Arkhip Kouïndji

Arkhip Ivanovitch Kouïndji, né le 27 janvier 1841 à Marioupol dans l'oblast de Donetsk, Empire russe et mort le 24 juillet 1910 à Saint-Pétersbourg, est un peintre paysagiste russe d'origine grecque-pontine.

 Arkhip Ivanovich Kuindzhi est né pauvre dans la campagne ukrainienne, à Marioupol, dans une famille d’origine grecque-pontine, c’est-à-dire originaire des bords de la Mer Noire. Il acquit une notoriété croissante dans les années 1880 et se refusa à exposer publiquement à partir de 1882. Il finit sa vie dans la bourgeoisie de Saint-Petersbourg où il professait à l’Académie Impériale des Beaux Arts.

Sa peinture paysagiste est colorée et riche, montrant une véritable maîtrise de la lumière exprimant les heures les plus belles du jour mais aussi de la nuit, les ambiances naturelles les plus incroyables, dans une sorte de jouissance picturale réellement exaltée. Ses études de l’Elbrouz ou de ses paysages enneigées sont des véritables tours de force de la peinture. Ses nuages, ses paysages marins et ses compositions parfois dépouillées à l’extrême sont à l’opposé de la peinture romantique et tourmentée d’un Caspar David Friedrich ; les paysages de clair de lune et nocturnes sont de toute beauté et respirent la quiétude. Tout dans sa peinture est un hymne au silence et à la tranquillité de la nature. 

Au cours des trois ou quatre dernières années de la vie d'Arkhip Ivanovitch, sa santé de fer a commencé à le changer sensiblement... Les symptômes externes ont d'abord été réduits à un essoufflement : il pouvait à peine monter les escaliers, et quand il se levait, il pouvait pas reprendre son souffle pendant longtemps... , il y avait de l'excitabilité, de l'irascibilité... Mais surtout des symptômes redoutables sont apparus au début du printemps 1909. De retour à Saint-Pétersbourg d'un voyage dans son domaine de Crimée, Arkhip Ivanovich était entre la vie et la mort pendant 8 à 9 jours : de graves crises d'étouffement pouvaient conduire à une catastrophe à chaque minute en raison d'une maladie cardiaque... et de l'aorte. La maladie a été négligée, et la lutte contre elle n'a pas été facile pour la médecine..  

Arkhip Ivanovitch Kouïndji

peint par Ivan Kramskoï

présent à la Galerie Tretiakov


Moscou Galerie Tretiakov 

Petit bois de bouleaux 

Le tableau Petit bois de bouleaux est présenté au public pour la première fois en 1879 lors de la 7e exposition des Ambulants. Les artistes et les spectateurs de cette exposition remarquent le caractère inhabituel du tableau qui deviendra plus tard l'un des plus connus du peintre Kouïndji. L'art de Kouïndji se modifia vers la fin des années 1870. Durant la première moitié de la décennie 1870, il travaille davantage les tons ternes qui reflètent la dureté de la vie rurale en Russie. Puis il se lance dans des tonalités tout à fait différentes en utilisant les jeux de lumières qu'il trouve dans la nature, comme dans Petit bois de bouleaux. Avec Isaac Levitan, il fait partie d'une catégorie d'artistes luministes russes. Les deux artistes étaient également unis par une conscience de l'essence symbolique du monde environnant, suggérant un parallèle avec le luminisme aux États-Unis. Avec ses expériences de pigmentation, Kouïndji est parvenu à rendre de beaux effets de lumière. Mais ses toiles se sont vite assombries, du fait de l'utilisation de bitume. Avec sa luminosité et ses contrastes entre ombres et lumière, Petit bois de bouleaux fait exception au vieillissement.

Pour Ilia Répine, « l'illusion de la lumière était le dieu » de Kouïndji, et selon lui aucun artiste ne l'égalait sur ce plan pour obtenir des effets de lumière.

