Gustave Caillebotte

Gustave Caillebotte

Gustave Caillebotte, né à Paris le 19 août 1848 et mort à Gennevilliers le 21 février 1894, est un peintre français, collectionneur, mécène et organisateur des expositions impressionnistes de 1877, 1879, 1880 et 1882. Il lègue sa collection de peintures impressionnistes, réalistes et de dessins à l'État.

Gustave Caillebotte, dont les oeuvres personnelles furent, jusqu'à peu, oubliées, fut à la fois un peintre reconnu et un mécène généreux du mouvement impressionniste.

Il naquit en 1848 dans une famille très aisée qui batit sa fortune dans les textiles puis dans les biens immobiliers à l'occasion du redéveloppement du Paris du Baron Haussmann.

Ingénieur de profession, mais aussi ancien élève de l'Ecole des Beaux-Arts de Paris où il fut l'élève de Léon Bonnat, il rencontra Edgar Degas, Claude Monet, et Pierre Auguste Renoir dès 1874 et les aida à organiser la 1ère exposition des Impressionnistes à Paris cette même année.

En 1873, il hérite de la grande fortune de son père et sera financièrement indépendant pour le restant de ses jours.

En 1875, souhaitant faire ses débuts publics comme peintre, il soumit une oeuvre au Salon Officiel qui fut refusée, ce qui l'incita à exposer, soutenu par Renoir, dans le cadre -plus favorable- de la deuxième exposition du groupe impressionniste, en 1876. Ses oeuvres et en particulier les "Raboteurs de parquet" y furent remarquées et appréciées. Il participera dès lors aux expositions ultérieures des Impressionnistes

Caillebotte peignit quelque 500 oeuvres dans un style souvent plus réaliste que celui de ses amis impressionnistes. Le peintre s'illustrera particulièrement dans des vues des rues de Paris faites depuis des balcons élevés, dans des scènes de la vie ouvrière, dans des paysagesnaturels de jardins et parcs, et dans des scènes nautiques (sur la Seine à Argenteuil et sur l'Yerres).

Son souci du détail, ses notes colorées, et son rendu de la lumière font bien de lui un grand peintre impressionniste à l'oeuvre originale et diverse.

Paris Musée d'Orsay

Raboteurs de parquet 1875

Le tableau surprend par son sujet (de petites gens auxquelles il n’était pas d’usage de s’intéresser) comme par son cadrage en plongée. L’artiste exprime par ces choix son intérêt pour d’authentiques ouvriers-artisans : en témoigne le gros plan sur leurs bras. Il a conscience de la pénibilité de leur tâche et le montre : ils travaillent à genoux, leur peau luit de sueur. Le réseau de lignes géométriques enferme ces hommes dans un univers rigide duquel le regard du spectateur ne peut lui non plus s’échapper.

Mais plus que de compassion, il s’agit d’une célébration : leur musculature puissante est mise en valeur par la lumière rasante. Caillebotte traite son sujet avec une dignité et une sobriété qui excluent tout misérabilisme. Il s’agit, par la chaleur des couleurs, de dire la noblesse du travail, la qualité du matériau : le bois. Ces hommes sont par ailleurs solidaires les uns des autres – leurs gestes s’accordent, sans qu’il soit besoin de mots. Peu individualisés, ils sont réduits à leur fonction. C’est plutôt sur la dimension sociale qu’insiste l’artiste : ces artisans gagnent péniblement leur vie en aménageant un intérieur dont les stucs et les fers forgés disent le luxe. Ils accomplissent leur destin, qui ne manque pas de grandeur.

Toits sous la neige

Paysage urbain éminemment "moderne", ce tableau décrit à merveille l'atmosphère d'un jour d'hiver à Paris. Le ciel bas inonde de gris les toits enneigés à peine animés par quelques notes de rose éteint. En s'intéressant ainsi aux effets des saisons sur la lumière et le paysage, Caillebotte rejoint ses camarades impressionnistes Monet, Sisley ou Pissarro.

