Véronèse

Véronèse

Véronèse (1528-1588) a la génie de la couleur qu'il associe au maniérisme de son époque pour produire des oeuvres grandioses et raffinées.

Paolo Caliari, dit Véronèse, né en 1528 à Vérone et mort le 19 avril 1588 à Venise, est un peintre vénitien. Véronèse opère la synthèse entre la peinture vénitienne proprement dite et celle de la terre ferme, entre Padoue, Vicence, Vérone, Rovigo, territoires qui abritent aussi de nombreux talents. Véronèse n’est pas vénitien comme Titien ou le Tintoret, et il n’est pas non plus étroitement lié à la culture de l’Europe du Nord comme c’est le cas pour d’autres artistes de la Vénétie, en particulier Jacopo Bassano ou Pordenone. Il est donc la quintessence du grand classicisme qui exalte le dessin et la couleur, la magnificence et la qualité, qui s’attache à organiser de façon grandiose les épisodes peints et à mettre en évidence la profonde conscience de soi des personnages des portraits.

Véronèse représente parfaitement toute une époque, époque de passage de la grande Renaissance au Maniérisme international. Lié à des cercles aristocratiques et humanistes – comme ceux des Grimani, des Barbaro, des Contarini –, il s’est attaché à la recherche d’un coloris somptueux, rythmé, qui exalte la luminosité de l’image, avec des ombres colorées et de précieux effets de tons superposés. 

 Véronèse exprime une version laïque et progressiste qui heurte les hiérarchies ecclésiastiques comme l’attestent de nombreux documents et témoignages de l’époque, au point d’en faire un véritable symbole de l’art moderne. Son esprit profane émane aussi des peintures à sujet biblique.

Venise lui lègue la splendeur et la magnificence des couleurs qui font de lui l’artiste dont l’oeuvre est destinée à égayer l’existence et à illustrer la beauté des hommes et des femmes, les merveilles du monde et le bonheur sur terre. La luminosité, le dessin et la qualité de sa peinture représentent une époque de passage entre la grande tradition de la Renaissance et le Maniérisme International. 

Le Repas chez Lévi, détail de l’autoportrait présumé de Véronese , 1573 

(Venise Galerie de l’Académie

Paris Musée du Louvre

Le Calvaire

Cette oeuvre est une peinture de la période de la renaissance appartenant au style maniérisme. Le lieu de conservation de « Le Calvaire » dit aussi "La Crucifixion" est le Musée du Louvre, à Paris.


Il en est probablement un des tableaux les plus célèbres de Paolo Véronèse et c'est peut-être

considéré à juste titre comme l'un de seschefs-d'œuvre.


Ce qui fait sa grande réputation, c'est l'inventivité de la composition.

Au premier plan, la plupart des figures sont regroupées à gauche, où l'échelle derrière la croix du Christ et le poteau supportant la croix du mauvais larron forme une structure fortement pyramidale.


Une deuxième structure triangulaire en capsule regroupe les personnes en deuil, dont la Vierge Marie, complètement bouleversées avec chagrin 


Dans L'Humanité du Christ (1535-1538), Pietro Aretino a évoqué avec vivacité les réactions émotionnelles précédant la mort du Christ, notamment saint Jean tenant l'évanouissement de la Vierge, ses profonds soupirs et ses larmes abondantes, et les trois Marie pleurant et contemplant humblement son chagrin.


Les Noces de Cana

 « À Cana, en Galilée, le Christ est invité à un repas de mariage au cours duquel il accomplit son premier miracle. A la fin du banquet, alors que le vin vient à manquer, il demande aux serviteurs de remplir d'eau les jarres de pierre puis de servir le maître de maison, qui constate que l'eau s'est changée en vin. Cet épisode, raconté par l'apôtre Jean, préfigure l'institution de l'Eucharistie. Les mariés sont assis au bout de la table laissant la place au centre à la figure du Christ. Ainsi, il est entouré par la Vierge, ses disciples, les clercs, les princes, des aristocrates vénitiens, des orientaux en turban, de nombreux serviteurs et le peuple. Certains sont vêtus de costumes traditionnels antiques, d'autres, en particulier les femmes, sont coiffés et parés somptueusement.

