Statuaire

L'église Sainte-Colombe de Soulme est décorée de nombreuses statues toutes contemporaines et qui n'ont pas de caractère particulier ni de réelle valeur artistique. Bien conservées, elles donnent néanmoins à l'église un aspect assez traditionnel des édifices de culte de nos campagnes et témoignent de la ferveur des villageois ainsi que d'une certaine richesse de la commune à une époque pas si lointaine...

Statuaire du choeur.

Sainte Catherine.

Dans le choeur, on peut voir à gauche Sainte Catherine, patronne des meuniers.

Sainte Catherine, fille du roi de Cilicie, vivait à Alexandrie au IVe siècle. Convertie par un ermite, elle fut forcée par l'empereur Maxence à adorer les idoles payennes. Son refus lui valu le supplice de la roue garnie de pointes de fer. Cette roue s'étant miraculeusement brisée, la sainte fut décapitée. La tradition rapporte que son corps aurait été transporté par les anges sur le Sinaï. Son mariage mystique est à l'origine de nombreux chefs-d'oeuvre de la peinture, notamment de Memling.

Fêtée le 25 novembre, invoquée pour la dermatose dénommée "roue de Sainte Catherine" en raison de la force des taches de cet eczéma, sainte Catherine est la patronne des meuniers et des filles à marier en raison de ses fiançailles mystique.

Les attributs de ses représentations iconographiques sont la roue, l'épée, la palme des martyres et l'anneau rappelant son mariage mystique avec l'Enfant-Jésus.

Saint Roch.

A droite du maître-autel se dresse la statue de saint Roch de Montpellier, fêté le 16 août. Cette statue en bois sculpté, située à droite de l'autel majeur, date vraisemblablement de la seconde moitié du XIXe siècle et, comme l'ensemble des sculptures de l'église, son auteur est inconnu.

Issu d'une famille riche et noble, il se retrouva très jeune orphelin et, après avoir distribué ses biens aux pauvres, décida de partir en pèlerinage à Rome. Sur la route, il soigna des pestiférés qu'il guérit par un signe de croix.

La peste avait en effet envahi l'Europe à partir de 1348, importée par des navigateurs italiens depuis l'Orient, répandant la peur de la mort et du châtiment divin. A l'époque, on n'en connaissait ni l'origine, ni les modes de transmission de cette maladie et, provoquant la disparition d'une importante partie de la population, la peste bouleversa non seulement la démographie mais aussi l'économie, la mentalité et les croyances de la fin du Moyen Age.

Atteint lui-même, il se retira en forêt où il fut nourri par le chien d'un seigneur qui dérobait pour lui la nourriture à la table de son maître. Guéri par ce chien et par un ange, saint Roch retourna à Montpellier où il fut arrêté pour vagabondage et mourut misérablement en prison. Ayant acquis une véritable réputation de guérisseur et entouré de nombreux miracles, saint Roch devint un véritable saint anti-pesteux.

Saint Roch est représenté avec un tunique de pélerin et porte souvant un chapeau avec une coquille de St.Jacques. Il tient en main un grand bâton avec des calebasses et soulève sa pélerine pour laisser apparaître les plaies de sa jambe. Il est souvent représenté avec un chien qui tient un pain dans sa gueule.

Le culte de saint Roch connut un nouvel essor au XIXe siècle lors des épidémies de choléra qui abordèrent l'Europe vers 1830 et atteignirent les campagnes du sud de la Belgique en 1855-1857 et 1866, faisant de nombreuses victimes. Les progrès scientifiques permirent alors de lutter efficacement contre l'épidémie par des mesures d'hygiène et par l'alimentation, mais les pratiques propitiatoires resurgirent, donnant un nouvel intérêt aux saints anti-pesteux tels que saint Roch qui est aussi invoqué pour toutes les maladies infectieuses, contre les plaies et les furoncles.

Sacré-Cœur

Dans le collatéral nord, à droite de l'autel consacré à la Vierge, se dresse une statue du Sacré-Cœur.

Le Sacré-Cœur est une dévotion au cœur de Jésus-Christ en tant que symbole de l'amour divin. Cette symbolique a été instituée en 1765 par le pape Clément XIII puis étendue par le pape Pie IX en 1856. Elle provient des révélations qui auraient été faites à une religieuse visitandine au XVIIe siècle.

Le Sacré-Cœur est représenté par un cœur enflammé brillant de la lumière divine et saignant après avoir été transpercé par la lance du soldat romain Longinus. Ce cœur est entouré d'une couronne d'épine et surmonté d'une petite croix faisant allusion aux conditions de mort de Jésus. Le feu symbolise quant à lui le pouvoir transformateur de l'amour.

