Raid massif du Mont-Rose

27/03/17 au 01/04/17

Le mot d'Alain

Jour 1

Ce nouveau raid à ski des seniors sur les versants italiens du Mont Rose se présente bien.

Veillée d'armes dans un sympathique petit hôtel à Lignod dans le Val d'Ayas.

Déjà un exercice sur carte pour modifier légèrement l'itinéraire initial pour contourner au mieux, demain, le Bec de Nana dont la face visible depuis notre hébergement nous semble un peu trop décorée de barres rocheuses... La prudence des seniors nous pousse à préférer la neige sécurisée aux tas de cailloux.

De l’hôtel, panorama  (voir photo ci-dessous) qui combine bons souvenirs et projet pour la semaine ; de gauche à droite : Breithorn,  Pollux,  Castor,  Lyskam.

Jour 2

Bien belle première rando de décrassage avant d'attaquer le premier 4000 demain.

La sagesse des seniors nous avait conduits à modifier le programme du jour, à  cause de la neige qui se raréfie déjà sous certaines expositions.

Ce fut donc le Col Pillonet 2700 m au lieu du Bec de Nana. 

Bon choix, avec une montée musclée, notamment un goulet raide qui nous a valu de réviser notre science des conversions multiples. Belle descente dans le Valtournenche par un beau vallon raide qui se poursuit par une zone toute en croupes et mamelons doux et accueillants.

Et on arrive au village d'altitude de Chamois, magnifique et préservé des voitures car seulement accessible en téléphérique... mais avec un bar qui distribue une excellente bière pression, utile à attendre la prochaine benne descendante.

Petite pensée émue pour certains en y découvrant au loin, par-dessus les toits le majestueux Mont Emilius. 

L'hôtel du soir est cosy et confortable.  

Vive l'Italie : la 1/2 pension y est 2 fois moins cher que dans le moindre refuge suisse d'altitude et rustique. 

Tout va bien.

Demain, le minibus nous conduira au fond de la vallée, au pied du Cervin.

Alain et les 8 seniors concentrés à la veille du premier 4000 de la saison

Jour 3

Mots - clés du jour : 4000 - jouissance - galère - Wonder chauffeur. 

Eh oui : le premier 4000 de la semaine est derrière nous ; Breithorn occidental à 4165 m négocié plutôt bien par les seniors motivés et émerveillés par la proximité avec le majestueux Cervin.

Sur l'itinéraire on rencontre quelques "collants - pipettes" à  l'entraînement avant les grandes classiques du ski-alpinisme européen, et notamment le Trofeo Mezzalama de fin Avril dans le coin. Ok, on n'a pas cherché à gratter ces jeunes fous qui nous doublaient comme des avions.

Panorama exceptionnel à 360 degrés dont le Castor tout proche et chargé de bons souvenirs pour la plupart des seniors présents. 

Mais là,  notre G.O Daniel a failli ne pas savoir le nom d'un beau sommet local et donc se trouver, pour une fois, pris en défaut.  Heureusement,  dans un sursaut de réminiscence de sa science alpine, il sut nous désigner Testa Grigia, autre sommet bien connu des seniors castoriens.

Descente de 2500 m de dénivelé vers le Val d'Ayas par un itinéraire sauvage et désert : 2000 m de pure jouissance... puis le reste de pure galère car tout d'un coup la neige des combes à  l'ombre devenait durcie par le regel... puis manquante et il a fallu déchausser et porter la dernière heure.

La toute fin de descente s'est faite le long d'une conduite d'eau en réfection et surtout grâce à  une corde fixe laissée en place par les ouvriers.

Et là : miracle ! Au bout de la corde et d'un chemin improbable attendait le minibus et Alain T notre Wonder chauffeur toujours aussi intuitif. On n'avait que 3 heures de retard et Alain a su accueillir sans acrimonie des seniors dispersés  plus en mode  cloportes que glorieux vainqueurs des hautes cimes. 

....c'est que, en arrivant à 19:30 à  l'hôtel du Val d'Ayas, la journée n'était pas vraiment terminée. 

