La vache

Le nom des vaches.

Les noms des vaches sont habituellement ceux des couleurs de leur robes: Grise, Grisette, Noirette, Rougette, Fleurie (tachetée de noir et de blanc ). Parfois, elles portent aussi le nom de celui qui les a vendues. Les taureaux ont en général des prénoms masculins: le boeuf porte souvent le nom pacifique de Tis, diminutif de Baptiste.

La nourriture habituelle de la vache est la paille, le foin, les betteraves, le son, le grain et le tourteau.

La traite.

Pendant l’été, les vaches sont conduites aux champs et sont ramenées trois fois par jour à l’étable pour la traite: le matin, le midi et vers 7 heures le soir. Lorsqu’elles sont au champs, on leur fournit une mangeoire et on les abreuve.

On utilise souvent un chien pour ramener le bétail désobéissant. Parfois, les vaches courent follement, la queue dressée, lorsqu’elles sont énervées ou piquées par les mouches, les taons ou d’autres insectes. Les maladies communes de la vache sont la constipation, la sécheresse du pis ou, au contraire, la surabondance du lait.

Pour traire la vache, le paysan s’assied sur un escabeau constitué d’une planchette montée sur trois pieds. On trait toujours deux mamelles à la fois: la droite et la gauche, celle de devant et celle de derrière. Le paysan justifie cette pratique en disant que " la vache doit toujours avoir un pis carré et quatre belles tettes ". En général, les vaches sont toujours calmes pendant la traite, mais parfois elles donnent des coups de pattes ou des coups de queue lorsqu’elles sont un peu folles, sauvageonnes ou tout simplement impatientes.

Le vélage.

Quand la vache va vêler, on ne la trait plus: on la laisse sécher pour que le veau soit en meilleure santé. Néanmoins, étant donné qu’un veau trop gros représente un danger pour la mère, on limite cette période à six semaines.

La vache pleine va au champ comme les autres. Quand elle est prête à vêler, le vagin grossit et elles piétinent sur place d’une patte sur l’autre. Après le perte des eaux, les deux pattes de devant du veau et le museau sortent les premiers. Lorsque les pattes de derrière sont les premières à sortir le vêlage est beaucoup plus lent. Souvent, on tire le veau avec une corde à veau. Dans les fermes isolées où on ne trouve pas toujours de tireurs, on utilise une vêleuse, appareil qui s’adapte au derrière de la bête et on tire le veau en tournant une manivelle. Parfois, on utilise aussi le diable du char qui est fiché en terre à quelques pas de la bête: on lie une corde à chaque patte du veau puis à une chaîne que l’on tend pour tirer le veau. Quand le veau est trop gros, il est parfois nécessaire de le couper en morceaux.

Quand le veau est sorti, on ne laisse pas refroidir la vache: on lui donne une couverture et des boissons chaudes pour la réchauffer. On place le veau près de sa mère pour qu’elle le nettoie en le léchant et, pour l’encourager dans ce sens, on couvre le veau de sel dont la vache raffole. Ayant d’autant plus soif, elle avale les boissons chaudes sans problème. La vache se couche ensuite pour la délivre. Quand elle ne rejette pas bien cette délivre, on va cherche le vétérinaire. On jette ensuite les organes sur le fumier où les chiens viennent les manger.

Le veau est ensuite déménagé dans un réduit puis on le lie derrière sa mère quand il est séché. On trait ensuite la vache pour donner une ration au veau. Néanmoins, on ne lui donne pas trop de lait le premier jour car il pourrait être malade.

Lorsqu’une vache torille trop, elle est discrapiée, c’est-à-dire que sa matrice est détruite et qu’elle ne peut plus avoir de veau. Dès lors, elle meugle comme un taureau car elle ne peut plus être pleine.

La castration des veaux.

L’amendeur est le spécialiste qui vient châtrer les jeunes veaux. Dans le cas d’une jeune bête, il fait simplement une incision et coupe le nerf.

Quand il s’agit d’une bête déjà adulte, il fait appel à un instrument composé de deux bois coupés en biseaux au centre duquel on place un poison. Le nerf est placé entre les deux bois pressés par des espèces de tenailles, le tout étant noué avec des cordes pour faire mourir le nerf.