En 1879, Caillebotte participe à la quatrième exposition impressionniste avec plus de vingt-cinq œuvres. Deux vues de toits y figurent, dont celle-ci

Portrait d'Henri Cordier

Henri Cordier est un portrait de l'orientaliste sinologue Henri Cordier réalisé par Gustave Caillebotte en 1883 et conservé au Musée d'Orsay depuis 1986.

Ce tableau qui mesure 65 cm de hauteur sur 82 cm de largeur a été donné par Mme Henri Cordier au musée du Luxembourg en 1927. En 1929, il a été transféré au musée du Louvre où il est resté jusqu'en 1947. Il a ensuite été conservé Jeu de Paume entre 1947 et 1986.

Henri Cordier (1849-1925) est un spécialiste de la Chine, professeur d'histoire, de géographie et de législation des États d'Extrême-Orient à l'École des Langues Orientales de Paris. On ignore comment Caillebotte et Cordier se sont rencontrés, mais ils furent sûrement amis car l'artiste, qui n'avait pas besoin de vendre sa peinture pour vivre, n'a jamais réalisé de portrait de commande. Ici, le peintre choisit d'insister sur la dimension intellectuelle de Cordier. Il est représenté en pleine concentration, entouré de livres, occupé à écrire dans une position mal définie. La mise en page insolite qui coupe la figure à mi-corps en la combinant avec les éléments du décor qui ferment complètement l'espace est très représentative des recherches de Caillebotte.

Voiliers à Argenteuil

Caillebotte est un yachtman passionné. Dès 1879, il remporte des régates sur la Seine et se fait remarquer par ses bateaux luxueux et novateurs. Il devient même, à la fin de sa vie, un architecte naval réputé, sa passion pour le bateau finissant par l'emporter sur la peinture. Dès 1881, il achète une maison au Petit-Gennevilliers, sur la rive de la Seine face à Argenteuil, où se trouve le Cercle de la Voile de Paris. Cette maison devient peu après sa résidence principale.

Il se met donc naturellement à peindre des "canotiers" et des voiliers. Sa vision est bien-sûr influencée par celle de Monet qui, installé à Argenteuil dès 1871, fit des voiliers sur la Seine un de ses motifs de prédilection. Manet, Renoir et même Sisley ont également largement abordé ce thème. C'est ainsi que Caillebotte apparaît presque démodé, en tout cas retardataire, lorsqu'il expose en 1888 des vues de bateaux sur la Seine.

Autoportrait 1892

En 1886, Paul Durand-Ruel organise à New-York une grande exposition de 300 toiles, destinée à faire connaître les impressionnistes aux États-Unis. Dix tableaux de Caillebotte sont choisis. La peinture de Caillebotte conservera la faveur des américains alors même qu’il était considéré en Europe comme un peintre de second ordre.

Caillebotte ne s’est jamais marié mais a vécu, à la fin de sa vie avec une femme d’origine modeste, qui se faisait appeler Charlotte Berthier. Figurant sur le testament du peintre, il apparaîtra devant notaire qu’elle s’appelle Anne-Marie Hagen, née à Paris en 1858.

En février 1894, Caillebotte prend froid dans son jardin du Petit-Gennevilliers. Il ne parvient pas à se rétablir et une congestion pulmonaire se déclare. Selon certaines sources, il s’agirait d’un accident vasculaire cérébral. Il meurt le 21 février et est inhumé au cimetière du Père-Lachaise. La presse se fit l’écho de ce décès, en rappelant parfois le rôle de Caillebotte aux côtés des impressionnistes :

« Le cordial et fin Caillebotte les obligea littéralement. Il aimait leur talent, il se sentait vibrer avec eux aux mêmes aspirations artistiques, et il considérait comme la chose la plus simple du monde de les aider à se tirer d’affaire, ou mieux encore, de leur permettre d’accomplir leur œuvre et de montrer leur valeur au public malgré ce public lui-même, malgré tous les obstacles. Or tout cela il le fit simplement, sans ostentation, sans jouer au mécène, mais avec toute la simplicité d’un bon camarade, qu’un remerciement même gênerait. Peut-être est-ce pour ne pas le gêner de cette façon que certains de ses anciens amis et obligés n’allèrent pas à ses obsèques. »

