Camille Corot

Camille Corot

Camille Corot, né Jean-Baptiste Camille Corot le 16 juillet 1796 à Paris où il est mort le 22 février 1875 , est un peintre et graveur français.

Il passa longtemps pour un peintre amateur qui avait tout loisir de voyager non seulement un peu partout en France, mais aussi en Italie, où il résida à trois reprises. Au cours de ses pérégrinations, il ne cessa de peindre des paysages idylliques, généralement étoffés de petits personnages, selon les règles du paysage classique. Connu pour sa philanthropie, il est aussi l'un des fondateurs de l'école de Barbizon.

L’artiste exceptionnel qu’était Corot capte ainsi intuitivement le sens de l’histoire et certaines de ses toiles sont incontestablement très proches des celles des impressionnistes.

Corot est parfois appelé « le père de l’impressionnisme ». Toutefois, c’est une appréciation qu’il faut nuancer. Ses recherches sur la lumière, sa prédilection pour le travail sur le motif et pour le paysage saisi sur le vif anticipent l’impressionnisme. Mais Corot craint les bouleversements, en art comme en politique, et il reste fidèle toute sa vie à la tradition néoclassique, dans laquelle il a été formé. S’il s’en écarte, vers la fin de sa carrière, c’est pour s’abandonner à l’imagination et à la sensibilité dans des souvenirs, qui annoncent le symbolisme autant ou davantage que l’impressionnisme. Corot, inspiré par Nicolas Poussin et Pierre-Henri de Valenciennes, peint en plein air ses études qu'il n'expose jamais, réalise ses tableaux en atelier puis à partir des années 1850 peint des tableaux de souvenirs faits de réminiscences.

Faire de Corot le « père de l’impressionnisme » semble ainsi être hasardeux, notamment du fait que le courant impressionniste s’est développé largement en dehors de lui, voire malgré lui, même s’il n’y est pas resté entièrement étranger ; et trop peu, parce que Corot a bâti une œuvre assez riche et variée pour toucher à tous les courants de son époque. Corot réalise en fait la transition entre la peinture néoclassique et la peinture de plein air.

Corot est surtout connu comme peintre de paysages, mais il est également l’auteur de nombreux portraits (proches ou figures de fantaisie).

Il travaille vite, par des touches rapides et larges, et joue sur la lumière, grâce à une grande observation.

Dès son vivant sont apparus des faux Corot (faussaires, pasticheurs, sans compter les répliques par Corot lui-même ou ses œuvres qu'il prête à ses élèves, collègues ou amis pour qu'ils les copient). Alfred Robaut a répertorié tous les tableaux de Corot, mais 300 sont réputés perdus. Ayant peint de son vivant près de 3 000 tableaux (et autant de dessins et gravures), 10 000 versions signées du peintre existeraient dans les collections américaines ! Ainsi est-il difficile de trouver en France un musée des beaux-arts qui n'expose pas une de ses toiles.

Malgré une formation solide, Corot fut longtemps considéré comme un amateur. Il ne se lie pas avec les grands artistes de l’époque et conserve toujours une indépendance qui transparaît dans son style. Sa réussite fut tardive. Parmi les influences subies, il faut citer Giorgione et Corrège pour la Renaissance, Poussin et Lorrain pour le classicisme français. Son œuvre diversifié comporte beaucoup de paysages, mais aussi des scènes religieuses et mythologiques et des portraits.

Devenu riche, Corot fait preuve d’un altruisme peu commun. Lors du siège de Paris par les prussiens en 1871, il donne une somme de 20 000 francs destinée à secourir les pauvres. Le peintre et caricaturiste Honoré Daumier étant sans ressources du fait de sa cécité, il lui offre une maison. Il consent également une rente annuelle de 1 000 francs à la veuve du peintre Jean-François Millet (1814-1875).

