1849-1886 - Routes et réseaux

La prospérité des carrières de marbre obligea à plusieurs reprises le Conseil communal à prendre des mesures pour l'aménagement des routes et chemins empruntés par les charrois transportant les blocs de marbre.

La route de Biesmes.

En 1849, le chemin "devant Vémont" (actuellement route de Biesmes) fut aménagé et inscrit dans l'atlas des routes dans lequel il ne figurait pas encore malgré son existence depuis des temps immémoriaux.

En 1852, la partie de ce chemin qui traversait le hameau de La Champelle dut être empierré en raison de la trop grande circulation qui le détruisait. Suite aux frais représentés par ces travaux, la commune demanda la reprise de cette route par l'Etat, ce qui fut fait en 1872.

En 1884, le chemin reliant le village à la scierie de marbre fut également empierré.

La route de Biesmes, anciennement dénommée "chemin devant Vémont"

(Ancienne carte postale du début du 20e siècle et photo vers 1955)

Soulme 1872 - Route Agimont Biesmes.pdf

Philippeville, le 31 janvier 1872,

Voirie vicinale - Transformation en route du chemin de grande communication de Biesmes à Agimont.

Messieurs,

M.le Ministre des travaux publics a examiné la proposition qui lui a été faite concernant la reprise par l'Etat du chemin de grande communication de Biesme à Agimont.

Eu égard à l'utilité que présente au point de vue général la voirie dont il s'agit qui relie plusieurs routes entre elles, Mr.le Ministre consent à faire procéder à sa reprise à la condition que les communes intéressées la cèderont gratuitement au Gouvernement, libre de barrières et de toute charge qu'elles mettront en outre à la disposition de son Département les terrains nécessaires pour donner à la chaussée, en dehors des traverses une largeur de 8 mètres entre les arêtes des accotements ainsi que pour creuser des fossés partout où il en sera besoin.

Je vous prie, Messieurs, de m'adresser sans retard pour être transmis à l'autiorité supérieure une délibération dans le sens qui précède.

Le Commissaire d'Arrondissement.

1866 - La route d'Anthée.

Jusqu'à la fin du XIXème siècle, l'actuelle route de Morville était connue comme la route d'Anthée. Morville n'était alors qu'un hameau de cette commune. C'est en effet par Arrêté Royal du 23 mai 1892 que la commune de Morville prit son indépendance de celle d'Anthée. Différentes querelles religieuses étaient apparues entre les deux agglomérations suite à l'éloignement de l'église édifiée à Anthée et de la conversion de nombreux habitants de Morville au protestantisme.

En 1866, la commune d'Anthée réclamait encore à celle de Soulme le droit de péage pour la route qui reliait les deux villages. Le Conseil communal de Soulme se défendit en prétextant la pente trop importante du chemin pour les attelages (cette forte pente existe toujours dans le vallon avant Morville), la traversée d'Anthée par la route provinciale et surtout par l'abolition des octrois.

Le Conseil communal de Soulme refusa donc d'acquitter ce péage, mettant ainsi fin à une pratique qui perdurait depuis très longtemps.

Le Conseil communal de Soulme,

Vu l'ordre de la Députation permanente, du Conseil provincial en date du 11 septembre dernier n° 850 (illisible) relative à la demande du Conseil communal d'Anthée tendant à pouvoir continuer pendant une nouvelle période de dix années le droit de péage établi sur le chemin de grande communication du territoire de Soulme vers Anthée,

Considérant que la publication de l'ordonnance susdite a été publiée en cette commune les 4 et 11 octobre dernier,

Revu sa délibération du 3 avril 1866 par laquelle il demandait que déjà que la continuation du droit de péage en question alors sollicité ne soit pas autorisé pour la raison quele chemin sur lequel ce péage est établi n'a pas été établi convenablement les pentes étant trop rapides et qu'il faut le double de chevaux pour y circuler que sur les routes ordinaires et en même temps par mesure de réciprocité vu que les communes environnantes n'établissent pas de droits sur ce chemin.

Considérant que la commune d'Anthée, favorisée par une route provinciale qui traverse son terrotoire du levant au couchant et par une autre coudée qui la traverse également du midi au nord, est la plus favorisée des communes des environs et celle qui à proportion de son territoire, a le moins de chemin à ... et que son rôle doit être bien suffisant pour l'entretien de ceux qui restent à sa charge.

Considérant enfin que les droits de péages sont tout aussi vexatoires que ceux de l'octrois qui sont abolis et que le voeu général est de les voir disparaître entièrement.

Est d'avis:

Que, pour des raisons sus énumérées, la continuation du péage dont il s'agit ne soit pas autorisée.

Expédition de la présente résolution avec le certificat constatant la publication seront adressées à l'autorité supérieure pour y être donné telle suite que de droit.

1866 - Demande de subside pour les Travaux aux routes.

En cette année 1866, la commune de Soulme doit réparer de nombreuses routes suite à différents ouragans qui occasionnèrent des dégâts dans la région. C'est aussi l'année où la commune décide la construction de l'école communale et l'établissement d'un réseau d'eau potable. On conprend dès lors son refus de payer l'octroi sur la route d'Anthée... La Commune de Soulme est également contrainte de demander des subsides au Gouvernement pour entretenir les routes principales.

Le Conseil communal de Soulme.