Cette toile est peinte par l'artiste dans le style d'un paysage romantique. Comme pour ses autres toiles, il obtient un résultat significatif par ses combinaisons inhabituelles de lumière et de couleur. Le net contraste entre l'ombre et le soleil donne l'impression d'une lumière solaire très vive. La partie supérieure des bouleaux n'est pas représentée et seuls les troncs et de petites branches vertes sont visibles. Ils se détachent sur un fond forestier vert foncé. La toile est séparée en deux parties par la représentation d'un ruisseau qui coule au centre. Les eaux stagnantes sur le bord du ruisseau sont également de couleur verte. 

Le critique d'art Vladimir Petrov écrit ceci dans son article dédié au 150e anniversaire de la naissance de Kouïndji en 1841: « Le culte du soleil propre à Kouïndji est particulièrement bien rendu dans Petit bois de bouleaux. Il dépeint le motif le plus banal de la Russie centrale: la lisière de la forêt, des bouleaux blancs, un ruisseau qui se perd dans l'herbe, mais il crée en même temps un hymne à la lumière qui vient du ciel vers sa toile. L'aspect festif de la toile vient de l'intensité des contrastes brillants, mais aussi de le rythmique du paysage et du beau fond décoratif. » 

Elbrouz Nuit au clair de lune

A plusieurs reprises, Kouindji a peint le Mont Elbrouz comme ici éclairé par un clair de lune.

L'Elbrouz s'élève dans le Nord-Ouest du Caucase, à cent kilomètres de la mer Noire et à 370 kilomètres de la mer Caspienne d'où il est possible de l'apercevoir par temps exceptionnellement clair. Avec ses 5 643 mètres d'altitude, il constitue le point culminant de cette chaîne de montagnes qui marque traditionnellement la frontière entre l'Asie et l'Europe, au même titre que l'Oural. Se situant à onze kilomètres au nord de la ligne de partage des eaux marquant la frontière avec la Géorgie, il est partagé entre les territoires respectifs des républiques autonomes de Kabardino-Balkarie et de Karatchaïévo-Tcherkessie. Il constitue à la fois le plus haut sommet de la Russie et celui du « Vieux Continent », loin devant les 4 806 mètres d'altitude du mont Blanc. Il se trouve à 65 kilomètres au sud-sud-ouest de la ville de Kislovodsk et à 80 kilomètres à l'ouest-sud-ouest de Naltchik. 

Le Dniepr dans le matin

Le Dniepr, le matin est peint dans des couleurs sobres, sans effets de lumière vive. La surface du fleuve est rendue dans des tons doux, blancs-laiteux. Au premier plan une végétation de steppe verte pousse sur une colline, avec un buisson de bardane qui domine. Mais l'ensemble donne une impression incroyable de largeur et d'espace. Ce tableau révèle des traits impressionnistes en particulier dans la méthode de transposition de l'espace aérien, qui fait écho à un autre tableau de Kouïndji, Le Nord.

L'écrivain et peintre Leonid Volynski écrit à propos de cette toile : « La force principale de Kouïndji ne repose pas sur des effets phénoménaux. Dans son tableau d'adieu Le Dniepr, le matin, (le dernier de sa vie à avoir été exposé au public) il n'y a ni lune, ni soleil pourpre, il n'y a rien que de l'herbe à moitié fanée, des fleurs sauvages et des chardons jusqu'au fleuve, au loin, enveloppé de brume. Comme c'est simple ! Et pourtant, en s'arrêtant devant cette toile, on ressent une joie particulière: celle qui se produit quand on se retrouve tôt le matin sur la rive élevée d'un fleuve, au dessus des espaces infinis, remplis de lumière douce répandue et que l'on reste heureux dans le silence. »

Daryal Pass Nuit à la lumière lunaire

La passe de Darial (en russe : Дарьяльское ущелье, en ossète : Дайраны ком, en géorgien : დარიალის ხეობა) est un passage naturel au centre de la crête du Grand Caucase, entre la Géorgie et la Russie. Elle est constituée par le défilé du cours supérieur du Terek, qui au niveau de la frontière entre la Russie et la Géorgie, perce entre deux murs quasi verticaux élevés de 1 800 m et constitue une gorge à une altitude de 1 447 m. Située à l'est du mont Kazbek, elle est traversée par la route militaire géorgienne, voie importante qui relie Tbilissi, capitale de la Géorgie, à Vladikavkaz, en Russie. 

