A la fin de l’été quand les journées sont encore longues nous vient l’envie d’aller découvrir une partie du Tyrol central autrichien le Zillertal (la vallée du Zilller) que nous ne connaissons pas et faire, en 6 jours et 5 nuits la randonnée que les locaux appellent le Zillertaler Runde ou le Berlin High Trail car la plupart des refuges ont été construits par la section berlinoise du club alpin allemand (Deutscher Alpenverein, ou DAV).
Nous voilà donc à quatre Daniel, Jean, Ludo et Gérard embarqués pour Mayrhofen (à 80 km à l’est d’Innsbruck).
La météo était clémente et semblait devoir le rester selon les prévisions des jours précédents.
Arrivés en fin d’après-midi à Mayrhofen achat des billets pour le téléphérique (le plus grand téléphérique que nous n’ayons jamais vu ; capacité de 225 personnes) et paiement du parking pour 6 jours durée prévue de notre périple. Première alerte : « si vous revenez avant les 5 jours on vous rembourse..» . Montée agréable par un petit sentier facile, mais parsemé de petits névés jusqu’au Edel-Hutte (2238m) gros refuge peu cher et très confortable ou la gardienne nous accueille d’un « vous auriez mieux fait de ne pas monter il va neiger dans les prochains jours et le « runde » est impraticable ; 2 gros costauds ont rebroussé chemin hier…. »
Conclusion, après un repas agréable et une bonne nuit nous décidons de redescendre dans la vallée pour changer de région et rejoindre les alpes du sud et plus particulièrement Pisancon dans le Champsaur où Daniel a de la famille qui exploite un gite et où nous nous retrouvons, un certain nombre de seniors, chaque année une semaine en février- mars pour du ski de piste ou du ski de randonnée. 800 km après la traversée par le col du Brenner celle de l’Italie (vallée du Po) Milan et Turin puis Briançon arrivée à Pisancon dans la soirée.
Dans le massif des Ecrins un sommet attirant que l’on voit quand on passe dans la vallée du Champsaur ou quand on skie dans la petite, mais sympa, station de Saint Leger les Mélèzes ; une très longue randonnée mais peu de difficultés sur les arêtes : on trouve toujours son chemin, parfois un peu escarpé mais jamais réellement vertigineux, et la plupart du temps sur le versant sud. Malheureusement pour nous ce jour-là le brouillard, les nuages, ne se lèveront, et encore très peu, que seulement quelques minutes après notre arrivée au sommet. Par contre la descente dans les nuages nous pose de petits problèmes d’orientation résolus après quelques tâtonnements par notre « guide » Daniel.
C’est une randonnée qui offre l’un des plus beaux panoramas sur le lac de Serre-Ponçon et les massifs qui l’entourent. Du sommet des Aiguilles on peut observer un magnifique panorama à 360° nous faisant découvrir les vallées et sommets de l’Embrunais mais aussi ceux du Gapençais !
On peut d’ailleurs y observer la partie orientale de la ville de Gap ainsi que la totalité de Chorges ou encore Savines au bord du Lac.
Le parcours en boucle autour des Aiguilles de Chabrières permet d’observer le sommet sous toutes ses facettes. La face exposée au nord est la plus impressionnante même si chaque côté est marqué par la verticalité de ce sommet.
L’ensemble de la balade est plutôt varié avec les parties basses en forêt, la partie intermédiaire dans les alpages et les abords du sommet qui nous font évoluer dans un milieu essentiellement minéral.
Il faut tout de même faire attention à la dernière partie menant au sommet avec un passage délicat (sur une dizaine de mètres) ou il faut faire gaffe ! Pour ceux qui veulent éviter ce passage il est très facile de l’éviter puisque la dernière partie menant au sommet est un aller-retour depuis le sentier. Temps splendide.
On continue notre périple à quatre dans le Champsaur par ce très joli sommet, doublement attirant : d'abord pour son panorama sur le Vieux Chaillol et le Dévoluy, ensuite par la descente depuis le col du Viallet dans les ressauts et canyons rocheux qui valent vraiment le coup et de plus parce que ensuite dans la descente on côtoie des monolithes et autres rochers aux formes particulières. Beau soleil et rencontre au sommet avec l’ancien gardien du refuge de l’Olan et sa femme originaires du Jura et qui viennent de s’installer à Saint Bonnet en Champsaur
Au total une semaine riche en émotions et même si nous n’avons pas pu faire le parcours prévu initialement (on envisage d’y retourner en prenant plus de précautions vis-à-vis de la météo et de l’enneigement) la découverte du pays en randonnées d’été nous a pleinement satisfait.
Daniel Lepaul
Jean Lentz
Ludovic de Leprevier (Ludo habite la région parisienne mais est resté membre du caf Belfort depuis 35 ans qu’ il a quitté Belfort…)
Gérard Grunblatt