Le cœur est placé au centre de la poitrine du Christ qui, avec ses mains transpercées dont l'une est dirigée vers lui et l'autre vers le spectateur, semble vouloir offrir son amour à la personne qui se trouve devant lui.

Saint Joseph

Dans le collatéral sud, à gauche de l'autel consacré à Sainte Colombe, se dresse la statue de Saint Joseph, portant l'Enfant Jésus sur le bras gauche et un fleur de lys dans la main droite.

La plus ancienne mention du culte de saint Joseph, époux de la Vierge Marie, est attestée au VIIIe siècle par deux calendriers, l'un anglais et l'autre provenant de Belgique ou de France septentrionale. En 1679, à la demande de Charles II, le pape Innocent XI à proclamé saint Joseph patron de tous les territoires relevant de la couronne d'Espagne, ce qui explique que la belgique soit restée sous la protection de ce saint qui fut également choisi par Pie IX comme patron de l'Eglise universelle et dont le nom a été inséré dans le canon romain par Jean XXIII.

Saint Joseph est fêté le 19 mars, mais, en 1955, Pie XII décida de fêter saint Joseph Artisan, afin de présenter un exemple à la classe ouvrière. Cette fête a donc été fixée au 1er mai, fête des travailleurs.

Statuaire du collatéral Nord.

Maria Goretti

Maria Goretti (1890-1902) vivait à Nettuno, dans la campagne romaine. Orpheline de père, Maria jouait le rôle de mère auprès de ses frères et soeurs. Elle mourut des blessures qu'elle reçut en défendant sa chasteté.

Son assassin se convertit et témoigna lors de la canonisation de Maria par le Pape Pie XII en 1950. Sa mère, âgée de 84 ans, accompagnée de ses enfants, assista à la cérémonie.

La statue de Maria Goretti fut offerte par le curé Arthur Massart.

Sainte Bernadette et Notre-Dame de Lourdes

Bernadette Soubirous (1844-1879) est née à Nevers, en France et est fêtée le 18 février. La Vierge lui apparut dix-huit fois à Lourdes entre le 11 février 1858 et le 16 juillet suivant.

Les 14 apparitions centrales de la Vierge sont considérées comme le développement du message, précédé et suivi de eux apparitions espacées, silencieuses et imprévues. Sainte Bernadette a surtout été admirée par ses contemporains pour son courage dans la maladie, les épreuves de sa vie religieuse, sa modestie et l'authenticité de son témoignage.

Saint Walhère

Saint Walhère est né à Bouvignes au XIIe siècle. Il fut curé de Onhaye, doyen de Florennes et probablement responsable de la paroisse de Hastière.

Le 23 juin 1199, il se rendit à Hastière pour sermonner le vicaire de la paroisse qui était également son neveu. En traversant la Meuse en barque pour rentrer à Onhaye, Walhère reprocha vivement à son neveu sa vie de débauche. Irrité par les propos de son oncle, le vicaire lui fracassa le crâne à coups de rame et précipita le corps dans la Meuse.

Lorsque le corps fut découvert, les chevaux qui devaient le transporter refusèrent d'avancer. Ce n'est que lorsque deux génisses blanches furent attelées qui le char put ramener le corps à Onhaye où on édifia une chapelle pour lui servir de sépulture. De nombreuses grâces furent obtenues pour la guérison du bétail, ce qui fit rapidement de Walhère le plus populaires des saints locaux.

Saint Walhère est représenté debout, vêtu d'une soutane blanche avec étole et surplis. Il tient à la main une rame, instrument de son supplice. Il est invoqué pour les céphalées et les maladies du bétail.

Sainte Thérèse de Lisieux

Thérèse Martin est née le 2 janvier 1873, à Alençon , d'une famille chrétienne aisée. A la mort de la mère de Thérèse, la famille s'installa à Lisieux. Lors de l'entrée de sa sœur Pauline au Carmel, Thérèse, dès l'âge de 9 ans, sentit s'affirmer sa vocation religieuse. Suite à une requête qu'elle adressa au Pape, elle fut autorisée, malgré son jeune âge, à entrer au Carmel en 1888, dès l'âge de 15 ans.

Grâce à son énergie farouche, à sa simplicité et à sa gaieté perpétuelle, elle supporta la règle rigoureuse ainsi que les souffrance de la maladie qui la frappa très tôt. Sur ordre de sa prieure, elle rédigea le "Manuscrit de sa vie": "Histoire d'une âme". Elle mourut en 1897, après une très lente agonie.

