Hans Memling

Hans Memling

Hans Memling ou Hans Memlinc est un peintre allemand de style flamand, né à Seligenstadt en électorat de Mayence vers 1435-1440, devenu citoyen de Bruges en 1465, où il meurt en 1494. Il est l'un des plus grands représentants de la peinture brugeoise du xve siècle, aux côtés de Jan van Eyck, de Petrus Christus et de Gérard David, et de l'école des peintres primitifs flamands.

Avant de s'installer à Bruges, Memling travaille dans l'atelier bruxellois de Rogier van der Weyden, et il n'ouvre son propre atelier qu'après la mort de Rogier van der Weyden en 1464. D'évidentes similitudes stylistiques étayent une relation étroite entre les deux artistes. Memling développe ensuite un style personnel, empreint de sérénité et de douceur, qui à son tour prend valeur d'exemple pour ses contemporains et notamment le Maître de la Légende de sainte Ursule.

Environ cent pièces de Memling sont connues, qui sont attribuées à lui ou à son atelier. Elles comportent des retables, des représentations de la Vierge, et une importante galerie de portraits.

Paris Musée du Louvre

Triptyque de la Résurrection

Le thème du panneau central est la Résurrection. La scène, non relatée dans les Ecritures, précède l’épisode, rapporté par les évangélistes, de la découverte du tombeau vide du Christ par les saintes femmes. Ces dernières, au nombre de trois, conformément au récit de saint Luc, sont représentées sur un petit chemin dans le fond portant des vases d’aromates. Le soleil vient de se lever sur la Ville sainte dont on reconnaît, dans l’édifice à plan centré, le Dôme du Rocher, que l’on associait alors au temple de Jérusalem. A gauche, au second plan, les trois crucifix surmontent le Golgotha. Présenté de face, le Christ sort de son tombeau, dont le couvercle pivote sous l’action d’un ange, et fait le geste de la bénédiction. Il occupe le centre de la composition. Des quatre soldats endormis deux se réveillent et semblent pétris d’effroi. L’un d’entre eux porte un casque où se reflète le Christ.

La composition est encadrée par une arcade cintrée et ornée de motifs italianisants fréquents chez le peintre. Le volet droit représente le martyre de saint Sébastien et le volet gauche l’Ascension. On remarquera, dans ce dernier, la représentation surprenante, en raccourci, des pieds du Christ.

Bruges Musée Memling

Diptyque de Maarten van Nieuwenhove

Ce qui distingue ce diptyque, non seulement dans l’œuvre de Memling, mais dans la peinture des primitifs flamands, c’est le rapport spatial entre le donateur et la Vierge, pour lequel Memling s’est servi d’une grille visible à l’œil nu sur le volet du donateur. Cette grille ne sert pas à tracer les lignes de fuite d’une perspective frontale, courante dans la peinture florentine. Memling s’est efforcé d’obtenir un effet de perspective cohérent, en établissant un équilibre visuel entre les volets qui montrent des parties de la pièce situées l’une par rapport à l’autre dans un angle de 135° à 90°. À ce niveau, le reflet du miroir convexe à gauche de la Vierge joue un rôle déterminant. Il montre précisément quel est le rapport spatial entre le donateur et la Vierge (elle lui apparaît de profil) et entre le spectateur et la Vierge (il la voit de face), tout en révélant les parties invisibles de la pièce.

L’éclairage réaliste, le rapport des valeurs et le rendu des textures autorisées par la peinture à l’huile contribuaient à produire l’illusion du réel, inaccessible aux Italiens qui travaillaient à tempera et restaient attachés à la vue de profil, bidimensionnelle et plus hiératique.

Maarten van Nieuwenhove fait exécuter ce diptyque de dévotion privée en 1487, alors qu’il n’avait que vingt-trois ans. Issu d’une famille brugeoise influente, dont les nombreux membres jouaient un rôle actif dans le conseil communal de Bruges, il envisageait sans doute avec une certaine assurance la carrière politique que lui permettaient ses origines.

Maarten van Nieuwenhove est représenté à genoux, les mains jointes, priant devant une Bible ouverte. Il est vêtu d'un habit en velours violet qu'il porte près du corps, sur lequel il porte un vêtement de couleur prune bordé de noir. Ces habits témoignent de son rang et de son statut social élevé. Il porte un anneau à l'index et regarde fixement devant lui, en adoration devant la Vierge.

