Rue Désiré Mathieu n°14-21

N°14.

Cette habitation formant l'angle de la rue Désiré Mathieu et la rue Sainte Colombe, à la façade en déchets de marbre rose, fut le dernier café du village, construite en 1911 et qui fut longtemps occupé par la famille Collinet dont l'un des membres était bourgmestre de Soulme.

La porte d'entrée a gardé sa poignée ancienne en cuivre représentant une main tenant un bâton. Elle ouvrait sur un petit bar placé dans l'angle d'une grande pièce à vivre qui servait à la fois de cuisine aux habitants de la maison et de café pour les villageois. Deux grandes tables étaient alignées le long des fenêtres donnant sur l'ancienne rue Grande et attendaient les consommateurs qui avaient notamment coutume de se retrouver ici après la messe du dimanche.

Cette maison possède un jardin à l'arrière, situé au niveau du premier étage, et sur la droite, dans la rue Désiré Mathieu, une remise à charrette transformée en pièce d'habitation ainsi qu'une grange. Le bâtiment est encore prolongé par une étable installée dans une ancienne habitation.

On remarquera que le grenier de cette maison est éclairé par des petites fenêtres sous la corniche; on peut y voir aussi une planchette marquant l'entrée d'un pigeonnier.

En 1911, les deux plafonneurs qui terminent la maison posent sur le seuil de la porte, en bas de la rue Sainte-Colombe.

La rue Désiré Mathieu dans les années 1950.

La rue Désiré Mathieu, ancienne rue Grande, dans les années 1970-1980.

La porte d'entrée du n°14, décorée lors d'un mariage.

Les annexes du n°14: granges et étables.

Les annexes du n°14, jadis rehaussées et ayant servi de logement, devraient être rénovées à partir de 2022. C'est l'une des récentes constructions traditionnelles du village, disposée dans l'une des dernières parcelles disponibles, avec sa façade située au nord et la construction étant pratiquement enterrée sur sa façade sud. Ayant jadis utilisé en tant que logement, puis de fabrique d'osties pour les rites religieux, ce bâtiment a longtemps servi d'étable puis de local de rangement du matériel agricole. Il devrait retrouver sa fonction initiale de logement.

A droite, le n°14 de la rue Désiré Mathieu, au bas de la rue Sainte-Colombe.

N°15.

Cette ferme est constituée, de gauche à droite, d'une étable sous fenil et du corps de logis.

La façade de l'étable sous fenil a jadis été modifiée: on voit à gauche une ancienne porte obturée dont l'embrasure est aujourd'hui occupée par une fenêtre. Cette modification avait pour objet de rapprocher la porte de l'étable de celle de l'habitation afin de réduire les déplacements.

Le corps de logis est constitué traditionnellement de deux niveaux, porte d'entrée et une travées de fenêtre.

Remarquez la frise en brique sous la corniche, destinée à écarter les débordements éventuels du mur, l'eau pouvant ruisseler sur les arêtes de la brique.

N°16.

Ce long volume qui alterne étables, granges et corps de logis était constitué à l'origine de deux fermes.

Les n°16, avant-hier et hier... Aujourd'hui, la porte d'entrée à été remplacée..

Première ferme.

La première ferme est composée de manière identique à sa voisine au n°15, avec successivement, de gauche à droite, une grange, une étable et le corps de logis. A noter que l'étable ne possède pas d'ouverture à l'étage, l'accès au fenil se faisant par l'intérieur de la grange.

Notez le trottoir et les linteaux de baies en marbre rose, les montants étant réalisés en brique, à l'exception des montants monolithiques de la porte d'entrée dont le linteau a été rehaussé postérieurement afin de disposer une imposte qui apporte un complément d'éclairage naturel dans l'habitation.

Le seuil de cette maison est constitué d'une pierre carrée, en marbre rose, qui, jusque dans les années 1950, servit pour placer les quilles du jeu était disposé dans le bas de la rue Sainte-Colombe, à côté du n°14 qui était alors le café du village. Ce jeu de quille existait à Soulme depuis des temps immémoriaux et était l'un des jeux principaux lors de la kermesse du village.

L'emplacement des quilles était délimité par des cercles tracés dans la pierre et qui sont encore visibles malgré l'usure.

Deuxième ferme.

Le corps de logis de la deuxième ferme est tout identique à l'habitation voisine, ce qui laisserait supposer que les deux maisons ont été construites ensemble. La façade était jadis précédée d'un abreuvoir qui servit longtemps de banc public...

