François Boucher

François Boucher

François Boucher, né le 29 septembre 1703 à Paris où il est mort le 30 mai 1770, est un peintre français, représentatif du style rococo.

Maître particulièrement prolifique, Boucher a abordé tous les genres : peinture religieuse, sujets mythologiques, scènes rustiques, paysages, animaux, décorations de monuments et de maisons particulières, modèles de tapisserie. C’est peut-être le plus célèbre peintre et artiste décoratif du xviiie siècle, dont on a pu dire qu’il était l’un des génies les plus purs. Il estimait lui-même, un an avant sa mort, avoir produit plus de dix mille dessins, mais trouvait encore le temps de travailler dix heures par jour à des représentations idylliques et voluptueuses de thèmes classiques, mythologiques et érotiques, d’allégories décoratives et de scènes pastorales. Nombre de ces toiles, réalisées pour la décoration intérieure, constituent des paires ou des séries. Il était peintre de la cour de Louis XV et le favori de la marquise de Pompadour, dont il a peint plusieurs portraits. Le jeune Jacques-Louis David est présenté à Boucher, qui est un cousin éloigné de sa mère, pour devenir son élève, mais celui-ci préfère le confier à Joseph-Marie Vien.

Gustaf Lundberg, né le 17 aout 1695 à Stockholm où il est mort le 18 mars 1786, est un peintre pastelliste et portraitiste rococo suédois, qui a travaillé à Paris puis à Stockholm. C'est lui qui a réalisé ce portrait de François Boucher qui est une pièce de réception pour l' Académie royale de peinture présentée le 28 janvier 1741. L'oeuvre peut être vue à : Paris Musée du Louvre

Paris Musée du Louvre

L'Atelier du peintre

Evoqué à tort comme un autoportrait mais le tableau sur le chevalet est le "Berger napolitain", de Boucher, connu par une gravure.

Odalisque brune

Le tableau représente une jeune femme allongée sur le ventre parmi des étoffes et des coussins, recouverte seulement d'une étoffe en travers du corps. Cette femme serait l'épouse du peintre.

Le tableau est fondé sur le pli : pli à la fesse, pli au cou selon le même Y, pli de la literie, pli de l’étoffe de velours bleu, pli du tapis. La signature du peintre est gravée sur la table basse.

L'attitude de la jeune femme est ambigüe entre une gêne due à la présence du spectateur voyeur ou une invitation à la rejoindre.

Diane sortant du bain

La Diane de Boucher conserve ses attributs mythologiques traditionnels : l’arc et le carquois de flèches qui apparaissent à gauche et à droite de la composition. Elle les a utilisés pour abattre le gibier posé à ses côtés. De même, le diadème en or qu’elle porte dans les cheveux symbolise un croissant de lune car Diane devait éclairer le monde pendant la nuit alors que son frère Apollon devait l’éclairer pendant la journée. Diane disposait d’une suite de soixante nymphes, mais Boucher se contente d’en représenter une avec un ruban bleu dans les cheveux. Son objectif n’est pas le même que celui de Rembrandt pour la même scène. Il peint une scène intimiste quand Rembrandt cherchait à représenter un groupe assailli par la peur.

Le respect des données mythologiques de base n’empêche pas l’artiste de déporter la scène vers la légèreté et la douceur. Il se situe à cet égard dans l’évolution historique. La Diane chasseresse altière de la Renaissance avait déjà été supplantée par une figure plus douce, en particulier chez Vermeer. Mais Boucher propose une image de la déesse tout à fait conforme à ce qu’attend un aristocrate cultivé du milieu du 18e siècle. Sous couvert de mythologie, il s’agit de représenter les corps nus de deux femmes en les idéalisant fortement. Diane et sa nymphe ont pour fonction d’émouvoir par la perfection de leur anatomie et la candeur de leur posture. Parfaitement libres au milieu de la nature, totalement inconscientes de l’effet qu’elles peuvent produire sur le spectateur, elles constituent en quelque sorte une projection picturale de l’inconscient masculin de l’époque. On retrouve souvent dans la peinture du 18e siècle, parfois même sous couvert de morale, la figure de l’ingénue libertine à peine sortie de l’adolescence. Naïveté infantile et liberté de comportement permettaient de rester inattaquable moralement et de satisfaire l’attente masculine à l’égard de l’image de la femme.

