Ça y est, le projet des Séniors du CAF de Belfort né en début 2013 , dont l’objectif était de faire l’Ascension du Mont-Blanc à la fin de cet été et en réunissant le maximum d’entre nous, s’est concrétisé ce samedi 21 septembre, avec les 7 séniors au départ de Tête Rousse et leurs deux accompagnateurs Jacques et Philippe, au sommet du Toit de l’Europe tous ensemble vers 11h30, juste pour l’heure de l’apéro ....
C’est après une préparation sérieuse les mois précédents, qu’Alain, Christian B et Christian G, les 2 “Pimpant” ( Pascale la seule féminine de l’équipe et Christian ), René, et Jean-Paul, se retrouvaient jeudi soir dans un très confortable chalet sur les hauteurs de COMBLOUX afin de recharger les batteries ( des ialpinistes mais aussi des nombreux appareils nomades que nous trimbalons?.. ) Nous avons eu la visite de Jean-Jacques et Michel accompagné de son épouse Françoise, qui venaient nous soutenir moralement, avant d’aller se dégourdir les jambes du côté des Dômes de Miage pendant que nous serions au Mont-Blanc , de Benjamin ( le fils de Kiki) et Gaspard le mignon petit-fils, ainsi que de Jeannine et Daniel LEPAUL venus en voisins avec leur redoutable molosse dont ils ont la garde... Une panne de courant a quelque peu perturbé la préparation du diner, mais un super clair de lune se levant sur les aiguilles de Chamonix a bien compensé ce déficit d’éclairage, puis une “Vodkapirinia” de derrière les fagots concoctée par Alain qui nous a fait un cours de russe, a bien contribué à chauffer l’ambiance et le courant revenu, on a pu déguster l‘excellente Bolognaise de Kiki, les tartes au fruits succulentes et tout le reste.... C’est en pleine forme, que la troupe se retrouvait au départ du TMB, avec un soleil radieux enfin revenu et qui faisait briller la neige fraiche tombée en abondance les jours précédents, nous ayant fait annuler l’adaptation à l’altitude prévue initialement aux refuge des Conscrits. Dés la sortie du terminal du “Nid d’aigle”, on entamait la montée à Tête Rousse, encadrés par les bouquetins qui attendent avec impatience la fin de la saison pour brouter enfin tranquille...Jacques et Philippe, nos deux sympathiques encadrants nous accompagnant pour cette tentative, nous rejoignaient en fin d’après-midi au refuge pour admirer ensemble un super coucher de soleil sur les Aravis et le rosissement de l’arête du Gouter, bien plâtrée, et surmontée du refuge du même nom qui brille comme un phare planté au bord du vide. La nuit fût courte, car nous avions judicieusement opté pour un petit-déjeuner à 2 heures du mat, départ vers 3 heures pour une montée des 750 m du couloir en presque 3 heures sous la pleine lune. On “zappe” la pause au nouveau refuge du Gouter ( la flemme d’enlever et remettre les crampons.. ), puis montée au dôme du goûter, dans une neige qui porte bien, et avec la magie du lever du soleil. Il fait assez froid, un petit vent de 30/40 km/h et les cagoules sont bien appréciées. La pause sous le refuge Vallot est de courte durée, on commence à croiser des cordées qui étant partie du Gouter redescendent déjà, et les 3 cordées de 3, toujours aussi bien groupées depuis le début de l’ascension, entament la mythique arête des bosses, en excellentes conditions, avec un ciel limpide et d’un bleu profond. La progression est lente, les arrêts pour souffler de plus en plus fréquents, mais sans entamer la patience de nos deux encadrants toujours aussi cool, et personne ne souffre du mal des montagnes, pas de crampe, pas de nausée, juste un peu de migraine pour Pascale et le souffle un peu court pour les autres, mais à partir de ce moment, on y croit. La fin de l’interminable montée est en vue, la progression sur l’arête sommitale est magique, l’émotion commence à nous envahir et c’est le sommet vers 11h30, et pas une autre cordée à l’horizon... , le Mont-Blanc réservé uniquement pour les Séniors du CAF, incroyable, rarissime ...une visibilité extraordinaire, pas un nuage, peu de vent, une neige immaculée, des conditions parfaites qu’on savoure...