La porte d'entrée du logis a également été rehaussée par une maçonnerie en brique qui a également été utilisée pour réaliser l'angle de l'habitation.

Les locaux agricoles de cette ferme se limitaient à une étable et une laiterie situés à l'arrière du bâtiment et accessibles par le pignon situé du côté de la rue des Pachys. Sur ce pignon, on peut voir deux portes jumelées sous fenil avec une petite fenêtre. Plus loin, une troisième porte ouvre sur un local éclairé par une fenêtre.

Cette habitation, longtemps inoccupée, a été restaurée en 1994.

Notez les ancrages différents apparaissant sur les façades des deux dernières maisons.

La ferme à l'angle de la rue Désiré Mathieu et de la rue des Pachys à près de 70 années d'intervalle....

N°19.

Cette maison du XIXe siècle, située perpendiculairement par rapport à la rue Désiré Mathieu, dresse son pignon en moellons de calcaire réglé sur une petite placette qui servait jadis d'usoir. Au-dessus de la porte d'entrée, une pierre gravée "1849 F.P." indique la date de construction de l'immeuble et les initiales de son propriétaire initial.

Le logis s'ouvre en façade par une porte d'entrée et une travée de fenêtre sur deux étages. A droite la porte des dépendances, plus basse, est jumelée avec la porte d'entrée. Les dépendances s'ouvrent par deux fenêtres et un fenil à l'étage. Une petite baie s'ouvre également dans le grenier sous une toiture avec bâtière d'éternit et croupette.

Dans la rue des Pachys, des baies ont été percées dans la façade latérale afin d'éclairer l'arrière du logis. Toutes les baies sont à linteau droit.

Il y a lieu de noter que les dépendances actuelles de cette maison s'ouvraient jadis par deux portes d'entrée jumelées, l'une de celles-ci ayant été transformée en fenêtre. Les photos anciennes montrent également que le fenil était jadis occupé par une chambre, ce qui pourrait laisser supposer que l'immeuble comportait sans doute deux habitations séparées par un couloir menant aux pièces arrières.

A droite, légèrement en retrait et formant une petite ruelle en cul de sac, se succèdent une grange dont le portail était jadis en anse de panier, un chartil et une forge.

Le bâtiment au bout de l'impasse était une forge et on y ferrait régulièrement les chevaux.

N°20.

Fermant la partie droite de la placette, cette maison en moellons de calcaire du XIXe siècle est composée d'un volume bas dont les deux pièces d'habitation principales sont disposées de manière inhabituelle: au lieu d'être comme de coutume disposées l'une derrière l'autre, elles sont ici disposées l'une à côté de l'autre, la première pièce s'ouvrant sur la placette et la seconde sur le jardin. Ce dernier est d'ailleurs accessible par une ruelle située derrière l'habitation.

A droite de la porte d'entrée s'ouvre une ancienne petite étable disposée en contrebas par rapport au logis. Cette étable est éclairée latéralement par une baie qui s'ouvre dans le pignon.

Devant la maison, un muret sépare une courette privative de la placette. Notez le magnolia qui décore la courette devant l'habitation et qui paraît un peu étranger dans cet environnement.

Placette à l'angle de la rue Désiré Mathieu et de la rue des Pachys.

N°21.

Précédée d'un muret de soutènement, cette habitation avec dépendance date de la première moitié du XIXe siècle. Sa maçonnerie en moellons de calcaire a été ultérieurement rehaussée en brique afin d'augmenter le volume d'entreposage dans le fenil et dans le grenier.

La maison est composée de deux niveaux, d'une travée de fenêtre et d'une porte d'entrée jumelée à celle de l'étable sous un fenil qui a été réaménagé en chambre. Toutes les baies sont à linteaux droits.

Des traces de couleur sur la façade indiquent que celle-ci était jadis chaulée dans un ton jaune clair. La façade est décorée d'une vigne.

L'espace devant la maison, bien que relevant toujours du domaine public, a été transformé en jardin privatif. En effet, cette habitation ne dispose à l'arrière que d'une petite courette entourée des jardins voisins. Son "courtil" , c'est-à-dire son jardin potager, se trouvait jadis à l'extrémité de l'ancienne rue Basse Bayet et était accessible par un sentier en servitude. L'implantation et l'accès de ce jardin ont néanmoins été modifiés ultérieurement suite à des échanges de terrains.

Les n°19 à 21 de la rue Désiré Mathieu, hier et aujourd'hui...