1854 : Photographie réalisé par le célèbre photographe Nadar

Paris Musée du Louvre

Souvenir de Mortefontaine

Dans son atelier, le peintre se souvient des étangs de Mortefontaine, situés près d'Ermenonville, où il vient et revient à partir de 1850 étudier les reflets sur la surface de l'eau et les effets de lumière. Mais attention, il s'agit ici d'une construction particulière du souvenir, à partir de toutes les images du lieu. Corot en peint une qui les contient toutes. Après 1850, l'art de Corot devient lyrique et sa technique volontairement plus elliptique. Par son ambiance brumeuse et poétique, Souvenir de Mortefontaine est un chef-d'œuvre de cette période de maturité.

Le pont de Mantes

Pour peindre ce tableau, un de ses paysages les plus célèbres, Corot s'est installé en amont du pont, dans l'île de Limay. La subtilité du rendu atmosphérique vient moduler les lignes, géométriques et souples, d'une composition fortement structurée.

Autoportrait 1825

Selon Alfred Robaut, auteur du premier catalogue de l'œuvre de Corot, le père de l'artiste aurait accepté de payer à son fils son voyage en Italie, à la condition que le jeune peintre réalise pour sa famille son autoportrait.

La Cathédrale de Chartres

Corot était à Paris, par de belles journées printanières il plantait son chevalet au bord de la Seine, en face du Pont au Change et de la Cité, lorsque la Révolution de 1830 éclata. Il ne fut pas tenté, comme Delacroix, de contempler la Liberté brandissant le drapeau tricolore dans l'émoi tumultueux des barricades. Le sifflement des balles dérangeait sa quiétude. Il fit son paquet et profita de l'occasion pour esquisser son tour de France. Bien qu'arrivant des terres classiques, il s'enthousiasmait avec les romantiques pour les chefs-d'œuvre de l'architecture gothique ; ce goût le conduisit à Chartres, en face des tours et du porche de la cathédrale.

La Cathédrale de Chartres est une peinture à l'huile sur toile du peintre français Jean-Baptiste Camille Corot qu'il réalise en 1830. Vendue plusieurs fois, elle est conservée depuis 1906 au musée du Louvre à Paris. Ce tableau a été peint pendant la révolution de 1830 qui avait obligé l’artiste à quitter Paris. On retrouve dans ce tableau la lumière méditerranéenne (son retour d’Italie est récent). Les couleurs sont claires, l’architecture puissante, le cadrage particulier avec une butte et un tas de grosses pierres à l’avant-plan. Cette oeuvre a été réalisée en partie sur le motif. Les arbres et les maisons semblent très petits par rapport à la cathédrale. Pour remédier à ce problème de proportion en 1872 Corot aurait rajouté le personnage assis sur un bloc de pierre au premier plan. A noter une composition en zig zag et que les blocs de marbre seraient un clin d’oeil aux peintres romains

Haydée

Haydée représente une jeune femme en costume grec. Ce titre est peut-être inspiré par l'héroïne du Dom Juan de Byron. Il s’agit d’une variation sur le thème de la femme à la mandoline. Corot a d’abord peint, avec Emma Dobigny pour modèle, une figure de Grecque; dans un deuxième temps, en ajoutant un paysage maritime, il a introduit un élément narratif, donnant une identité à la femme. Haydée est la fille d’un pirate, qui, dans le drame de lord Byron, Don Juan, recueille le héros après son naufrage avant d’en tomber amoureuse, suscitant le courroux de son père. Ce n’est pas ici le texte qui sert de support à l’inspiration, mais le tableau, une figure d’atelier devenue ensuite figure historique.

Le beffroi de Douai

Pour échapper aux troubles de la Commune, Corot se réfugie à Douai. Au premier étage d’une maison donnant sur le Beffroi il peint ce tableau à dix huit heures de l'après midi, chef d’oeuvre de fin de carrière. La composition est classique au premier plan deux bâtiments, celui de droite se perd dans la pénombre au bout de la rue, celui de gauche est très détaillé d’architecture élégante, des pots de géranium sur la fenêtre couleur vert d’eau. On s’enfonce dans la perspective de la rue où se promène des personnages, le point de fuite étant en bas de la tour légèrement décalé conduisant ensuite notre regard vers le beffroi en arrière plan couronné de tours et tourelles dans un ciel ouaté de vapeur gris/blanc. A noter une lumière d’un blond doré et le soin du détail (le pigeon sur le toit) et une structuration des formes par la couleur.

