Raid à ski dans le Queyras

16/03 au 20/03/09

Le mot de Jean-Paul

On se l’était juré/craché, le raid à ski dans le Nord-Ouest du Parc National Mercantour en mars 2008 était tellement « trop bien » ( comme disent les jeunes ), qu’on remettrait cela en 2009 avec la même équipe gagnante : un noyau de « soixantenaires » retraités avec Albert,  Michel, Daniel, Florence ( la seule femme du groupe et la seule encore en activité mais quelle frite… ) et Jean-Paul, d’autant qu’on avait à se rattraper d’un séjour dans le Chamsaur début février qui avait fait mentir honteusement, la publicité sur le nombre de jours ensoleillés par an dans les Hautes Alpes et avait plus sollicité le coude droit pour lever notre verre que les mollets pour la rando…...

Compte tenu du bouche à oreille très favorable sur l’ambiance de l’année précédente, et la réputation légendaire des  talents d’organisation de notre guide Daniel, c’est à neuf ( Guy, Jean-Marie, Claudine et René et l’autre Michel  ayant  rejoint la « Dream Team ») que nous nous retrouvions mi-mars au fin fond de la vallée de Ristolas au lieu dit « La Monta » au départ de ce raid à skis de 6 jours dans le Queyras.

Nous voilà parti à un train d’enfer ( effets  secondaires probables du petit coup de Savagnin pour s’échauffer ?? ), toujours est-il qu’en montant au refuge du VISO, l’allure était parfois plus celle du « Raid des Cimes » que de randonnée de remise en forme des « Vieux du CAF », ce qui ne fût pas sans effet sur l’apparition  de belles ampoules pour certains et sur un réveil douloureux de tendinites aux talons d’Achille pour JP….

 Au refuge, après un déblaiement de la fenêtre du dortoir ( quantité de neige impressionnante dans ce massif ) , contemplation du coucher de soleil sur le Viso qui vire très rapidement au rose, restauration correcte, puis repos, bien que le coucher se vit soudainement animé par une ténébreuse affaire de réservation de couchettes par l’intermédiaire d’un anodin et énigmatique béret basque …et les difficultés pour Albert à se caser dans sa couchette qui avait tout d’un cercueil non capitonné pour « nabot »...

Grand beau le lendemain pour la montée soutenue par la face Nord-Ouest de la Pointe Joanne, belle pente sur laquelle un groupe c’est fait prendre 15 jours après nous dans une avalanche meurtrière hélas. Au sommet très belle vue sur le majestueux VISO qui domine toute les Alpes du Sud, et descente vers l’Italie. La vallée est de grande ampleur et certains se hasardent à des variantes peu efficaces sous un soleil radieux et l’arrivée se fait à CHIANALE, au pied du col Agnel, après avoir traversé des récentes avalanches impressionnantes, dont l’une a complètement rasé l’extrémité nord du village !!! L’accueil au gîte est chaleureux, enjoué avec une gentillesse remarquable de la patronne italienne. Après la douche, une réhydratation sérieuse qui a mis à mal la réserve de bières de l’aubergiste  et après avoir artistiquement agrémenté les balcons de la façade avec nos effets à sécher, nous vivons un petit moment de culture et de recueillement avec la visite de deux magnifiques chapelles pittoresques et richement décorées ( pour un village de 60 habitants !! ) pour lesquelles on nous avait confié les clés ( un kilo chacune !! )

Le retour vers la France se fait par le Col Blanchet, avec une très belle montée dans un canyon encaissé et bien pentu et en plein cagnard…. les tendinites persistent , Florence  (dénommée le TGV ) laisse tout le monde sur place ( va falloir qu’on leste son sac à dos ) et la descente sur le village le plus haut d’Europe ( heureusement, il restait du dénivelé à skier ) est agréable , bien qu’empruntant sur la fin les pistes de ski de fond et raquettes et comme c’était les vacances scolaires et qu’il faisait un temps radieux, il a fallu klaxonner…