La pièce dans laquelle il se trouve est recouverte de panneaux en bois et illuminée par deux grandes fenêtres. Sur le vitrail en haut à droite, est représenté saint Martin à cheval, le patron de Maarten van Nieuwenhove, dans une scène de charité chrétienne. Dans sa main droite il tient une épée avec laquelle il coupe la moitié de sa cape pour la donner à un mendiant. La fenêtre ouverte offre une vue sur le pont du Minnewater, le lac des amoureux (par étymologie populaire), situé à Bruges.

Memling représente une Vierge à l'Enfant en habit royal. Elle porte sur le front un diadème, incrusté de perles et de pierreries en forme d'étoile. L'encolure de sa robe bleue roi est ornée de brocart incrusté de pierres précieuses et de perles, et brodé de fil d'or. Par-dessus sa robe, la Vierge porte un épais manteau rouge qui lui recouvre les épaules.

Avec sa main droite, la Vierge tient l'Enfant Jésus, assis sur un coussin brodé, tandis qu'avec sa main gauche elle lui présente une pomme, symbole du fruit défendu dans la Jardin d'Eden et du péché originel commis par Adam et Ève. La symbolique derrière cette représentation réside dans la fait que le Christ, en tant que « nouvel Adam », rachètera les péchés de l'Humanité.

La vierge est assise dans la même pièce que Maarten van Nieuwenhove, dont la décoration est typique d'un intérieur flamand au xve siècle. Hans Memling matérialise cette unité de lieu par plusieurs éléments que l'on retrouve dans les deux panneaux du diptyque. Le sol de la pièce est recouvert, de part et d'autre, par un tapis oriental. Le livre de prières ouvert devant van Nieuwenhove est posé sur l'extrémité du manteau rouge de la Vierge. Enfin, le miroir convexe représenté derrière la Vierge, sur le panneau de gauche, renvoie une image des deux personnages côte à côte.

La Vierge tourne le dos, elle aussi, à deux grandes fenêtres ouvertes, sur un paysage champêtre. La fenêtre de droite est surmontée de deux vitraux. Sur celui de gauche, on distingue saint Georges à cheval terrassant un dragon, dont l'exploit conduit les habitants de la ville alentour à la conversion au christianisme. La fenêtre de gauche est surplombée d'un seul grand vitrail en forme de demi-cercle. Au centre de ce vitrail, sont représentées les armes de la famille Van Nieuwenhove qui sont : « d'azur à trois pals d'or au chef brisés d'un lis au premier canton avec une coquille d'argent en pointe, et portant pour timbre un léopard issant d'argent entre un vol ». La devise du commanditaire « Il y a cause » (en français) est inscrite au-dessous. Traditionnellement, le blason du donateur était peint sur le revers du tableau, mais en demandant à ce qu'il apparaisse sur le tableau van Nieuwenhove a probablement cherché à affirmer son identité de manière plus évidente. Entourant l'écu, une scène est reproduite à quatre reprises : une main descendant d'un nuage pour planter des graines d'or. Cette scène fait référence au nom de famille Nieuwenhove qui signifie « nouveau jardin » en français.

Le Mariage mystique de sainte Catherine

Sur un trône recouvert d'un baldaquin et d'un magnifique damas d'or, la Vierge Marie est absorbée dans la lecture des Saintes Écritures soutenues par un ange sur sa gauche. Sur ses genoux, elle tient l'Enfant Jésus qui est en train de passer une bague au doigt de sainte Catherine, agenouillée à sa droite sur le côté gauche de la scène sur un riche tapis d'Anatolie, dans l'iconographie du mariage mystique. La sainte, richement vêtue comme la reine qu'elle était, est facilement reconnaissable grâce à ses attributs traditionnels que sont la roue dentée, avec laquelle elle a été martyrisée, et l'épée avec laquelle elle a été décapitée. Sa robe, dont les plis géométriques et secs comme du papier froissé sont typiques des maîtres flamands, est faite du même tissu damassé que celui utilisé pour recouvrir le trône de la Vierge et pour le vêtement de l'ange qui se trouve derrière elle.

De l'autre côte de la pièce, en face de sainte Catherine, se trouve sainte Barbe lisant, elle est identifiable à la tour qui est représentée derrière elle et qui fait référence à son emprisonnement et à son martyre. Les deux saints debout, en retrait de la scène, sont les deux saints Jean, Jean le Baptiste et Jean l'Évangéliste. Saint Jean-Baptiste est accompagné d'un agneau qui renvoie à ses propres paroles relatives à Jésus : « Ecce Agnus Dei » (Voici l’Agneau de Dieu). Saint Jean l’Évangéliste, un disciple de Jésus, est l’auteur d’un des quatre évangiles et de l’« Apocalypse ». Il tient un calice rappelant la coupe empoisonnée qu’il fut obligé de boire. À droite de la Vierge, face à l'ange tenant la Bible, figure un ange musicien, qui joue de l'orgue portable et sourit tout en regardant ce que fait l'Enfant Jésus. Deux anges en suspension dans les airs au-dessus du trône, tiennent de la couronne de Marie, reine des Cieux.

