Intérieur de la maison

Le rez de chaussée.

Au début du XXe siècle, la pièce où vit le paysan est constitué uniquement d'une seule pièce regroupant la cuisine et la salle à manger. Ce qu'on dénommait ici "l'môjonne", c'est-à-dire "la maison", était une vaste pièce peu éclairée dans laquelle on se claquemurait en hiver pour se protéger du froid et en été pour se protéger de la chaleur. En procédant de la sorte, on pouvait maintenir une température aussi constante que possible à l'intérieur de l'habitation en profitant de l'inertie thermique des épais murs en pierre qui se refroidissaient ou se réchauffaient très lentement.

Les cloisons séparant les différentes pièces étaient la plupart du temps réalisées en colombage. Les planchers en bois étaient le plus souvent utilisés mais parfois remplacés par des voussettes en briques, même dans les étables.

Intérieur traditionnel aménagé dans les années 1960.

Une cloison en colombage et une armoire encastrée séparait la pièce avant de la pièce arrière, avec un accès à la cave, face à la porte d'entrée.

Dans la majorité des cas, le logis est initialement constitué de deux pièces disposées en profondeur avec deux travées d'ouvertures en façade et de dimensions équivalentes, soit entre 20 et 40 m². La pièce en façade à rue était à la fois la cuisine (on y prépare la nourriture des gens et des bêtes), la salle à manger et bien souvent aussi la chambre à coucher d'une partie des membres de la famille, souvent les parents. Dans la pièce à l'arrière, se disposaient les couches des autres membres de la famille et différents objets étaient entreposés.

On entre directement dans la cuisine qui distribue à la fois la pièce arrière ainsi que l'entrée de la cave qui se trouve souvent sous la pièce arrière. La porte d'accès à la cave se trouve en face de la porte d'entrée de la maison. La communication entre la cuisine et la cave est donc privilégiée en raison du lien entre les activités qui s'y déroulent: le stockage des denrées alimentaires et leur préparation.

L'escalier.

L'accès à l'étage se fait dans la pièce arrière afin que la cage d'escalier n'encombre pas le volume de la pièce principale de l'habitation. La cage d'escalier qui se superpose à tous les étages conduit de la cave au grenier. Les vides laissés par les escaliers sont souvent aménagés en armoires et les cages d'escaliers sont toujours fermées afin d'éviter les pertes de chaleur de la cuisine vers l'étage.

L'usage du couloir central n'était utilisé que dans les habitations plus cossues qui présentaient alors une parfaite symétrie en façade .

Le mobilier.

Le mobilier était principalement constitué d'un bahut très haut, d'une grande horloge de parquet, d'un banc rustique placé devant une grande table, face à la fenêtre, d'une armoire servant de dressoir et dénommée "dresse" et d'une écrémeuse (la "turbine"). Au mur pend un miroir.

Dans l'un des angles de la pièce principale d'habitation se trouvait jadis la couchette du père et de la mère, véritable armoire-lit et sous laquelle on rangeait, dans une armoire basse, les sabots et les souliers. Parfois, on y cachait aussi les provisions, pratique qui fut abandonnée lorsque les lits furent installés à l'étage. La couchette était surmontée d'un ciel de lit et fermée par un rideau pendu à une tige de fer par des anneaux et qui se tirait au moyen d'un cordon.

La "barre à bidons" était traditionnellement accrochée à un mur de la pièce principale.

Meuble traditionnel que l'on disait souvent "en chêne".