Dolomites - Alta Via 1

21 au 29/06/21

Le mot d'Alain

C'est reparti pour un tour à 8 seniors, dans les Dolomites.Les compères sont : Daniel (le G.O.), Jean-Paul et ses tendons en sortie de convalescence, Jean, Marc, Kiki G, Gégé, Jean-Marie,  Alain B.

Jour d'approche

Le minibus du Club nous a bien conduit jusqu'à Dobbiaco / Toblach. On s'était fait des nœuds dans la tête pour savoir comment gérer les règles sanitaires, certificats, tests récents,  dûs à la pandémie de Covid et le manque d'harmonisation européenne. En fait, on a passé 4 frontières sans voir un képi....

Le Sud Tirol n'est pas vraiment l'Italie qu'on imagine : on y parle d'abord allemand, tout y est nickel et pas vraiment pôôvre.

Jour 1

On prend le bus pour le Laggo di Braies, départ de l'Alta Via 1. Choc esthétique immédiat face à une telle beauté minérale rehaussée par l'eau limpide d'un lac bleu-vert qui peut rappeler les lacs fameux du Canada montagneux.

Jean-Paul attaque très fort en tombant le cul dans le lac en reculant pour un travelling vidéo... mais le Sony fut sauvé des eaux.

Bel itinéraire pour atteindre le refuge de Sennes vers 2100 m, sélect et sympathique.

Jour 2

Ça devient sérieux avec +1000 m D+ et un parcours très alpin jusqu'au refuge Scotoni après un arrêt pour déjeuner confort au refuge de Fanes. On a fait choix du Col vers 2500 m, en neige au Nord, et hyper aménagé en Sud pour passer des barres très raides jusqu'à Scotoni.

Accueil remarquable dans ce magnifique refuge-hôtel isolé, avec bière, Spritz, dîner excellent.

On y regardera le France - Portugal de football de la Coupe d'Europe.

Jour 3

On quitte le confortable refuge hôtel de Scotoni pour une belle journée de saute - montagnes et 1400 m D+ : 3 vallées, 3 ambiances, 3 paysages très différents marqués par cette géologie si particulière, et par l'Histoire (de la 1ère guerre mondiale). C'est que la toute jeune Italie devait se protéger des tentations hégémoniques de l'Empire Austro - Hongrois pendant qu'on creusait des tranchées en France.

Ici, pour compléter le fragile rempart des montagnes, on a creusé des tas de tunnels traversant dans les falaises. Le Mont Lagazuoi (2700 m) en est truffé. Selon la stratégie militaire en vogue chez les Alpini, il fallait un trou d'un côté pour tirer sur l'ennemi du nord, et un trou au sud pour se tirer, des fois que .... Et pour aller plus vite, c'est là qu'on a inventé les premières Vias ferratas. Arrivée in-extremis avant un monstre orage isolé pour déjeuner dans un resto d'altitude face aux majestueuses Cinque Torri. Nuit au refuge Croda da Lago paisible, au bord du lac éponyme. On a pu y tester des skis locaux en plein mois de Juin : en fait un alignement de 10 verres de grappa aromatisé différemment sur un ski.... godille assurée si on ne partage pas.

Jour 4

Journée plus légère avec 940 m D+ pour rejoindre le refuge Sonino al Coldai au pied du massif de la Civetta. Au pas des marcheurs que nous sommes, on découvre dans la même journée 3 ou 4 mini-massifs aux parois imposantes comme le Becco de Mezodi, le Pelmo, puis les contreforts de la Civetta. Déjeuner au Col routier Staulanza, fréquenté par les cyclistes et les motards,  avant un montée canon au refuge du soir à près de 600 m/h. Toujours des parois étonnantes de tous côtés et quelques névés à passer sans grand risque.

