D - Allemands

Découvrez les peintres allemands et leurs oeuvres dans mes collections philatéliques :


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1 - Le Moyen Age

Dès le XIVe siècle, des écoles fleurissent à Prague, à Nuremberg, à Cologne surtout. L'école de Cologne a produit des oeuvres d'une candeur d'expression et d'une fraîcheur de coloris exquises. Stephan Lochner (mort en 1452) en fut le maître par excellence (ses oeuvres se trouvent à la cathédrale et dans les musées de Cologne). Ces mêmes qualités, avec un remarquable don d'expression dramatique, se retrouvent chez un peintre qui travailla à Hambourg, dans la première moitié du XVe siècle, maître Francke (ses oeuvres sont à la Kunsthalle de Hambourg). Martin Schongauer, de Colmar (vers 1450-1491), peut-être élève de Van der Weyden, outre quelques tableaux, a laissé de nombreuses gravures burinées avec fermeté et souplesse. L'Allemagne a disputé, non sans raison, à l'Italie l'honneur d'avoir pratiqué la première la gravure sur cuivre; des artistes habiles en ce genre avaient même précédé Martin Schongauer.

2 - La Renaissance

Le commencement au XVIe siècle vit fleurir les principaux maîtres de l'art allemand. Ce fut alors qu'Albrecht Dürer personnifia dans sa plus grande originalité la peinture en Allemagne pour le pittoresque, et son penchant vers le fantastique : peintre assez fécond pour que toutes les galeries importantes aient pu posséder plusieurs de ses tableaux, coloriste plein de fantaisie dans le jeu de la lumière et des ombres, graveur inventif et d'une rare finesse, Dürer introduisit dans l'école allemande une manière plus franche et plus libre, et exerça sur les pays voisins une grande influence, dont les Italiens Bellini, André del Sarto, Pontormo, etc., ne cherchèrent pas à s'affranchir. Sur ses traces marchèrent Jean de Kulmbach, Scheuffelin, Aldegrever, Altdorfer, Beham, Pens, Grunewald de Nuremberg, Gutlinger et Burgmaier d'Augsbourg. A la même époque, Lucas Cranach était le chef d'une école rivale en Saxe. Dans la haute Allemagne, à Ulm, une autre école encore avait pour représentants Zeitblom et Martin Schaffner. Enfin, Hans Holbein, d'Augsbourg, avant d'aller se fixer en Angleterre, forma à Bâle une école qui a illustré la Suisse, et qui compte parmi ses maîtres Asper, Amberger, Stimmer, Amman, Meyer, les Füssli, etc.

3 - Le Baroque

La peinture en Allemagne, dès la seconde moitié du au XVIe siècle. Ce déclin s'accentura encore au au XVIIe siècle : Schwartz, Goltzius, Rottenhammer, Heinz, Elzheimer, Sandrart, Screta, Kupetski, Joseph Werner, Brandel, Pierre de Strudel, se proposèrent les Italiens pour modèles. Zingelbach, Kneller, Poelenburg, Mignon, Dietrich, s'attachèrent de préférence aux maîtres flamands et hollandais. Puis l'école française du temps de Louis XIV trouva aussi des imitateurs, Brandmuller, Rugendas, Huber, etc.

4 - Le Néo-Classicisme

Au XVIIIe siècle, deux artistes, d'un goût très différent, voient le jour en Allemagne. Le premier, Chodowieki (1726-1801), médiocre peintre d'histoire, se montre fin observateur et quelque peu ironiste dans les sujets de genre, dont s'emparent les graveurs; l'autre, Raphaël Mengs (1728-1779), imbu des idées de Winckelmann, son ami, est l'un des champions de la renaissance néo-classique, dont le succès s'affirme dans les divers pays durant la seconde moitié du XVIIIe siècle.

On cite encore J.-A. Tischbein (1722-1789), rallié aux mêmes principes, et dont le musée de Kassel conserve un caractéristique Ecce homo.

5 - Le Romantisme

Sous l'influence du romantisme grandissant, au XIXe siècle, le Viennois Moritz von Schwind (1804-1871) fut le premier à traiter des épisodes du Moyen âge. Mais la principale réaction partit, vers 1810, d'un groupe d'artistes, catholiques ardents, surnommés les Nazaréens, qui vivaient à Rome : Overbeck (1789-1869), Cornelius (1783-1867), Fürich (1800-1876), Schnorr von Carosfeld (1794-1879), travailleurs et instruits, mais au talent limité. Overbeck n'a exécuté que des pastiches maladroits de primitifs italiens. Cornelius et Kaulbach ont peint à Berlin et à Munich des cycles d'oeuvres à tendances philosophiques, lourdes de pensées et d'intentions. A la génération suivante, cette école se continue par des peintres d'histoire tels que Piloty (1826-1886), inféodé aux Français et à Delaroche, et Makart (1840-1884), virtuose imitateur des Vénitiens qui joua plus tard un grand rôle à Vienne. Ensuite, elle subit une éclipse. Un autre Nazaréen avait fondé, en 1826, l'école de Dusseldorf, imprégnée de romantisme rhénan, de vieilles légendes que traduisent Hildebrandt (1804-1874), Sohn (1805-1867), Steinbrück. Ils avaient été précédés dans ce genre par Rethel (1816-1859), auteur de la Salle impériale à Aix-la-Chapelle, et par Moritz von Schwind, déjà cité, qui avait traité des sujets romantiques à Stuttgart, Munich et Vienne. Caspar David Friedrich, souvent rattaché au romantisme, mais qui occupe une place singulière, est un peintre paysagiste allemand.