Béatifiée en 1923, sœur Thérèse de l'Enfant-Jésus fut ensuite canonisée en 1925.

Petit Jésus de Prague

L'original de la statue de l'Enfant Jésus de Prague se trouve dans l'église Notre-Dame-de-la-Victoire (Kostel Panny Marie Vitezné) à Prague.

Cette statuette de cire, dénommée il Bambino di Praga, a été rapportée d'Espagne en 1628 par Polyxena de Lobkovic, aristocrate tchèque, qui l'offrit aux carmélites, propriétaires de l'église.

Cette statuette de Prague est réputée dans le monde entier pour ses guérisons miraculeuses.

Statuaire du collatéral Sud.

Jeanne d'Arc

Jeanne d'Arc (1412-1431) a été proclamée sainte par Benoît XV en 1920, c'est-à-dire seulement cinq siècle après qu'elle aît été brûlée vive à Rouen.

Cette Lorraine de 19 ans fut vouée à une grande destinée après avoir entendu une puissante voix intérieure. Incomprises par les gens d'église, sa simplicité, son détachement, son procès et sa mort font d'elle une des plus grandes figures de l'histoire de France, bien qu'elle ne puisse officiellement porter le titre de martyre.

Jeanne d'Arc est fêtée le 30 mai.

Saint Eloi

Saint Eloi, né en 590 de parents romains vint d'Aquitaine pour évangéliser notre région. Cet évêque de Noyon-Tournai, fêté le 1er décembre, fut d'abord orfèvre puis devint le conseiller de Clotaire II, puis de son fils Dagobert Ier.

Pendant toute sa vie, saint Eloi lutta contre l'idolâtrie et travailla beaucoup dans les Flandres et dans la région d'Anvers.

Invoqué pour les maux de ventre, la protection des chevaux et du bétail, les furoncles et les maladies des yeux, saint Eloi est représenté en évêque mitré avec l'enclume et le marteau du forgeron.

Il y a lieu de noter que, en tant qu'habille orfèvre, saint Eloi aurait fabriqué une châsse pour sainte Colombe et s'occupa de l'église parisienne placée sous son patronnage.

Saint Antoine de Padoue

Saint Antoine, fêté le 13 juin, est né à Lisbonne en 1195, de parents riches et puissants. Prénommé initialement Fernando, il entra dans un monastère de chanoines réguliers à l'âge de 15 ans. Deux ans plus tard, il passa à la maison mère Sainte-Croix de Coïmbre où il demeura pendant 18 ans. Après 1220, il décida d'entrer, comme frère mineur et sous le nom d'Antoine, dans l'Ordre de Saint-François. Il passa deux ans au Maroc, puis en Romagne, près de Forli, où il se retirait dans une grotte. Il fonda ensuite le monastère de Brive, en France, avant de se retirer à Padoue où il finit ses jours le 13 juin 1231. Il fut canonisé l'année suivante par le pape Grégoire IX.

Brillant prédicateur, saint Antoine de Padoue est également connu pour le miracle de la mule qui, affamée, préféra lui obéir et plier le genoux devant le saint-Sacrement plutôt que de manger l'avoine qu'on lui représentait. Cet épisode lui vaut donc d'être le patron des charrons.

Saint Antoine est le plus souvent représenté en franciscain, avec un lys dans la main droite et l'Enfant-Jésus assis sur un livre, au bras gauche. Il est invoqué pour les objets perdus et pour remettre les égarés dans le droit chemin.

Sainte Barbe

Selon la légende, sainte Barbe vivait au IIIe siècle (ou au IVe ou VIIe siècle) à Nicodémie ou à Antioche. Son père, Dioscure, l'avait enfermé dans une tour pour la soustraire aux prétendants. De retour de voyage, il apprit qu'elle s'était convertie au christianisme et la dénonça aux autorités. Suppliciée, Barbe fut ensuite condamnée à mort. Son père revendiqua le droit de lui trancher lui-même la tête mais fut immédiatement frappé par la foudre et réduit en cendres.

Sainte Barbe est généralement représentée comme une jeune et jolie jeune fille, richement vêtue, avec pour attribut une tour avec trois fenêtres. Ses autres attributs sont l'épée de sa décapitation, la palme du martyre et la foudre. Patronne des mineurs, des carriers, des artilleurs et des pompiers, sainte Barbe est invoquée pour protéger de la foudre et du feu, contre la mort subite et les éruptions cutanées autour de la bouche et du menton.