Vu l'acte d'adjudication d'entretien du chemin de grande communication de Rosée au Bac du Prince et de l'embranchement vers Anthée en date du 13 courant pour un terme de trois années, s'élevant annuellement à 1195 frs plus 47 frs pour la construction d'un acqueduc,

Vu également un autre acte d'adjudication de travaux de terrassement et d'empierrement à exécuter aux divers chemins de la commune s'élevant à 955 frs,

Considérant que les revenus ordinaire de la voirie vicinale montant du rôle ne s'élèvent qu'à la somme de 525 frs annuellement,

Considérant que d'autres travaux non moins urgents du même genre doivent encore être mis en adjudication sous peu pour réparation des dégradations occasionnées par les fréquents ouragans de 1866 et que d'autres en cours d'exécution ne sont pas encore tout à fait terminés,

Considérant enfin que les finances de la commune seront totalement absorbées par les travaux de la construction du bâtiment d'école et de la distribution d'eau potable et que, sans le bienveillant concours de la province et du gouvernement, la commune ne pourra, malgré les allocations extraordinaires mettre ses chemins en bon état,

Est d'avis:

Qu'il y a lieu de solliciter de la province et du Gouvernement des subsides jusqu'à concurrence d'un tiers annuellement ou 400 frs pour la pière adjudication et de la moitié pour la seconde ou 477 frs 50 cts pour l'aider à couvrir les dépenses.

Expédition de la présente résolution sera adressée à la Députation permanente du Conseil provincial avec les actes susmentionnés pour y être donné telle suite que de droit.

En séance à Soulme le 13 novembre 1866.

Malheureusement, en début de l'année suivante, la Commune de Soulme reçut un refus de subside de la part du Commissaire voyer de l'arrondissement, les travaux subsidiables n'étant consacrés qu'aux travaux neufs. On notera la superbe calligraphie de ce commissaire voyer dont le style devait certainement impressionner.

Le Conseil communal du 1er février 1868 discuta longuement de la manière de subsidier tous les travaux prévus. La charge totale des travaux s'élevait alors à 4195 frs alors que les revenus de la commune étaient de 3045 frs. Le Conseil communal décida donc de demander des subsides pour les travaux futurs et, à défaut d'intervention, de reporter l'exécution de certains travaux.

Le Commissaire voyer renvoya de nouveau la demande de subside en prétextant l'obligation pour la commune de Soulme d'introduire des demandes différentes pour l'hygiène et les travaux neufs de voirie...

Silenrieux, le 3 janvier 1867,

Messieurs,

Pour me conformer aux instructions des autorités que la chose concerne, je me vois obligé de vous renvoyer votre demande de subsides ci-annexé, en vous faisant remarquer que ni l'Etat ni la Province n'en accordent jamais pour des travaux d'entretien, mais seulement pour des travaux neufs qui doivent être exécutés à des chemins d'utilité publique , c'est-à-dire qui sont utiles non seulement à la généralité des habitants de la commune pour à peu près, ainsi qu'à ceux des communes environnantes, et non pour de simples chemins d'exploitation.

Lorsque vous aurez l'intention de faire exécuter des travaux pour lesquels des subsides peuvent être accordés, veuillez le faire connaître à Mr. le Commissaire voyer cantonal qui en dressera le devis estimatif et qui en préparera l'adjudication.

Le Commissaire voyer d'arrondissement.

A Messieurs les membres du Conseil Communal de Soulme.

1874 - La route de Surice.

Les plus grands travaux routiers entrepris à Soulme sont ceux relatifs à la construction de la route qui relie actuellement le village à Surice.

Un premier projet fut présenté au Conseil communal le 16 mars 1874. Ce projet empruntait le tracé de l'ancien chemin qui descendait de Soulme vers le moulin d'Omeri, dénommé actuellement "vieux chemin d'Omezée", ce qui nécessitait des pentes assez raides de part et d'autre de la vallée de l'Omeri ainsi que des emprises importantes dans les propriétés voisines. Le projet fut donc rejeté.

Le tracé actuel de cette route fut finalement adopté le 20 avril 1874 et exécuté en 1880. L'ancien chemin qui obliquait du vieux chemin d'Omezée vers le village de Surice, après la fontaine de Saint-Gobiet, ne fut plus utilisé et disparut peu à peu au milieu des terres de culture.

Le vieux chemin d'Omezée.

Le réseau de distribution d'eau.


Jusqu'en 1880, les habitants de Soulme devaient aller chercher l'eau à 200 mètres du village, en descendant à la fontaine par un sentier assez raide, la Ruelle de la Fontaine.

Suite à la découverte d'une source d'eau potable au Pré du Ry, à l'ouest du village, la commune décida de créer un réseau de distribution d'eau et appuya sa requête auprès de la Députation permanente en rappelant l'incendie de 1854 qui avait détruit huit maisons.

Ces travaux furent approuvés en 1879 et adjugés pour la somme de 26.770 fr. en 1880. La distribution d'eau fut terminée en 1883 et des pompes furent installées dans le village, notamment près de la brasserie et en face de la Ferme des Moines, à l'angle de la rue Désiré Mathieu (alors Rue Grande) et de la rue des Granges.

Suite à certains abus et au tarissement de la source, un règlement d'utilisation de l'eau potable fut instauré en 1885. L'eau potable fut alors réservées aux usages domestiques et à l'alimentation du bétail, le remplissage des tonneaux étant interdit. Malgré ces mesures, l'eau de la fontaine baissa dangereusement et la distribution fut momentanément fermée en 1886.

Cette installation de distribution d'eau fut remplacée en 1950 par un nouveau captage à la source de Robaux, près du confluent de l'Omeri et de l'Hermeton. Un petit bâtiment de captage fut construit et un nouveau réseau de distribution avec un second bâtiment de pompage à Falise fut créé.

La vieille fontaine de Soulme ne fut plus utilisée dès l'installation d'une distribution d'eau depuis le pré du Ry.