Après les congratulations avec quelques étranglements dans la voix, les remerciements chaleureux à nos deux encadrants, un peu d’eau ou de thé tiède en guise d’apéro, les photos d’usage ( lorsque le froid ne perturbait pas trop le fonctionnement des appareils... ), quelques rares et brefs appels téléphoniques car cela passait mal et le froid relatif et les moufles n’aident pas pour passer des SMS depuis les smartphones, mais nous avons tous eu une pensée aux autres séniors qui étaient forfaits et bien frustrés de ne pouvoir être parmi nous, un regard circulaire sur tous les sommets environnants ( qu’elle parait petite l’aiguille du midi vu du sommet..!! ), nous avons entamé la descente, car il faut du temps pour faire les 1650 m de D- avant le retour à Tête Rousse.
C’est exactement le même itinéraire qu’à la montée, aussi magique, avec la face sud et ses pentes vertigineuses sur notre gauche, et le grand plateau et son aspect massif sur la droite. Conditions de neige excellentes, peu de cordées à croiser, on est assez rapidement au col du Dôme sous le refuge Vallot , un petit casse croûte car les estomacs réclament, et c’est la descente en pleine pente jusqu’à l’arête du Goûter, on “re-zappe” une nouvelle fois le nouveau refuge, car les organismes sont un peu fatigués et il reste un “gros morceau”, la descente dans les couloirs du Gôuter, avec une neige qui s’est bien ramollie, le croisement problématique dans la zone supérieure des alpinistes qui montent au Mont-Blanc le dimanche, et la traversée du tristement célèbre '”grand couloir” , quoique plutôt calme à part une belle rigole de cailloux et de petits blocs de neige en son milieu, et arrivée au refuge de Tête Rousse entre 18h15 et 18h45... pour une bière salvatrice car les palais sont secs, puis un diner léger car les estomacs sont encore un peu noués et une toilette minimaliste car il n’y a pas d’eau au refuge !!!
Lever tranquille à 7h pour rejoindre toujours crampons au pied, le TMB au Nid d’Aigle, Jacques et Philippe étant partis devant pour chercher un site de décollage correct et sécurisé, et bien exposé au vent, ce qui s’avère difficile, et nous croisons d’ailleurs nos deux amis, remontant avec leur parapente en direction de Tête Rousse... Quelle santé ces cafistes...!!!
Arrivée au Fayet, c’est un Philippe seul et inquiet qui nous attend, car ayant décollé le premier du haut d’un couloir enneigé donnant sur les Houches, il était sans nouvelles de Jacques et qui n’était pas joignable ( batteries téléphone à plat )... après avoir fait le tour des 2 “attéros” de Passy, toujours pas de Jacques... On contacte le PGHM vers 13h30 au cas où une reconnaissance aérienne s’avèrerait nécessaire, mais fort heureusement nous voyons arriver notre grand Jacques à la gare TMB du Fayet, un peu dépité, car il a déchiré sa voile au moment du gonflage et après avoir galéré pour l’arracher des cailloux et remettre le tout dans le sac, c’est grâce à un retour par le TMB, attrapé de justesse, que nous nous retrouvons tous sur le parking du Fayet, soulagés et heureux de la réussite globale de cette sortie des Séniors.
Un grand BRAVO à tous, car l’Ascension du Mont-Blanc était une première pour la majorité d’entre nous et pas évident quand on a de l’arthrose, un BRAVO particulier à Pascale, la seule femme du groupe, très courageuse et un immense MERCI à nos deux encadrants qui ont pris sur leur temps personnel pour nous accompagner et nous sécuriser, et qui ont certainement été frustrés de ne pas avoir pu faire autant de parapente qu’ils auraient souhaité.
Jean-Paul LEVEL, un Président du CAF de Belfort, fier d’avoir une équipe de Séniors aussi dynamique et sympathique, et des encadrants de qualité aussi disponibles”
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