La scène se déroule dans un portique ou une loggia, ouvert sur paysage classique, avec des colonnes en marbre polychrome disposées en demi-cercle et décorées avec des chapiteaux représentant des scènes bibliques: au-dessus de Jean-Baptiste, le premier chapiteau illustre le Rencontre d'Élisabeth et de Zacharie à la porte dorée, la naissance de Jean est représentée sur de chapiteau juste à côté ; au-dessus de Jean l'Évangéliste, le premier chapiteau montre la scène où selon la légende il ressuscite Drusienne, le deuxième chapiteau celle où il boit le calice empoisonné.

À l'arrière des deux personnages, Memling décrit la vie des deux Jean dans une suite de petites scènes. Pour Jean Baptiste, le récit commence dans le volet latéral gauche et continue sur le panneau central. En haut du panneau central, on voit la Prédication et en dessous, l’Arrestation de Jean par les soldats d'Hérode. À droite de la tête de Saint-Jean, les flammes d'un feu où l'on brûle le corps de Jean, déterré et brûlé à Sébaste sur ordre de l'empereur Julien. Sa tête qui, selon la légende, aurait été cachée par Hérodias, apparaît plus bas, dans une niche du mur dont on a écarté une dalle oblique. Pour Jean l'Évangéliste, seuls de petites scènes décrivent des détails marquants. Selon la légende dorée, Jean est d'abord plongé dans de l'huile bouillante, puis exilé sur l'île de Patmos, scène représentée par un petit bateau dans lequel il monte. Les scènes suivantes sont décrites sur les chapiteaux. Le personnage qui se tient à droite, à moitié dissimulé derrière une colonne, au-dessous du feu, serait Jacob de Ceuninc, l'un des deux donateurs.

L'arrière-plan, derrière Jean l'Évangéliste, est urbanisé. On y découvre une curieuse scène, avec une grue et des tonneaux. Il s'agit d'une description de l'un des offices municipaux principaux que les frères de l'hôpital pouvaient exercer, à savoir le mesurage du vin vendu sur le marché. Ce droit de jaugeage était, outre les possessions immobilières, l'une des principales ressources régulières de l'hôpital. Sur la place de la Grue, un frère est en train d'évaluer de contenu d'un tonneau avec une jauge. À côté, l'église Saint-Jean, aujourd'hui disparue, est une autre allusion à la thématique des saints Jean.

Comme dans d'autres œuvres de l'artiste, l'horizon est élevé et la vue offre une perspective vertigineuse, presque un grand angle. On peut observer, grâce au dallage géométrique que la réduction en proportion des éléments lointains est insuffisante par rapport à ceux situés au premier plan, ce qui donne l'impression d'une certaine hauteur.

Triptyque de Jan Floreins

Le retable de Jan Floreins ou triptyque de Jan Floreins est un retable à trois panneaux de 1479, peint par Hans Memling pour le frère Jan Floreins de l' Oud Sint-Janshospitaal à Bruges , où il est toujours accroché dans le cadre de la collection du Memlingmuseum.

C’est l’unique œuvre de Hans Memling totalement authentifiée, le cadre d’origine toujours en place portant le nom du peintre et l’année d’exécution. Variante en réduction d’un triptyque du même nom que l’artiste a réalisé vers 1470-1472 (Triptyque de l’Adoration des mages au musée du Prado), le Triptyque de Jan Floreins est également inspiré du Retable de Sainte-Colombe de Rogier Van der Weyden (v. 1460, Alte Pinakothek, Munich).

Le panneau central représente une étable en ruine à double arcade dont le pilier du milieu, parfaitement dans l’axe, sert de fond à la figure de Marie et renforce le caractère central de la sainte. Autour de la Vierge et de l’Enfant se tiennent Joseph et les trois rois Mages, identiques à ceux du triptyque du Prado, notamment Balthazar représenté sous les traits d’un Africain. Sur les côtés apparaissent plusieurs personnages dont, à gauche derrière un muret, le commanditaire Jan Floreins en prière.

Dans les volets latéraux, la même étable vue exactement sur sa face opposée selon un procédé de changement d’angle déjà utilisé dans le triptyque du Prado puis réutilisé dans les Sept Joies de la Vierge (v. 1480, Alte Pinakothek, Munich) sert de décor à la Nativité du volet gauche. Cet intérêt constant du peintre pour les structures architecturales est particulièrement en évidence dans la Présentation au Temple du volet droit, située dans l’ancienne cathédrale Saint-Donation de Bruges.