Le nom Darial provient de Dār-e Alān qui signifie « Porte des Alains » en persan. La gorge, aussi dénommée « Porte des Ibères » ou « Porte du Caucase », apparaît dans les annales géorgiennes sous les noms de Ralani, Dargani, Darialani. Les Tatars l'appellent Darioly. Strabon la dénomme Porta Caucasica ou Porta Coumana ; Ptolémée, Fortes Sarmatica. Elle est aussi dénommée « Porte d'Alexandre », à l'instar de la porte naturelle à travers le Caucase à Derbent.

La passe de Darial est une des localisations des « Portes de fer » qui, selon la légende, auraient été édifiées par Dhû-l-Qarnayn pour contenir les peuples du Nord (Gog et Magog), légende que l’on trouve dans le Pseudo-Callisthène et dans la sourate 18 du Coran. D'après les recherches d'As-Syohârwî, Cyrus II (Dhu-l-Qarnayn mentionné dans la sourate 18 du Coran) aurait construit ce mur autrefois pour empêcher les Scythes (qu'il assimile donc à Gog et Magog) de venir piller les cités situées en deçà du massif.

Saint Petersbourg Musée Russe 

Voilier en mer 

Dans l'histoire de l'art russe du XIXe siècle, le nom d'Arkhip Ivanovich Kuindzhi était accompagné de nombreuses légendes. C'est d'abord l'origine. La formation et le développement d'un artiste sont encore mal connus. Les énigmes le hantaient de la naissance à la mort. Le nom de famille de Kuindzhi est d'origine turque et non grecque. Alors, peut-être que Kuindzhi n'est pas grec ? Pourquoi, n'ayant pas le temps d'adhérer à l'Association des expositions d'art itinérantes, l'a-t-il quitté ? Pourquoi, ayant acquis une immense popularité auprès du public avec ses œuvres célèbres, est-il resté silencieux pendant trente ans ? D'où l'artiste a-t-il puisé les richesses qu'il a léguées à de jeunes talents et pour organiser une société d'artistes qui porte son nom ? Il semblait qu'il avait reçu de Dieu son don unique de peinture. En profitant, il dépasse les traditions et développe son propre système de créativité, qui est loin d'être épuisé par ses adeptes.  

Soir en Ukraine

Ce tableau Soir en Ukraine (sous le nom de Soir) a été présenté pour la première fois en 1878, lors de la 6e exposition des Ambulants, ensemble avec d'autres toiles du peintre comme Forêt.

La toile représente un khoutor, illuminé par la lueur d'un coucher de soleil. Cette composition ressemble à celle de sa toile précédente Nuit ukrainienne (1876), mais ici les mazankas ne sont pas éclairées par la lune, mais par le soleil couchant. C'est pourquoi le peintre utilise davantage de la couleur pourpre. Comme dans les autres œuvres de cette époque, la principale force de Kouïndji vient de son désir de comprendre les secrets de l'éclairage, des jeux d'ombres et de lumières.

Étranger à la difficulté que cela représente, il épaissit, renforce les couleurs en utilisant des tons et des nouvelles technologies pour brancher le spectateur à la vie réelle du monde. Ces aspirations de Kouïndji sont clairement exprimées dans Soir en Ukraine (1878, retouché partiellement en 1901, Musée Russe), dans lequel l'auteur saisit les huttes blanches, les khattas et les vergers de cerisiers sur les pentes pittoresques de la colline.  

Soir en Ukraine est peut-être le tableau le plus représentatif de la méthode créative de Kouïndji. La couleur communique à l'image une immobilité enchantée, une calme extraordinaire, comme s'il était surnaturel. La décoration est ici réduite et dénudée. Pour accentuer l'effet de lumière vive et la langueur de l'air dans l'atmosphère, le peintre choisit (à l'inverse de la méthode d'Ivan Chichkine) de rejeter tous les détails du paysage, et c'est cette clé qui révèle l'essence des choses. Les frondaisons des arbres sont réduites à de simples volumes et leur couleur est si épaisse qu'ils ressemblent à des sombres masses indistinctes.