La route de Sèvres

La direction du Louvre se retrouve dans un sacré embarras après le vol un dimanche de Mai 1998 de ce beau paysage de Corot (1796-1875). La Brigade de répression du banditisme (BRB) a ouvert une enquête pour tenter d'éclaircir le mystère de ce forfait, a priori stupéfiant étant donné l'affluence. L'alerte a été donnée à 13 h 45 par un gardien, qui a constaté la disparition du Chemin de Sèvres au deuxième étage de la cour carrée, dans le pavillon Sully. Les portes du musée ont été bouclées. Une dizaine de milliers de personnes ont été bloquées plusieurs heures. Le modus operandi est le même que celui utilisé en 1994 pour le vol d'un pastel de Robert Nanteuil, également au Louvre en plein jour : en forçant les pattes, derrière la vitre de protection, le voleur a pu en très peu de temps emporter la toile, qui fait 34 cm sur 49, avec le chassis, sans la découper ni la rouler. Coïncidence: jeudi, un paysage de Sisley a été dérobé de la même manière au musée d'Orléans.

La femme à la perle

Ce tableau est une transposition, toute personnelle, de la Joconde. On a pris autrefois pour une perle la petite feuille qui se détache sur le front de la jeune fille. Le modèle est vêtu d'une des robes italiennes rapportées par Corot de ses voyages. C’est une toute jeune femme, Berthe Goldschmidt, qui posa, vêtu du costume des paysannes italiennes, pour ce tableau que Corot retravailla à plusieurs reprises. Comme pour la Sibylle, c’est la Renaissance qui inspire la pose. Corot offre ici une variation sur la Joconde. Le titre provient d’une erreur d’interprétation sur la couronne de feuilles qui orne la chevelure de la femme. Commencée antérieurement aux autres grandes figures à mi-corps, la gamme colorée, dans les ocres et les gris, est plus sourde, mais relevée par le bleu du ruban ornant la manche.

La dame en bleu

C'est l'une des dernières, et des plus séduisantes, figures féminines peintes par Corot à la fin de sa vie. L'élégance mondaine du costume, de l'éventail, est démentie par le naturel de la pose, la nudité des bras, l'air pensif. Le décor est celui de l'atelier de Corot.

Absolu chef-d’œuvre de Corot, La Dame en bleu, dont le modèle est, de nouveau, Emma Dobigny, constitue le point ultime de ses recherches. En dehors de quelques portraits, Corot s’est en général refusé à peindre le costume de son temps. Ici il abandonne les costumes exotiques et intemporels grecs ou italiens, pour peindre une robe de l’époque. Présenté de dos, le modèle exhibe l’aspect le plus pittoresque de la toilette, une extraordinaire cascade de tissu tombant d’une ceinture. Corot cherche à répondre, à sa manière, aux innovations des jeunes peintres comme Degas, Manet ou Monet, en fusionnant la modernité avec l’idéal classique : les plis de la robe, le mouvement des étoffes sont l’interprétation moderne du drapé antique et la pose s’inspire d’une statue romaine. Le bleu du vêtement, à peine rehaussé de quelques touches de jaune au niveau de l’emmanchure, assume l’impact expressif de la toile. Le talent de coloriste de Corot s’affirme avec encore plus de subtilité que dans ses grandes figures. Comme dans beaucoup de ses tableaux, Corot ne cache pas l’atelier dans lequel le modèle pose, appuyé sur un coussin de velours grenat. Sa tête se détache du mur entre deux tableaux de paysages : l’un est encadré et fini, l’autre semble être une étude en plein air. La présence de ces deux peintures n’a rien d’une description littérale de l’ambiance dans laquelle créait l’artiste; elle semble devoir être, elle aussi, programmatique.