Paris Musée Marmottan

Chrysanthèmes blancs et jaunes

Cette composition, exécutée d'après un massif de Chrysanthèmes du jardin du Petit Gennevilliers, est comparable à une seule de ces fleurs. La focalisation se fait de l'oeil sur la partie la plus dense du sombre feuillage et sur la seule fleur rouge. Le blanc fait chanter les autres couleurs. Il devient le centre de l'espace d'où rayonnent en un mouvement souple, un peu alourdi sur la gauche par la profusion végétale, les autres soleils colorés. L'imagination voit éclater en germes lumineuses bien au-delà de la toile, les chrysanthèmes que le cadre a coupés.

Rouen Musée des Beaux Arts

Dans un Café

Ce jeu de glaces sophistiqué traduit chez Caillebotte, le désir de rendre originale une scène banale. Ce café où les consommateurs trompent l'ennui, est d'autant plus sombre et calme à cette heure du jour, que dehors, le temps est radieux et la végétation en plein épanouissement.

Bayeux Musée Baron Gérard

Portraits à la campagne

Caillebotte, jeune rentier d’à peine trente ans et observateur impassible de l’intimité du cercle familial, réalise ici un portrait collectif de ses parentes regroupées dans le jardin de la propriété acquise par son père à Yerres.

Sur cette huile sur toile datée de 1876, on peut reconnaître, absorbées par leurs travaux d’aiguille, au premier plan à gauche la cousine de l’artiste, Marie, au second plan à droite la mère de la jeune femme, Madame Charles Caillebotte, face à elle Madame Hue, une amie de la famille et enfin au fond, plongée dans la lecture, la mère du peintre. e don de cette œuvre au musée s’associe au souvenir d’une autre cousine de l’artiste, Zoé, absente de la composition. Il s’agit en effet d’un présent remis par Caillebotte à l’occasion du mariage de cette jeune femme à Bayeux le 17 juin 1887, célébration à laquelle il participe en tant que témoin.

Flers Musée du Chateau

Boulevard Haussmann, effet de neige

Le musée du château de Flers possède une oeuvre de Gustave Caillebotte. Il s'agit de Boulevard Haussman sous la neige, peint en 1880. Son dernier propriétaire est Julien Salles, maire de Flers de 1898 à 1915, qui l'a légué avec d'autres oeuvres au musée.


Les tableaux de Gustave Caillebotte propose l’expérience d’habiter la ville repensée. L’impression d’espace, la profondeur des perspectives bouleversées renouvellent les points de vue pour les artistes. Le Paris haussmannien, riche, grandiose, spectaculaire se prête facilement à la représentation. Voies larges, amples trottoirs plantés d’arbres, longues façades alignées, portes cochères, balcons filant et décorations sculptées, la ville est géométrie, symétrie. Caillebotte retranscrit avec minutie cette architecture. Il est fasciné par les réalisations techniques les plus audacieuses, éléments de la modernité, comme les structures métalliques du pont de l’Europe comme autant de nouvelles expressions plastiques.


Motif récurrent de 1876 à 1882, il figure un Paris aux dimensions monumentales, empreint d’une profonde mélancolie. Il distille le doute de la nostalgie, d’un spleen prégnant révélant l’ambiguïté du regard posé sur cet espace urbain coupé de son histoire. L’élégance opulente, la propreté les rues pavées, même la rareté des passants aux tenues soignées, devraient s’inscrire dans le paysage comme des éléments sécurisants. Mais les passants anonymes, étrangers les uns aux autres, incarnent l’incommunicabilité. Le sentiment d’aliénation est renforcé dans les scènes d’intérieur par l’inquiétante étrangeté des compositions.