Le Lac Logada 

Le tableau « Lac Ladoga » a été inclus dans la trilogie de l'artiste sur la nature nordique, qui comprend également les tableaux « Sur l'île de Valaam » (1873) et « Nord » (1879).

Le tableau "Lac Ladoga" a été peint lors d'un des voyages de Kuindzhi sur l'île de Valaam , située sur le lac Ladoga . Kuindzhi a été attiré par la nature pittoresque et dure de la nature nordique - rivages rocheux, fourrés de forêt et eau de lac claire . La peinture représente une rive d'un lac sablonneux et rocheux, les pierres côtières passent progressivement sous l'eau claire et y brillent de manière pittoresque. Un bateau avec des pêcheurs est visible sur le lac, et au loin la voile d'un autre bateau est blanche. La ligne d'horizon est assez basse, environ les deux tiers de l'image sont occupés par le ciel avec des nuages.

L'histoire suivante est également associée à cette image. En 1883 Kuindzhi accuse de plagiat l' artiste de marine Rufina Sudkovskogo (1850-1885), qui était sa colocataire à l'époque où il créa le "Lac Ladoga" . Kuindzhi a déclaré que la peinture de Sudkovsky Dead Calm a été copiée de sa peinture Lake Ladoga. La déclaration de Kuindzhi a été soutenue par certains artistes ( Ivan Kramskoy , Vasily Maksimov , Efim Volkov et Ilya Repin ), qui ont écrit une lettre au journal Novoye Vremya», affirmant que la peinture de Sudkovsky était « directement empruntée » à Kuindzhi. D'un autre côté, il y avait ceux qui ont défendu Sudkovsky.

Clair de lune sur le Dniepr 

Le tableau représente le fleuve Dniepr par une nuit de pleine lune en été. La section éclairée du fleuve de couleur verte reflète le clair de lune. Le Dniepr traverse une plaine qui à l'horizon se confond avec le ciel sombre recouverts de quelques nuages légers. Cette toile est considérée comme la plus célèbre parmi les réalisations créatives de Kouïndji.

Tout en travaillant à son tableau, Kouïndji invite des amis et connaissances à son atelier. L'un des premiers à voir la toile est l'écrivain Ivan Tourgueniev, dont la description enthousiaste arriva aux oreilles du Grand-prince Constantin Constantinovitch. Intéressé et curieux, le grand-prince va rendre visite dans son atelier (le compte rendu de cet évènement est relaté dans son journal personnel du 14 mars 1880). Kouïndji n'a pas encore terminé la toile, mais elle plaît tellement au grand-prince, qu'il l'achète immédiatement au prix fixé par le peintre, c'est-à-dire 5 000 roubles. Le travail sur la toile est achevé en septembre 1880. En octobre - novembre de la même année13, Clair de lune sur le Dniepr est exposé dans les bâtiments de la Société impériale d'encouragement des beaux-arts, situés rue Bolchaïa Morskaïa à Saint-Pétersbourg. C'est la première fois dans l'histoire de l'art russe qu'un seul tableau fait l'objet d'une exposition. L'exposition recueille un grand succès et l'attente dans les queues se prolonge longtemps pour voir la toile.

Le propriétaire du tableau, le grand-duc Constantin Constantinovitch, l'aimait tellement, qu'il l'emporte avec lui après la fin de l'exposition, lors du voyage qu'il accomplit en 1880-1882 sur la frégate Duc d'Édimbourg. Quand la frégate se trouve en France, il la fait exposer pendant dix jours dans la galerie parisienne de Charles Sedelmeyer. Les critiques l'apprécient. Au cours de ce voyage la toile est sérieusement endommagée : notamment parce que le peintre a utilisé des peintures contenant du bitume. Ces couleurs s'assombrissaient sous l'influence de la lumière vive et de l'air marin. À son retour de voyage, la toile a été déposée au Palais de Marbre par le grand-prince Constantin. Après la révolution de 1917, elle est transférée à l'Institut d'archéologie de l'académie des sciences de Russie, puis finalement en 1928 elle est déplacée au Musée russe.