Véronèse dispose avec aisance cent trente convives, mêlant les personnages de la Bible à des figures contemporaines. Celles-ci ne sont pas réellement identifiables, même si une légende du XVIIIe siècle raconte que l'artiste se serait lui-même représenté en blanc, avec une viole de gambe, aux côtés de Titien et de Bassano participant au concert. Le maître de cérémonie barbu pourrait être l'Arétin pour qui Véronèse avait une grande admiration. Au milieu de cette foule, plusieurs chiens, oiseaux, une perruche et un chat s'ébattent. »  

Sur le Bloc carnet édité en France on retrouve "Les Noces de Cana" à droite sans valeur faciale

Le Portement de Croix

Ce tableau a un e copie, oeuvre du peintre et miniaturiste Prosper Lépinoy (1792-?), élève de Delecluze qui expose au Salon de 1831 à 1859. Il y est aussi fait mention qu'il s'agit d'un ancien chef de bureau du ministère de l'Intérieur. Il exécute également au cours des années 1850-1860 plusieurs copies de tableaux religieux destinés à être déposés dans les églises de France. Il s'agit bien pour cette oeuvre évoquée d'une réplique d'un tableau peint au cours de la 2e moitié du 16e siècle par l'artiste vénitien Véronèse (1528-1588). Ce tableau est désormais attribué à son atelier... Le tableau original, entré dans la collection de Louis XIV avant 1683 est aujourd'hui conservé au Musée du Louvre (Inv 144). Pour cette copie, il s'agit d'un achat par commande à l'artiste en 1849, pour la somme de 800 francs. Achevée en 1849, cette réplique est mise en dépôt en 1850 dans l'église paroissiale Notre-Dame-de-l'Assomption de Belmont-sur-Rance. Cette attribution est liée à la restauration récente de l'église. 

Ajaccio Musée Fesch

Léda et le Cygne

Le tableau de Véronèse, peint vers 1580, est le somptueux héritier d’une série de nus mythologiques vénitiens, notamment des Vénus de Giorgione et Titien. Le sujet est tiré des Métamorphoses d’Ovide, et narre les amours de Jupiter transformé en cygne pour s’unir à Léda, l’épouse de Tyndare. De cette union de la jeune femme avec le dieu naîtront Hélène et Castor.

D’un érotisme qui pouvait choquer encore au début du XXe siècle, où le musée du Louvre refusa de l’exposer pour cause de « pudeur publique », le tableau est un très bel exemple de l’interprétation des mythes antiques par les artistes de la Renaissance, qui peignaient pour une élite cultivée, avide de beauté païenne. La peinture représente un sommet de couleur et de sensualité vénitienne, avec ses teintes blanches, vertes et pourpres qui semblent se refléter sur le corps nacré de Léda. Ce corps ferme et musclé, avec son épaule démesurée, rappelle toutefois l’admiration de Véronèse pour Michel-Ange.

Avec Tintoret, et comme lui sur les traces de Titien, Véronèse devient le grand artiste vénitien de la deuxième partie du XVIe siècle. Moins dramatique et plus classique que Tintoret, il est le peintre chaleureux d’immenses compositions religieuses aux accents profanes (Les Noces de Cana du musée du Louvre), de décors illusionnistes dans les villas construites par Palladio dans les environs de Venise, et comme ici, d’œuvres mythologiques intimistes.

Léda et le cygne est un tableau MNR (Musée Nationaux Récupération), sigle désignant les tableaux récupérés par les alliés en Allemagne après la dernière guerre et qui, n’ayant pas pu être restitués à leurs propriétaires, ont été déposés dans différents musées.