Sur les revers des volets sont représentés Saint Jean-Baptiste (volet gauche) aux côtés de l’agneau pascal, symbole du Christ, et Sainte Véronique (volet droit), tenant le suaire sur lequel le Christ a laissé l’empreinte de son visage lors de sa montée au calvaire.

Plus humain, plus chaleureux que la version du Prado, le Triptyque de l’Adoration des Mages de Bruges est aussi plus resserré dans l’espace ; la scène se fait plus proche du spectateur, comme en témoigne le geste espiègle de l’Enfant. Par rapport à l’influence de Rogier Van der Weyden, le réalisme, adouci et moins pathétique, laisse une place à l’idéalisation et à une certaine individualisation. Plus fragile dans l’élégance, plus sobre dans les harmonies de couleurs, la peinture de Memling apparaît plus lyrique et plus vibrante que celle de son maître. L’image se déroule dans un rythme narratif harmonieux, suivant un développement horizontal qui rejette le paysage du fond dans un monde extérieur, perceptible par le spectateur mais étranger aux personnages. Par sa séduction, bien différente de l’acuité de Jan Van Eyck ou de la sévérité de Rogier Van der Weyden, l’œuvre de Memling a rencontré un grand succès en son temps, dans le climat de crise et de troubles qui portait alors les Pays-Bas bourguignons au pessimisme.

Bruxelles Musée Royal Beaux Arts

Retable de Santa María la Real de Nájera

L'œuvre fut commandée en 1487 par les consuls des marchands espagnols à Bruges Pedro et Antonio de Nájera pour décorer l'orgue de Santa María la Real de Nájera , ancien panthéon des rois de Navarre. Certains ornements des 17 personnages (plus grands que nature) portent les armes de Castille et Léon . L'œuvre originale était considérablement plus grande et l' Assomption de la Vierge Marie était représentée sur le panneau central ; la partie conservée correspond au grenier du retable. Ce fut la première œuvre dans laquelle Memling travailla avec un collaborateur, et seul le Christ entouré d'anges musiciens a été conservé. Après avoir été abandonné pendant quatre siècles, il a été acheté en 1885 par un antiquaire et vendu au gouvernement belge qui l'a remis au Musée royal des Beaux-Arts à Anvers.

L'œuvre est une exposition des instruments de musique qui ont formé les orchestres religieux jusqu'à la fin du XVe siècle par dix anges musiciens et six chanteurs. La scène a été inspirée par le passage de l'Evangile de Mathieu qui mentionne: « Quand le Fils de l'homme viendra dans sa gloire, et tous les anges, il siégera sur son trône de gloire », un passage qui préfigure la partie du Jugement dernier qui a la figure du Rédempteur.

Le panneau central montre le Christ regardant vers le bas et bénissant sa mère, avec trois anges de chaque côté. Chaque trio a un livre lourd, un peu plus petit que les livres de chant à grandes feuilles typiques du gothique. Les deux ailes montrent des anges jouant des instruments, cinq de chaque côté, sur l'aile gauche de l'extérieur vers le centre, il y a : psaltérion, trompette de mer, luth, trompette coudée et une xérémie, et sur l'aile droite, d'extérieur à l'intérieur : violon, harpe, orgue portatif, trompette coudée et trompette droite. Les panneaux mesurent 170 cm de haut, donc les anges, ou ce que l'on peut en voir car les nuages ​​les cachent jusqu'aux genoux, sont presque grandeur nature.

Le réalisme avec lequel les instruments sont présentés a permis aux fabricants de s'appuyer sur ce tableau pour en faire des reconstitutions.

Londres National Gallery

Triptyque Donne

La Vierge et l'Enfant avec les donateurs, des anges et des saintes Le panneau central représente la Vierge Marie trônant dans une pièce ouverte sur un paysage champêtre qui apparaît à l'arrière plan. La Vierge tient l'Enfant Jésus, assis sur ses genoux, de sa main droite alors qu'elle tient, de sa main gauche un livre de prières. L'Enfant Jésus fait un geste ambigu avec sa main droite, d'un côté il semble la tendre pour saisir une pomme que lui présente l'un des deux anges musiciens qui entourent la Vierge, mais ce geste peut également être interprété comme un geste de bénédiction du donateur. Sa main gauche est posée sur le livre de prière et semble tourner les pages.

