1830-1886 - Ecole et enseignement.

Une école primaire existe à Soulme depuis au moins 1830. Les cours se donnaient alors dans la maison particulière de l'instituteur qui était louée à ses frais grâce au minerval payé par les élèves: 6 fr. en 1856 et 8 fr. en 1865.

En février 1832, l'école de Soulme comptabilisait 22 garçons et 23 filles (Recueil de document statistiques - Edition Vander Maelen - 1833).

Construit à partir de 1870, ce bâtiment servait à la fois de logement à l'instituteur, d'école et de maison communale.

La caisse communale subventionnait l'enseignement des enfants pauvres du village ainsi que les fournitures scolaires. La commune recevait à cet effet des subventions de l'Etat (330fr. en 1872). Vers 1859, la commune aidait également l'instituteur en mettant à sa disposition un petit terrain communal qui pouvait lui servir de jardin.

En 1864, le Conseil communal projeta la construction d'une école qui aurait abrité une salle de classe, le logement de l'instituteur et un cabinet pour les archives de la commune. Les plans furent dressés par l'architecte provincial. En 1866, le Conseil désigna un expert pour l'évaluation du terrain mais ne délibéra sur le choix de l'emplacement définitif du bâtiment d'école que deux ans plus tard.

En 1869, les travaux mis en adjudication furent confiés aux entrepreneurs Auguste et Alphonse Masson de Mazée pour la somme de 17.800fr. Pierre Robert, secrétaire communal, entrepreneur et charpentier, fut nommé surveillant des travaux. Une somme de 4fr. par jour lui fut octroyée pour cette surveillance. Les travaux commencés en 1870 furent terminés quatre ans plus tard.

Terminée en 1874, l'école se dissimulait derrière la maison de l'instituteur.

Tous ces travaux devaient obligatoirement provoquer des problèmes financiers pour la commune. Dans les observations sur le budget communal de 1868, on peut en effet noter quelques remarques sur l'enseignement des enfants.

Sans le supplément demandé le conseil se verra forcé de réduire le traitement fixe de l'instituteur au taux du règlement général au 10 Janvier, c'est-à-dire à 600 frs. Aussi, le nombre d'enfants admis à l'instruction gratuite et d'augmenter les rétributions des élèves solvables. Alors, il y aura perte pour l'instituteur, il y aura perte pour l'instruction des élèves qui n'auront plus la même facilité de fréquenter l'école, chose fort regrettable et cependant imminente.

La construction du bâtiment d'école et accessoires projetés par cette commune absorberont totalement les ressources de la commune qui ne pourra plus par ses propres ressources pourvoir à l'entretien de la voirie si couteux dans cette localité, le rôle ne pouvant produire que la moitié des fonds nécessaires à cet objet.

Quelques lignes plus loin, il est fait allusion à la création d'une école pour les adultes:

Une autre dépense non moins urgente que tout autre est celle de l'établissement de l'école d'adulte. Le conseil de voit, avec regret, forcé à y renoncer faute de ressource. Il ne pourra jamais y pourvoir qu'au moyen d'impositions personnelles, moyen aujourd'hui si impopulaire qu'on ose à peine parler de l'employer. Cependant, si assuré du concours efficace du gouvernement et de la province pour les 2/3 des dépenses à en résulter, il avisera au moyen de l'établissement de l'école en question.

En 1870, la commune de Soulme sera même obligée d'emprunter une somme de 5.800 fr, à 5% et pendant 66 ans, pour payer les frais de construction de l'école.

Soulme 1870 - Emprunt école.pdf

Séance du 26 février 1870.

Le Conseil communal de Soulme.

Présents Messieurs Jos.Wauthier, président, F.Pirot, L.Buchet, J.-J.Rousselle, J.-J.Dubois, J.Wauthier membres et Robert secrétaire

Vu l'impossibilité où se trouve la commune de faire face au moyen des ressources ordinaires, au paiement des frais résultant de la construction du bâtiment d'école,

Déclare emprunter pour le compte de la commune par l'entremise de la Société de Crédit Communal, la somme de Cinq mille huit cents francs et ce, moyennant l'engagement contracté par la commune de se libérer, frais d'administration compris, en soixante six annuités, au maximum de cinq pour cent du capital emprunté, payable par trimestre et par anticipation. Afin de faciliter le paiement de ces annuités et d'en rendre l'encaissement moins onéreux, la commune autorise irrévocablement Monsieur le Ministre des Finances à en opérer le versement à la caisse de la société, aux échéances successives.

La présente autorisation donnée par la commune vaut délégation au profit de la Société.

Les mandats acquittés seront remis au receveur communal, comme argent comptant, lors du paiement de la quote part revenant à la commune dans le fond créé par la loi du 18 juillet 1860.

La Société prélèvera directement sur le produit de l'emprunt une somme égale à 5% du capital nominal, soit en unités, trois cent francs, en échange de laquelle somme la commune sera inscrite sur les registres sociaux comme propriétaire de trois coupures d'actions libérées de cent francs.

La présente délibération sera soumise à l'approbation de l'autorité supérieure, conformément à l'art.76 n°1 de la loi du 30 mars 1836, modifiée par celle du 30 juin 1868.`

Le Président, signé Jos.Wauthier`,
Le Secrétaire, signé Robert.

Pour expédition conforme
Le Bourgmestre, Jos.Wauthier

Monsieur Lathuraz, dernier bourgmestre de Soulme, sonne la cloche de l'école, replacée en 1980 à l'intérieur de l'ancienne classe, devenue local communautaire.

A cette époque, les enfants entraient généralement à l'école entre 4 ans et 4 ans et demi. La majorité d'entre eux en sortaient vers l'âge de douze ans. En 1884, l'écolage des enfants pauvres était fixé à 50 centimes. Les cours de religion ou de morale étaient alors obligatoire. En 1886, une nouvelle législation créa une école d'adultes réservée aux enfants de plus de 14 ans qui allaient au cours du 1er août au 31 mars, de 7 à 9 heures du soir. Ces cours, principalement réservés aux garçons, se donnaient le lundi, le mardi, le mercredi et le vendredi, le dimanche matin étant réservé aux jeunes filles.

Une cotisation de 60 centimes par mois permettait de subvenir aux besoins de l'instituteur dont le traitement s'élevait alors à 80 fr. par an. A la fin de l'année scolaire, les élèves étaient récompensés par des livres, des outils de travail ou des livrets d'épargne.

L'inauguration de ces nouveaux cours fut marquée par le placement d'une cloche sur la façade de l'école. Cette cloche se trouve actuellement à l'intérieur du local communautaire qui a été aménagé dans l'ancienne salle de classe.

Les photos de groupes scolaires restent un précieux témoignage de la vitalité de l'enseignement dans une petite commune rurale comme Soulme.

Lors de l'année scolaire 1899-1900, il y eut jusqu'à 41 élèves dont 18 garçons et 23 filles. Si leurs noms ne sont pas inconnus dans le village, il reste bien peu de leurs descendants, ceux-ci habitant aujourd'hui dans les villages voisins ou ayant "émigré" vers la capitale ou d'autres cieux...

Soulme 1900 - Ecole.pdf

Le Courrier - 2 août 1996 - Article de Olivier Rayp.