Jeune fille à sa toilette


Le pont de Narni

Ce paysage représente les ruines du pont construit par Auguste sur le Nera. Le peintre ne se soucie pas de représenter les détails mais veut saisir sa perception d'un paysage avec le maximum de spontanéité. Une telle oeuvre ne pouvait en aucun cas être considérée par le public de l'époque comme un tableau achevé. Les critères classiques de composition dominaient totalement. Il faut attendre la seconde moitié du 19e siècle pour qu'émerge une esthétique de la perception.

L'Atelier de Corot : Jeune femme assise face au chevalet

Ce tableau est une répétition avec variante du tableau de Washington. La boîte à peinture remplaçant le chien, l’aspect «allégorique» de la composition s’en trouve renforcé. En observant le paysage placé sur le chevalet, la jeune femme «transgresse» son statut de modèle, qui est d’être regardée. Devenant «regardeuse», elle s’arroge la position du spectateur. Que voit-elle? Un paysage, mais un paysage peint en atelier, en partie inspiré peut-être par les études accrochées au mur et les souvenirs italiens. Corot y affirme sa conception d’un art qui, s’il part d’une observation attentive du réel, est avant tout le fruit de l’imagination.

Ville-d’Avray, l’étang et les maisons Cabassud

Depuis 1817, Monsieur Corot père possède une maison de campagne. Il a acheté, à Ville-d'Avray, la folie d'un financier du siècle précédent, une demeure cachée dans la verdure, à l'ombre des grands bois, et d'où la vue plonge sur le miroir tranquille d'un petit étang. Lorsque Camille vendait encore du drap, la poésie de ce coquet ermitage charmait ses jours de congé. De la fenêtre de sa chambrette, il voyait le ciel, l'eau et les arbres, et ce spectacle, toujours varié par les caprices de la lumière, captivait son œil enchanté. Le jour où il fut peintre, quel admirable champ d'étude. La Providence a fait Ville-d'Avray pour Corot en même temps que Corot pour Ville-d'Avray. Ce n'est pas la sévérité grandiose de Fontainebleau. C'est quelque chose de plus tendre et plus délicat. Corot suit les camarades à Chailly, chez la mère Lemoine, d'où l'on part sac au dos pour la Gorge-au-Loup ou pour le Bas-Bréau. Mais il revient avec joie à son cher étang. De Ville-d'Avray à Chaville ou à Sèvres, il est chez lui. Ces bois sont les siens et non pas ceux des autres.

Ischia, vue sur le Mont Epomeo

Au printemps 1828 durant son voyage en Italie, il ira jusqu'à Naples, montera au Vésuve, visitera Capri et Ischia. Partout, il marquera son passage par un dessin ou par une peinture. Puis, il reviendra dire à Rome un suprême adieu, y chercher une dernière fois d'après ses propres termes « la force et la grâce de la nature »; ensuite, il se tournera vers les chers parents et les chers amis qui manquent à son cœur.

Paris Musée d'Orsay

Jeune femme à la mandoline

Cette composition reprend les éléments de la représentation de l’atelier : le modèle, qui appartient ici à la variation autour de la femme à la mandoline, le tableau sur le chevalet, la description du lieu avec les étagères et les études accrochées au mur, comme elles trouvaient place dans l’atelier de l’artiste. Cette œuvre cependant, comme celle du musée de Lyon, ajoute une dimension mélancolique exprimée par l’attitude du modèle, qui a interrompu la pose. On remarquera la façon dont la garniture de la chaise fait écho au rouge du costume.

Cour d'une maison de paysans aux environs de Paris

Les Chevriers des Iles Borromées


Paris La Samaritaine Coll. Georges Renand

La Rochelle Entrée du Port

Bien que peinte durant l'été 1851, lorsque Corot produisait déjà les paysages gris brumeux qui l’ont conduit à une grande popularité, cette toile correspond à son style antérieur par sa composition basée sur des ensembles architecturaux éclairés et modélisés par la lumière du soleil.