Genève Petit Palais

Le Pont de l'Europe

Quelques mois avant l'exécution de la première Gare Saint Lazare, Caillebotte représente le Pont de l'Europe qui en domine le site, comme en témoigne la fumée crachée par quelque locomotive. Ce grand ouvrage métallique achevé en 1868, est situé sur la place d'où rayonnent six rues baptisées du nom d'une grande cité de ce continent. En vue de cette toile de grande dimension, Caillebotte a fait construire un omnibus vitré d'où il peut observer le pont par tous les temps et exécuter des études préparatoires. Dans cette scène animée qu'aurait pu saisir l'appareil d'un photographe, l'édifice jette sur l'asphalte blanche ses ombres bleuâtres et dresse ses immenses X métalliques en direction du point de focalisation, la rue de Saint Petersbourg qui fut rebaptisée rue de Leningrad.

Le cadrage choisi par l'artiste souligne le caractère imposant de la structure de métal. La diagonale de l'ombre du pont prolongée des toits gauches, reprend avec la diagonale du treillis métallique et de la lisière plus foncée du milieu de la chaussée, la forme d'une croix.

Caillebotte s'est représenté dans la figure de l'homme au chapeau haut-de-forme qui se dirige vers l'extérieur du tableau. La jeune femme qui l'accompagne est probablement une de ses amies, Madame Hagen.

Washington National Gallery

Périssoires

Gustave Caillebotte a 12 ans lorsque ses parents s’installent dans la propriété yerroise qui sera leur résidence d’été. De 1875 à 1879, il peindra quelques-uns de ses tableaux les plus importants dans cette propriété familiale où l’on trouve une maison de maître, de nombreuses dépendances, un grand parc longeant la rivière, des fabriques et un potager.

Ce lieu a été fondamental dans l’inspiration de l’artiste, lui offrant aussi bien des motifs à peindre avec le parc, la rivière, le potager que des sujets de composition avec l’activité des canotiers et les loisirs de la rivière. C’est à ce moment que se définit le style de Caillebotte, fait de sujets modernes représentés d’une façon nouvelle et qui l’ont fait devenir l’un des peintres impressionnistes les plus originaux.

Les tableaux qu’il a réalisés dans la propriété familiale d’Yerres constituent une partie essentielle de la révolution artistique apportée par les impressionnistes.

Houston Fine Arts

Portrait de Mademoiselle Boissière cousant

Il s’agit d’une parente de la première femme de Martial Caillebotte, le père de Gustave. Il avait épousé en 1828 Adèle Boissière, décédée en 1836.

Québec Musée National des Beaux Arts

Autoportrait 1889

Gustave Caillebotte se trouve au cœur de la révolution artistique qui secoua les consciences du temps de la IIIe République, qui succède aux évènements de 1870 (guerre franco-prussienne et Commune de Paris).

L’émergence des peintres impressionnistes et le dédain dont ils firent l’objet sont restés dans l’histoire de l’art comme des jalons importants dans la compréhension de la modernité en art.

Ces peintres eurent leurs détracteurs : les critiques et les membres des Beaux-Arts n’admettaient pas cette nouvelle manière de peindre. Gustave Caillebotte, par ses moyens financiers, sa clairvoyance eut le courage de s’opposer à ces courants contraires. Pour cela, il fut l’homme « à abattre » devenant lui-même l’objet de caricatures méchantes dans une certaine presse (le Charivari).

Mais ces peintres eurent aussi leurs défenseurs, notamment de la part du milieu des écrivains et poètes. D’abord Zola, comme critique, fit quelques reproches à Caillebotte, avant de reconnaître ses vraies qualités comme peintre.

... Dans les Collections Particulières

Les Raboteurs de Parquet 1876

Peu de temps après la réalisation de son grand tableau, Caillebotte revient une seconde fois à l'étude des gestes et des attitudes des raboteurs.

Cette composition offre des différences notables avec la précédente. Elle se situe dans une autre pièce de l'hôtel familial de la rue Miromesnil. Pour cette deuxième toile, Caillebotte a choisi deux autres personnages dans l'ensemble des dessins préparatoires d'après nature et les a réunis sur le parquet, pareillement incliné mais traité dans une perspective moins appuyée, d'une autre pièce à l'aspect sobre.

On voit beaucoup plus distinctement les épaisses genouillères qui faisaient partie de l'équipement indispensable des raboteurs de parquet, et qui expliquent la difformité apparente des jambes du personnage assis.

