CarrièreS Falgeotte

Les carrières Falgeotte dans les années 1980.

Les carrières Falgeotte dans les années 1980 (la ferme Falgeotte est visible derrières les arbres).

Vers 1750, la commune de Soulme possédait plusieurs lieux d'exploitation de la pierre calcaire destinée principalement à la construction. Suite à l'utilisation de plus en plus fréquente du marbre dans la décoration, ce matériau fut particulièrement recherché dans la vallée de l'Hermeton. Par un acte notarié du 21 octobre 1753, la commune de Soulme décida de vendre les "carières de marbre estans à Micheau tienne". Au XIXe siècle, ces carrières prendront le nom de Richemont.

Quelques années plus tard, en 1757, une nouvelle exploitation de marbre fut créée à Falgeotte (ou Faljotte). A cette date, la Cour de Justice de Soulme ratifia en effet la "remise d'une carrière par plusieurs en faveur de Bourtembourg", par laquelle Jacques Bourtembourg et Jean Soumoy louaient à différents propriétaires soulmois, divers terrains situés à Falgeotte en vue d'y "tirer du marbre". Ce bail des carrières de Falgeotte fut conclu le 11 avril 1757.

Parmi les signataire de cet acte important dans l'histoire de Soulme, on note les noms de Benoît Delobbe, Marie-Jeanne Delobbe, Joseph Perpete, Alexis Juaret, Joseph Binon, Joseph et Elisabeth Wauthier, Jacque Daourt, Lambert Rigaux, Nicolas Guissart, Joseph Léger, Pierre Wauthier, Jacques Joseph Bourtembourg. La plupart de ces signataires étaient illettrés et signèrent d'une croix...

Un "rocteux" près d'un puits de forage par fil hélicoïdal permettant l'extraction du bloc de marbre.

Le "rocteux" reçoit sa famille sur son lieu de travail.

La carrière de Falgeotte exploita un récif de marbre rouge en position redressée qui était environné de schistes brunâtres (voir la carte géologique).

En 1832, les blocs extraits de la carrière étaient acheminés jusqu'à la scierie de marbre au bord de l'Hermeton. A cet effet, un système de rails fut établi entre la carrière et la scierie et sur lequel les blocs étaient tirés par des chevaux. Le tracé de ce chemin est repris à l'atlas des chemins vicinaux de 1843 et est encore visible aujourd'hui à proximité de la ferme Falgeotte.

Le fonctionnement de la carrière de Falgeotte cessa peu après l'indépendance de la Belgique, c'est-à-dire vers 1832, en raison des taxes d'importation exigées par la France. La réouverture de la carrière de Richemont en 1858 relança néanmoins l'exploitation du marbre dans la commune de Soulme. C'est ainsi qu'on retrouve la carrière de Falgeotte en fonctionnement en 1894.

L'exploitation de la carrière ne dura malheureusement que quelques années. Les Annuaires de commerce de l'industrie de Belgique témoignent en effet que la carrière de Falgeotte est fermée en 1899.

Aire d'entreposage des blocs de marbre.

Les derniers blocs de marbre extraits de la carrière peu avant sa fermeture en 1970.

Suite au développement de nouvelles techniques et aux forages réalisés par la société Henri Daffe, nouvel exploitant des carrières de Richemont depuis 1911, la carrière de Falgeotte fut remise en exploitation. En 1937, elle est la seule carrière en exploitation à Soulme. Après une interruption, cette exploitation fut ensuite remise en activité de 1958 à 1970, date à laquelle elle fut abandonnée en raison de l'augmentation du prix de revient du marbre qui devait toujours être extrait à une plus grande profondeur.

Appareillage de manutention des blocs de marbre (avec vue vers Gochenée).

La grue pour le déplacement des blocs de marbre sur l'aire d'entreposage.