Aux pieds de la Vierge, les donateurs sont agenouillés. À sa droite, sir John Donne of Kidwelly priant, les mains jointes, dans une posture de dévotion. Ses vêtements en velours noirs, doublés de fourrure, traduisent son appartenance à la haute bourgeoisie. Autour de son cou, il porte un collier d'or avec un lion en argent, l'emblème du roi d'Angleterre Édouard IV d'Angleterre.

À gauche de la Vierge, l'épouse anglaise de John Donne, Elizabeth Hastings, porte le même collier que son mari, et une de leurs filles. Sainte Catherine présente John Donne à la Vierge et à l'Enfant, alors que son épouse est présentée par sainte Barbe, reconnaissable à la tour qui est représentée derrière elle et qui fait référence à son martyre.

Madrid Musée du Prado

Triptyque de l'Adoration des Mages

Le triptyque de l'Adoration des mages également connu sous le nom de « triptyque du Prado » est un triptyque du peintre primitif flamand Hans Memling, actif à Bruges de 1465 à sa mort en 1494. Le triptyque est au musée du Prado. Il est composé de trois parties : le volet gauche est une Nativité, le panneau central une Adoration des mages, le volet droit est une Présentation au temple. Dans le choix des thèmes, ainsi que dans leur représentation, ce triptyque est proche de celui de Jan Floreins et du polyptyque Hulin de Loo.

On a perdu la trace des faces extérieures des volets. Également appelé « Triptyque de Charles-Quint » parce qu'il était autrefois conservé dans l'« oratoire de Charles-Quint » du palais royal d'Aranjuez. Il s'agit d'une des œuvres les plus connues de Memling, acceptée par la totalité des auteurs.

Alors que le panneau central et le volet droit sont très semblables à ceux du « Triptyque de Jan Floreins », la composition de cette nativité est tout à fait différente. C'est surtout la personne de Joseph qui est placée différemment et qui change la disposition : au lieu d'être en adoration comme l Vierge, il se place derrière elle, en protecteur. Il y a de la place pour les animaux; aussi, l'un des deux anges est d'un vert éclatant. La vue sur les rues de la cité, à gauche de Joseph, est limitée, en comparaison avec le large panorama que l'on peut voir dans le panneau correspondant du « Polyptyque Hulin de Loo ».

Alors que dans l'Adoration des mages du « Polyptyque Hulin de Loo », le peintre avait suivi plutôt étroitement le modèle que lui offrait le panneau central du « Triptyque de Sainte-Colombe » de Rogier van der Weyden, il ne retient ici que quelques éléments de ce prototype, et notamment la figure du vieux roi embrassant l'Enfant. Le groupe de la Vierge à l'Enfant également est influencé par Rogier. Il est intéressant de comparer ce panneau au panneau central du « Triptyque de Jan Floreins ». La composition est clairement la même, mais le présent panneau et d'un format plus large, et a donc permis au peintre d'espacer les personnages, conférant à la scène un hiératisme plus intense. Elle permet aussi aux curieux, des deux côtés des rois, d'être plus largement visibles et d'assister aux hommages des rois. Les costumes des rois aussi sont plus riches que dans les Triptyque Floreins. Le roi Balthazar, déjà représenté sous la forme d'un jeune homme au maintien élégant dans le « polyptyque Hulin de Loo », lève sa son chapeau de la main gauche en forme de salut quand il entre en scène. Il porte un costume en brocart, aux manches incroyablement larges, bordées de fourrure blanche. Le sable, dans son étui rouge, est tenu par une chaîne d'or qui entoure et accentue sa taille. Les éperons, à ses chaussures, sont aussi délicatement modelés que sur ceux des autres rois mages. Le roi agenouillé Melchior, le plus âgé, est lui aussi vêtu richement; son manteau à large pans bruns bordé de fourrure s'ouvre sur un pour-point dont les manches et les jambes sont serties de pierres précieuses. Son chapeau rouge, posé devant lui, est orné d'une fine couronne d'or. Gaspard enfin, genou par terre, porte lui aussi sous son manteau rouge un pourpoint de brocart. Fixé à sa poitrine par une broche d'or, de pierres et de perles, un voile transparent s'enroule autour de son épaule et sur son dos. Chacun des trois rois a apporté son offrande dans un réceptacle fermé, muni d'un couvercle dont la pointe porte une pierre précieuse. Les récipients sont en or pour Gaspard et Melchior, celui de Balthazar semble être en cristal.

La grange, largement ouverte au centre sur plusieurs baies, donne à voir un paysage urbain animé derrière un rempart.

