Val de Cogne

22 au 26 juillet 2019 

Les mots d'Alain en direct

Jours 1

On est donc revenus à 9 + 3 (car 3 touristes venus directement de Haute-Savoie) pour 4 jours au sud d'Aoste.

Ce premier jour fut juste une confortable montée au refuge d'Arbolle (2500 m) après une approche en télésiège depuis Pila pour les 9 belfortains (Daniel, Isabelle, Richard, Alain, les Pimpant, les Verrier,  et Jean-Paul).

Ce fut une autre histoire pour les 2 Koch et Florence, venus de tout près en Haute Savoie... et qui se sont arrangés pour rater les derniers sièges et ont du se taper 600 m de dénivelé de plus et arriver plus tard pour se mettre à table.

Belle vue au passage sur l'arête du Mont Emilius dont certains se souviennent très bien et un autre certain pas du tout... nostalgie... nostalgie. Finalement chacun fait le projet d'y revenir.

Refuge d'Arbolle toujours sympathique et confortable.

Pas trop de problèmes avec la canicule ambiante, car une petite brise de montagne nous a bien accompagnés. Pourvu que ça dure...

Jour 2

Encore une belle étape : 1400 m dénivelé,  3 cols, 24 km entre les refuges d'Arbolle et de Sogno di Berdzé ! Merci Daniel notre incorrigible optimiste G.O.... qui promettait du fastoche.

C'est vrai que ce fut un exceptionnel trajet entre 2500m et 3100m d'altitude, une demi-douzaine de beaux lacs dans des tons allant du turquoise à l'émeraude ou l'améthyste,  une flore alpine exubérante et riche, et un panorama tournant du Grand Paradis, au Mont Blanc,  au Cervin, au Mont Rose....et je ne parlerai pas de la géologie variée des chemins avec des veines de quartzite et de serpentine rares.

La canicule en vallée n'est heureusement pas trop sensible en haute altitude avec petite brise ambiante salutaire.

Une des séquences émotion du jour fut de passer en contrebas du Mont Emilius, à l'aplomb du lieu de la chute tragique d'Alain B en 2015 ; d'où expression des souvenirs de chacun, et même érection par Christophe d'un cairn mémorial en souvenir de l'événement. 

Mais tout fout le camp, tout de même : dans ce groupe de 12 seniors habitués aux valeurs d'amitié virile, nous avons accueilli 5 nanas senioresses. D'accord, 3 sont déjà en main avec l'objectif inavoué de surveiller leur homme, mais quand même... Bon, on les aime bien toutes et chacune et on les accueillera encore avec plaisir, vu qu'elles marchent fort et sans broncher.

Jour 3

Enfin une étape cool pour papys et mamies. Surtout de la descente vers Cogne et des paysages fantastiques du Parc National du Grand Paradis, ponctués de superbes et vigoureuses cascades, d'un beau lac d'altitude propice à la baignade le temps de la pause déjeuner, et des mouvements de marmottes joueuses. A l'arrivée au hameau de Lillaz, bière et gelatti appréciés avant de prendre un bus navette pour touristes gratos qui nous a bien soulagé les papattes et nous a déposés quasi à la porte de notre hébergement moderne dans les anciens locaux des mines de magnétite de Cogne.

Les séniors historiques, dans leur grande mâlitude, avaient bien pensé à élire, parmi les senioresses, la marâtre du jour. Mais, que nenni ; nulle d'entre elles ne répondit aux critères attribués dans les contes à ces dames généralement vénéneuses,  tellement les nôtres sont gentilles, dociles, aimables à souhaits, et bien intégrées. La main de Dieu a néanmoins sévi sur la personne de Mimi Verrier, soupçonné d'avoir conjugalement forniqué sous la douche avec sa régulière. Aucun mal à ça,  dirons-nous, mais une mystérieuse ordalie a néanmoins déréglé la vanne d'eau chaude jusqu'à venir cramer les coucougnettes exposées de notre Mimi. Le justiciable en étant réchappé vivant même si diminué du jonc, on doit donc conclure à son innocence malgré le regard concupiscent et un rien accusateur à l'issue de l'épreuve divine de sa Sylvie.

Il s'en passe effectivement des bien étranges aventures dans ce groupe. Par exemple, notre Francine étant tombée sur son fondement déjà préalablement fendu par la nature, elle fut prise d'un spasme et d'un rictus dont on savait pas dire si c'était de souffrance ou de plaisir. Les témoins s'inquiétèrent jusqu'à constater que la-dite fendue était perdue dans un trip hilarant quasi-orgasmique dont on n'a pas su au final ni l'intensité ni la secrète origine.

Tout va bien ce soir. On devrait passer une bonne nuit avant la grosse étape annoncée pour demain, en retour vers Pila.

Jour 4

On aura donc bouclé la boucle de Pila à Pila à l'issue de cette 4ème et superbe étape. 

Redoutant certainement les foudres de son public averti que ce serait encore une grosse avec 1300 m de D+, notre G.O. Daniel a tenté d'amadouer le peuple migrateur en offrant à chacun au départ de  Cogne une tototte / lolette / sucette en sucre, histoire de s'attirer donc les faveurs du groupe. Bon, même si les friandises avaient été achetées discretos par sa Jeannine chez leur Netto voisin, Daniel n'eût à subir aucune critique, car le chemin s'avéra sublime, bien tracé,  en balcon face au Grand Paradis et à la Grivola, et que le fort dénivelé  se fit one-shot, d'une giclée régulière jusque vers l'unique col ( au nom imprononçable et d'ailleurs vite oublié), avant de descendre vers le haut du télésiège de Chamolé, et arriver assis et ventilés aux autos.

Certains n'ont pu résister a l'offre du vieux berger d'acheter au passage un bout de son fromage d'alpage d'Artisson vers 2500 m d'altitude, une sorte de tome qui ne peut recevoir le label de la Fontina locale.

L'hébergement moderne et propre de la veille dans les locaux de l'ancienne mine de magnétite exploitée jusqu'en 1979, ainsi que le resto attenant très correct furent fort appréciés.

Bilan très positif et unanime de ce raid. Isabelle B, petite nouvelle costaud, facile à vivre, et qui s'émerveille de tout, a été adoubée par tous les membres du groupe. On a entendu que la canicule sévissait en plaine, à Belfort, et un peu partout en France. Nous n'avons pas vraiment été gênés grâce à l'altitude et à une petite brise occasionnelle.

Puis ce fut le temps de disperser le groupe après une courte pause au bar local (accueillant et généreux à l'italienne, nous ayant gratifiés d'abondants et succulents toasts), les uns filant vers le 74 par le tunnel du Mont Blanc,  les autres rentrant dans le 90 par le Col du Grand St Bernard. Les occupants du minibus ont cependant eu le plaisir de tâter à la canicule sur le retour, toutes vitres ouvertes... une modeste façon de contribuer solidairement à la misère du monde.