Visite de l'église

1. Tour romane - XIe siècle.

La tour de l'église romane Ste-Colombe est une tour fortifiée dans laquelle les habitants pouvaient se réfugier en cas d'attaque du village, les animaux étant alors rassemblés dans l'enceinte du cimetière. Son seul accès se faisait alors par l'intérieur de l'église, et probablement par le premier étage auquel on accédait par une échelle.

Les murs de la tour sont légèrement inclinés pour lui donner plus de stabilité. Initialement, elle était sans doute couverte par une plate-forme d'observation et non par une flèche en ardoise. Les abat-sons de la tour sont eux aussi postérieurs à sa construction: ils ont été percés lorsque celle-ci a été transformée en clocher.

En 1895, une brèche s'est ouverte dans la façade sud de la tour et on envisagea de démolir celle-ci pour la remplacer par un clocher néo-gothique, ce qui, heureusement, ne fut pas réalisé.

Le porche actuel de l'église a été percé en 1811 comme en témoigne le millésime des anciennes bornes placées de par et d'autre de l'entrée pour servir de chasse-roues. A gauche de ce porche a été placée une pierre commémorative de la guerre 1914-1918 et dont le texte a été partiellement effacé pendant la seconde guerre mondiale.

La tour romane a gardé sa structure initiale du XIe siècle.

Le porche actuel de l'église n'a été percé dans le clocher qu'au début du XIXe siècle.

2. Pignon du collateral nord et ancienne entrée - XIIIe siècle.

En entrant dans le cimetière, on remarque dans le pignon du collatéral nord les vestiges d'une ancienne porte clavée en plein cintre, ancienne entrée de l'église obturée lors du percement du portail dans la tour. Ce pignon date du XIIIe siècle et, au-dessus de la porte, on remarque les traces des surélévations réalisées aux XVIe et XIXe siècles.

Devant cette porte, se trouvent trois pierres tombales: la pierre tombale carrée, posée sur le sol, est celle de Jacques Bertrand, curé de Soulme de 1680 à 1700. Debout, à côté d'elle, se trouve celle de Hugue Maltaux, curé de Soulme de 1700 à 1741. Enfin, à gauche, la plus grande pierre tombale est celle de Gérard Cognaux, mayeur de Soulme, décédé en 1632 et de son épouse: c'est la plus ancienne pierre tombale de Soulme.

L'entrée initiale de l'église a été condamnée et est aujourd'hui encadrée des plus anciennes pierres tombales du cimetière.

3. Façade nord - XVIe siècle.

L'église du XIIIe siècle fut détruite par les gens de guerre de Couvin au XVIe siècle. La nef fut alors reconstruite en style gothique et ses façades étaient constituées de trois pignons triangulaires encore visibles au-dessus de chacune des fenêtres. Les espaces entre ces pignons triangulaires ont été comblés au XIXe siècle lors de la rénovation de l'église et du rehaussement de la nef.

Les baies de la façade Nord ont également été refaites lors de la rénovation du XIXe siècle. Elles sont sans doute un peu plus grandes que les baies d'origine toujours visibles sur la façade Sud. La baie de gauche est un peu plus grande afin de mieux éclairer l'autel de la Vierge. Ces fenêtres sont dites à meneau (montant central) et en tiers-point (arc brisé) à remplage trilobé (imposte décorée d'un réseau ajouré formant trois lobes).

La façade est ornée de l'ancienne croix du clocher, remplacée à l'identique en 1963.

A gauche de la façade, la sacristie est une construction ajoutée au XIXe siècle. Au-dessus, on aperçoit les deux fenêtres néo-gothiques percées dans le chœur en 1858 initialement éclairé de chaque côté par une fenêtre romane.

La maçonnerie de façade nord, ornée de l'ancienne croix du clocher, porte encore la trace des trois pignons triangulaires qui la constituait précédemment.

4. Chevet plat du choeur - XIIIe siècle.

Le chevet plat du chœur date du XIIIe siècle et était initialement percé de trois petites baies romanes qui ont été bouchées lors du placement du nouvel autel majeur au XVIIIe siècle. On peut également noter, dans la maçonnerie, le rehaussement du chœur réalisé au XIXe siècle.

A gauche de l'escalier de la sacristie, on remarquera la pierre tombale d'Eloquius Marquet, prêtre né à Soulme et décédé en 1761. Contre le chevet du chœur se dresse le monument funéraire de Dieudonné Nivaille, curé de Soulme de 1837 à 1875 à qui nous devons la restauration de l'église en 1857.