Le Déjeuner

Le génie de l'artiste est de nous faire participer à cette scène par la vue en grand angle et l'assiette, possiblement celle du peintre lui-même, laissée vide au premier plan. La lumière provient des fenêtres et se reflète sur les cristaux, les personnages sont à contre-jour. La composition joue sur les cercles, les demi-cercles et les triangles des fenêtres en point de fuite.

Cette toile représente une scène de déjeuner dans la salle à manger de l'hôtel particulier familial des Caillebotte à Paris au 77 rue de Miromesnil, maison aujourd'hui disparue. On y trouve la mère de l'artiste, Madame Martial Caillebotte, née Céleste Daufresne (1819-1878), se faisant servir par le maître d'hôtel et à droite le frère de l'artiste, René Caillebotte (1851-1876). Ce dernier est également représenté dans une œuvre de son frère cette même année, Jeune homme à la fenêtre de cette même maison ; il meurt brusquement très peu de temps après. Madame Caillebotte est encore en grand deuil car le père de famille, homme d'affaires prospère qui a fait construire cette maison en 1866 est mort à la Noël 1874. L'impression de cette scène est pesante, comme est pesant le décor bourgeois de la salle à manger.

Villers sur Mer

Le paysage actuel a été peint sur la côte normande, où Caillebotte, un plaisancier habile, a passé plusieurs semaines chaque été à partir de 1880, participant à de grandes régates. Il fait partie d'un groupe de toiles de 1880-1884 qui représentent des villas cossues bordant la côte entre Villers et Villerville, que Rodolphe Rapetti a décrites comme "les œuvres les plus originales" que Caillebotte a peintes lors de ses séjours normands

L'œuvre normande de Caillebotte marque un tournant critique pour l'artiste. À partir de 1880, il se concentre presque exclusivement sur le paysage et le paysage marin, abandonnant les peintures de figures à grande échelle et les scènes de la vie urbaine contemporaine qui avaient constitué son pilier au cours de la décennie précédente. Stylistiquement, il a commencé à éviter les contours nets et les accents finis de ses peintures parisiennes en faveur d'un idiome plus impressionniste caractérisé par une manipulation libre et animée. Parallèlement, les paysages normands de Caillebotte conservent la prédilection pour les perspectives plongeantes et les angles inattendus qui distinguent son œuvre des années 1870.

Peintres en Bâtiment

Présentés à l'exposition de 1877, aux côtés de Rue de Paris, temps de pluie et du Pont de l'Europe, les Peintres en bâtiment, reprennent le cadre du Paris haussmannien dont on reconnaît la rectitude des façades et des trottoirs, sans pouvoir identifier la rue, semblable à ses voisines.

La rue, prise en enfilade, offre une perspective vertigineuse. Comme presque toujours chez Caillebotte, le point de fuite est à la hauteur des yeux des personnages debout : le spectateur est donc censé être un piéton parmi les autres.

En même temps, le point de fuite est décentré vers la gauche du tableau, ce qui a pour effet de donner son plein développement à la vitrine à repeindre (elle occupe plus de la moitié de la surface).

Le marchand de vin n’existe plus, mais son emplacement exact n’est pas trop difficile à retrouver : il se situait 16 rue de Lisbonne… juste en face de l’hôtel Caillebotte !

La rue Halévy vue du 6e étage

Le peintre fait varier les points de vue en représentant la rue Halévy depuis un sixième étage, sous les toits, ou le boulevard Haussmann sous la neige. Vue prise à travers un balcon (1880) décale délibérément le regard afin que le motif secondaire de la ferronnerie devienne le motif principal découpant comme un puzzle la vue plongeante sur la rue. Dans le même esprit de découverte d'un univers sans horizon, Un refuge boulevard Haussmann devient le lieu géométrique d'une sorte de cosmos urbain ouvert, parcouru par de rares présences en mouvement vouées à la dispersion. Quand Boulevard vu d'en haut fut exposé en 1882, Caillebotte était devenu, selon Ernest Chesneau, l'« ami des perspectives curieuses ». Des photographes de la réalité moderne sauront les reprendre quarante ans plus tard dans un tout autre contexte.

