Jean-François Jonvelle (1943-2002) photographe français né à Cavaillon, avec simplement son certificat d’étude primaire en poche, il commence à vendre les célèbres melons de sa ville de Cavaillon, l'argent qu'il obtient de ses ventes lui permette dans un premier temps, de s'acheter un boîtier Hasselblad, rapidement il se met à faire des photographies, de tout et de rien.

    • En 1959, Georges Glasberg, photographe de paysage et de cirque, l’initie à la photo professionnelle en lui faisant faire le tour de France des cathédrales, c’est alors le début d’une passion dont il en fait son métier.

    • À l'âge de 20 ans il est l'assistant du photographe Richard Avedon, à partir de cette expérience particulièrement enrichissante, la femme devient son thème central. Il s’installe en indépendant, curieux, il est influencé par tout ce qu’il voit, les toiles des peintres Balthus, Francis Bacon, Egon Schiele, ainsi que les longs métrages des cinéastes, Joseph Mankiewicz, Ernst Lubitsch, Fritz Lang, Orson Welles, Arthur Penn, Vincente Minnelli et Terry Gillian, dont il avoue avoir vu 11 fois le film « Brazil », son film préféré est « Jules et Jim », de François Truffaut.

    • Jonvelle aime s’entourer de femmes, ayant besoin que ses muses soient toujours à ses cotés. Ses premiers modèles sont sa mère, sa petite sœur et sa grand-mère, elles sont ses « premières victimes consentantes ». Sa toute première muse et complice est l’actrice Tina Sportolaro qu'il rencontre en 1982 et avec qui il réalise quelques-unes de ses plus belles images. Puis vient Béatrice en 1985 et Maud Marker, qui contrairement aux autres femmes avec lesquelles il partage des moments de vie, cette dernière n'a aucune envie d'être prise en photos, elle est l'opposé des femmes qui l'attirent habituellement, habillée en tailleur Chanel rose bonbon, et lui en jeans et baskets, elle s'occupe des castings, le conseille dans ses choix et devient son agent jusqu'en 2000.

    • En 1981, il est l’auteur de la célèbre campagne de publicité réalisée pour l'afficheur « Avenir, l’afficheur qui tient ses promesses », représentant trois photographies d'un de ses modèles favoris, Myriam, créant à la fois le scandale et le succès grâce au procédé du « teasing » utilisé pour la première fois en France. Le nom du photographe demeure attaché aux deux slogans qui accompagnent ses photographies, « Demain j'enlève le haut » et « Demain j'enlève le bas ».

    • Il devient dès lors un grand photographe publicitaire et travaille pour les marques de lingerie Barbara, Huit, Princess Tam Tam, Gini ou encore Lewis. Dans le monde publicitaire, l’un de ses amis, Benoit Devarrieux dit de lui, « On ne peut pas résumer la carrière de Jean-François Jonvelle à celle d’un photographe de femmes, voire de charme. Le charme est cet univers trouble entre un érotisme un peu culpabilisé et une complaisance légèrement surannée qui ne sont pas exactement des qualificatifs pour cette modernité qui est la sienne ».

    • En 1998, le réalisateur Stanley Kubrick lors de la préparation d’ « Eyes Wide Shut », demande à Jonvelle de venir à Los Angeles, en qualité de consultant afin de mieux appréhender la notion de sensualité chez la femme. Dans le film, certaines de ses photographies sont mises en scène comme son image où Nicole Kidman est assise aux toilettes pendant que Tom Cuise refait son nœud de cravate. Cette même année il publie un album de photos qui est une sorte d'encyclopédie du décolleté, ouvrage intitulé « Balcons ».

Sa réputation de photographe de mode et plus particulièrement ses clichés de modèles féminins, révèle un travail qui est marqué par une profonde sensualité, une grande impudeur, il porte son regard sur ses sujets, toujours très respectueusement avec pour but de manifester une vérité.

« Quand je photographie une femme, je veux qu’elle sache qu’elle est la plus belle de la terre parce qu’une femme qui se sent belle est vraiment la plus belle femme du monde ! » Jean-Francois Jonvelle

Il est l’amoureux des femmes, fait des photos par amour et dit volontiers que son sujet préféré est les femmes qu'il aime, dans ses images elles sont tellement belles, qu'elles paraissent intemporelles. Ses clichés, qui ont plusieurs décennies, pourraient avoir été pris hier, comme si ses photographies ne prennent pas une ride, fixées pour l‘éternité.

« L'érotisme tient dans ce sein qu'on ne saurait voir. » Jean-François Jonvelle

Pour conserver à la fois une grande mobilité, il n'utilise jamais de flash, ni de trépied, travaillant uniquement avec la lumière naturelle. Son matériel de prédilection est un appareil reflex muni d'un objectif ultra-lumineux, 50 mm f/1 ou 85 mm f/1,2. Ses modèles sont pratiquement toujours montrés dans un décor que l'on peut qualifier d'ordinaire, une chambre, une cuisine, une salle de bain. Certaines sont prises en extérieur dans divers décors, naturels ou urbains. Les éléments environnant les modèles jouent un rôle fondamental dans ses compositions ainsi que le cadrage, parfois flous en raison de la faible profondeur de champ résultant de l'usage de grandes ouvertures de diaphragme. La lumière du jour permet à Jonvelle de sculpter ses modèles avec beaucoup de naturel, ce qui rend ses images plus troublantes que les autres, c'est leur fragilité.

« Je suis un obsédé sexuel sentimental, un voyeur né. » Jean-François Jonvelle

Pour Jonvelle, la certitude loge au fond d'une salle de bain, d'un trois pièces-cuisine ou encore en extérieur, sur une terrasse. Il photographie les filles dans son univers à lui, exprimant un érotisme domestique avec toujours des désirs incertains, lorsque qu'il shoote, il garde en permanence la paupière 24 x 36 et l'iris noir et blanc.

« Entre mon sujet et moi, il y a une excitation mutuellement forte. » Jean-François Jonvelle

« Je suis un homme photographe heureux, parce que je suis toujours en train de traquer les femmes, de les guetter, de les aimer, d’essayer de saisir les émotions entre le désir et le réel. » Jean-François Jonvelle

« Avec Jean-François le plaisir d’une photo, c’était une ambiance dans laquelle il m’installait grâce à la douceur de son regard d’esthète, aimant, tendre et observateur. A partir de cette sérénité là, tout arrivait comme un bonheur : ma spontanéité, notre connivence, le jeu de l’exhibition parfois de la provocation, nos fous rires, l’harmonie et la justesse d’un plaisir partagé. » Tina Sportolaro

Site Officiel : Jean-François Jonvelle

« Mon bonheur, c'est aussi de n'avoir jamais entravé ma liberté, ni perdu ma fraîcheur, mon instant. » Jean-François Jonvelle

Avenir, L'afficheur qui tient ses promesses, 1981

Photomaton, c.1980

Tina Sportolaro, 1982

Tina à la fenêtre, 1984

Tina Sportolaro, miroir, 1985

Nu sur la Terrasse, 1985

Nu à la montre, 1985

Valérie Kaprisky, 1987

Intérieur, 1988

Nu, terrasse, 1988

Nu sous la douche, 1988

Nu de dos, 1989

Entrejambes, 1989

Entrejambes II, 1989