Le peintre Ivan Kramskoï écrivait que chaque fois qu'il voyait Clair de lune sur le Dniepr, il se délectait de cette vue fantastique de la nuit, de la lumière et de l'air. Selon l'historienne d'art Faïna Maltseva, parmi toutes les œuvres de l'artiste, c'est celle qui lui a apporté le triomphe parce qu'il n'avait jamais encore atteint une telle pureté poétique, une telle harmonie dans l'organisation de tous les éléments.

Coucher de soleil

Koundji fut un maitre des couchers de soleil et il nous a laissé tant d'oeuvres majeures en ce domaine qu'on ne peut manquer d'évoquer ici dessous cinq de ceux qui n'ont pas encore été honoré par une émission philatélique 

Mer en Crimée

Kouïndji est étroitement associé à la Crimée, sur laquelle il a réalisé des dizaines de toiles. C'est ici que le futur artiste est venu dans sa jeunesse lorsqu'il a décidé de développer sa passion pour le dessin pour en faire quelque chose de plus : il a été recommandé comme élève au célèbre peintre de marines Ivan Aïvazovski, qui vivait à Feodossia en bord de mer. Certes, le maître n'a pas eu le temps de le former, mais il a donné à Kouïndji une lettre de recommandation. Devenu artiste de renom, Kouïndji a peint une « peinture-immersion, peinture-méditation » intitulée Mer. Crimée – représentant la côte de Crimée éblouissante avec ses nuances intenses. 

Kazbek dans le soir

Le mont Kazbek (en géorgien : ყაზბეგი) est un sommet et volcan endormi culminant à 5 047 mètres d'altitude en Géorgie, près de la frontière avec la Russie. C'est la cinquième plus haute montagne du Caucase et la deuxième de Géorgie après le mont Chkhara. Il est couvert de glaciers et son ascension ne présente que des difficultés moyennes. Le Kazbek tient son nom du village géorgien de Kazbegui, à l'est du sommet, rebaptisé Stephantsminda depuis 2006. Le village avait lui-même été nommé d'après le prince et poète du xixe siècle Alexandre Kazbegui. Le sommet s'élève au bord de la faille de Bordjomi-Kazbegui, qui est dans le prolongement de la faille anatolienne. La région est hautement sismique. 

Voronezh Musée d'Art régional

Coucher de soleil

Il semble avoir traité la peinture comme une équation mathématique : il a « résolu » les compositions, en simplifiant et en se concentrant sur la palette et l'effet de lumière, en choisissant les thèmes du coucher du soleil, du lever du soleil et, bien sûr, d'une nuit de pleine lune à tout moment de la journée. année. Il gardait secrète la composition des peintures et était très négatif à l'égard de la copie. Pour Kuindzhi, il était important non seulement de peindre un tableau, mais aussi de le présenter avec compétence. En règle générale, ses nuits au clair de lune étaient présentées avec beaucoup de succès dans une salle sombre, à la lumière de lampes tamisées. Shishkin l'appelait soit un « Grec rusé », soit un « magicien ». 

Koursk Galerie régionale d'Art 

Le Mont Elbrouz

En 1888 Kouïndji, à l'invitation d'un artiste des Peintres ambulants, N. A. Iarochenko, se rend dans le Caucase. Ils y sont témoins d'un phénomène optique de montagne assez rare appelé spectre de Brocken. Il s'agit de l'ombre considérablement agrandie d'un objet, observée d'un sommet montagneux dans la direction opposée au soleil, sur un nuage de gouttelettes d'eau ou sur du brouillard. Le spectre était, phénomène plus rare encore, entouré d'un cercle lumineux coloré comme un arc-en-ciel, appelé gloire.