Jour 5

Les papys ont eu les larmes aux yeux devant la succession de tant de beautés et de variétés du jour. On attaque par un lac proche du refuge Coldai dans un écrin de neige et sous les pentes du massif de la Civetta. Puis on suit une longue paroi sur près de 4 km : le versant nord de la Civetta avec ses parois de plus de 800 m d'un jet continu. Sublime succession également de cols élevés qui ouvrent chaque fois sur une ambiance différente.

Vraiment, en comparaison des Dolomites, nos massifs calcaires de Chartreuse, Jura,  et Vercors sont des nains.

Mais, ici, tout se mérite, car les pentes et les sentiers sont fort accidentés, font mal aux pattes, et assèchent le gosier.

On est passé aussi au pied de la majestueuse Torre Venezia qui ferme le cirque de Vazzolere, où on a pu apprécier l'arrêt-dejeuner au refuge local. 

Rencontre magique à la descente du dernier col : de magnifiques orchidées "sabot de Vénus", si rares et strictement protégées dans nos Alpes.

La nuit sera au refuge Bruto Carestiato, connu pour sa proximité avec de nombreuses vias ferratas historiques.

Le temps est resté beau tout le jour.

Jour 6

Encore une belle bambée de 20 km et 1300 m de D+.
On a eu notre dose de névés dans les versants nord.

Après les Sabots de Vénus de la veille,  une autre rencontre botanique improbable : on a pris une pause le cul dans le muguet du 1er Mai... un 27 Juin vers 2000 m.

On nous vantait le " royaume du chamois" dans les bouquins,  pour le passage d'un col élevé,  mais on n'y a vu qu'une marmotte,  et encore de très loin.

Nuit au refuge Pian de Fontana, où enfin on va devoir sortir nos duvets qu'on promène depuis une semaine. 

Jour 7

C'est la fin de l'Alta Via 1.

Debout de bonne heure, car on annonce 5 heures de descente depuis le refuge de Pian de Fontana, pour attraper le  bus de 12:30 à Longarone qui nous ramènera à Dobbiaco via Cortina d'Ampezzo.

En fait, on a torché les 1300 m de D- et les quelques bosses en 4 heures, ce qui nous permit une pause réhydratation au village en attendant le bus.

Séquence émotion quand on a compris que l'arrêt de bus avait été déplacé pour cause de travaux et que 4 avis de locaux + 3 panneaux informatifs donnaient des infos contradictoires. On comprit alors que le mot magique était "via Campelli". ..et il fallut donc faire fissa à 12:25 pour trouver cette rue puis le fameux arrêt discret.

Correspondance avec escale confortable à Cortina (chicos, pouet-pouet, tape-à-l'oeil ; moins bien que Chamonix), avant de retrouver le village de départ,  Dobbiaco, bien plus sympa.

Nuit en auberge de jeunesse sélect et pas cher.

Réunion de crise pour caler la rando du lendemain à la découverte des fameuses "Tre Cime di Lavaredo" qu'on veut plus cool que les autres étapes de la semaine. 

La soirée se termine devant France-Suisse de football, et une bonne bière locale. 

Jour 8

C'est malin ! On avait déjà eu la douche du France / Suisse de l'Euro de foot, perdu par les Bleus dans la soirée, alors ce matin, il pleut. Y va-t-on ? Y va-t-on pas aux Tre Cime ? Sage décision fut prise de choisir un retour culturel avec visite de la vieille ville d'Innsbruck si bien décorée et entretenue, (mais ici, on sait pas faire le Spritz, c'est hélas confirmé), puis un arrêt en Suisse pour y visiter l'imposant et luxueux monastère de Einsiedeln, perché sur sa montagne. Il est occupé par des bénédictins depuis toujours, ne respire pas la pauvreté, et héberge une célèbre vierge noire en habit. Tout ça dans le plus exubérant style baroque tardif plein de dorures. Ce fut notre étape sanctifiante avant retour sur Belfort.

Photos et vidéo

Description de la randonnée

Mise à jour en cours carte et profils en fonction du parcours réellement fait sur le terrain.

Participants