Amsterdam Rijksmuseum

Portrait de Daniele Barbaro

Le cardinal Daniel Matteo Alvise Barbaro (né le 8 février 1514 à Venise - mort le 13 avril 1570), noble vénitien du xvie siècle, ambassadeur de la République de Venise en Angleterre, fut écrivain, traducteur et diplomate : il a notamment traduit en italien et commenté les dix livres d'architecture de Vitruve, et composa un traité d’optique, La pratica della perspettiva (« Pratique de la Perspective », 1568) qui exerça une grande influence tout au long du xvie siècle. Il contient la plus ancienne description connue de l'utilisation d’une optique avec la chambre noire (que l'auteur appelle camera obscura), ce qui en fait en quelque sorte l'ancêtre des appareils photographiques modernes. 

Barbaro est passé à la postérité pour ses contributions aux arts, aux belles-lettres et aux sciences mathématiques (perspective, optique géométrique, astronomie). Grand humaniste, ami et protecteur du Tasse, de Palladio et de Véronèse, il avait été l’élève de Pietro Bembo . Francesco Sansovino le considérait, avec Palladio et son père Jacopo, comme l’un des trois meilleurs architectes vénitiens. 

Barbaro servit la République de Venise comme ambassadeur auprès de la cour d’Élisabeth Ire à Londres et fut légat lors du Concile de Trente. Secrètement nommé cardinal (procédure de nomination dite « in pectore ») pour éviter les protestations diplomatiques, il fut élu en 1550 patriarche d'Aquilée, charge ecclésiastique qui exigeait l'accord du sénat vénitien.

À la mort de son père, il hérita des terres avec son frère Marcantonio Barbaro ; ensemble, ils confièrent à Palladio la construction de leur palais, la désormais fameuse Villa Barbaro, classée au Patrimoine mondial, située à Maser, près de Castelfranco. À cette fin, Palladio et Daniel Barbaro avaient visité Rome ensemble et l’architecture de la villa reflète l’influence qu’exercèrent sur eux les monuments antiques qu’ils y virent. Les intérieurs sont décorés de fresques de Véronèse, qui exécuta d’ailleurs des portraits à l’huile de son mécène.

Daniel Barbaro est peut-être (avec Palladio, Véronèse et Alessandro Vittoria) l'auteur du Palais de Trevisan à Murano (1557).

Son testament mentionne sa collection d'instruments d'astronomie.

Florence Musée des Offices

La Sainte Famille

En 1648, la toile est documentée dans la collection Widmann, à Vénise, puis dans la collection del Sera, quand elle fut achetée par le cardinal Léopold de Médicis. Elle est dans la Galerie des Offices depuis 1798. 

Dans la Galerie des Offices, son art est bien témoigné par les œuvres suivantes: la Sainte famille avec sainte Catherine et le petit saint Jean-Baptiste, Sainte Agathe couronné par les anges, L'Annonciation, Esther devant Assuerus, Le Martyre de sainte Justine, Vénus et Mercure présentent à Jupiter Éros et Antéros. 

Milan Pinacothèque de Brera

Baptème et tentation du Christ

Ce tableau, qui faisait autrefois partie d'un grand cycle décoratif, représente deux épisodes des Évangiles rarement associés. A gauche, Jean-Baptiste baptise le Christ ; à droite, le Diable cherche à le tenter le Christ dans un désert très… arboré. Le peintre a particulièrement soigné le paysage au centre, avec ses magnifiques effets de lumière obtenus par des coups de pinceau rapides qui s'estompent vers Jérusalem au loin. 

Venise Palais des Doges

Le Triomphe de Venise

Ce tableau a été commandé par le gouvernement vénitien pour le plafond de la Sala del Maggior Consiglio du Palazzo Ducale. C'est l'un des trente-cinq panneaux du plafond.