Renaud et Armide

Le sujet de ce tableau est inspiré par le long poème épique Jérusalem délivrée, écrit par Torquato Tasso (Le Tasse) (1544-1595) en 1581. Ce poème présente une vision idéalisée de la première Croisade, qui s'achève en 1099 par la prise de Jérusalem. Renaud et Armide sont un couple d'amants. La belle Armide, une jeune vierge magicienne sarrasine rend fous d’amour tous les Croisés pour les mener à la défaite. Renaud ayant sauvé ses hommes changés en monstres par Armide, celle-ci décide de se venger. Grâce à un sortilège, elle parvient à le rendre amoureux et le garde prisonnier de ses charmes, mais elle est alors partagée entre l'amour qu'elle porte au jeune homme et la fureur d'avoir dû utiliser un charme pour parvenir à ses fins. Deux amis de Renaud, Carlo et Ubaldo, tentent de le délivrer.

Cette œuvre d’inspiration littéraire est marquée par la passion, ce n’est pas une scène calme ni banale.

Le bouclier au sol et le casque nous indiquent une guerre.

Et en effet, les deux personnages principaux sont Renaud et Armide, deux amoureux de la littérature, personnages du Tasse (auteur de La Jérusalem délivrée)* dont les pays sont en guerre. L’effet de mouvement est très présent grâce à la position courbée des personnages et la sinuosité des vêtements, évoquant l’Antiquité.

Les deux soldats sont deux amis de Renaud, leurs regards braqués sur Armide qui les ensorcelle.

Les expressions sur les visages des deux soldats et de Renaud montrent un désir amoureux envers Armide, tandis que la mine séductrice de celle-ci révèle un intérêt amoureux envers Renaud.

Le jeune garçon tenant des flèches est Cupidon qui vise Renaud avec une flèche, rappelant l’amour naissant entre les deux personnages principaux.

Les petits garçons entourant les deux personnages principaux sont des putti (jeunes garçons nus) qui représentent l’amour dans la peinture italienne, des "amours".

L'arrière-plan avec son palais d’inspiration antique symbolise le palais enchanté dans lequel Armide retient Renaud, prisonnier de son sortilège. Le rideau en fond, les tapis et la draperie au sol donnent un côté théâtral et baroque à la scène représentée.


Le Déjeuner

Avec Le Déjeuner, François Boucher produit une œuvre qui s’inscrit dans le registre des scènes de genre, un domaine qu’il pratique brièvement avant d’être surtout reconnu pour la variété de ses scènes pastorales.

Fils d’un maître peintre de l’Académie de Saint-Luc, il débute son apprentissage au sein de l’atelier de François Lemoyne, professeur de l’Académie royale de peinture et de sculpture. En 1723, il remporte le premier prix de l’Académie, qui lui ouvre les portes de l’École de Rome où il séjourne quatre ans plus tard.

De retour à Paris en 1731, Boucher est agréé à l’Académie, avant d’y être reçu officiellement trois ans plus tard. Dès lors, il reçoit de nombreuses commandes du roi et de courtisans, mais le commanditaire de ce tableau n’est pas connu. Signée en bas à droite (« François Boucher 1739 »), cette toile ne provient pas d’une commande royale, mais elle apparaît dix ans plus tard lors d’une vente de tableaux issus des collections de grands mécènes de l’art : le marquis de Mirabeau, Lempereur, Gersaint, d’Araignon et Delaporte. La scène suggère qu’il pourrait être destiné à l’agrément ou à la décoration d’un hôtel particulier. Aujourd’hui conservé au musée du Louvre, il est décliné dans une version gravée au format réduit réalisée par Bernard-François Lépicié, père du peintre Nicolas-Bernard Michel Lépicié.

L'enlèvement d'Europe

Avec son 'Enlèvement d'Europe' tiré du Livre II des Métamorphoses, Boucher remporte le premier prix. Le tableau aujourd'hui au Louvre illustre un sujet qu'il a souvent traité dès ses années de jeunesse, et qu'il illustrera encore dans ses gravures des Métamorphoses après 1760. Peint pour l’avocat François Derbais, qui possédait au moins huit grands tableaux de Boucher vers 1735. Boucher menait ses clients chez Derbais, dont la maison servait en quelque sorte de galerie d’exposition privée. On voit Europe au centre, assise sur un taureau blanc : c'est Zeus qui s'est métamorphosé pour la séduire et pour l'enlever. A côté d'elle on peut voir ses compagnes, à sa gauche Poséidon qui sort de l'eau. Au-dessus d'eux, des anges, pouvant symboliser l'amour.