Formation du village
Le village de Soulme se présente sous forme d'un ensemble concentré, avec un maximum d'entassement de l'habitat le long d'une rue principale et de rues secondaires disposées en forme de "8".
L'examen d'un plan cadastral laisse supposer que le village initial devait être installé dans une sorte de clairière de forme ovale. La limite extérieure de cette clairière marque la frontière entre la zone de jardins et de vergers constituée de petites parcelles carrées ou rectangulaires et la limite des cultures où les parcelles plus grandes sont aussi beaucoup plus allongées pour des raisons de facilité de labour. Cette limite, particulièrement évidente dans la partie sud du village, a été reprise par le tracé de sentiers aujourd'hui en voie de disparition.
Le départ du vieux chemin d'Omezée, à l'entrée du village de Soulme.
Le vieux chemin d'Omezée.
Le Chemin de la Scierie conduit vers l'Hermeton et Gochenée.
La rue Désiré Mathieu, rue principale du village anciennement dénommée rue Grande, suit le tracé d'une ancienne voie datant au moins de l'époque romaine, venant de Omezée et se dirigeant vers Gochenée. Cette voie permettait de transporter le minerai de fer exploité dans les environs de Vodecée vers Givet et la vallée de la Meuse.
Cette voie est encore couramment utilisée sur le seul tronçon constituant la plus grande partie de la rue Désiré Mathieu. Le "vieux chemin d'Omezée" est aujourd'hui un simple chemin agricole encore visible à l'entrée du village et qui descendait vers le moulin de l'Omeri avant de remonter vers Omezée par un tracé qui existe encore aujourd'hui. Après avoir traversé le village, il devait se prolonger par l'ancienne rue Basse Bayet vers la vallée de l'Hermeton avant de remonter vers Gochenée où son tracé est toujours visible.
La rue Désiré Mathieu, artère principale du village, est une très ancienne voirie.
Cette ancienne voie ne fut plus utilisée sur une grande partie de son tracé à partir du XIXe siècle lorsque, en 1849, on aménagea la "route de Biesmes" descendant de Gochenée et lorsque l'on réalisa la nouvelle route de Surice en 1880.
A noter que la rue de la Scierie reliant le village à la carrière de Richemont fut empierrée en 1884, ces travaux contribuant aussi à la disparition des anciens tracés de voirie.
Le village de Soulme représenté dans d'anciennes cartes de la région.
Une source à l'origine du nom du village.
Jusqu'à la réalisation d'un réseau de distribution d'eau en 1880, l'alimentation en eau potable du village fut assurée par la source se trouvant au nord du village, en contrebas des habitations et à 200 m. environ de celles-ci. Cette fontaine était accessible par une ruelle descendant entre les habitations n°s 9 et 10 de la rue Désiré Mathieu ainsi que par le sentier prolongeant la rue des Pachys.
L'endroit est aujourd'hui pratiquement inaccessible en raison de son état particulièrement boueux. Il en fut sans doute souvent ainsi dans le passé puisque le nom de Soulme vient d'un radical celtique très usité qui désigne un endroit boueux ou une rivière fangeuse. Cette fontaine est donc sans doute à l'origine de l'implantation du village et lui a probablement donné son nom.
Il faut également noter qu'à partir du XIVe siècle, les transcriptions du nom de Soulme se rapprochent de l'adjectif latin summus qui qualifie un endroit élevé proches d'une source, situation qui s'applique tout à fait au village.
L'ancien sentier conduisant à la fontaine de Soulme est aujourd'hui difficilement praticable.