S'élevant au-dessus du banc de nuages, la personnification royalement vêtue de Venise trône entre les tours jumelles de l'Arsenal de la ville, sur le point d'être couronnée de laurier par des victoires volantes. À ses pieds et lui offrant de sages conseils se trouvent des personnifications de paix, d’abondance, de renommée, de bonheur, d’honneur, de sécurité et de liberté. Un arc de triomphe particulièrement splendide, surmonté de colonnes torsadées, marque le sommet d'un énorme balcon qui semble percer le plafond dans l'éther au-delà afin d'accueillir les multitudes de personnes en fête stipulées dans la commande. À la base, les sujets souriants de Venise ne semblent pas dérangés par la taille énorme et l'énergie des cavaliers qui courent au milieu d'eux, rappelant la puissance militaire considérable de Venise. Les raccourcis illusionnistes et les effets de lumière dramatiques servent à donner à l’allégorie politique un dynamisme et une excitation visuelle inimaginables.

Vicenza Palazzo Chiericati

Madonna et l'enfant, un Saint Pierre Martyr 

Pierre de Vérone ou Pierre martyr (Vérone, vers 1205 – Seveso, 6 avril 1252), fut un prédicateur de l'Ordre des Dominicains et inquisiteur en Italie du Nord, assassiné à coup de serpe et considéré comme martyr. Il est ici représenté au coté de la Vierge et de l'Enfant.

Le palais Chiericati est une résidence urbaine de la Renaissance d'Andrea Palladio, située à Vicence, en Vénétie. C'est là que ce trouve cette oeuvre de Véronèse.

Turin Galerie Sabauda

Vénus Mars et Cupidon avec un cheval

Véronèse a peint de nombreuses peintures de sujets mythologiques aux connotations érotiques dans les années 1570. Dans la plupart d’entre eux, le protagoniste est Vénus, la déesse de l’amour. Vénus et Mars avec Cupidon et un cheval est un exemple de ce type de peintures.

Maser Villa Barbaro

Autoportrait en costume de chasse

Aux extrémités est et ouest du bâtiment, il y a l'autoportrait de Véronèse et le portrait de sa femme Elena 

Ce serait l'Autoportrait de Véronèse (extrémité est de l'étage) de retour de la chasse, accompagné de ses lévriers (qui déborde du cadre de la porte), et le Portrait d'Elena Badile à l'éventail (fille de son premier maître) que Véronèse épouse en 1566 (extrémité ouest de l'étage).

Cette identification est cependant mise en doute et il pourrait s'agir de Marcantonio Barbaro revenant de la chasse (L'Automne ?) et de son épouse, Giustina Giustiniani, revenant du jardin (l'Eté ?).

Les figures en pied sont plus grandes que nature pour jouer avec la perspective de l'enfilade des pièces et elles se détachent, dans le cadre d'une fausse porte ouverte sur fond de paysage.

Véronèse n'était pas son vrai nom. Il est né fils d'un tailleur de pierre, appelé spezapreda en langue vénitienne. À cette époque, il était courant de porter le nom de famille de la profession de son père. Son vrai nom était donc Paolo Spezapreda. Sa mère était une fille illégitime de la noble maison de Caliari. À partir des années 1580, Véronèse change son nom de famille en Caliari. Le surnom de Paolo Veronese, sous lequel il est plus communément connu, lui a été donné en raison de ses origines véronaises et pour le distinguer d'un autre peintre véronais, Alessandro Turchi .

Il dirigeait un grand atelier à Venise, qui employait également son jeune frère, son neveu et ses fils. Après sa mort, la famille a continué à diriger l'atelier. Ils ont ensuite signé leurs tableaux « Héritiers de Paolo ». Ses étudiants comprenaient Giovanni Battista Zerlotti et Anselmo Canneri.  

Sainte Famille, Sainte Catherine et l'Enfant Saint Jean

Dans la Stanza del Cane, là se situent de fausses architectures à chapiteaux ioniques et avec vues de paysages imaginaires qui alternent sur les murs. Au centre de la voûte, une allégorie de La Fortune, accompagnée des figures féminines de l'Ambition (ou de la Noblesse) et de l'Envie (ou du Vice). 

On peut penser également à la Fortune accordant ses bienfaits à Venise, jalousée par les autres cités.