Canotiers ramant sur l'Yerres

Sans doute, en pratiquant de canotage, Caillebotte préfère-t-il mettre en relief la force et l'énergie, là ou Manet aurait décrit la promenade amoureuse, En bateau en 1874, là où Marie Cassatt aurait représenté la balade sereine d'une femme promenant son enfant "tiré" par le prêtre du village - Boating party en 1894 -, où Monet se serait attaché à peindre la douce indolence de trois femmes canotant à Giverny - La barque à Giverny en 1887 -, et Renoir celle de deux autres égrenant les heures au gré de l'eau, La sortie à Asnières en 1879.

Boulevard des Italiens

Cette vision optimiste ne saurait néanmoins faire oublier la face sombre de ces transformations drastiques, les expropriations, la destruction du vieux Paris, la flambée des prix à la suite des constructions nouvelles. Les classes populaires repoussées aux frontières de la ville, les inégalités s’accentuent entre rive droite et rive gauche. Les disparités entre Ouest cossu, Est impécunieux et banlieues indigentes prennent de l’ampleur. La ségrégation sociale est renforcée par la disparition de quartiers entiers et la destruction du lien. L’ancien centre-ville, cerné de nouveaux éléments somptuaires incarnent l’idée de ces modèles abstraits dépourvus de liens sociaux.


Gustave Caillebotte assiste aux premières loges à cette restructuration d’ampleur qui prend fin en 1872 et annonce le triomphe de la société bourgeoise.

La plaine de Gennevilliers vue des coteaux d'Argenteuil

Caillebotte adopte ici une grande profondeur de champ pour restituer la vaste plaine de Gennevilliers jusqu'à l'horizon. La végétation au premier plan est rendue avec de longues touches verticales ou en virgules. De l'autre côté du fleuve, les différentes cultures sont traitées avec des motifs en chevrons roses ou verts. Les verticales des cyprès barrent la ligne horizontale que dessine un chemin au bord de l'eau. Un bateau à vapeur, démesurément petit sur le fleuve tranquille, anime légèrement le paysage. A l'arrière-plan, un massif d'arbres touffus forme une ligne parallèle à la berge. Quant au ciel, il est restitué avec de larges touches roses et jaunes couchées en diagonale sur la toile.

Gustave Caillebotte avait su apprécier le charme du Petit-Gennevilliers en rendant visite à Manet, qui habitait la demeure familiale rue de la Croix-des-Vignes, et suivant les endroits où Monet plantait son chevalet. Il leur suffisait de traverser le fleuve. Caillebotte s’y installe en 1881, agrandit la propriété pour édifier des serres et développer son jardin descendant en pente douce vers la rive. Architecte et concepteur de bateaux, il y implante le chantier naval Luce. Il devient ainsi l’un des pionniers de l’industrialisation de cette banlieue. Pour l’heure, l’artiste y reçoit ses amis impressionnistes, Renoir et Monet notamment, le critique d’art et écrivain Octave Mirbeau, qui partage sa passion des fleurs, ou le jeune Signac, féru de voile lui aussi, avec qui il rend visite par bateau à Seurat, travaillant à la Grande-Jatte. Amateur de timbres, il est un des premiers grands philatélistes.

Partie de Bateau

Au centre de cette composition de 90 par 117 cm, un homme élégant navigue, le chapeau encore ancré sur la tête et sa veste de costume posée sur le banc, comme s’il venait juste d’arriver de Paris pour un séjour chez son ami Caillebotte.

Exposée à l’exposition impressionniste un an après sa création, La Partie de bateau a fait l’objet d’une caricature de Draner dans le quotidien Le Charivari. Les escapades nautiques de Caillebotte ont pris fin en 1879, lorsque que la propriété est vendue après la mort de sa mère.

Homme s'essuyant la Jambe

L'Homme s'essuyant la jambe est une huile sur toile inachevée du peintre impressionniste français Gustave Caillebotte (1848-1894). Elle date de 1884 et mesure 125 × 100 cm. Elle est le pendant du tableau de Caillebotte intitulé L'Homme au bain, conservé au musée des beaux-arts de Boston. Ces deux grands tableaux illustrent le même homme et la même salle de bains, avec sa baignoire de cuivre et sa chaise paillée.