La Présentation au temple est plus sobre, dans sa composition, que celle du « polyptyque Hulin de Loo » ou celle du « triptyque de Sainte-Colombe » de Rogier van der Weyden. Les cinq personnages qui figurent toujours dans un tel tableau pour respecter le récit: Joseph, Marie, l'Enfant Jésus, Syméon et Anne la prophétesse, fille de Phanuel, âgée selon la tradition de quatre-vingt-quatre ans, ne sont ici accompagnés que d'un jeune homme en noir, à l'extrémité droite, dont l'identité n'est pas révélée. Le temple est représenté sous la forme d'une église gothique dont l'intérieur est assez sobre. La porte d'entrée latérale ouverte laisse entrevoir une vaste place entourée de bâtiments divers. Joseph porte à sa main un récipient contenant deux tourterelles. C'est une offrande, citée dans le texte biblique, et qui correspond à la purification de Marie. Dans les trois panneaux, Joseph est représenté en vieillard, avec une canne bien visible dans les deux derniers panneaux, et vêtu de la manière identique dans les trois volets.

Florence Musée des Offices

Triptyque Pagagnotti

Vierge à l'Enfant entre deux anges

Sa prédominance artistique, face à ses rivaux : le Maître de la Légende de sainte Ursule ou celui de la Légende de sainte Lucie, influence les artistes italiens étudiant ses tableaux tel Bernardino Luini dont la Madone avec l'enfant (vers 1500) reprend les caractéristiques flamandes de l'ovale de la Vierge, du drapé de l'habit, la ville dans le lointain. Vers la fin du XVe siècle, la peinture de Memling subit l'influence de la Renaissance italienne lorsqu'il intègre dans sa peinture des putti tenant des guirlandes de feuilles et de fruits, symbolique du triomphe du Christ sur la mort, dans le Triptyque Pagagnotti (vers 1480) et celui de la Résurrection (1480-1485) venue du Louvre.

Triptyque Benedetto Portinari (Volet Gauche)

Le triptyque de Benedetto Portinari est un ensemble de trois volets peints à l'huile sur panneau de bois de l'artiste flamand Hans Memling. Le panneau de droite comportant le portrait de Benedetto Portinari date de 1487 et est conservé au musée des Offices de Florence (avec l'autre panneau latéral représentant saint Benoît), le panneau central (Vierge à l'Enfant) se trouve à la Gemäldegalerie de Berlin.

Le triptyque comporte une loggia ouverte sur le paysage, avec au centre la Vierge à l'Enfant (Berlin), et sur les côtés Benedetto Portinari en adoration, et Saint Benoît lisant, protecteur du commanditaire.

L'œuvre se distingue par son réalisme et son souci des détails, typiques des peintres flamands.

Turin Galerie Sabauda

Simon de Cyrène porte la Croix

Scènes de la Passion du Christ, aussi appelé Passion de Turin, est un tableau du peintre primitif flamand d'origine allemande Hans Memling. Réalisé vers 1470 sur un panneau de chêne de la Baltique, cette peinture représente 23 vignettes de la Vie du Christ combinées dans une seule et même composition narrative sans scène centrale dominante : 19 épisodes montrent la Passion du Christ, la Résurrection, et trois épisodes de l'apparition du Christ ressuscité (à Marie-Madeleine, sur la route vers Emmaüs, et devant la mer de Galilée). La réalisation de cette œuvre est commandée par Tommaso Portinari, un banquier italien vivant à Bruges, qui est représenté — comme cela était souvent le cas pour les donateurs — agenouillé et priant dans le coin inférieur gauche du tableau, en compagnie de sa femme, Maria Baroncelli, qui est peinte, elle, dans le coin inférieur droit.

Le tableau est de taille relativement petite, il mesure 56,7 × 92,2 cm, et ne faisait probablement pas partie d'un retable. Il a pu être destiné à la chapelle personnelle de la famille Portinari dans l'église Saint-Jacob de Bruges. Il ne figure pas dans l'inventaire des possessions de Portinari à la date de sa mort en 1501, et il a probablement été déménagé de Bruges à Florence entre 1510 et 1520. Il apparaît pour la première fois dans la collection de Cosme Ier à Florence en 1550. Le tableau est aujourd'hui exposé à la Galerie Sabauda à Turin.

Portement de Croix : Simon de Cyrène porte la Croix ... en dessous à partir de la droite, une procession quitte la ville par l'un de ses portes ; sur la route à l'extérieur, le Christ tombe sur ses genoux, il est aidé par Simon de Cyrène

Vienne Kunsthistorisches

Triptyque de Vienne

La Madone du Kunsthistorisches Museum de Vienne et le Triptyque de Chatsworth sont imprégnés d'une poésie songeuse et sentimentale présente également dans le symbolique Mariage mystique de sainte Catherine et la maternelle Adoration des Mages, deux triptyques de l'hôpital Saint-Jean de Bruges. Au-delà du cadre architectural, symétrique dans la coupe et élaboré dans ses aspects décoratifs, s'ouvrent des paysages riants qui donnent l'occasion de saisir, avec un réalisme tout flamand, les simples aspects de la vie populaire.

