Soulme jadis

Un ancien article de journal, dont on n'a pu malheureusement déterminer l'origine exacte, relate quelques anecdotes à propos du village de Soulme et nous donne une image de ce village rural au XXe siècle. Ce document faisant référence à des événements de 1985 environ date sans doute de la fin des années 1980.

La maison de Nestor Marée.

La rue Désiré Mathieu.

Nous avons retrouvé à Soulme, M. Nestor Marée, aujourd'hui retraité et veuf, qui a évoqué avec le sourire le Soulme d'hier. Jadis, il y avait des vaches à toutes les maisons, aujourd'hui, il reste cinq fermes. Soulme fut un des premiers villages à accueillir des seconds résidents après la guerre, mais ce ne fut jamais l'invasion. Le village est fort calme en hiver avec 20 ou 25 "purs" Soulmami ou Soulmois contre 199 en 1930, mais en été la population est triplée. Le village n'a plus de bistrot ni magasin.

Moulin de Presles.

Moulin Hamoir ou vieux moulin de Soulme.

Moulin d'Omeri.

A Soulme, poursuit Nestor Marée, il y avait quinze cafés. Les lundi, les litrres de goutte "volaient" car les carriers, mouchoir à carreaux au cou, avaient encore soif de la veille. Une autre blague entendue à Soulme: "Nous sommes modernes, on a acheté un confessionnal de la force de 40 curés!".

A Soulme, les abeilles donnent dix kilos de plus de miel qu'à Romedenne, tant le sainfoin et la luzerne y sont abondants.

A Soulme, on comptait trois moulins, celui de Soulme, de Presles et d'Omery, les deux premiers classés. Les moulins ont encore fonctionnés cinq ans après la guerre. L'Omery se jette dans l'Hermeton à Soulme.

Soulme a cependant connu des heures tragiques. Les premiers ulhans arrivent le 24 août 1914 vers 4 heures, allant vers Surice. Le gros des troupes arrive le 25 vers 5 heures du matin et le jour même, six personnes dont une femmes sont tuées.

Façade avant de l'ancienne cure.

Façade arrière de l'ancienne cure.

M. Arthur Pouleur, imprimeur carolo, a pris sa retraite à Soulme, où il a le grand bonheur d'habiter l'ancien persbytère. Un acte en fait remonter l'existence à 1621. Il s'agissait d'un Prieuré, dépendance de l'abbaye de Florennes tenues par des Prémontrés.

L'ensemble, église, presbytère et marronniers est classé depuis 1947. Il fut un moment question d'abattre les marronniers mais ces sept arbres avec un tilleul sont vraiment superbes. La foudre ayant abattu une grosse branche de marronnier, M. Pouleur eut du bois pour alimenter son feu ouvert (d'époque!) tout un hiver. En 1901, les ouvriers avaient reçu vingt-neuf francs pour les planter, somme non approuvée par le budget communal. L'idée venait semble-t-il du curé qui avait de solides adversaires libres penseurs.

L'église remonterait au XIe siècle et serait aussi ancienne que Hastière et Celles. Les fonts baptismaux, très sobres, sont du XIIe siècle et L. Tollenaer y a consacré une étude.

L'église initiale aurait été rehaussée et l'on distingue très nettement sur deux côtés la ligne de maçonnerie opérant une jonction, de même que le dessin de trois ouvertures romanes rebouchées. Les vieux vitraux de teinte bleutée sont superbes quand la lumière ou le soleil passent à travers. En 1647, la paroisse s'appelait déjà Ste-Colombe, fêtée le 31 décembre et un registre paroissial de 1803 qualifie Soulme de "mère église de Gochenée". Un acte du 5 juin 1627 est signé Jean Delhamaide, notaire admis en Cour de Justice à Sombreffe. Cette Cour de justice était présidée par le curé dépendant du prince-évêque de Liège.

M. Pouleur nous a fait encore découvrir un curieux bâtiment de pierres construit en arrondi et non avec des angles droits. Comme on en rencontre en Dordogne. Avis aux curieux et aux chercheurs!

L'église romane Ste-Colombe de Soulme.

Les fonts baptismaux de Soulme.