Randonnée Grenoble - Sisteron

18 au 28/06/18

Les mails d'Alain et les parcours journaliers

Jour 1

Nouveau grand raid vers le sud où sont engagés Daniel (notre habituel G.O.), Gégé, Jean-Marie, Albert, Jean C, Christian B, Alain B.

Belle soirée de veillée d'armes hier sur Grenoble avec incontournables gnocchis maison et divers breuvages utiles à nous hydrater avant le grand départ ce matin. 

Donc, ce matin, en route pour Saint Nizier du Moucherotte au bord du plateau du Vercors (où le minibus du CAF nous attendra gentiment une douzaine de jours).

On attaque la rando par l'ascension du Moucherotte d'où on est certains d'avoir une vue panoramique sur Grenoble, Belledonne, Les Grandes Rousses, La Chartreuse, et peut-être le Mont Blanc. Mais c'était sans compter avec les caprices de la météo qui à laissé s'accrocher durablement les nuages sur la ligne de crête. Donc : pas de panorama remarquable mais une rando agréable quoique bien longue.

Fidèles au sacro-saint concept des échappées sauvages des seniors, on a déjà du jardiner quelques fois pour trouver l'itinéraire idéal,  et on a aussi choisi, portés par notre habituel optimisme, quelques sentiers du genre "raccourcis qui rallongent". Bref, rien d'anormal pour les vieux séniles en devenir que nous sommes.

Dîner et dodo à Villard de Lans avant de tailler la route pour La Chapelle en Vercors demain à l'aube.

Les 7 nains géants des cimes .

Jour 2

La journée à commencé par un petit tour en bus pour économiser quelques kms pas rigolos entre Villard de Lans et Corrençon.

Belle étape fraîche, beaucoup en forêt, pour rejoindre La Chapelle en Vercors, village martyr de Juillet 1944, dont on taira l'émotion encore perceptible à divers endroits de mémoire. 

Ce midi, on a pu partager notre pique-nique à couvert sur des chaises-relax organisées à la hâte par le taulier sympathique d'un camping rustique... cependant déjà approvisionné en bières auxquelles on a fait honneur comme il se doit.

Gîte du soir plutôt agréable partagé avec une gros groupe de papys et mamies cyclistes. On est désormais dans la Drôme pour un bon moment. 

Les 7 seniors qui avancent encore et toujours.

Jour 3

Belle journée ensoleillée. Étape entre La Chapelle en Vercors et le Col de Rousset avec des chemins bien confortables

Notre Gégé devrait penser à déposer un brevet pour son séchoir à linge dynamique et ambulant adapté à son sac à dos (voir vidéo). 

On découvre les longues combes désertes et herbeuses de la célèbre "traversée du Vercors" à ski de fond. Tout ça est bien peu fréquenté à cette époque de l'année et c'est très bien comme ça. 

Arrivée à la minuscule station de ski du Col de Rousset... pas très animée dans l'attente de la transhumance prévue pour le prochain week-end et de la saison d'été.  Mais on devrait y dormir au calme. Tout va bien.

Petite pensée pour Jean-Paul qui a choisi de rester aux côtés de sa Joce. Petite pensée également pour notre Président Michel qui doit partir dans 2 jours avec sa Françoise pour le Spitzberg et le Groenland. 

Les 7 seniors encore debout

Jour 4

"Ô Phoebus, astre de lumière, toi qui  nous réchauffa de tes généreux rais ardents, tout le jour durant, même au travers des fraîches frondaisons de grands buis séculaires".... (....bon, allez, bon arrête de déconner, vu qu'on est des purs et durs, pas poètes pour deux sous, même après l'apéro....)

Donc, on a survécu à une longue nuit de sommeil, vu que le tour des 3 maisons du Col de Rousset à été bien vite fait, hier soir, et qu'on s'est couchés avant le soleil.

Ce matin, on a démarré à la lampe frontale (vers 8:30 tout de même) pour traverser les 800 m du tunnel de Rousset, utiles à économiser 2 kms de grimpette et passer du Vercors au Diois. Arrivée de l'autre côté : Un choc esthétique !

Les falaises et le panorama ouvert sur le Diois. On est en Provence, dans la Drôme provençale exactement. 

Très belle rando d'arête puis une descente brutale sur Die... vous savez, le pays de la Clairette à laquelle il a bien fallu goûter. 

Les premiers champs de lavande. Un petit coup de bus pour nous rapprocher du gîte de Chatillon en Diois, beau village médiéval... où la terrasse d'un certain Kiki qui vend du jus de pomme maison (Mais pas que....) a eu la faveur de notre visite .