En-dessous, les scènes allégoriques formées chacune de deux figures, nous présentent La Chance couronnant un homme endormi (le Mérite ?) (mur ouest) et Le Temps (Saturne) et l'Histoire (mur est).

Cette oeuvre est sur le mur du fond (mur sud), conçu comme une conque absidale, et est dominé par cette Sainte Famille, avec la Vierge à l'Enfant Jésus accostée de Jean-Baptiste enfant et des Saints Joseph et Catherine (Mariage mystique). Une grande fenêtre rectangulaire ouvre sur un paysage bleuté.

Le mur du fond dominé par cette sainte famille 

Apollon et Vénus

Dans la Stanza di Bacco, dans l'angle nord-est de la pièce, au dessus de fausses sculptures et faux tableaux masqués par de fausses colonnes, nous découvrons au dessus de la corniche dominant la porte (mur oriental), les figures d'Apollon et Vénus.

Madrid Musée du Prado

Vénus et Adonis

 Vénus est la déesse de l'amour dans la mythologie romaine (Aphrodite chez les grecs). Adonis est un mortel réputé pour sa beauté. La déesse se prend de passion pour le bel éphèbe. Mais Adonis finira tragiquement dans un accident de chasse. Il s'agit ici de la dernière manière de l'artiste caractérisée par une certaine mélancolie. La lumière est atténuée, presque crépusculaire et les couleurs froides dominent. 

Comme son pendant, Céphale et Procris (Musée de Strasbourg), cette toile illustre un passage des Métamorphoses du poète romain Ovide. Les deux histoires impliquent un amour écourté par la mort, en l'occurrence celle d'Adonis.

Véronèse transmet la douleur de Vénus, déesse de l'amour, alors qu'elle présage la mort de son amant à la chasse. Peint après une période à Rome, Veronese a utilisé la sculpture hellénistique L'enfant à l'oie (Boéthos, 2e siècle avant J.-C.) pour la figure de Cupidon, tandis qu'Adonis rappelle la figure d'Endymion sur un sarcophage romain à San Giovanni Laterano. Velázquez a acquis cette toile lors de son deuxième voyage en Italie (1649-1651).

Le Sacrifice d'Abraham

Véronèse reprend le type de composition de ses prédécesseurs Titien et Tintoret pour ce sujet biblique, mais la repense complètement. Pour pouvoir comprimer latéralement la scène, il imbrique Isaac sous Abraham. En casant derrière un buisson l’agneau vu de dos, il crée un puissant effet ascensionnel, en quatre niveaux soulignés par l’architecture (lignes bleus clair).

A la même période, il va reprendre les mêmes principes dans une composition tout aussi excessive, mais déployée dans l’autre sens : en largeur. (Musée de Vienne)

Tolède Musée d'Art

Le Christ et le Centurion

Le centurion de Capharnaüm demande à Jésus de guérir son serviteur paralysé.  

Un centurion était un officier de l’armée romaine qui avait pour responsabilité de commander une centurie (100 soldats). La garnison de Capharnaüm appartenait probablement à la 10ème Légion romaine (legio fretensis) stationnée, à cette époque, en Syrie. Une légion romaine comprenait 6000 hommes. 

On imagine aisément que le centurion de Capharnaüm, ce dignitaire de haut rang a dû être impressionné par la personnalité du prophète de Nazareth récemment arrivé dans sa juridiction de Galilée.

On peut penser que ce haut gradé, en mission de surveillance, s’était glissé dans la foule, discrètement, pour écouter le prophète Yéshoua proclamer ses béatitudes sur la colline qui surplombe la cité portuaire.

Sans doute était-il au courant des discours du Christ dans la synagogue que lui-même avait fait construire pour les juifs. Le prophète Yeshoua n’était pas un inconnu pour lui, déjà un officier du roi Hérode était allé à Cana obtenir du prophète de Galilée la guérison de son fils. Cette guérison avait fait grand bruit dans Capharnaüm (Jean 4, 46-54).

