Evasion à maredret

Les résistants de Maredret.

Lorsqu'il a sauté en parachute de l'avion William SHEAHAN est descendu de travers et s'est écrasé contre un arbre mort auquel il est resté accroché un moment , suspendu à ses membres, jusqu'à se laisser tomber sur le sol enneigé.

William SHEAHAN se cache sous un pont de la Molignée, dans la forêt voisine. Il ne savait pas exactement dans quel pays il se trouvait. Le matin, un garçon en combinaison bleue, un jeune résistant de 14 ans, le cherche et le trouve.

Il est alors pris en charge par Victor Willemart qui est chef de la résistance locale de Maredret sous le nom de "Robin des Bois". Celui-ci le conduit dans son village où il restera deux jours chez Germaine Saintvitu.

Il est ensuite caché à Graux (Mettet) chez Mr Dewitte où il retrouve (peut-être) Douglas CONWAY et Richard RICKEY. A eux trois, il logent aussi chez Renée Dujeu, dans la rue du Centre, à Maredret (actuellement rue des Artisans). Yvonne Taton, membre du MNB (Mouvement National Belge), Province de Namur, zone II, leur apporte de la nourriture.

La Molignée à Maredret.

L'église St-Jean-Baptiste de Maredret.

Douglas CONWAY tombe en parachute à Salet (Anhée), à l'ouest de Warnant et Haut-le-Wastia. Un homme arrive en courant vers lui, le laisse dans les bois et lui prend son équipement. Le fils Tondelli le cache et le guide à travers la forêt voisine. Il le conduit jusqu'à sa mère, Louise Tondelli. Celle-ci le nourrit et lui procure des vêtements civils, cachant son uniforme sous le plancher du grenier, ce qui, par la suite, s'avèrera fatal pour toute la famille.

Dénoncée par des collaborateurs belges, elle fut envoyée en camp de concentration ainsi que dix de ses enfants et petits-enfants. Deux de ses fils mourrurent dans les chambres à gaz. Louise Tondelli fut décorée de six médailles dont une américaines, épinglée par le Général Dwight Eisenhower en personne. Elle envoya trois de ses médailles à Douglass CONWAY.

CONWAY passa deux nuit dans la maison de cette famille, mais la conversation était difficile car ils ne pouvaient communiquer que par gestes afin de se faire comprendre.

Trois des fils de la famille l'amenèrent dans les bois à la tombée de la nuit puis chez une dame où il retrouva ses compagnons de vol ainsi qu'un autre aviateur. Ils se déplacèrent souvent d'une maison à l'autre et toujours essentiellement la nuit afin de ne pas être repérés car c'était trop dangereux pour les habitants de les héberger trop longtemps. C'est ainsi qu'ils furent hébergé dans un moulin à farine (celui de Vodelée) et dans diverses maisons privées.

4 mars.

Ils sont ensuite hébergés chez les parents d'Yvonne Taton à la rue Bonne Fontaine (aujourd'hui rue Haie de la Motte) à Maredret. Rickey n'est peut-être pas avec eux. Dans cette maison logent donc aussi Arthur Taton, son épouse et leurs deux autres enfants André et Emile.

Yvonne Taton et Germaine Saintvitu vers 2015.

11 mars.

Les aviateurs qui restent donc deux ou trois, quittent la maison des Taton vers 11h00 et sont ensuite hébergés chez Germaine Saintvitu (décédée le 9 février 2016) qui habite avec sa maman et est institutrice à l'Ecole des Soeurs de Maredret (ou à Bioul d'après certains témoignages).

C'est Joseph Guillemin qui a proposé à Germaine Sainvitu de cacher Bill dans sa maison, près de l'école. Il y restera une dizaine de jours.

Témoignage de Germaine Sainvitu à propos de William "Bill" SHEAHAN:

"Il nous a raconté que son avion était en feu. Avant de sauter, il était allé vérifier s'il n'y avait plus personne dans l'avion; malheureusement, il y avait trois tués. Il avait été happé par la soute à bombes si bien qu'il n'était pas en bonne position pour ouvrir son parachute de la main gauche, sa main droite étant en feu. Il put jeter son gant, sinon il serait devenu une torche vivante. Il n'avait plus de cheveux, sa tête et son bras droit étaient brûlés."

William SHEAHAN reste dans sa chambre et n'en descend que le soir, lorsque les enfants sont partis de l'école. Il attrape la fièvre et est soigné avec les moyens dont on dispose. Un médecin ayant refusé de venir le soigner, il est aidé par un père de Maredsous et une soeur de Maredret.

Après dix jours, William SHEAHAN part une journée chez Renée Duteux qui avait déjà recueilli deux autres aviateurs du même équipage.

"De là, ils sont allés au moulin de Vodelée où les quatre se sont retrouvés. Mais, comme les Allemands y venaient régulièrement, ils ne pouvaient rester là. Le meunier les a conduit à l'intérieur d'une grotte dans le bois et leur a porté à manger tous les jours. Ils y sont restés jusqu'à la Libération. On n'a pas pu les rapatrier car la filière d'évasion n'existait plus."