On y découvre notamment une gendarmerie impériale (pleure pas, Albert) customisée en gendarmerie nationale au fil des décennies. 

Tout va bien.

Les 7 seniors qui ont encore une belle descente (- 1400 m aujourd'hui)

Jour 5

Cochon de Daniel ! L'oiseau nous à fait vivre une étape d'enfer.

Distance acceptable, mais dénivelé à la limite de nos possibilités d'anciens sous le soleil (+1500m), et réparti en 3 montées suivies de 3 descentes. Beau parcours néanmoins sur des sentiers confortables, même si parfois fort raides.

Arrêt pour une bière excellente dans un lieu improbable au beau milieu de nulle part où la tenancière d'une chambre d'hôtes avait le stock adéquat à nos gosiers secs.

On est toujours dans le Diois, à Lesches en Diois précisément, village dynamique de 45 habitants. 

C'est jour de récolte des fleurs de tilleul  et toutes les mamies du village sont à l'oeuvre. Le tilleul ramassé à la St Jean est le meilleur. On nous dit même que dans le temps passé, on arrêtait les foins pour concentrer la main d'œuvre sur cette activité saisonnière et ponctuelle.

On va dormir à 7 pour la première fois de notre vie dans un four à pain car le village à converti son four banal en gîte d'étape sans fenêtre. On craint juste d'y entrer bonne pâte et d'en sortir bâtards. 

Les 7 seniors qui montent toujours assez bien (+1500 m aujourd'hui ) et qui descendent toujours bien ( la blonde, la blanche, ou l'ambrée, c'est selon...)

Jour 6

Notre Gégé n'aurait-il plus le monopole de l'étourderie ? C'est que notre Jean Chevallier est pas mal non plus dans le genre. Mais il manque d'imagination, se contentant de remakes de célèbres galégégeades. Ce matin, en effet, on l'a trouvé fin prêt  à partir avec les chaussures d'Alain B aux pieds... qu'il trouvait pourtant un peu grandes pour lui. Alain ne risquait pas d'enfiler les siennes, un peu courtes. Faut dire que chez les seniors, après l'ère des Meindel, beaucoup se sont convertis aux Löwa, toutes ressemblantes.

Bref, on a rendu à chacun ses chacunes et on est repartis pour une nouvelle étape assez cool vers le village de Valdrôme, lieu de la source de la Drôme, village de baba-cools sans internet ni réseau téléphonique mais avec un bar associatif auquel on a tous adhéré pour un cotisation annuelle de 5 euros... qui donnait droit à la première grande bière gratuite. Comme cette bière locale s'appelle "La Manivelle", il a fallu affronter, comme il se doit,  quelques retours de manivelle à 2 euros le coup...

Remarque Jean : Avec 6 adhésions (un réfractaire dans le groupe) nous représentons plus du quart des membres !

Sinon, l'étape à été marquée par une excellente pause déjeuner au Col de Cabre, sur la terrasse du bar local en compagnie de poules et de chèvres. 

Puis, après une courte reprise de marche, il y eut une fameuse sieste, sur une pelouse agréable où l'on aurait pu conter la "fable du matou et du papillon" (cherchez pas chez La Fontaine : ça vient de sortir ; voir photo...)

Mais notre Jean-Marie y a ramassé également une belle tique, la première de cette rando bucolique à haut risque, qu'il a fallu extraire à notre arrivée au gîte du soir où chacun dormira dans un bon lit, sachant que la nuit dernière dans le four à pain n'a pas eu les faveurs de tous puisque 3 claustros du groupe avaient préféré dormir à la belle étoile sous un tilleul agréable... mais près du clocher local qui les a bercés à chaque heure de la nuit du son puissant de ses cloches.

Dernière minute : La bonne surprise de voir arriver vers 19:30 Martine et Alain T avec leur monstre camping-car, avec la motivation de nous accompagner quelques jours. 

Les 7 seniors, nouveaux membres d'une association qui crée du lien (sic) et qui a de la bonne bière.

Jour 7

Encore une grosse (étape ). On pensait être partis pour une promenade de santé entre Valdrôme et Serres, mais ce fut un beau morceau de plus : +1500 m et 27 km dont les 3/4 en crête accidentée où on n'avance pas. Mais vue panoramique incroyable du Grand Veymont au Nord au Ventoux au Sud en passant par les Grandes Rousses et le Devoluy. 

Les Tritter nous ayant rejoints, il a fallu gérer le maxi-bus qui leur sert de camping-car et trouver le moyen de nous rejoindre à un col....Ce qui ne fut pas une mince affaire.

