Extractions diverses

Extraction de la pierre de construction à Falize.

Bien avant l'exploitation du marbre, la pierre a été extraite à Soulme en vue de la construction de l'église, des habitations et des bâtiments publics. Le lieu-dit dénommé Falize, situé au sud-est du village, a servit à ce type d'exploitation. Le principal lieu d'exploitation de Falize est aujourd'hui remblayé et n'est plus visible. Seul quelques déblais et remblais, dissimulés sous la futaie, peuvent encore témoigner de l'exploitation de la pierre à cet endroit.

Ce nom de lieu-dit apparaît dès 1363 dans le cartulaire de l'abbaye de Waulsort (T.29 fo 119/121). Le mot Falize ou Falizes a la même racine que "falaise" et désigne un endroit où des rochers abrupts sont apparents. Cette désignation est d'origine germanique et provient de l'ancien haut allemand: felisa a dû subsister dans la langue commune jusqu'à nos jours.

Au cours des siècles, le mot Falize connut différentes orthographes:

Falize en 1363, 1607, 1652, 1658 et 1660

Falise en 1652, 1654, 1691, 1774 et 1779

Falisse en 1740

Falige en 1697

Situé juste au sud du village, Falize est aujourd'hui complètement recouvert par la végétation et n'est plus qu'un lieu de promenade.

Exploitation de l'ardoise près du moulin de Soulme.

L'exploitation de l'ardoise fut entreprise très tôt à Soulme, probablement à proximité du moulin où l'exploitation est encore visible. Cette carrière d'ardoise figure d'ailleurs sur la carte de Ferraris réalisée entre 1771 et 1778.

D'après Van der Maelen (Dictionnaire géographique de la province de Namur - 1852), ces exploitations auraient été initiées entre Soulme et Gochenée par les moines de Vodelée qui dépendaient de l'abbé de Florennes. Le banc de schiste, remis en exploitation vers 1830, atteignait une épaisseur de 30 à 40 aunes, soit 35 à 48 mètres environ.

La carrière d'ardoise près du moulin de Soulme, sur la rive droite de l'Hermeton.

Exploitation du minerai de fer à la Campagne du Ry.

Les registres de délibérations du conseil communal de 1848 et 1869 témoignent de demandes d'exploitation du minerai de fer dans des terrains communaux situés dans la Campagne du Ry. Ce lieu-dit, constitué de grandes terres très fertiles, se trouve au nord-ouest du village, sur la gauche de la route conduisant à Rosée. Le minerai fut fondu sur place avec des moyens assez rudimentaires. Etant donné qu'il ne contenait que 40% de minerai, l'extraction fut assez rapidement abandonnée.

Dans toute la région, le minerai de fer fut exploité depuis l'époque gallo-romaine jusqu'au XIXème siècle. L'Entre-Sambre-et-Meuse comptait de nombreux gisements de fer, d'excellente qualité, qui étaient alors appellés ferrariae. La grande villa d'Anthée était par exemple à la fois agricole et industrielle et l'agglomération romaine qui se trouvait alors près du village actuel de Vodecée fut transformée en ferrière d'état en 225 de notre ère.

Les bas-fourneaux fonctionnaient au charbon de bois pour l'extraction de la limonite (minerai de fer) car le hêtre, survivant des hêtraies naturelles, convient parfaitement pour chauffer le minerai. La limonite était exploitée en tête de filon, presque en surface. A l'époque gauloise et romaine, il y avait cependant une très grande perte de métal dans les crayats car les anciens ne connaissaient que des procédés assez rudimentaires. On exploita aussi d'autres minerais jusqu'alors négligés: pyrite, oligiste, sidérose et galène (minerai de plomb).

Au début du XIXème siècle, la campagne de l'Entre-sambre-et-Meuse était parsemée de terrils de scories de fer qui remontaient à l'époque romaine qui, dans la tradition locale, étaient appelées "crayats des Sarrasins". Cette dénomination était synonyme de "païens" et était attribuée à tout ce qui était archaïque et ancien, c'est-à-dire non chrétien.

A partir de 1860, les résidus des bas fourneaux antiques furent réutilisés pour l'industrie moderne.

Ces résidus de bas-fourneaux gaulois ou romains contenaient un pourcentage appréciable de fer: pour certains 32% de métal brut, mais ce pourcentage pouvait atteindre 60%. Dans la région de Nismes, on récupérait par exemple plusieurs tonnes de minerais après chaque coupe de bois et les hauts fourneaux de la région de Charleroi auraient réutilisé jusqu'à un million de tonnes de "crayats de sarrazins" provenant de l'Entre-Sambre-et-Meuse.

La Campagne du Ry, terres fertiles sur la gauche de la route vers Rosée.

Les zones archéologiques de Soulme et de la Campagne du Ry telles que représentées sur la carte archéologique de Wallonmap.

Un document de 1872 témoigne de cette extraction des scories de fer concédée par la Commune.

Soulme 1872 - Scories de fer.pdf

Florennes, le 22 novembre 1872,

Monsieur le Bourgmestre,

Par procès-verbal du 25 janvier 1870, la commune de Soulmes a concédé aux sieurs Gislain Gillain, de Morialmé, et Nicolas Jallay, d'Yvoir, le droit d'extraire les scories de fer existant dans les terrains lui appartenant, à raison d'un franc 10 centimes (?) le mètre cube.

J'ai l'honneur de vous prier de m'indiquer ci-après le nombre de mètres cubes de scories extraites par les hommes versés à ce jour par les concessionnaires.

Le receveur de l'Enregistrement et des Domaines.

Du pétrole dans la région?

Des recherches de pétrole eurent également lieu dans la région, notamment à Rosée, dans sa seconde moitié du XXè siècle.

Les traces de pétrole dans les roches voisines de la surface du sol peuvent cependant n'être que les reliques d'un gisement épuisé. La région de Philippeville présente en effet une structure anticlinale qui se continue sans doute au nord de Boussu-en-Fagne et les niveaux schisteux peu perméables pourraient contribuer à la préservation des gisements.

Cependant, les roches calcaires du Givetien et du Frasnien sont des roches fissurées et souvent caverneuses. Le pétrole aurait donc pu s'échapper en surface au cours des temps géologiques dans des zones à circulation hypogée.