Paris Le Petit Palais

Canteleu près de Rouen


Marietta l'Odalisque romaine

Comme tout peintre de paysage de son époque, Corot s’est rendu en Italie pour parachever sa formation commencée dans l’atelier d’Achille-Etna Michallon. Il y effectue deux voyages : le premier en 1825-28 à Rome, Naples et Venise; le second, en 1834, le porte surtout en Toscane. Au cours de ces séjours, il exécute de brillantes études de personnages «pittoresques» d’une extraordinaire fraîcheur, bien souvent pris sur le vif. Ces études qu’il gardera accrochées dans son atelier jusqu’à sa mort forment non seulement un répertoire de figures destinées à animer ses paysages, mais aussi, comme Le Moine italien, assis, lisant, le fondement de variations qu’il peindra des années plus tard.

Parmi les études italiennes, Marietta, du nom de son modèle, constitue son chef-d’œuvre. Le nu, genre noble par excellence, est d’une modernité étonnante : la pose s’inspire de la Grande Odalisque d’Ingres, mais Corot insiste sur la présence physique de la femme qui pose, offerte et distante à la fois. Très fier de sa composition, il s’en souviendra vingt ans plus tard lorsqu’il entreprendra une série de nus couchés dans un paysage.

Ce nu a été peint à Rome en 1843. Corot a inscrit sur la toile le nom du modèle. L’étirement du corps, le long déploiement de la jambe, la superposition de la jambe et du pied, mais aussi le format, les proportions et la bande qui divise la composition rappellent La Grande Odalisque d’Ingres. Corot était très fier de ce nu, conservé dans son atelier, qu’il montrait souvent à ses visiteurs.

Reims Musée des Beaux Arts

Mantes la cathédrale avec pêcheur


Genève Musée d'Art et d'Histoire

Un moulin à vent à Montmartre


Vienne Kunsthistorisches Museum

Madame Legois


Copenhague Ordrupgaard

Le moulin à vent près de Versailles

Corot parcourt la France et peint des paysages. Le motif du moulin à vent est originaire de la région de Versailles. La peinture est d'expression très directe et peut avoir été peinte sur place. Les nombreuses images de ce type de Corot sont souvent qualifiées de « petits bijoux », évoquant justement une ambiance du lieu représenté.

Il s'était formé à la peinture de paysage traditionnelle et souvent dans une seule et même image, mélangeait la composition académique avec des approches moins traditionnelles, par exemple des coups de pinceau visibles et des vues inattendues du motif.

Dans l'histoire de l'art, il existe une tendance générale à négliger les œuvres plus anecdotiques et de salon de Corot avec des figures mythologiques et religieuses ou ses images de genre de figures féminines. De tels motifs ne semblent pas si bien s'accorder avec l'image de Corot en tant que précurseur de la peinture impressionniste en plein air. Néanmoins, ils sont importants pour comprendre que ses paysages, en plus d'être naturalistes, ont également un effet magique, mythique, fascinant d'une manière comparable aux œuvres des artistes de l'école de Barbizon.

New York Metropolitan Museum of Art

La lettre


Liseuse dans la campagne

Il s’agit de l’un des rares tableaux de figures de Corot exposé au Salon. Comme le thème de la femme à la fontaine, celui de la liseuse, inspirée aussi bien par la peinture hollandaise du XVIIe siècle que la peinture française du XVIIIe siècle, a donné lieu à une série de variations. Cependant si traditionnellement, les liseuses sont peintes dans un intérieur, chez Corot, elles célèbrent bien souvent la fusion de l’homme et de la nature, de la figure et du paysage. L’impression bucolique et poétique l’emporte sur le réalisme de la représentation.

