Toiture

Le chaume.

Au début du XXe siècle , les toits de chaume étaient encore assez répandus, la paille employée étant celle du seigle. L'armature de bois sur laquelle reposait le seigle était constituée du soumier (ou sommier), une épaisse poutre à section rectangulaire dont les arêtes longitudinales formaient le faîte du toit et supportaient les chevrons sur lesquels étaient fixées les lattes. Sur ce cadre de bois, on fixait le chaume constitué de bottes de paille attachées solidement afin d'éviter leur effondrement. La paille était liée à chacune des intersections de la toiture par des ligatures en osier.

Sur le sommier fini, on plaçait, pour le garantir, des bottes de gazon récoltées à Falize, lieu voisin du village où se développait une végétation particulière typique des pelouses calcaires et notamment un gazon poussant sur la roche dans une terre peu épaisse. Ce toit ne comportait ni tabatière, ni gouttière et, pendant l'hiver, il y pendait souvent des chandelles de glace que l'on faisait tomber en les bombardant de boules de neige. L'humidité faisait souvent pousser de la mousse sur ces toitures de chaume et, lors des étés, les risques d'incendie n'étaient pas à négliger. En 1854, un incendie détruisit notamment 8 maisons du village et la lutte contre le feu fut rendue encore plus difficile en raison de l'inexistence d'un réseau de distribution d'eau qui ne fut créé que vingt-cinq ans plus tard.

Vers 1955, la tuile en terre cuite était encore très présente dans le village mais a pratiquement disparu aujourd'hui.

L'ardoise.

La toiture fut ensuite couverte d'ardoises ou "escailles" qui furent extraites notamment sur la rive droite de l'Hermeton, un peu en amont du moulin de Soulme pendant la seconde moitié du XVIIIe siècle. Par soucis d'économie, l'ardoise naturelle est aujourd'hui souvent remplacée par une ardoise artificielle.

Couverture en tuiles de terre cuite sur une maison de la rue Désiré Mathieu, aujourd'hui disparue.

La toiture de la Ferme des Moines possédait une couverture en ardoise artificielle. Celle de son annexe était en tuile.

La tuile.

Par soucis d'économie, l'ardoise fut cependant bien souvent remplacée par la tuile ou "panne", matériaux déjà traditionnel dès le XVIIe siècle, la tuile courbe marquant le faîte étant dénommée "cavalier" en raison de sa forme. Des torchettes de paille liées étaient placées entre les voliges et la partie concave des tuiles afin de renforcer l'isolation de la toiture. Ce type de toiture comportait une tabatière (la "bardaquinne", du nom de la planche posée à l'entrée des colombiers pour en faciliter l'entrée) et une gouttière encore dénommée "cuillère" et sous laquelle viennent se blottir les nids d'hirondelles.

La tuile et l'ardoise artificielle peuvent souvent coexister sur le même bâtiment.

Croupe et croupette.

La pente des toitures se réduisit progressivement avec le temps: supérieure à 50° aux XVIIe et XVIIIe siècles, elle avoisinait les 45° - pente toujours acceptable pour les toitures de chaume - à la fin du XVIIIe siècle pour ne plus atteindre que 40° dans la seconde moitié du XIXe siècle lorsque l'ardoise et la tuile se généralisent.

De même, la croupe, jadis haute et raide, adoucit sa pente et devint de plus en plus petite pour ne plus être qu'une croupette. Ce petit triangle de toiture au sommet du pignon a pour fonction de réduire la prise du vent dans la pointe de la toiture. Son raccourcissement permit de donner une meilleure assise à la charpente et de faciliter l'occupation du volume des combles.

Sous la corniche, le mur de façade en moellons est parfois couronné d'une frise en brique dentée ou redentée: un ou deux rangs de briques sont posés en oblique par rapport à l'alignement de la façade afin de créer une saillie au sommet du mur et d'éloigner ainsi l'eau de ruissellement de la paroi.

L'ancienne cure est couvertes d'ardoise et possède deux croupettes.

Sur le Batty, une ferme était couverte d'ardoise tandis que son annexe était couverte de tuiles.

La toiture du moulin Hamoir possède à la fois une croupe et une croupette.

Comme tout les bâtiment plus prestigieux, le moulin Hamoir était couvert d'ardoises naturelles.

Les croupettes étaient souvent couronnées d'un épi faîtier destiné à protéger du vent les arrêtes de toiture et à servir de paratonnerre. (Rue Désiré Mathieu)