Au Gîte « Les Gabelous », Albert s’est fait remarquer en commençant par piquer les magnifiques mules d’un autre pensionnaire plutôt « mal vissé », puis s’assomme en rentrant dans le dortoir et  lors de la ballade dans ST VERAN encore plus beau l’hiver, agace quelque peu par ses commentaires un commerçant en artisanat local dont la masculinité s’était copieusement émoussé avec l’altitude … Mais tout est rentré dans l’ordre après un concours de celui qui a la plus grosse ampoule ( Guy hors concours avec une cloque qui faisait au moins le tiers de la plante des pieds ) puis un apéro improvisé fort joyeux à l’initiative de Jean-Marie dans le dernier dortoir où l’on cause, mais surtout où on chante, un repas copieux et une nuit à l’abri des ronflements de Guy qui s’était expatrié dans une niche/perchoir  pour les gamins dans les hauteurs du Gîte..

Toujours avec un soleil éblouissant ( un régal pour les photographes ), belle montée par des vallonnements successifs au col Longet et passage pour certains au pic Traversier, pique nique au col avec des gourdes curieuses qui ont la forme de bouteilles de pastis, et descente sur Fontgillarde dans une neige assez piégeuse et cartonnée au départ, puis  très correcte, avec toujours Florence qui caracole et slalome dans les mélèzes, et les autres  qui suivent dans un style moins aérien mais quand même efficace. Bon, on arrive en fond de vallée sur les pistes de fond et les bras prennent le relais des jambes jusqu’à ce qu’un minibus salvateur passe par là pour nous mener au gîte de Gaudissard, super confortable et avec une terrasse de rêve avec vue imprenable sur toute la vallée encore très bien enneigée, dont les transats ont vite convaincus certains à se laisser aller dans les bras de Morphée.  Au réveil, apéros et partie de tarot avant un repas ragaillardissant. Elle est pas belle la vie ??

Puis c’est la dernière étape, entamée sous un beau soleil, mais à une demi-heure du Pic du fond de Peynin, changement radical de temps avec vent, froid et surtout purée de pois avec visibilité inférieure à 20 mètres. Le GPS ( eh oui, les papys sont aussi High –Tech !! ) nous permet d’éviter des variantes involontaires et hasardeuses… La bascule sur la vallée qui nous ramène à Aiguilles, se fait dans les mêmes conditions, dans une pente raide, sans visibilité avec neige profonde et les chutes se font nombreuses, voire des nausées pour certains compte tenu du manque de repères visuels. A force de descendre, nous retrouvons des arbres et cela permet de redonner un peu de relief et de perception du terrain, d’autant qu’on s’est embarqué dans un canyon assez étroit et qui se termine de manière très « vosgienne », par un chemin accidenté, étroit , glacé et constamment entrecoupé de monticules. Mais rien n’arrête les séniors du CAF et c’est l’arrivée à Aiguilles, Guy ayant fait une variante comme d’hab,  casse-croûte vite expédié car il faisait encore aux alentours de zéro degrés, avant de rejoindre nos voitures et rentrer pour la majorité sur notre Franche Comté adorée, non sans avoir pour un des véhicules, explosé un pneu sur une belle pierre tombée malencontreusement  sur la route, nous permettant ainsi de tester la « roue galette » sur 600 km…

C’était un beau raid, dans une région encore bien préservée du tourisme de masse du fait du relatif isolement du massif du QUEYRAS, avec beaucoup de neige et de soleil, une ambiance festive des séniors heureux de pouvoir encore arpenter la montagne malgré leurs petits bobos, un beau parcours avec des altitudes comprises entre 1600 et 3000 m et un choix judicieux de gîtes confortables, le tout  concocté par Daniel, qui bien entendu se voit confier à l’unanimité, l’organisation des raids suivants  qui verront peut-être de nouveaux retraités-skieurs-buveurs-chanteurs nous rejoindre ??

Les participants étaient : Florence GRAPPE, Claudine et René MICHAUD, Albert IHLEN, Michel SANDOZ, Jean-Marie FREUDENREICH, Guy JACQUES, Daniel LEPAUL et Jean-Paul LEVEL

Album photo

Pour voir l'ensemble des photos de l'album cliquez sur l'image ci-dessous.