Londres National Gallery

Allégorie de l'Amour III le Respect

L'Allégorie de l'Amour est une série de quatre tableaux du peintre italien Paolo Veronese, réalisée aux alentours de 1570 et conservée actuellement à la National Gallery de Londres. 

Il y a : Allégorie de l'Amour I : L'Infidélité, Allégorie de l'Amour II : Le Dédain, Allégorie de l'Amour III : Le Respect, Allégorie de l'Amour IV : L'Heureuse union

Ces tableaux ont été peints pour orner un plafond et forment une série complète. Certains experts ont établi qu'ils avaient été commandés par l'empereur Rodolphe II du Saint-Empire (1552-1612) pour garnir les plafonds du château de Prague 

Adoration des Mages

L’Adoration des Mages a été peinte en 1573 comme une composition d’autel pour l’église de San Silvestro à Venise. On y voit déjà tout ce que Véronèse a réalisé en tant que maître mature. Ici, nous voyons un paysage joliment écrit et rempli d’air.

Avec des parties de la crèche dans laquelle le Christ est né, les éléments de l’architecture ancienne avec ses arches, ses balustrades et ses chapiteaux sont d’une harmonie inattendue. Un rayon de lumière pénétrant cet espace du ciel expose de la masse des personnes et des animaux la figure d’une jeune mère de Dieu avec un bébé sur ses genoux. Un vieil homme en rouge se pencha vers elle, apparemment, c’est Saint Joseph. Un jeune berger tient un chien et regarde avec intérêt ce qui se passe. De l’autre côté de Marie, des mages agenouillés sont venus au Sauveur nouveau-né avec des cadeaux. En arrière-plan des foules de leurs nombreux cortèges.

L’artiste a pris grand soin de montrer à quel point leurs vêtements étaient luxueux, en particulier Balthazar, qui s’est agenouillé devant Marie. La dissemblance des tons chauds et froids, l’artiste réalise un effet de couleur forte, ce qui rend la toile brillamment décorative. Dans des intrigues sur des thèmes gospel ou bibliques, Véronèse, un favori de Venise, écrit ses contemporains – visages, leurs vêtements et même leurs gestes. Ses peintures sont plus pleines que les œuvres de Titien, rencontrent les goûts des Vénitiens ordinaires.

En tant que peintre, il est presque inférieur au grand maître, frappant dans sa capacité à subordonner tous les nombreux détails à l’idée générale de la toile. Mais dans ses œuvres moins que cette réflexion philosophique sur le sort de la vie, qui nous captive dans les tableaux de Titien.

Dresde Gemaldegalerie

La Résurrection du Christ

La Résurrection parachève la vie et la mort de Jésus, et elle est le cœur de la foi chrétienne. Pour le croyant, elle scelle la victoire de la vie sur la mort et atteste la divinité de Jésus. 

Dans l'un des plus anciens écrits du christianisme, la Première épître aux Corinthiens, l'apôtre Paul souligne l’importance fondamentale de la résurrection : « Et si le Christ n'est pas ressuscité, notre prédication est vaine, et vaine aussi est votre foi (1Co 15:14). »

Cette croyance affirme que Jésus de Nazareth est véritablement ressuscité d'entre les morts afin d'accomplir la Rédemption de l'humanité. Dans les textes des Évangiles et des Actes des Apôtres, après sa crucifixion ordonnée par Ponce Pilate et sa mort sur la Croix, Jésus est mis au tombeau. Deux jours plus tard, les Saintes Femmes et notamment Marie de Magdala constatent que la lourde pierre qui fermait le tombeau a été roulée et que le sépulcre est vide. Jésus apparaît ensuite à plusieurs de ses disciples, dont les Apôtres (1Co 15:5-6).

Vienne Musée d'Histoire de l'Art

Lucrèce

Lucrèce est une peinture de Paul Véronèse datant d'environ 1585. Elle représente le célèbre épisode où Lucrèce, femme romaine, qui après avoir été violée, se suicide pour sauvegarder son honneur et celui de sa famille. La peinture est conservée au musée d'histoire de l'art de Vienne. 