De retour à Saint-Pétersbourg, Kouïndji, impressionné par ce voyage, crée une série de paysages de montagne dans lesquels le romantisme se mêle à une vision philosophique. Ce qui caractérise ces tableaux du Caucase, c'est leur symbolique d'un pays idéal et inaccessible. Certains chercheurs suggèrent que ce sont ces toiles du Caucase qui ont inspiré Nicolas Roerich dans ses toiles de paysages de l'Himalaya.

Smolensk Musée d'Art 

La Cathédrale Saint Isaac à Saint Pétersbourg

Véritable joyau de Saint-Pétersbourg, la cathédrale Saint-Isaac est l’un des lieux les plus fréquentés par les touristes séjournant dans la capitale du Nord. Tandis que certains apprécient de grimper à son sommet pour admirer la ville à 360°, d’autres préfèrent se recueillir ou contempler la magnificence de son intérieur.  

La cathédrale Saint-Isaac de Saint-Pétersbourg est un monument d’architecture unique en son genre. Sa construction – plus précisément l’entière reconstruction d’une église située à cet endroit – a été décidée par l’empereur Alexandre Ier. L’ appel d’offre lancé dans le pays a été remporté par le Français Auguste Ricard de Montferrand. Au terme de travaux qui se sont étalés sur quarante ans, la cathédrale a été inaugurée en juin 1858. Le majestueux bâtiment a été chanté par de nombreux poètes et écrivains impressionnés par ses dimensions. Ainsi, Fiodor Tioutchev écrivait : « Debout au bord de la Néva / Je regardais. Et Saint-Isaac/Dans l’épaisse brume du froid / Faisait briller sa coupole d’or ». 

La cathédrale est dotée de trois autels, celui de saint Isaac le Dalmate (central), de saint Alexandre Nevski (à gauche) et de sainte Catherine (à droite). L’une des plus grandes reliques de l’église est la copie de l’icône de Notre-Dame-de-Tikhvine. 

Le dôme culmine à 101,5 mètres, c’est le deuxième bâtiment le plus haut de la ville derrière la cathédrale Pierre-et-Paul. La colonnade qui se situe à une hauteur de 43 mètres offre une vue imprenable sur la ville et est l’un des endroits les plus visités. La décoration intérieure a été réalisée avec 400 kilos d’or, 16 tonnes de malachite, 500 kilos de lapis-lazuli et un millier de tonnes de bronze. La cathédrale est ornée de sculptures d’anges, d’évangélistes et d’apôtres. La balustrade de la coupole principale comporte 24 sculptures d’anges et d’archanges.   

Minsk Musée des Beaux Arts de Biélorussie 

Bosquet de bouleaux  

Le bouleau est considéré comme l'arbre national russe, qui reflète tout le mystère de l'âme nationale. Verdoyant et animé par la brise estivale, ou fané et recouvert de son manteau d'hiver, il a toujours fait battre le cœur des peintres russes.  

Marioupol Musée d'Art 

Portrait de Kouindji ( par  l'enseignante Georgie Kalmykova)

L'auteur du tableau de renommée mondiale "Nuit au clair de lune sur le Dniepr" a parcouru un chemin créatif épineux d'artiste autodidacte à artiste-enseignant. Les historiens de l'art moderne continuent d'étudier la vie et les activités de l'éminent natif de Marioupol, car le nom et l'œuvre d'Arkhip Kuindzhi sont pleins de mystères. Les techniques de couleur de Kuindzhi se sont avérées être une sorte de découverte pour ses contemporains. La transmission inhabituelle et efficace de la lumière du soleil et de la lune, les contrastes de couleurs actifs et le caractère décoratif de la composition des toiles de Kouinji ont brisé les anciens principes picturaux. 

L'œuvre représentant "Kouindji avec les oiseaux" n'est pas un autoportrait mais un portrait de Kouindji par l'enseignante Georgie Kalmykova 

Kuindzhi était généralement un homme du monde. Il a toujours essayé d'aider ceux qui le demandaient, mais il aimait surtout les animaux, et surtout les oiseaux...

