Nature, art et nombre d'or

Nature et nombre d'or.

Pour le penseur du Moyen-âge, l’homme se trouve donc répondre aux lois d’harmonie qui ont été découvertes dans l’univers. Mais, si ces lois sont véritablement universelles, sans doute peut-on aussi les découvrir partout dans la nature? En effet, lorsqu’on examine le monde végétal et le monde animal, on découvre quantité d’exemples qui répondent aux lois de la divine proportion:

Croissance d'un arbre.

Leonardo Fibonacci (1175-1240) résuma sa principale découverte mathématique en calculant combien de paire de lapins peuvent être engendrées par une paire unique en un an, si chaque mois, chaque paire produit une autre paire qui devient productive à son tour à partir du deuxième mois. Il découvrit ainsi la suite de Fibonacci, dans laquelle chaque terme est égal à la somme des deux termes qui le précèdent: 1 ~ 1 ~ 2 ~ 3 ~ 5 ~ 8 ~ 13 ~ 21 ~ 34 ~ 55 ~ 89 ~ 144 ~ 233 ~ etc., nombres qui sont tous dans la divine proportion.

Développement d'une ombellifère.

On constate la présence du nombre d’or et de la suite de Fibonacci en phyllotaxie, c’est-à-dire dans l’étude de la disposition relative des parties semblables des plantes telles que les feuilles et les bourgeons des arbres, les écailles de cônes, les fleurons des capitules de composées, etc.

Le nautile est un mollusque des mers chaudes dont la coquille, spiralée et cloisonnée à l’intérieur, se développe suivant des courbes s’inscrivant à l’intérieur de carrés juxtaposés dont les dimensions répondent aussi au nombre d’or.

Coupe d'un nautile.

Le nombre d’or est donc une constante de la nature. On ne peut expliquer par le hasard l’étrange prédominance du nombre d’or dont l’apparition est beaucoup trop abondante pour être simplement accidentelle.

Art et nombre d'or.

Le nombre d’or étant une constante universelle, l’homme s’attachera donc à le reproduire dans l’ensemble de ses oeuvres afin d’atteindre la perfection parfaite, l’harmonie suprême avec l’univers, avec son créateur, avec Dieu.

En musique, on pincera les cordes à des endroits précis définis par le nombre d’or de manière à définir les sons de base: au milieu de la corde, on obtiendra l’octave et au tiers de la corde, on produira la quinte de la note primitive. Les proportions de l’instrument seront également établies en fonction du nombre d’or et les diverses parties des compositions seront souvent réglées suivant des rapports répondant à la même règle.

En poésie, la césure et l’alternance de vers ayant un nombre de pieds différent produiront une métrique où l’on retrouvera le nombre d’or. Notez qu’en poésie on utilise aussi le pied comme unité de mesure!

Proportions du violon.

En peinture, tant figurative qu’abstraite, les problèmes de composition harmonique seront également très souvent résolus grâce au nombre d’or.

En architecture, entre 1946 et 1954, Le Corbusier (1887 - 1965) étudiera le Modulor, série de dimensions rattachées à la stature humaine et respectant le nombre d’or. Cette gamme commune de dimensions harmoniques à l’échelle humaine devait être applicable universellement à l’architecture et à la mécanique afin de créer une normalisation pour l’industrialisation et la production en série. Le Corbusier mit ainsi au point la Série rouge ( 4 ~ 6 ~ 10 ~ 16 ~ 27 ~ 43 ~ 70 ~ 113 ~ 183 ~ 296) et la Série bleue ( 13 ~ 20 ~ 33 ~ 53 ~ 86 ~ 140 ~ 226 ~ 366 ~ 592).

Le Corbusier: études pour le Modulor.