Moscou Musée Pouchkine

Minerve

A côté d'elle se trouve son bouclier avec la tête de la Gorgone Méduse 

L'origine du culte de Minerve est obscure. On lui a longtemps attribué une origine étrangère à Rome même s'il ne faut pas exclure qu'elle ait été indigène. Varron lui attribue une origine sabine. 

Son culte, surtout dans la classe des lettrés hellénisés, est progressivement rapproché de celui d'Athéna. Cette équivalence a pu se fonder d'abord sur le patronage reconnu aux deux déesses sur les arts et métiers, mais suivant le processus ordinaire c'est à Athéna dans tous ses emplois qu'elle est bientôt assimilée.  

Dans la mythologie grecque, Méduse est l'une des trois Gorgones. Elle est la petite-fille de Gaïa (la Terre) et la fille de Pontos (le flot marin). Bien que de sang divin, elle est la seule des trois Gorgones qui est mortelle. Elle est dotée d'une grande beauté, ce qui séduit le dieu de la mer Poséidon.

Poséidon, lors de sa noce avec la fille de l'ancien dieu marin avant la titanomachie déclare que le père de Méduse doit payer et l'entraine dans le temple d'Athéna pour la transformer, elle et ses sœurs, en monstres. A la demande de Méduse, Athéna fournit son bouclier de bronze poli qui, employé comme un rétroviseur permet à Persée d'avancer vers Méduse sans affronter son regard directement. Hermès lui fournit la serpe destinée à trancher le cou écailleux de Méduse et un sac en cuir pour cacher la tête du monstre qui, bien que mort, gardait ses pouvoirs magiques. Persée dispose en plus du casque d'invisibilité d'Hadès, casque qui le rend invisible, de chaussures ailées. Pour pouvoir approcher Méduse qui vit au pied du mont Atlas (au Maroc), Persée suit les conseils soustraie par ruse aux 3 Grées.

Persée parvient à tuer Méduse et à s'emparer de sa tête : il va l'offrir à Athéna qui le place au centre de son bouclier : c'est l'Égide. Du sang qui s'écoule du cou de Méduse naissent Pégase, le cheval ailé et Chrysaor, guerrier à l'épée d'or, tous deux fils de Poséidon (dieu des mers et océans et des chevaux), le sang va également recouvrir des algues qui vont se pétrifier et devenir rouges : le corail sera né.

Saint Petersbourg Musée de l'Ermitage

La Pieta

A l'approche de la mort, le peintre laisse transparaître, au fur et à mesure que les tons s'assombrissent, une sourde mélancolie. Dans la Pieta de l'Ermitage, la lumière, est bien présente encore, mais comme surnaturelle, indice d'un autre monde.  

Deux compositions très voisines de ce tableau de Véronèse exposé à Saint-Pétersbourg (musée de l'Ermitage)  sont conservées à Valenciennes (Musée des Beaux Arts) et à Berlin (Gemäldegalerie). 

Diane Chasseresse

Diane incarne la chasteté et elle peut illustrer des allégories sur ce thème. Ici, Veronese reprend le thème de Diane chasseresse en s’inspirant de la statue romaine aujourd’hui exposée au Louvre. La déesse est accompagnée d’un chien de type lévrier, surtout usité pour la chasse et compagnon fidèle de la déesse 

Budapest Szépmûvészeti Muzeum

Jeune homme vêtu de fourrure de lynx

Portrait d'un jeune homme portant de la fourrure de lynx ou Gentleman dans une fourrure de lynx ou encore plus simplement Portrait d'homme est une peinture réalisée en 1560 par le peintre italien Paul Véronèse. L'œuvre a été créée pendant son séjour à Rome et présente des similitudes avec son Baptême du Christ (Musée Herzog Anton Ulrich, Brunswick) et L'Onction de David (Kunsthistorisches Museum de Vienne). Le tableau est conservé au Musée des Beaux-Arts de Budapest. 

