Tour de l'Ubaye

2 au 9/09/20

Les mots d'Alain en direct sur le terrain

C'est reparti pour un tour concocté par notre G.O. Daniel du 2 au 9 Septembre,  mais limité à 6 compères pour cause de Covid / capacité du minibus.
Nous sommes donc Daniel, Guy, Jean Ch, Jean-Marie, Richard, et Alain B sur ce Tour entre Ubaye, Haute vallée de la Tinée de Barcelonette à Barcelonette.

Jour 1

C'est l'approche en minibus pour une nuit à Pisançon, comme il se doit.
Apéro généreux et dîner de roi cuisiné pour les rois que nous sommes par Fabien.

Jour 2

Ce sera une journée facile de Super Sauze à Bayasse par le col de Fours.
On stocke donc le minibus à Super Sauze et ce sera 1 montée et 1 descente dans une vallée bien déserte au pied du col de la Cayolle pour 10 km et 700 m de D+.

Notre renifleur en chef, Richard, a fini par voir les 3 edelweiss présents au col de Fours et proposer une séance éducative de reniflage à son disciple Daniel...

Joli gîte des Cordiers / boulanger qui fournit la vallée et le marché de Barcelonnette en bon pain au levain.
Pittoresque lieu par son indescriptible bordel dans lequel il a bien fallu apprendre à naviguer et s'adapter....(à conseiller comme résidence aux adeptes de l'ordre et de la fantaisie... certains noms ont circulé).

Jour 3

Plus sérieux avec 3 cols, 20 km et un bon 1000 m D+ entre Bayasse et Bousieyas en haute Tinée, sur la route du col de Restefond (bonjour le son mélodieux des motos à  l'arrivée après avoir traversé des contrées si désertes et silencieuses).

Notre Guy a du un temps prendre avec énergie la tête du groupe pour nous sortir d'un monstrueux troupeau de moutons qui squattaient le chemin...quelques beaux béliers bien cornus avec lesquels Guy était prêt à négocier, mais heureusement pas de patous à l'horizon.
Puis ce fut la rencontre avec des gypaètes barbus tournant sur nos têtes,  probablement à la recherche du maillon faible...mais on n'a rien cédé. Et quelques débonnaires Pipit spioncelle (dixit Guy).... enfin, une sorte de gros moineau local.

On a failli perdre notre Guy qui avait choisi un trajet plus direct pour le village, mais ça s'est bien terminé : on s'était donné rendez-vous au totem 44.... mais la carte n'était pas à  jour... Guy attendait au 44B et nous au 44A dans un vallon parallèle. Bravo le Coderando local !

Ce soir on est "Chez Marius", un beau gîte / bar / resto rustique et décoré à la mode New Age / Bouddha / Zen / Reiki.
On a du faire taire notre légionnaire Jean Ch qui chantait en entrant un célèbre "Tiens, voilà du Bouddha !"....

Tout va bien. L'apéro avec une terrine brebis /cochon est au niveau.

Jour 4

Une belle bambée de Bousieyas à Larche. 20 bornes, 1000 m D+.
Montée régulière vers le Pas de la Cavale, vers 2700 m pour repasser de la Tinée en Ubaye.
Traversée du "camp des Fourches", poste militaire important au XIXeme siècle destiné à protéger la France des possibles invasions italiennes. 

Un cours de géologie à ciel ouvert à ce col qui permet de visualiser une tranche de montagne constituée entre Trias et Crétacé en passant par le Jurassique. 

Séquence émotion pour Guy et Daniel qui étaient venus promener en joélettes en 2016 une équipe de handicapés sur ce passage élevé et étroit.  On les savait fous, mais pas à ce point.
Incroyable ! Comment grimper et descendre avec des charrettes à ce passage caillouteux ? Mystère ?
Applaudissement des nos vaillants collègues au sommet. Respect....

Pour nous, la longue descente vers Larche ( où on retrouve le ronron lancinant des motos et motards candidats aux émotions fortes entre France et Italie) a été bien assez longue, sous les sifflets amusés des nombreuses marmottes du vallon.

Auberge bien confortable au village de Larche.

Jour 5

Plus cool pour cette étape de Larche à Fouillouse. Toujours 1000 m D+, mais seulement 14 km par les cols de Mallemort et celui du Valonnet, et une longue descente en terrain souple vers Fouillouse.

Au passage, on est surpris de trouver à nouveau des vestiges d'importantes batteries et forts de défense de notre frontière comme le camp de Viraysse à plus de 2500 m d'altitude. C'est qu'il fallait bien défendre la patrie contre velléités des Alpini du Ducce. D'ailleurs, début Juin 1940 une poignée de chasseurs alpins avec bien peu d'armes automatiques ont réussi à capturer 300 Italiens sur les hauteurs de Larche....mais quelques jours plus tard, Pétain écrivit une autre Histoire et les Alpini furent rendus à leur pays.

Fouillouse, enfin : un rappel émouvant pour les séniors qui furent déjà ici en Juin 2010.
La rencontre inoubliable avec Jean Bourillon, guide local, spécialiste du Brec de Chambeyron, bon vivant jusqu'à son décès en 2013 à l'âge de 89 ans.... son fils Jean-Marc a repris le bar épicerie du hameau. Petite visite au cimetière pour y saluer le fameux Père Bourillon.
Bière à la pression excellente mais pas de réseau téléphonique ni internet dans ce fond de vallée. 

Tout va bien.
On changera à nouveau de vallée demain....

Jour 6

De Fouillouse à La Condamine Chatelard par le col de Mirandol, St Ours, Meyronnes. 17 km et 900 m D+.

Premier jour un peu frisquet mais toujours beau. Les marmottes nous sifflent et les chiens de berger hurlent sur notre passage.

Petit resto italien à Meyronnes sympa, comme sa patronne à déjeuner.  On confie notre Guy aux bons soins d'un couple de bretons qui lui permettront d'aller récupérer le minibus à Super Sauze pendant que les autres papys se taperont un dernier col.

Hébergement au camping tenu magistralement par une famille de Roumains. A recommander pour la bouffe et l'excellent rapport Qualité/Prix consenti par la taulière,  y compris sur les boissons.

Jour 7

Dernière longueur entre La Condamine et Barcellonnette,  raccourcie heureusement par l'approche en minibus qui nous avance à Ste Anne et viendra nous récupérer au Riou Bourdou, célèbre et terrifiant torrent domestiqué il y a un siècle. 

18 km et passage élevé au col de la Pare ( 2655 m) pour 900 m D+.
Un très long vallon rectiligne entre Parpaillon et Grand Bréard  à la montée puis une belle descente dans un décor d'Apocalypse : sur plus d'1 km  des milliers de pins couchés,  déracinés,  enchevêtrés juste partiellement tronçonnés pour libérer le sentier. Et on termine dans Roubines de marnes et schistes pourris.

Retour à Pisançon pour une dernière nuit avant le retour sur Belfort via Grenoble.

Bilan

Au bilan, encore une bien belle rando de  100 km et presque 6000 m D+, dans le beau temps et des paysages superbes et isolés.

Concernant l'attribution du futur "Gégé d'Or", notre Gérard quasi hors catégorie doit cependant bien se tenir, car les outsiders distraits se sont révélés nombreux et redoutables en matière d'égarement temporaire : Daniel,  Richard,  Guy, ont montré de solides dispositions. Pourtant,  on ramène tout le monde en bon état et tout le matos.

Photos et vidéo

Description de la randonnée

Participants

Alain Bertrand, Jean Chevallier, Jean-Marie Freudenreich, Richard Grisey, Guy Jacques, Daniel Lepaul