Le Calvaire de la Cote de Grace à Honfleur

L'incendie de Sodome


Williamstone Clark Art Institute

Jeune femme à la jupe rose


Washington Corcoran Gallery of Art

Repos

Avec le Repos, dit aussi Bacchante au tambourin, il s’agit là de l’une des rares peintures de figure exposée au Salon, en 1861. Avec cette œuvre, Corot entend s’affirmer comme un peintre complet et offrir un démenti à la critique qui lui reprochait de ne produire que des paysages, car il aurait été incapable de peindre la figure humaine. On notera le réalisme avec lequel est rendu le modèle d’atelier, qui défie du regard le spectateur, comme autrefois Marietta. Certains critiquèrent sa «saleté» comme si l’artiste portait atteinte à l’idéalisation qui fonde le «grand genre». On notera cependant, que contrairement à Manet, quelques années plus tard, Corot n’est pas prêt à offrir au regard du spectateur d’un tableau une femme nue dans un espace-temps contemporain; il maintient le prétexte mythologique .

Washington National Gallery

Garçon paysan italien


Agostina

Ce portrait d’une femme italienne en tenue traditionnelle, sur fond de paysage montagneux, exprime une mélancolie emprunte de dignité. La vue en légère contreplongée accentue la majesté du modèle en le rapprochant de la statuaire classique.

Ville d'Avray avec sa mère

Ville-d'Avray est une peinture à l'huile sur toile datant de 1865, réalisée par l'artiste français Jean-Baptiste Camille Corot. Elle est conservée à la National Gallery of Art à Washington D.C.

Le tableau représente la commune de Ville-d'Avray où Corot a vécu.

Les étangs de Corot se situent à Ville-d'Avray, dans les Hauts-de-Seine (France). Ils comportent deux étangs.

Corot a souvent peint les étangs de Ville-D’Avray, commune située près de Paris. Le thème des bords de l’eau sera repris par les impressionnistes. Ce tableau possède déjà les principales caractéristiques de l’impressionnisme : étude des reflets de la lumière sur la surface de l’eau, traitement par petites touches du feuillage des arbres et des fleurs sur la berge, silhouettes humaines suggérées, le tout baignant dans une lumière atténuée par la couverture nuageuse.

Le Vieil Étang, en amont, couvre plus d’un hectare. Il était exploité par les Célestins pour la pêche, avant d’être acheté par le duc d’Orléans en 1739.

L’Étang Neuf, qui couvre environ trois hectares, fut aménagé en 1690 par Monsieur, frère de Louis XIV, pour servir de réservoir aux jeux d’eau de son parc à Saint-Cloud. Un aqueduc souterrain relie toujours l’étang au Grand Réservoir du parc et alimente en eau les bassins et les cascades.

Le peintre Jean-Baptiste Camille Corot qui aimait fréquenter ces étangs leur laissa son nom.

Forêt de Fontainebleau

La forêt de Fontainebleau constitue une curiosité naturelle, avec ses conifères et ses rochers aux formes multiples. Située près de Paris, elle lui est reliée par chemin de fer en 1849, et attire dès lors de nombreux flâneurs et artistes, comme ceux de Barbizon que Camille Corot (1796-1875) côtoie. L’artiste traite ici ces rochers, pins et bouleaux par touches. Les détails, tels le petit personnage à gauche, qui donne une indication d’échelle et confère un peu de profondeur, sont peu nombreux : le peintre s’attache avant tout à rendre compte des masses et du caractère d’ensemble, par le jeu des valeurs et de la lumière. La juxtaposition des couleurs, qui acquièrent leur autonomie, atteste de la grande modernité de Corot.

Forêt de Fontainebleau, peint en 1834 et exposé au Salon de la même année, est un paysage historique, catégorie hybride conçue pour élever le statut de la peinture de paysage en la combinant avec les sujets propres à la peinture d'histoire. Bien que l'objet principal de Corot soit ici le paysage, les contemporains pouvaient facilement identifier la femme couchée au premier plan comme Marie-Madeleine. Ses cheveux non lié et son costume de paysanne, le cerf à l’arrière-plan et sa solitude au milieu de la nature sont des attributs traditionnels de la Sainte.

Une vue près de Volterra

Ce tableau s’inspire d’études réalisées lors du second séjour en Italie du peintre, en 1834. Corot reste un mois dans la ville étrusque de Volterra en Toscane. La composition met l’accent sur la lumière de la fin de journée avec les ombres allongées des rochers et du cavalier. Ce paysage plein de quiétude combine brillamment l’idéalisation néoclassique et un naturalisme naissant.