Il y eut l'accueil chaleureux du tenancier (responsables du Langenberg et du Baerenkopf : prenez exemple...).

Puis la grolla offerte à l'issue d'un dîner réparateur.

Alain + 8 seniors toujours heureux de pouvoir remuer et contempler.

Jour 4

Journée de transition entre Val d'Ayas et Val de Lys, via le col du Rothorn (2700 m).

Journée de transition également entre la Grolla de la veille et le rhum arrangé de ce soir (une bouteille rescapée des précédentes sorties des seniors à la neige).

Bref, si on revient à la montagne, ce fut encore une belle journée avec une montée facile dans un superbe vallon, puis une descente dans une neige de paradis... jusqu'à ce qu'on se plante un peu de vallon, emportés par la griserie ensorceleuse de cette glisse de printemps. 

On a donc du jardiner un peu pour trouver un passage acceptable évitant les barres rocheuses qui nous séparaient encore des pistes de Staffal.

Puis, enfin, les pistes bien entretenues nous ont ramenés directos au minibus qui attendait gentiment au pied du front de neige.

Hotel rustique en vallée, cependant confortable et fort compétitif avec un accueil chaleureux et apprécié .

En bref, on n'est pas vraiment en mode survie.

Alain  + 8 seniors épicuriens. ..et qui le méritent bien.

Jour 5 et conclusion

Un jour de fin de raid en apothéose, avec une montée "lente et majestueuse", selon l'expression à caractère fort pédago-thérapeutique du bon docteur Roggy, vers les 4200 m de la Pyramide Vincent.

​Certains se sont arrêtés vers 4100 m avant l'assaut final, car le temps pressait un peu et une belle caillante était en train de s'installer à ce dernier col élevé.

Souvenirs, souvenirs pour certains seniors qui étaient déjà venus y faire crisser leurs crabes l'été 2015. 

Un blâme a bien failli sanctionner notre Mamie-Glisse, alias Florence la Gazelle, qui est partie comme une fusée en avant du groupe, en mode perso, dès le tour de chauffe des peaux de phoque. Mais on l'a vite pardonnée, vu qu'elle s'est auto-punie en attendant les autres pour la dernière pente... pendant près d'une heure dans la froidure d'altitude... Tant pis pour elle : elle sera sur aucune des photos de l'ascension si belle sous les séracs locaux et inoffensifs quand on sait virer au large.

Une incroyable descente de près de 2500 m de dénivelé... en passant par toutes qualités de neige du haut en bas, pour finir sur l'unique piste noire de Punta Indren, bien douce et coulante avec cette neige de printemps transformée comme il se doit.

Portage final des skis sur environ 23,50 m, puisque notre toujours si futé chauffeur Alain T avait su poser le minibus juste au pied de la langue de neige entretenue.

Grande satisfaction pour tous, avec beaucoup d'excitation à parcourir des pentes sauvages intéressantes, malgré quelques passages en neige peu maniables avant de rejoindre la station du coin.

Pas de bobos graves à signaler ; juste deux belles ampoules-escalopes aux talons de notre courageux Kiki, et un soupçon de pathos au genou de Jean-Pierre qui a du négocier molto-bene-pianissimo les dernières combes du jour, avant de retrouver une piste plus onctueuse...et voir s'évanouir son bobo et la litanie connue chez lui depuis plusieurs années "que c'est bien la dernière fois qu'il fait du ski de rando".

Bien dommage pour certains qui lui auraient bien racheté ses super skis Scott Super Guide neufs et qui tournent tout facile dans la croûte.

D'ailleurs, à propos de skis, l'ivresse des cimes ayant encore frappé les cervelles encore hibernantes des seniors pourtant pas vraiment séniles, Daniel est reparti sur Chamonix / Servoz avec les skis de JP qui s'est retrouvé à Danjoutin avec ceux de Daniel... ça vaut bien une citation à la liste des étourderies légendaires des seniors.

Alain + 8 seniors qui vont encore bien d'aplomb malgré les petits miasmes et aléas de leur quotidien d'anciens jeunes.  

Album photo

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