Rue Désiré Mathieu n°7-13

N°7.

Cette maison, avec porte centrale encadrée de deux fenêtres, a sa façade enduite d'un crépis blanc tel qu'on le faisait dans la première moitié du XXe siècle. Initialement, l'habitation devait certainement comporter une étable sous fenil à gauche du volume d'habitation, mais toute trace de cette transformation a disparu sous le crépis. L'ancienne grange située sur la gauche devait probablement former à l'origine un ensemble avec cette habitation avant de devenir propriété de la ferme voisine.

Lors des processions, un reposoir, décoré de statues pieuses, de cierges et de fleurs, était dressé devant cette habitation. Les porteurs qui soutenaient la statue de la Vierge et le lourd baldaquin en fonte protégeant le prêtre pouvaient ainsi se reposer après avoir descendu la rue des Granges et avant de continuer dans la rue Désiré Mathieu, alors dénommée rue Grande.

Une ruelle sépare cette habitation de la maison voisine et conduit à une ensemble de jardins situés à l'arrière. Il est possible que cette ruelle conduisait jadis à la fontaine qui alimentait tout le village et qui se trouve en contrebas, à l'arrière et à quelque distance des habitations. Dans ce passage, différents locaux annexes ont probablement servis jadis d'habitation lorsque le village était plus peuplé, notamment lorsque des travailleurs journaliers venaient s'installer pour quelques temps, par exemple lors des moissons.

N°8.

Cette maison est celle du dernier bourgmestre de Soulme, Monsieur Marcel Lathuraz, disparu après la fusion des communes. Son volume unique est composé d'un corps de logis de deux travées de fenêtres et, à droite, d'une étable sous fenil, ce dernier ayant été transformé en chambre avec percement de nouvelles baies dans le pignon latéral droit.

A droite de l'habitation, profondément en retrait, se trouve une vaste grange construite à l'arrière du corps de logis.

A noter que la toiture à croupettes comporte de beaux épis faîtiers métalliques.

N°9.

Bien qu'ayant été rénovée, la façade de cette habitation témoigne encore de la disposition traditionnelle d'une fermette avec, à droite, le corps de logis et, à gauche, ce qui devait être initialement une petite grange ou une étable sous fenil. A droite, un petit bâtiment annexe, aujourd'hui transformé en pièce d'habitation, devait servir jadis de fournil.

N°10.

Juste à côté de la ruelle descendant vers l'ancienne fontaine du village se dresse une ferme en long, perpendiculaire à la rue, qui date probablement du XVIIIe siècle. Le pignon à rue est une façade en pierre refaite au XIXe siècle et qui porte le millésime et les initiales de son propriétaire: 1844 JJR.

Le logis est ouvert sur le pignon avec le seuil en contrebas de la voirie. Il est composé de deux niveaux et deux travées de fenêtres à côté de la porte. Une petite baie s'ouvre au niveau des combles. Les ouvertures sont à linteaux droits et montants monolithes.

Une étable sous fenil est disposée latéralement à l'arrière du bâtiment, du côté de la ruelle.

Entre les n°9 et 10, une ruelle permettait aux villageois de descendre à la fontaine qui alimentait le village.

N°11.

Cette petite ferme en moellons de calcaire est disposée en retrait par rapport à la voirie et date du 2ème tiers du XIXe siècle.

A gauche, séparé de la maison voisine par un passage conduisant au jardin, le portail de grange date du XXe siècle. A sa droite, une porte d'étable a été murée, sans doute à la même époque. On a ici un témoignage de l'évolution de l'économie du village qui délaissa l'élevage pour la culture.

Le corps de logis est précédé d'un perron, s'élève sur deux niveaux et est composé d'une seule travée avec porte et fenêtre. Les baies sont à linteaux et montants droits.

La Citadelle.

En face de cette habitation, un vieux mur de soutènement retient les terres du jardin de la Ferme des Moines.

Cet endroit, en surplomb de la rue principale, était jadis dénommé "La Citadelle". C'est sans doute ici que bivouaquèrent les gens de guerre de Couvin qui dévastèrent le village au XVIe siècle.

On a retrouvé dans ce jardin de la Ferme des Moines une baïonnette qui daterait de la guerre 1914-1918, ce qui prouve sans doute que l'endroit a toujours été fréquenté par les troupes de militaires qui investissaient le village.

N°12.

Cette ferme en long en moellons de calcaire date de la première moitié du XIXe siècle mais sa façade a été remaniée en 1995 par la suppression de la porte d'étable remplacée par une baie située à droite de la porte d'entrée.

Le logis initial est composé de deux niveaux avec porte d'entrée et une travée de fenêtre. Les baies sont à linteau droit et montants harpés ou à double harpe.

L'étable, aujourd'hui transformée en pièce d'habitation, précédait la grange dont le portail à linteau métallique était jadis protégé par un petit auvent. Dans la plupart des fermes, on avait coutume de rentrer par l'étable afin de se décrotter. La tradition a été longtemps respectée dans cette habitation où l'entrée se faisait traditionnellement par la grange et une porte donnant dans l'ancienne étable devenue salle à manger.

En face de cette ferme, un ensemble servant actuellement d'annexes agricoles a servi jadis d'habitation , mais semble avoir été assez vite abandonné en raison de sa mauvaise orientation vers le nord. Ce bâtiment a été rehaussé vers 1903, lors de la construction de la grange qui se trouve à gauche. L'un des dernier habitant de cette ancienne maison était le chantre de l'église; il y fabriquait les bougies et les hosties.