Boston Musée des Beaux Arts

Forêt de Fontainebleau

En ce temps-là, avec Villed'Avray, c'est surtout Fontainebleau qui attire et retient le paysagiste. Fontainebleau est alors un séjour à la mode parmi les peintres. C'est comme une succursale de l'Italie. On y vit dans une atmosphère de bienfaisante émulation et la nature y parle le plus noble des langages. C'est là, sous la ramure des chênes centenaires, que naît et se développe l'école du plein air, qui est véritablement la fleur de l'art du XIXe siècle. Corot s'y distingue entre ses confrères. Cependant, libre et éloquent dans ses études, il s'embarrasse encore et se guinde dans ses compositions. Vient le Salon de 1831, le premier depuis son retour de Rome. Il y produit trois souvenirs d'Italie et une vue de Fontainebleau. Ces œuvres sont remarquées par la critique; mais elle ne les différencie guère de leurs congénères, celles d'Aligny et d'Edouard Bertin.

Corot réalise cette peinture à partir d’esquisses prises dans la forêt de Fontainebleau, au sud de Paris, où il avait travaillé depuis les années 1820. L’artiste retravaille ses croquis dans une composition soigneusement structurée, avec les horizontales du premier plan et de l’arrière-plan pondérées par les verticales des arbres, les vaches étant positionnées pour marquer la profondeur de l’espace. L’acceptation de ce tableau au Salon de 1846 constitue cependant un évènement marquant dans l’histoire de la peinture de paysage française car il représente un site ordinaire et familier, facilement reconnu, sans le prétexte d’un sujet humain noble.

Shelburne Museum

Bacchante avec une panthère

Il s’agit là de l’une des compositions les plus étranges de Corot, inspirée de la Renaissance vénitienne. Le corps épanoui de la femme, la perversité de son geste, le contraste avec la bête sauvage se chargent d’une connotation érotique inédite dans son œuvre. La bacchante de Corot, offerte, mais vénéneuse, est comme l’envers des jeunes Grecques ou Italiennes rêveuses ou mélancoliques. Son corps imprime un rythme fluide, animé par le mouvement ascensionnel qui part de la main gauche, se développe à la verticale en suivant le mouvement des bras, puis retombe avec le cadavre de l’oiseau. Cette mise en scène néovénitienne, dans son étrangeté, permet à Corot de réactiver la fusion de la femme et de la nature, qui était perturbée par l’irruption du modèle d’atelier dans Le Repos.

Houston Musée des Beaux Arts

Orphée ramenant Eurydice des enfers

A l’orée d’un bois, un homme tient la main d’une femme qui marche derrière lui. Son visage se détourne d’elle. Il tient une lyre dans l’autre main et semble marcher d’un bon pas. Au second plan, un cours d’eau ou un étang, sépare le couple d’un groupe de cinq personnages qui semble attendre quelque chose.

L’épisode représente le moment qui précède l’instant fatal où Orphée va se retourner pour regarder sa compagne, malgré l’interdiction qui lui en a été faite. Tous deux reviennent des Enfers. Orphée s’y est rendu pour y rechercher Eurydice. Elle est en effet morte de la morsure d’un serpent, et Orphée est allé la rechercher dans le « royaume des ombres ». Hadès (ou Pluton, dieu des morts), touché par la douleur d’Orphée lui a accordé de retourner parmi les vivants, mais à condition de ne pas se retourner pour la voir avant d’avoir quitté les Enfers.

Le Styx, représenté ici par Corot sépare le monde des vivants de celui des morts, et Orphée, trop pressé de revoir sa belle Eurydice, va se retourner vers elle sans s’être suffisamment éloigné des Enfers. Eurydice meurt à nouveau et retourne définitivement vers le royaume des morts. Les cinq personnages attendent son retour parmi eux.

