines et il est considéré comme « la personnalité la plus originale de l'époque romantique ». Par son univers fantasmagorique et ses couleurs vives, il est vu comme le précurseur de l'expressionnisme américain.

6 - L'impressionnisme

Parmi les peintres impressionnistes américains, Mary Cassatt (1844-1926) tient une place particulière : installée et formée en France, elle côtoya les impressionnistes français. Mary Cassatt eut un rôle important dans la diffusion de l'impressionnisme auprès de ses compatriotes. James Whistler (1834-1903) est « l'un des artistes américains les plus modernes et les plus influents de la fin du xixe siècle ». Il partagea le sort des impressionnistes refusés au Salon officiel de Paris, même si son œuvre n'est pas impressionniste au sens strict. John Singer Sargent (1856-1925) a beaucoup voyagé, mais il finit son existence en Amérique. Ses portraits utilisent une palette sobre comparable à celle de Velasquez.

Le nouveau style fut mis à l'honneur aux États-Unis grâce à de grandes expositions à Boston et à New York dès les années 1880. Les premiers peintres américains impressionnistes tels queTheodore Robinson visitèrent la France et se lièrent d'amitié avec des artistes comme Claude Monet.

En France, Giverny accueillit autour de Claude Monet des peintres américains entre 1887 et 1914 : Willard Leroy Metcalf, Louis Ritter, Theodore Wendel, John Leslie Breck.

L'impressionnisme américain connut une renaissance dans les années 1950 lorsque les grands musées américains organisèrent des expositions sur ce style. Les impressionnistes américains furent les témoins des changements sociaux et culturels liés à l'urbanisation et à l'industrialisation. Ils peignirent l'agitation de la vie citadine (New York par Childe Hassam) tout comme la sérénité des paysages ruraux (Sargent dans les Cotswolds, Chase à Southampton dans l'État de New York, Twachtman à Greenwich dans le Connecticut). Ils figurèrent des sujets plus intimistes dans des intérieurs tranquilles à l'instar de Mary Cassatt, Edmund Tarbell, Frank Weston Benson.

7 - Peinture moderne

Maurice Prendergast (1858-1924) est un aquarelliste américain postimpressionniste. Il appartenait, sur le plan technique, à l'École d'Ash Can et était proche des nabis. Il développe dans ses toiles une vision naïve, simple et douce. George Wesley Bellows (Cliff Dwellers, 1913) met en scène la vie des immigrants à New York.

Charles Sheeler (1883-1965) et Charles Demuth (1883 - 1935) fondent le mouvement du précisionnisme au début des années 1920. Influencé par le cubisme (le cubisme orphique) et le futurisme, ce mouvement a pour autres représentants Elsie Driggs et Gerald Murphy. Une partie de l'œuvre de Georgia O'Keeffe, dont le mari Alfred Stieglitz fut aussi impliqué, peut aussi être associée à ce courant. Certaines œuvres (notamment The Figure 5 in Gold de Demuth) influenceront aussi bien plus tard le Pop Art. Andy Warhol (1928-1987) est considéré comme l'un des chefs de file du pop art.

Plusieurs artistes américains modernes furent influencés par le cubisme et le futurisme, parfois en combinant les deux mouvements, en un courant spécifiquement américain appelé le précisionnisme : Joseph Stella(1877-1946), Max Weber (1881-1961) et Marsden Hartley (1877-1943). Stuart Davis (1894-1964) transposa les paysages de la Nouvelle-Angleterre ou objets de la vie quotidienne dans le style moderne. Sa représentation de motifs ou de thèmes liés à la vie quotidienne tels que des paquets de cigarettes font de Stuart Davis, tout comme Charles Demuth, un anonciateur du Pop Art. D'autres firent évoluer leur travail vers l'abstraction : John Marin (1870-1953) est connu pour ses paysages et ses aquarelles. Stanton Macdonald-Wright (1890-1973) fonde avec Morgan Russell (1886-1953) le synchromisme, un mouvement pictural abstrait né sur le sol américain. Thomas Hart Benton, Andrew Dasburg, Patrick Henry Bruce et Albert Henry Krehbiel explorèrent cette nouvelle voie. Pour Arthur Dove (1880-1946), les images expriment des sons.

Enfin, l'influence de Marcel Duchamp fut essentielle dans l'évolution de la peinture américaine. Il fit connaître le dadaïsme dès 1915 à New York. En 1913, son Nu descendant un escalier provoqua le scandale. À New York, il entretint des liens avec Man Ray, Alfred Stieglitz et Francis Picabia avec qui il fonda la revue 291. Il fut naturalisé américain en 1955. L'art abstrait progresse avec la fondation de l'Association des Artistes Abstraits Américains en 1936.

La période de la Grande Dépression voit le succès du réalisme. Edward Hopper illustre la solitude dans des paysages urbains. Peintre de la société américaine, il produit des images totalement reconstruites et intègre dans son œuvre les techniques de la photographie et du cinéma (cadrage, décor). Les principaux peintres de cette période sont Thomas Hart Benton, John Steuart Curry, Grant Wood, Ben Shahn, Joseph Stella, Reginald Marsh, Isaac Soyer, Raphael Soyer, Jack Levine.

Les toiles de Roy Lichtenstein (1923-1997) s'inspirent fortement de la publicité et de l'imagerie populaire de son époque, ainsi que des « comics » (bandes-dessinées). Il décrira lui-même son style comme étant « aussi artificiel que possible ».

Tom Wesselmann (né en 1937) se distingua par ses grands nus féminins (Great American nude) et ses natures mortes (Still life), réalisées à partir de collages d'images découpées dans des magazines et d'objets trouvés.