Au centre de la composition, est représenté à mi-cuisse, un gentilhomme élégamment habillé de noir et portant en cape un manteau au col et bordures de fourrure de lynx. Il est posté debout, légèrement orienté à gauche, le poing droit posé sur le haut d'un parapet, la main gauche gantée retenant la fourrure, la tête légèrement penchée en avant, le regard appuyé vers le spectateur. Le fond se découpe au tiers à gauche par un paysage avec ruine et arbre, sous un ciel bleu avec nuages, à droite par le bord vertical d'un mur noir découpé de feuilles en contre-jour complété sur la droite diagonalement d'un drapé de velours rouge. 

Prague Musée National 

Johann Jakob Konig

La galerie de peinture de Prague conserve encore quelques-unes des œuvres réunies au 16ème et 17ème siècle par l'empereur Rodolphe II, collectionneur et grand mécène, et en particulier des peintures de cette école de Venise comme ce portrait de l'orfèvre, libraire et antiquaire allemand Jakob König (datant de 1565-1580), également peint par Véronèse, reproduit sur ce timbre ci-dessus (25 CZK) émis le 15 mai 2013. 

Prague Galerie du Château

Sainte Catherine avec un ange

La galerie de peintures du château de Prague abrite notamment des toiles de Titien, Rubens, Guido Reni, Véronèse, Le Tintoret, Petr Brandl, toutes des œuvres réunies au 16ème et 17ème siècle par l'empereur Rodolphe II, collectionneur et grand mécène, et en particulier cette peinture de cette école de Venise comme ce portrait de Sainte Catherine avec un Ange peint par Véronèse, reproduit sur ce timbre ou cette enveloppe philatélique. 

New York Metropolitan Museum

Mars Vénus et un Ange

Vénus et Mars est une peinture réalisée dans les années 1570 par l'artiste italien de la Renaissance Paolo Véronèse. Elle est conservée au Metropolitan Museum of Art de New York.

La peinture a été commandée par l'empereur Rodolphe II et était l'une des trois œuvres mythologiques et sur le thème de l'amour commandées à l'artiste. Les deux autres sont à la Frick Collection à New York : L'allégorie de la Vertu et de la Performance et l'Allégorie de la source de la Sagesse et du Pouvoir. Il traite de l'amour romantique de la déesse romaine de l'amour Vénus et du dieu de la guerre Mars, tel que décrit dans les Métamorphoses d'Ovide.

La rencontre des deux amants se déroule dans un décor idyllique et paisible. Sur la gauche se tient la déesse nue, avec sa main gauche enlaçant Mars venant d'arriver, assis devant elle en armure. La main droite de Vénus repose sur le sein d'où s'écoule le lait, soulignant sa féminité. Sur le côté droit se trouve le cheval du dieu de la guerre, apprivoisé par un des Amours. Sa silhouette est basée sur des monuments équestres antiques. La musculature soulignée de l'animal exprime sa force, et sa tête inclinée et ses yeux calmes adoucissent son image. Les deux putti représentés sont la clé de l'interprétation de l'œuvre. Le premier cheval apprivoisé symbolise la subduction des désirs amoureux du dieu Mars, le contrôle des passions. Le deuxième putto, qui a noué le ruban autour des jambes de Vénus, symbolise l'union des amants dans l'amour éternel et l'harmonie d'une époque sans guerres. Le lait du sein de Vénus symbolise la richesse de la paix, qui est la nourriture de l'humanité.  

Chicago Institute of Art

La Création d'Eve

Dans la Bible, Ève était la première femme, créée à partir d'une des côtes d'Adam. Dieu a dit à Adam et Ève qu’ils pouvaient manger le fruit de n’importe quel arbre sauf un. Tentée par un serpent, Eve mange le fruit défendu puis convainc Adam de faire de même. Cela a mis Dieu en colère, qui les a chassés du jardin d’Eden, condamnant Adam à une vie de dur labeur et Ève à créer une nouvelle vie par un accouchement douloureux. 

Autres Oeuvres Philatéliques citées

Le Mariage mystique de Ste Catherine

 Jesus au Calvaire