A droite de cette ancienne maison, dans la maçonnerie du mur de soutènement, on peut encore apercevoir quelques pierres d'un ancien four à pain qui était accessible depuis la rue.

Bâtiment agricole et habitation disparus.

Aujourd'hui, un bâtiment agricole moderne, à la façade en pierre, est implanté longitudinalement par rapport à la rue, à droite du n°12. Il s'ouvre par deux portails et donne accès à un hangar agricole situé à l'arrière et communique ainsi avec la ferme située dans la rue des Pachys. A droite un atelier de réparation mécanique permet d'entretenir le matériel agricole.

Ce bâtiment remplace deux anciennes petites maisons en pierre calcaire, dont une avec grange, détruites par un incendie le 24 aout 1984. Ces deux maisons servaient depuis longtemps de laiterie et de locaux agricoles.

Bâtiment agricole entre les n°12 et 13 de la rue Désiré Mathieu.

Première maison démolie en 1984 suite à un incendie.

La première maison en moellons de calcaire, couverte d'une toiture en tuiles, datait de la première moitié du XIXème siècle. La façade, en avancée par rapport aux bâtiments voisins et précédée d'un seuil de 3 marches, s'ouvrait sur deux niveaux avec porte d'entrée et une travée de fenêtre. Les baies étaient à linteau droit et à montants harpés ou à double harpe. Une frise dentée en briques décorait le dessous de la corniche.

Habitation démolie après l'incendie de la maison et de la grange voisine en 1984.

Deuxième maison démolie en 1984 suite à un incendie.

La deuxième maison, en retrait par rapport à la route, possédait une façade en pierre calcaire profondément remaniée avec, à sa droite, la grange, précédée d'une petite annexe en brique.

En réalité, lors de l'incendie, les deux maisons et la grange servaient de locaux agricoles annexes à la famille Lathuraz dont la ferme, située dans une rue voisine, ne fut jamais menacée par l'incendie. Ce détail prouve bien que les journaux ont souvent tendance à dramatiser ou déformer les événements relatés puisque Vers l'Avenir ne donne pas cette précision et que Le Soir attribue la propriété des bâtiments au voisin.

Les deux bâtiments disparus avant l'incendie de 1984.

L'incendie le 24 août 1984.

Soulme 1984 - Incendie Vers l'Avenir.pdf

Vers l'Avenir - Samedi 25 et dimanche 26 août 1984.

Faits divers - Incendie important dans une ferme à Soulme.

Un incendie s'est déclaré vendredi, vers 11h50, dans une grange de la ferme de M.Lathuraz, 11, Grand Rue, à Soulme. Le bâtiment était rempli de paille, et le sinistre a pris une réelle extension, menaçant le corps de logis. Quand les pompiers de Philippeville sont arrivés sur les lieux, la grange était complètement embrasée. Les pompiers, qui étaient conduits par le capitaine Leroux, ont dû faire appel au renfort de leurs collègues de Florennes, avec leur élévateur et camion-citerne, et à ceux de Couvin, avec un camion-citerne également. En effet, vu la sécheresse, la pression d'eau ne suffisait pas à alimenter les lances à incendie. Pour augmenter cette pression, il a fallu couper pendant un moment la distribution d'eau dans les villagfes voisins de Surice et Omezée.

Les flammes menaçaient également un autre hangar situé à l'arrière, mais qui, finalement, a pu être protégé. Un habitant de Soulme, futur beau-fils de M.Lathuraz, M.Francis Henry, qui tentait de lutter contre l'incendie, et était monté sur le toit, a fait une chute à la suite d'un éboulement du toit. Il a été gravement blessé, et a dû être transporté par l'ambulance de la Croix-Rouge de Philippeville à la clinique Reine Fabiola, à Montignies. Il souffre d'une fracture du crâne et de l'épaule.

Vers 20h. les pompiers étaient toujours sur place, le feu continuant à couver. Les ouvriers communaux de Doische sont intervenus, pour aider à déblayer les décombres.

Les dégâts sont très importants, le bâtiment étant complètement détruit, ainsi que de 10 à 1.500 ballots, et 5.000 kg de grain. M.Lathuraz venait de terminer de remplir sa grange, jeudi midi.

Soulme 1984 - Incendie le Soir.pdf

Le Soir - 25 août 1984.

Vendredi vers midi, le feu a pris dans la grange de la ferme de M.George Monbel, rue Désiré Mathieu, à Soulme. Les pomppiers de Philippeville ont connu des problèmes d'alimentation d'eau et ont fait appel à leurs collègues de Florennes et de Couvin. Un voisin, M.Francis henri, vingt-cinq ans, qui aidait les pompiers, est tombé d'une toiture voisine et s'est grièvement blessé. Le feu a entièrement détruit la grange et le corps d'habitation de la ferme.

Soulme 1984 - Incendie arrêté communal.pdf

N°13.

Cette petite maison, profondément en retrait de la voirie, est précédée d'un jardinet. Le volume de l'étable sous fenil et de la grange est aligné sur la rue et marque donc un décrochement important avec le corps de l'habitation. Ce volume initialement en moellon de calcaire a été rehaussé par une maçonnerie en brique. Le portail de la grange était jadis protégé par un auvent débordant largement de la façade.

Le n°13 lors de l'incendie de l'immeuble voisin en 1984.

Le n°13, en retrait par rapport à la voirie.

L'étable sous fenil et la grange associées au n°13.