Maçonnerie

Dans les années 1830, le colombage avait déjà presque disparu au profit de la maçonnerie en pierre calcaire, pierre d'un gris bleuté assez difficile à la taille: seuls les éléments d'encadrement des baies furent taillés avec soin. Le colombage ne fut dès lors plus utilisé que pour les parois intérieures ou le cloisonnement.

Cette évolution s'explique par la facilité de ses procurer de la pierre ou des déchets de carrière, mais aussi par les diverses réglementations limitant l'usage intempestif et immodéré du bois et par les nouveaux impératifs d'hygiène diffusés par les administrations communales. Bien que le chaume soit souvent lié au colombage, il faut cependant noter que la disparition de celui-ci fut néanmoins plus tardive, principalement en raison des risques d'incendie.

Moellons bruts.

Moellons taillés.

Moellons bruts chaulés afin de préserver la pierre de moins bonne qualité.

Moellons taillés, rejointoyés et laissés au naturel.

Les fondations en moellons sont enfouies à environ 80 cm, les murs extérieurs ayant en moyenne une épaisseur de 50 cm. Ceux-ci sont constitués d'une maçonnerie en moellons grossièrement équarris qui sont disposés en lits plus ou moins réguliers. Les parements sont souvent grossiers et les joints entre les pierres assez incertains.

A partir du XVIIIe siècle, on utilise la chaîne d'angle en pierre et le harpage afin de donner plus de solidité à la maçonnerie. A la fin du XIXe siècle, l'appareillage des maçonneries devient plus régulier mais plus sec: à cette époque, on tente de réaliser des façades plus soignées et parfois même décoratives lorsque l'on alterne les assises d'épaisseurs différentes

La taille des pierres locales étant difficile, on chaule les façades afin de dissimuler la pauvreté des matériaux, mais aussi pour protéger et imperméabiliser la maçonnerie dont les joints au mortier sont en général très friables et de faible qualité.

Le soubassement de la façade sera traditionnellement peint en noir afin de la protéger des éclaboussures et de l'intrusion des insectes rampants.

Seules les façades réalisées en pierre taillée de meilleure qualité resteront exemptes de tout badigeon. Cette tradition du badigeonnage est assez tardive: elle est apparue en ville à la fin du XVIIIe siècle et s'est répandue dans les campagnes avec le mouvement hygiéniste du milieu du XIXe siècle.

Produit manufacturé, la brique ne fit son apparition que très tardivement.

Au cours du XIXe siècle, on prend l'habitude de sceller dans la façade, à un endroit bien visible (souvent au-dessus de la porte d'entrée), une pierre destinée à porter un millésime. A Soulme, cette pratique sera suivie lors de la rénovation de façades .

A la fin du XIXe siècle et dans la première moitié du XXe siècle, le marbre rose extrait dans la région fut utilisé pour les seuils et les trottoirs, les encadrements de baies, mais aussi pour les murs de façade .