Bucarest Musée National

Portrait de deux donateurs

Les Portraits de deux donateurs sont deux fragments qui faisaient à l'origine partie d'un triptyque qui était déjà démembré vers le milieu du xviie siècle. La partie centrale était une représentation de la Vierge à l'Enfant. Les deux panneaux sont conservés au Musée national d'art de Roumanie à Bucarest.

Les deux personnages sont peints en partie sur un fond uni, en partie devant un paysage. Les paysages sont en partie peints sur des pièces de bois ajoutées ultérieurement. Derrière les donateurs se tenaient à l'origine leurs patrons protecteurs chargés d'intercéder en leur faveur ; on voit des vestiges de vêtements, en particulier sur le panneau droit. Au-dessus des mains de l'enfant derrière le donateur est esquissé une croix, indice d'une mort prématurée, signe probablement ajouté plus tard par l'atelier de Memling. Les donateurs sont agenouillés devant la Vierge. La Vierge à l'Enfant identifiée dans l'ancienne collection Liechtenstein se tient entre deux colonnes surmontées de chapiteaux historiés et devant une tenture de brocart. Sur les chapiteaux sont représentées une Adoration des mages et une Présentation au temple.

Une Vierge à l'Enfant de la collection Liechtenstein qui est probablement le panneau central manquant du triptyque a été identifiée par De Vos dans les archives Forchondt.

New York Metropolitan Museum

Jeune homme à la galerie

L'attention méticuleuse du détail de Memling se distingue par le remarquable naturalisme de la physionomie du modèle et la texture de sa tunique en velours bordée de fourrure. Le jeune homme était probablement l'un des nombreux visiteurs florentins ou résidents de Bruges, dont plusieurs ont commandé des portraits à l'artiste. Il semble que peu de temps après avoir été peint, le panneau a été envoyé à Florence, où il a inspiré les artistes italiens, qui admiraient profondément la peinture néerlandaise. Une Vierge à l'Enfant (Louvre, Paris) peinte vers 1476-77 et diversement attribuée à Verrocchio et Ghirlandaio, comprend la même vue du paysage et des colonnes classicisantes. Les colonnes à l'italienne, qui indiquent la familiarité de Memling avec l'art italien et auraient plu à son mécène florentin, illustrent que la relation entre les artistes d'Europe du Nord et du Sud était celle d'une influence réciproque.

Mariage Mystique de Sainte Catherine

Le triptyque est composé d'un panneau central et de deux volets latéraux qui permettent de le refermer. À l'époque de sa réalisation, les volets n'étaient ouverts et le panneau central n'était exposé qu'en certaines occasions solennelles, le dimanche et les jours de fête. Étant fermé la plupart du temps, la peinture des revers des volets latéraux prend son importance, mais généralement, le revers du triptyque était réservé aux sujets les plus sobres et secondaires, souvent peints en grisaille, plus rarement en noir et blanc. Dans le cas présent, le peintre a au contraire réalise deux panneaux très élaborés. Ils représentent deux alcôves dans lesquelles se tiennent les deux donateurs (à gauche) et les deux donatrices (à droite) priant à genoux, accompagnés chacun de son saint patron. Sur le volet gauche, les frères Anthonis Seghers et Jacob de Ceuninc sont accompagnés par saint Jacques le Majeur et saint Antoine abbé ; alors que sur le volet droit les sœurs Agnès de Casembrood et Clara van Hülsen sont accompagnées par leurs saintes patronnes sainte Agnès et sainte Claire.

Le panneau central du retable montre une scène dite de « sacra conversazione », avec la Vierge Marie et l'Enfant Jésus entourés de deux anges et de quatre saints saint Jean-Baptiste, saint Jean l'Évangéliste, sainte Catherine et sainte Barbe. Sainte Catherine célèbre son mariage mystique avec Jésus.

Les volets latéraux montrent la décollation saint Jean-Baptiste (gauche) et la vision de l'Apocalypse par saint Jean l'Évangéliste à Patmos.