Face au chevet de l'église se trouve l'ancien presbytère: le curé accédait à l'église par une grille en fer forgé qui faisait communiquer son jardin avec le cimetière.

Trois baies romanes sont encore visibles dans le mur du chevet qui est orné des monuments funéraires des curés dont le presbytère est juste à côté.

5. Façade et pignon du collatéral Sud - XVIe siècle.

Dans le pignon du collatéral sud, on remarque les traces d'une petite baie en tiers-point du XVIe siècle obturée lors de placement de l'autel latéral au XVIIIe siècle.

Au pied des maçonneries on note les vestiges de la maçonnerie de l'église du XIIIe siècle sur laquelle a été reconstruite l'église au XVIe siècle.

Les fenêtres de la façade Sud sont celles d'origine: l'usure des pierres témoigne de leur ancienneté. L'inclinaison du seuil et des montants en pierre avait pour but de rejeter l'eau de ruissellement à l'extérieur du bâtiment et de permettre une meilleure pénétration de la lumière à l'intérieur de la nef.

Dans le collatéral sud, une petite baie a été obturée lors du placement de l'autel de sainte Colombe.

6. La nef - XVIe siècle.

La nef de l'église date du XVIe siècle et était initialement couverte par un plafond plat qui a été remplacé par un voûte d'ogives en lattis au XIXe siècle, lors du rehaussement de l'édifice.

La nef de l'église est séparée de ses collatéraux par trois travées d'arcades en tiers-point chanfreinées qui retombent sur des colonnes en pierre bleue à bases et chapiteaux tous différents. Sur certaines colonnes (notamment la deuxième colonne du collatéral droit), ont été gravées des marques de tailleurs de pierre en forme de fourche à trois dents.

La nef a gardé son mobilier en bois du XIXe siècle ainsi que toutes ses statues de saints qui ont été offertes par les villageois.

La nef de l'église est constituée de trois travées.

La voûte d'ogives en bois et plâtre date du XIXe siècle.

Des marques de tailleur de pierre sont visibles sur certaines colonnes.

7. Le choeur - XIIIe siècle.

Le chœur du XIIIe siècle a été rehaussé au XIXe siècle et éclairé alors par de nouvelles baies latérales.

L'autel majeur, en style Louis XIV, date du XVIIIe siècle (les autels latéraux sont de la même époque). Il est en chêne polychrome imitant le marbre. Le banc de communion qui fermait le chœur date de la même époque: celui-ci a été déplacé pour entourer les fonts baptismaux. Les lambris en bois datent de 1902, époque à laquelle on projeta de placer un nouvel autel néo-gothique en bois.

L'arcade du choeur est surmontée d'un Christ en croix en bois polychrome de la fin du XIXe siècle. La chaire de prédication et les deux confessionnaux datent de 1863.

Le choeur suivant une ancienne carte postale du début du XXe siècle et après sa rénovation en 2019.

La préservation des statues offertes par les villageois a permis à l'église de garder son décor traditionnel.

8. Collatéral sud - XVIe siècle.

L'autel du collatéral Sud est dédié à sainte Colombe, vierge martyrisée à Sens en 274 par l'empereur romain Aurélien.

Les trois vitraux de ce collatéral représentent des scènes du Nouveau Testament: l'Annonciation, la Naissance de Jésus et la Dernière Cène.

Dans ce même collatéral sont placés les fonts baptismaux romans de la fin du XIIe siècle ou du début du XIIIe siècle, décorés de quatre têtes inspirées des arts d'Asie occidentale et déposés sur un ancien fût de colonne qui pourrait peut-être appartenir à l'église primitive de Soulme.

L'autel et la statue de sainte Colombe, dans le collatéral sud.

Les fonts baptismaux romans.

9. Collatéral Nord - XVIe siècle.

L'autel du collatéral Nord est dédié à la Vierge, éclairée par une fenêtre un peu plus grande.

Les vitraux de ce collatéral représentent Ste Armance, St Léon, Ste Virginie, St Joseph, Ste Palmire et l'Ange gardien. Le vitrail qui éclaire l'autel de la Vierge est curieusement décoré d'un angelot aux cheveux gris accompagné de deux autres angelots aux cheveux bruns: peut-être s'agit-il des donateurs de ces vitraux (un père et ses deux fils?).

Le collatéral nord est dédié traditionnellement à la sainte Vierge.