Développement de l'habitat

Constructions en pierre du XVIIe siècle.

A l'exception de l'église, il n'existe à Soulme aucune construction antérieure au XVIIe siècle. Cette situation est d'ailleurs caractéristique de l'architecture rurale en Wallonie: dans la campagne wallonne, les maisons les plus typiques se situent entre 1620 et 1820 et il n'existe pratiquement rien d'antérieur.

Ceci s'explique par le fait que les constructions en bois, torchis et colombage ont subi les vicissitudes des guerres, ruines et calamités diverses, ne laissant subsister que châteaux et églises. Les constructions qui apparurent au milieu du XVIIe siècle furent heureusement plus solides et plus robustes. La pierre remplaça très tôt le colombage étant donné sa facilité d'extraction.

Lors de leur disparition en 1996, les maisons n°10 et 11 de la rue du Ruage révélèrent des pignons en colombages et torchis.

Habitat jointif ou pignon sur rue.

Les constructions, alignées le long de la rue, sont souvent jointives, mais, lorsqu'elles ne le sont pas, les ouvertures latérales sont presque inexistantes.

Dans certains cas cependant, lorsque la parcelle est trop étroite pour implanter la construction parallèlement à la route, la ferme est implantée perpendiculairement à la route avec les ouvertures dans le pignon. De telles maisons se situent la plupart du temps au croisement de deux rues, sans doute parce qu'elles occupent la dernière parcelle de l'alignement, plus étroites que les autres.

Cette implantation avec "pignon sur rue" se justifie également par la nécessité de réserver les meilleures terres à la culture et d'implanter les constructions sur les versants du terrain, aux lignes de contact entre les zones schisteuses et des zones calcaires. La mitoyenneté permet en plus d'adapter plus facilement les bâtiments au relief naturel.

Les maisons de Soulme sont le plus souvent jointives, certaines étant parfois regroupées en fonction des familles.

Les n°9 et 10 de la rue Désiré Mathieu sont implantés de part et d'autre du sentier conduisant à la source de Soulme.

Deux maisons à "pignon sur rue" sont implantées aux angles des rues Désiré Mathieu et des Pachys et des rues Sainte-Colombe et du Ruage.

Développement de l'habitat.

Lorsque la construction de nouveaux bâtiments devient nécessaire, on remplit d'abord les vides entre les constructions existantes implantées le long de l'axe de développement du village constitué par sa rue principale. Le village se développe ensuite le long des ramifications de la voirie avant de s'étendre à la périphérie.

La rue principale est l'épine dorsale du village. L'impression de linéarité est d'autant plus évidente que le village est implanté sur un bourrelet calcaire.

A Soulme, la plupart des habitations du village ont leur façade principale orientée au sud et vers la rue la rue principale, les pièces habitées par les hommes ou les animaux étant ainsi les plus ensoleillées. Dans les rues latérales, quelques fermes sont orientées vers l'est ou vers l'ouest, mais elles restent une minorité. Enfin, trois bâtiments seulement sont orientés au nord: une maison dans la rue du Ruage, une ferme sur le Batty et enfin, le bâtiment de l'école communale. Ces bâtiments, plutôt isolés de la structure du village, sont sans doute les derniers à avoir été construits aux seuls endroits laissés libres.

Les habitations de la rue principale du village sont orientées au sud, ce qui permettait de profiter du soleil le soir, après les travaux agricoles.

Transformations successives.

Au cours des générations, les différentes constructions sont souvent modifiées au fur et à mesure des héritages et des partages, mais aussi en raison de l'évolution des techniques agricoles. Outre des agrandissements et les transformations de volumes, c'est surtout dans les portes et les fenêtres que se voient aujourd'hui ces différentes transformations.

Au cours du XIXe siècle, les différents bâtiments du village furent très souvent modifiés en raison de l'amélioration des moyens de production, de l'augmentation des rentrées financières et de la croissance démographique. Outre le fait que la plupart des constructions du village datent de cette époque, on peut aussi constater que beaucoup de volumes furent exhaussés pour augmenter les possibilités de stockage des récoltes. Les maçonneries en pierre furent ainsi surélevées, en façade et sur les pignons, par des maçonneries en brique.

Deux rénovations réalisées en 2019.