Intérieur, Femme à la Fenetre

On peut comparer deux toiles de Caillebotte … Le Jeune Homme à sa Fenêtre se transforme ici en femme. Le fait que la fenêtre, d'abord grande ouverte, soit ici fermée, que la vue sur une enfilade de rues soit ici totalement bouchée par une façade, que le fauteuil enfin, vide dans le premier tableau, soit ici occupé par un homme, changent tout.


En effet, Caillebotte avait peint en 1875 un célibataire introverti auquel le monde extérieur s'offre, mais qui s'y refuse. Il peint ici, au contraire, une épouse rêvant de liberté, mais à qui l'autonomie est interdite par le statut conjugal, personnifié par ce monsieur au profil épais.


Dans les deux cas, l'individu vu de dos, archétype sans visage, proclame dans le plus grand mutisme son inaptitude à communiquer. Notons enfin le subtil effet de miroir : une autre femme, jumelle de celle-ci, apparaît dans la fenêtre en vis-à-vis.

Cette peinture apparaît comme une variante d'Intérieur Femme Lisant : même thème, mêmes modèles. Mais cette nouvelle composition est centrée sur la silhouette de la jeune femme se détachant à contre-jour; elle rejoint ainsi une autre série où s'est également exprimée l'originalité de l'artiste, celle des Personnages à la fenêtre.

Les Jardiniers

Cette pittoresque peinture permet de juger de l'étendue de son jardin potager qui requérait l'emploi d'au moins deux jardiniers.


Gustave Caillebotte est certainement le peintre impressionniste le plus admirable. Hanté par la certitude de mourir jeune, le peintre a développé un sens de l’observation inouï, à la maîtrise du contraste incomparable. Après une seule année aux Beaux-Arts, il tente sa chance et propose au Salon Les raboteurs de parquet. Il essuie un refus, le sujet jugé trop plat, qui lui permet d’affiner sa technique en tant qu’impressionniste.


Doté d’une technique éblouissante, Caillebotte insiste sur la perspective quasiment photographique de ses plans (il invente la vue en plongée en peinture), et sa maîtrise absolue des effets d’eau et de soleil.


Très rapidement reconnu aux Etats-Unis, Caillebotte participa à la naissance du courant réaliste, qui révèlera entre autre Hopper. Gustave Caillebotte meurt à Gennevilliers le 21 février 1894, d’une congestion cérébrale.

Femme à sa toilette

L'image est désinvolte, complètement dépassionnée et dépouillée. Caillebotte choisit un moment banal (l'agrafage ou le dégrafage de la crinoline), recule un peu et concentre son attention sur les menus détails. Cependant, sa façon de suggérer la contention mêlée d'indifférence rêveuse de la jeune femme et, surtout, l'introduction du "double" dans le merveilleux motif du miroir mural donnent à ce tableau un caractère tendre et attachant.

Le Clos des Abbesses à Yerres

Jardin à Trouville

Tournesols dans le jardin du Petit Gennevilliers

Séchage du linge au Petit Gennevilliers

Roses jaunes et rouges dans un vase de cristal

Balcon, Boulevard Haussmann

En 1878, Gustave Caillebotte emménage avec son frère au 31 boulevard Haussmann. Il y habitera jusqu'en 1887.


Au premier plan, sur le balcon qui longe l'appartement de Caillebotte on reconnait le personnage de Dans un café. Au-dessus de l'épaisse frondaison des arbres, s'élèvent les immeubles du boulevard et l'angle de la rue La Fayette.

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Pêche à la ligne avec Zoé

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Ci-de-suite, nous découvrons des blocs feuillets reprenant une œuvre déjà présentée sur la page « Caillebotte» et commentée. L’œuvre évoquée n’est pas celle du timbre inclus mais elle y est particulièrement mise en valeur.

Ce peut aussi être une oeuvre d'un autre artiste accompagnant une oeuvre de Caillebotte sur le timbre du bloc Feuillet.



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