6 - Le Réalisme

Le centre artistique de l'Allemagne du Nord se déplaça. Berlin voulut être une capitale de l'art. C'est dans le milieu berlinois plus précis et moins rêveur que s'élabora la réforme réaliste de Menzel (1815-1905); il rompt avec ses prédécesseurs par ses tableaux de genre qui l'apparentent à Meissonier et par ses scènes de la vie contemporaine. Il a pour lieutenants Werner (né en 1843), Gussow et Max Michel. Après Menzel, le chef du réalisme dans l'Allemagne du Nord sera Max Liebermann(1849-1935). Cependant, Munich redevient la capitale de l'art. Un groupe d'artistes, les élèves d'Arthur de Ramberg, au premier rang desquels se place Leibl (1844-1900), le champion du réalisme en Allemagne, reçoit triomphalement Courbet. Après Leibl, Lenbach (1836-1904) est à Munich le principal représentant du réalisme. Intelligent et érudit, ce serait uniquement un virtuose ayant su analyser et s'approprier les manières de plusieurs grands maîtres, si ses portraits, notamment ceux de plusieurs célébrités de I'Allemagne contemporaine, Bismarck, Moltke, etc., n'étaient remarquables par leur acuité psychologique.

7 - L'Impressionnisme

En 1879, c'est Munich qui révèle les impressionnistes à l'Allemagne.

il y a bien eu un important impressionnisme pictural outre-Rhin, avec des représentants dignes de figurer aux côtés de Monet, de Pissarro, de Sisley : Max Liebermann, Lovis Corinth ou Max Slevogt

Le plus précoce cependant des impressionnistes allemands et promoteur important du courant est l’Autrichien Hermann Bahr, étudiant ambitieux d’une vingtaine d’années Des peintres en vogue tels que Max Liebermann, Walter Leistikow ou le Suisse Félix Vallotton participent à l’illustration du périodique Pan fondé par Julius Meier-Graefe et Otto Julius Bierbaum à Berlin.

8 - Le Modernisme

C 'est Munich qui lance le Bâlois Boecklin (1827-1899), inventeur d'un nouvel art aux yeux des Allemands, sur qui il exerça une profonde attraction non point tant par ses paysages que par ses mythologies pesantes au trait alourdi, parfaitement germaniques d'inspiration. Hans von Marées (1837-1887) est, avant tout, un décorateur dont les compositions, notamment ses fresques à l'Aquarium de Naples, montrent des recherches originales, quoique desservies par un dessin sans force et un coloris sombre et terne. Hans Thoma (1839-1924) interprète de vieux contes dans une manière naïve calquée sur les primitifs allemands. Plus jeune, Fritz von Uhde (1848-1911 ) mêle le réalisme à l'idéalisme dans des scènes évangéliques à costumes modernes. Franz Stuck (né en 1863), chef de la jeune école munichoise, procède de Boecklin (Böcklin) avec un style plus synthétique.

Avec Trübner, Uhde et Stuck fondent, à Munich, en 1892, le mouvement et la revue Sécession en réaction contre l'art académique du moment. Munich verra aussi naître quelques années plus tard (1901), le groupe die Phalanx (la Phalange), initié par Kandinsky, d'où sortira la Nouvelle Association des Artistes (Neue Künstlervereinigung), plus connue sous le nom de Cavalier Bleu (der Blaue Reiter). De son côté, Gustav Klimt crée à Vienne une autre Sécession, orientée vers l'Art Nouveau en 1897. Enfin, une Sécession berlinoise se crée en 1899, à l'initiative de Lieberman, de laquelle naîtra une Nouvelle Sécession (expressionniste), en 1910. Parmi les autres mouvements nés de cette effervescence, on doit aussi nommer, dans les premières années du XXe siècle, le groupe die Brücke ( le Pont), constitué en 1905 par E.-L. Kirchner, E. Heckel, F. Bleyl, K. Schmidt-Rottluf, et qui a certaines affinités avec les Fauvisme, tout en constituant, avec le Cavalier Bleu, l'un des jalons de l'Expressionnisme. Les expressionnistes ont une vision pessimiste de leur époque et cherchent à exprimer leurs angoisses par une utilisation non naturaliste de la couleur, la déformation du trait, une stylisation de la représentation faisant disparaître les détails. A titre d’exemple, le portrait de Karl Schmidt-Rottluff, "Femme avec un sac", illustre bien cet état d’esprit torturé. L’œuvre cherche à agresser le spectateur par l’intensification de l’expression et l’angulosité du trait. La couleur elle-même n’a plus la luminosité que lui donnaient les fauves : elle respire le pessimisme. Le groupe de Munich se forme autour de Vassily Kandinsky, peintre d’origine russe considéré comme le fondateur de l’art abstrait. L’utilisation audacieuse des couleurs et la simplification extrême d’un dessin puissant caractérisent les premières peintures. Puis, dès 1910-1911, Kandinsky évoluera vers l'abstraction. Un certain nombre d'artistes sont proches de Kandinsky à cette époque avec Alexej Von Jawlensky (1864-1941), Franz Marc (1880-1916) et August Macke (1887-1914)

Outre Boecklin, la Suisse allemande a donné Hodler (1853-1918), de Zurich, qui a surtout évoqué l'histoire de Suisse en des compositions au dessin très appuyé et aux couleurs extrêmement vives. Quant à l'activité de I'Autriche, on l'a vu déjà avec la Sécession viennoise, elle se confond en partie avec celle de l'Allemagne. C'est là que sont nés Moritz von Schwind, Makart, Gabriel Max. Il faudrait aussi nommer Ferdinand Georg Waldmüller ou Friedrich von Amerling, parmi beaucoup d'autres.