L'artiste a organisé toute une cérémonie, à midi exactement, lorsque le canon de la forteresse Pierre et Paul informe la ville du milieu de la journée, Arkhip Ivanovitch a rassemblé des provisions et est allé sur le toit pour nourrir les oiseaux. Eh bien, comme les oiseaux, des nuages ​​d'oiseaux. Ils disaient que les oiseaux affluaient par milliers. Des conversations ont eu lieu pendant des heures avec des auditeurs fidèles, et peut-être les peintures ont-elles été discutées.

L'achat mensuel pour l'alimentation est d'environ 60 petits pains français, 10 kg de viande et jusqu'à 600 kg d'avoine. Le régime n'est pas mauvais, mais l'artiste pouvait se le permettre. Kuindzhi soignait souvent ses amis ailés, il effectuait une opération de la gorge du pigeon, divers bandages et l'emmenait souvent se réchauffer pendant le froid de l'hiver.

Son entourage se moquait gentiment des excentricités de l'artiste ; il y avait même un dessin animé le montrant en train de faire un lavement à un corbeau. L'artiste était offensé et indigné "Comment un corbeau peut-il être sur le toit, il s'envolera..." .

Et Arkhip lui-même s'est plaint de sa femme : "Ma vieille femme dit : voici ce qui va t'arriver, Arkhip Ivanovitch, une voiture viendra pour toi, diront-ils, il y a un corbeau qui gèle sur la route, sauve-moi. Et ils ne t’emmèneront pas au corbeau, mais à l’asile de fous." 

Ce tableau de  l'enseignante Georgie Kalmykova semblerait avoir été volé par les Russes selon ce site : https://www.museumofstolen.art/ 

Le musée d'art Arkhip Kouïndji, à Marioupol, inaugurée en 2010, l'institution a été détruite en mars 2022, au cours du siège de la ville par les forces armées de Russie. Ce lieu est aujourd'hui dévasté. L'institution a été détruite le 21 mars par une frappe aérienne russe, a annoncé le président de l'Union nationale des artistes d'Ukraine, Konstantin Chernyavsky, alors que le siège du port ukrainien se poursuivit dans un cessez-le-feu précaire.  

Après un simulacre de référendum, le président russe Vladimir Poutine a signé le 30 septembre un décret entérinant l’annexion des quatre régions ukrainiennes de Louhansk, Donetsk, Kherson et Zaporijia : des terres où vivent des millions de personnes et dont la superficie totale équivaut à celle du Portugal. De ce fait, plusieurs milliers d’œuvres et objets d’art, conservés dans les dizaines de musées répartis dans cette zone, tombent également aux mains de l’occupant. Mais les Russes n’ont pas attendu cette signature pour se servir. Un peu partout, de nouveaux directeurs ont été imposés de force dans les musées ukrainiens afin de prendre le contrôle des collections, comme ce fut le cas dès juillet au musée régional d’art de Kherson. Début mai, les troupes de Poutine avaient déjà pillé plusieurs milliers d’œuvres. Ainsi, 2 000 tableaux, sculptures, icônes et autres objets se seraient déjà envolés des musées de Marioupol, dans la région de Donetsk. Parmi eux, trois œuvres (l’esquisse Coucher de soleil rouge, 1905–1908, et deux études de 1908) de l’artiste Arkhip Kouïndji, natif de la ville connu pour ses paysages flamboyants. Voyez la photo des objets volés  « Coucher de soleil rouge » (1905 –1908 ) de Arkhip Kouïndji et  « Portrait de Arkhip Kouïndji avec des oiseaux » (1910) de Georgie Kalmykova.

Provenance indéterminée ...

Arc en ciel sur la mer

Les dernières années de la vie de Kouïndji ont été marquées par la création de plusieurs chefs-d'œuvre comme Arc en ciel (1900-1905, Musée russe, Saint-Péterbourg), Coucher de soleil rouge (1905-1908, Metropolitan Museum of Art, New York), La Nuit (1905-1908, Musée russe, Saint Pétersbourg). Dans ces dernières toiles, on retrouve des souvenirs d'enfance, sa passion pour la contemplation du ciel, sa manière de peindre qui rappelle les premiers tableaux de sa jeunesse. C'est pourquoi on découvre dans ses oeuvres de nombreux arc-en-ciels.