Etable

L'étable est une dépendance de la maison. Aucune ferme à Soulme ne possédait d'écurie et c'est la raison pour laquelle l'étable était divisée en deux parties, l'une réservée aux chevaux et l'autre aux bêtes à cornes. Les chevaux étaient rangés vers l'avant de l'étable et leur emplacement se distinguait par une mangeoire et un râtelier plus haut et un box mieux construit.

On a accès à l'étable par une porte en bois souvent trouée à la base pour laisser entrer les poules. Contre le mur sont pendus les râteliers où on dispose le foin pour nourrir le bétail et, plus bas, la mangeoire, parfois taillée dans un énorme bloc de pierre. A cette dernière est fixé un anneau auquel on attache le licou de l'animal.

Chaque bête à son "pavé" ou son "pavement", c'est-à-dire sa place réservée, que chaque animal connaît et regagne automatiquement dès qu'on le rentre à l'étable. Parfois, le nom de la bête figure sur une planchette en bois accrochée à hauteur du râtelier. Parfois, lorsqu'une vache égarée ou volée était reconnue par son propriétaire, on l'amenait devant la ferme pour vérifier si elle allait retrouver seule son étable et son "pavé", témoignant ainsi de la bonne fois de son propriétaire...

Un chien monte souvent la garde dans le couloir de l'étable. Ce dernier est longé par une rigole disposée le long du pavé et qui conduit l'urine du bétail vers la citerne à purin. Le pavé, souvent recouvert de briques sur chant, est couvert d'un lit de paille que l'on nettoie le matin: les "flattes" (bouses) sont enlevées à la fourche et jetée sur le fumier qui se trouve devant la ferme.

Le plafond de l'étable est constitué de perches serrées posées sur les solives. A l'étage se trouve le fenil dans lequel ont range les réserves à foin du bétail: on y accède par une échelle permettant d'ouvrir l'abat-foin, une trappe en bois ouvrant dans le plafond de l'étable. Un bourrage de paille, aggloméré par un chaulage annuel, empêche la montée des odeurs de l'étable. Parfois, un plafond à voussettes sépare l'étable du fenil. Afin de garantir l'aération de l'étable, la porte d'entrée s'ouvre par un guichet qui reste souvent ouvert. Parfois, une petite fenêtre s'ouvre également à côté de la porte.

En 1937, il n'y avait déjà plus aucun mouton à Soulme et on n'y trouvait plus qu'une seule chèvre. A noter que jadis on plaçait le bouc dans l'écurie, à côté des chevaux car on pensait que son odeur chassait les maladies. L'élevage d'un porc dans chaque famille resta longtemps pratique courante: il mangeait dans un baquet en pierre ou, luxe suprême, dans une auge en marbre rose souvent transformés aujourd'hui en bacs à fleurs...