Houston Musée d'Art de l'Université

La méditation

Chicago Art Institute

Vue de Gênes

Pendant son séjour à Soissons, Corot s'était rencontré avec un peintre nommé Grandjean , heureux de mettre à profit une liberté longtemps convoitée, caressait le désir de voir l'Italie. Corot en parlait avec enthousiasme. On résolut d'y partir après le Salon prochain. Par exemple, Corot fit ses conditions. Il entendait faire un voyage sérieux, un voyage d'étude. Pas de folies, pas de bombances. Certes, il ne craignait pas une bonne bouteille. Volontiers avec les camarades « il vidait quelques flacons» ; mais, à l'heure du travail, trêve de plaisanteries. Le pacte conclu, il parla au père. Le père se montra favorable. Toutefois, il limita à six mois la durée de cette fugue. « Nous ne sommes plus jeunes, ta mère et moi, dit-il ; ne nous abandonne pas trop longtemps ». Camille n'avait pas besoin d'en entendre davantage pour se jurer à lui-même d'être exact.

Les voyageurs quittèrent Paris dans le courant de mai 1834. Un des albums de Corot, spécialement consacré à ce voyage, en révèle presque jour par jour l'itinéraire. On traversa la Bourgogne ; on passa à Clamecy, à Lormes; on s'arrêta à Beaune (Hôtel du Chevreuil), puis à Lyon (Hôtel du Cheval Blanc), à Avignon (Hôtel du Palais Royal) et à Marseille (Hôtel du Midi). Corot écrit en regard de Marseille : « Ville très belle et très animée », en regard de Toulon : « Bel arsenal ; ville très propre ». Il note tour à tour, sur la Corniche Antibes, Nice, Eza, la Turbie (« dove c'e una torre antica »), Monaco, (« assez joli seulement »), Rocca bruna, Menton où il a couché; puis encore Vintimiglia, (« fond d'église avec des fabriques »), San Remo, Taggia, Porto-San-Maurizio, dont le nom lui rappelle « un bon ami, un hôtel magnifique » et aussi un bel effet: « la masse des fabriques blanches, un peu grisâtres, s'enlevant très en clair sur la mer et le ciel. » A Oneglia, il y a « peu de chose » : un clocher à dessiner pendant le relai, avec la mer et les tartanes à l'horizon (30 mai 1834). Enfin, les voyageurs atteignent Gênes le Ier juin, à quatre heures et demie du soir, et ils s'y fixent pour quelques jours. Plusieurs jolies études marquent le passage de Corot dans cette ville.

Lecture interrompue

Dans ce chef-d’œuvre d’une modernité et d’une ampleur inédites chez Corot, l’abstraction de la couleur et la rigueur géométrique de la forme ont eu raison de tout pittoresque. Le corps apparaît comme une construction de masses qui s’équilibrent mutuellement; la position mélancolique a perdu de sa souplesse; le costume, pourtant italien, n’est plus guère reconnaissable en dehors des bijoux de corail. Le modèle gagne une actualité inédite. L’aspect esquissé relève d’une énergie nouvelle, une réserve créatrice, chez cet homme de soixante-quatorze ans.

Florence Galerie des Offices

Autoportrait 1835


São Paulo Musée d'Art

La Gitane à la mandoline


Dans les Collections privées ...

Le Rageur, Chêne de la forêt de Fontainebleau

Corot a été parmi les premiers artistes à découvrir la forêt de Fontainebleau. Il y a voyagé pour la première fois en 1822, lorsqu'il a réalisé certaines de ses premières études en plein air, et est revenu en 1829 après un séjour prolongé en Italie. Peint peu de temps après son retour, ce tableau reflète le dévouement de Corot pour la forêt et sa maîtrise des techniques de plein air qu'il a perfectionnées pendant son séjour à l'étranger. Réputé pour ses membres noueux et tordus et son apparente indestructibilité face aux ravages de la nature, ce chêne, surnommé Le Rageur, était un motif de prédilection des artistes. Mais c'est la luminosité de la palette de Corot et le coup de pinceau habile et simple qui parlent de la nouvelle approche de la peinture qui commençait à prendre racine à Fontainebleau.

La cascade de Terni


Le pont et l'église de Moret sur Loing