La moisson

Une femme suit le faucheur et, avec une faucille, elle fabrique la javelle: elle recueille les tiges et les lie pour former une gerbe. L’assemblage des gerbes est différent suivant le type de céréale récoltée.

Pour le froment et le seigle, on construit une marionnette en dressant trois gerbes liées par la tête. Pour cacher les épis, on place une gerbe retournée, liée à la base.

Pour l’avoine, on forme une gatte, c’est-à-dire une chèvre constituée par l’assemblage de six gerbes dressées et qui s’équilibrent l’une l’autre par leur poids respectif. Parfois, on édifie aussi une construction ayant pour base neuf gerbes dressées verticalement, recouvertes par six gerbes équilibrées de manière à dessiner les pentes d’un toit.

Avec l’épeautre, on construit un chien, constitué de trois gerbes dressées verticalement contre lesquelles on appuie de chaque côté six ou huit gerbes, l’équilibre étant obtenu par l’égalité de la poussée.

Le tassiat (tasseau) est une méthode plus ancienne consistant à édifier une construction dont la base est un cylindre formé de neuf gerbes dressées verticalement, les épis dressés vers le ciel. Sur cette base reposent trois gerbes équilibrées en faisceau. Entre ces trois gerbes subsiste un vide que l’on comble afin d’obtenir un cône parfait entièrement recouvert afin d’empêcher l’entrée de l’humidité qui risque de faire germer les graines.

Glaner est permis à tous dès que les monts de gerbes sont construits. On glane en général le matin ou le soir car il est plus facile de glaner sous la rosée. En général, il reste peu de brindilles dans les éteuls car on utilisait le râteau de manière à ramasser le plus possible.