Les couleurs vives et saturées créent des contrastes forts qui accentuent la richesse et la valeur inestimable de cette œuvre


L'Annonciation

Memling a imaginé cette Annonciation à partir du volet gauche du Retable de sainte Colombe, peint par Rogier van der Weyden et maintenant conservé à Munich. Son pinceau novateur a transformé la mère du Christ agenouillée en une Vierge défaillante, soutenue par deux anges. Comme d’autres peintres flamands du XVe siècle, Memling a traduit l’imagerie religieuse dans le langage de la vie quotidienne. Les lys représentent la pureté de la Vierge et le chandelier vide symbolise ses entrailles où bientôt sera conçu le Christ, lumière du monde. Gabriel porte des vêtements liturgiques qui évoquent le rituel de la messe et, par conséquent, l’incarnation du Christ. La colombe (ou l’Esprit Saint) rappelle que cette incarnation a accompli les Écritures, que la Vierge montre de la main gauche.

Washington National Gallery

Vierge à l'Enfant entre deux anges musiciens

Alors que le timbre de Noël était très populaire, il n'était pas sans ses détracteurs. Certains n'étaient pas d'accord avec l'idée que la poste émette un timbre honorant une fête religieuse. Et d'autres voulaient des timbres de Noël plus religieux. Le bureau de poste US continuerait à émettre des timbres de Noël dans les années à venir qui présentaient l'arbre de Noël national, des plantes saisonnières et un ange en 1965. L'ange était considéré comme moins controversé car les anges sont inclus dans de nombreuses religions, pas seulement dans le christianisme.

Puis en 1966, la Poste a eu une nouvelle idée. Ils pourraient produire des timbres de Noël en utilisant des peintures classiques de la Vierge à l'Enfant. Ces timbres ne violeraient pas la séparation de l'Église et de l'État parce qu'ils étaient une célébration de la culture. Ainsi, le 1er novembre 1966, ils ont émis le premier timbre américain de la Vierge à l'enfant à Christmas, Michigan. Le timbre présentait le tableau du XV e siècle, Vierge à l'enfant avec des anges , du peintre flamand Hans Memling (National Gallery of Art, Washington)

Ce timbre était très populaire et plus de 1,1 milliard ont été imprimés. Le dessin était si populaire qu'il a été de nouveau utilisé sur le timbre de Noël de 1967. Cependant, le timbre de 1967 était plus grand et montrait davantage la peinture. La popularité continue du timbre a conduit le bureau de poste à émettre un autre timbre de Noël traditionnel en 1968, représentant cette fois l'ange Gabriel. Pour le numéro de 1969, ils sont revenus au thème non religieux, avec un timbre représentant une peinture intitulée Winter Sunday in Norway, Maine .

Puis en 1970, la Poste a opéré un grand changement. Pour que les gens des deux camps soient heureux, ils ont émis un timbre de Noël traditionnel, représentant une peinture classique de la Nativité, ainsi qu'un bloc de quatre jouets de Noël. Cette décision s'est avérée populaire et ils ont continué à émettre des timbres avec des thèmes de Noël à la fois traditionnels et contemporains.

Ottawa National Gallery

Vierge à l'Enfant, saint Antoine abbé et un donateur

La Vierge à l'Enfant avec saint Antoine et un donateur est un tableau du peintre primitif flamand Hans Memling daté de 1472. C'est un tableau plutôt précoce de Memling, et on y retrouve des emprunts et des thèmes repris et retravaillés de Jan van Eyck notamment. C'est un des rares tableaux où la Vierge et le donateur se trouvent en position asymétrique.

Ce modèle est typiquement brugeois, et on le retrouve rarement ailleurs. Parmi les peintures de ce groupe figurent la « Vierge de Melbeke » de Jan van Eyck, œuvre disparue dont la composition est connue par diverses copies, la « Vierge de Jan Vos » de la Frick Collection, achevée dans l'atelier de van Eyck, ainsi que la « Vierge d'Exeter » de Petrus Christus à la Gemäldegalerie (Berlin). Le panneau de Memling n'est toutefois pas une copie, mais une adaptation d'un schéma plus ancien. Ainsi, le décor du panneau semble emprunté à des représentations d'intérieurs de van Eyck ou de Petrus Christus. La pièce est éclairée par une fenêtre dans le fond, comme dans le Portrait des époux Arnolfini de 1434 de van Eyck. L'idée de faire figurer l'année de création sur le fond pourrait être empruntée à cette œuvre. Faggin estime plutôt que la date n'a pas été apposée par Memling, mais recopiée éventuellement du cadre original perdu (où elle figure habituellement)2.

La position de l'enfant dérive d'un modèle utilisé par van Eyck dans La Vierge du chancelier Rolin, mais comme le donateur est placé à droite et en avant, l'enfant est légèrement tourné.