Puis on a butiné un peu pour ramasser dans les alpages, organisés en parfaits ronds de sorcière une quantité de monstrueux champignons agarics gros comme des ballons de foot qu'on a nommés "agaricus sumotorix".  Les Tritter cuisineront....

Beau village de Serres avec un peu de vie, du dynamisme.

Au dîner du soir, 7 des 9 seniors présents ont sélectionné la tête de veau ravigotte locale avec une pensée spéciale pour nos amis Guy et Jean-Paul, grands amateurs après Jacques Chirac.

On dort ce soir au camping local, répartis entre une tente, une caravane et le camion des Tritter. (Si vous aviez vu la tête de la tanière en voyant arriver l'engin élagueur de tout ce qui traînait sous 4 mètres de hauteur.... )

Bref, la fatigue à vite disparu. L'ambiance est au top. Tout va bien.

Les désormais 7+2 seniors encore en état de marche

Jour 8

Lever un peu moins matinal que d'habitude car l'étape de Serres à Trescloux sera courte. 

En fait, environ 17 km, dont plus de 10 km d'une magnifique arête calcaire du Pic de Beaumont, pour 1000 m de dénivelé +.

Notre Gégé a préféré accompagner Alain T et son monstre camping-car, because un peu chamboulé par le dîner et les libations de la veille.

Pas de vautours aujourd'hui au-dessus de nous, Mais quelques planeurs siffleurs de la base voisine d'Aspres qui viennent jouer avec les falaises. 

Le calcaire est toujours au rendez-vous et le sera jusqu'à la fin du raid vers Sisteron. Les descentes en falaise des hautes crêtes sont des pierriers à petits grains que Jean-Marie ne descend plus comme un malade depuis une certaine expérience douloureuse en Vercors il y a quelques années. 

Minuscule village-étape de Trescloux (comme plusieurs de ces jours derniers également) où le bistrot fait aussi épicerie, resto, boulange, bureau de poste, et même distributeur d'argent liquide. Ces zones traversées depuis le Vercors Sud sont réellement bien peu peuplées. 

Joli gîte et bonne cuisine ce soir. Le maxi-bus Tritter a même su venir jusqu'ici....

Une grosse journée nous attend demain. On va donc dodo sans traîner. 

Les 7+2 seniors toujours en état de marche. 

Jour 9

Départ à l'aube pour un gros bout de +1500m en 2 coups de cul et 23 km.

Premier tronçon vers Orpierre par les monts de Garde, ligne de crête remarquable avec vue sur 360 degrés qui embrasse un paysage fabuleux intégrant la Barre des Écrins et l'Olan au Nord Est et le Mont Ventoux pelé au Sud Ouest.

Descente sur la cluse d'Orpierre, fameux site d'escalade en falaise, et joli village avec église et bistrot.

On y a goûté la "phénicienne", bière de Marseille inconnue de l'équipe et fort appréciée. Puis déjeuner sous les platanes du village au vin rosé (Merci les Tritter pour la logistique alimentaire).

2ème grimpette de la journée vers la crête de Chabre, superbe et à nouveau très ouverte du Nord au Sud.

Puis enfin, l'ultime descente du jour vers le camping de Baret sur Méouge où nous attend Alain T et le maxi-camping-car...et tout le matos pour un mémorable barbecue.

La Zoubida de l'équipe (alias Martine) est une dévouée et efficace Conchita qui a préparé les accompagnements requis pour l'apéro du soir.

On est au pays des Baronies provençales,  pas loin de chez Mr Ducros, maître es herbes z'et épices,  celui qui se "décarcassait pour nous" dans les années 70.

Soirée bien chaude avant dodo réparateur. 

Les 7 + 2 seniors pas vraiment angoissés par les résultats de la coupe du monde de foot en cours.

Jour 10

Encore une bien grosse... Longue de 25 km, mais surtout de +1500 m et qui n'en finissait pas de finir avec une fin en montagnes russes sous la chaleur.

Une étape qui nous a cueillis à froid dès le matin avec un +800 m droit dans le pentu pour atteindre le sommet du jour... Déjà qu'on n'était pas vraiment frais après la soirée de la veille, agrémentée de divers breuvages souvent désaltérants,... On ne se souvient plus très bien d'ailleurs. 

Toujours du calcaire, qui se perd parfois dans des zones plus détritiques et ravinées de schistes explosés par le gel en millions de petits grains anguleux. Toujours des buis, du thym, de la lavande, et surtout l'omniprésence d'imposants tilleuls fort odorants à cette époque. Il a fallu gérer l'eau et la soif dans ce désert continu.

Quelques hameaux ou villages fantômes parfois en ruine et dangereux sont les témoins de l'exode déjà ancien de populations locales attirées par les vallées plus animées et les villes. Les Baronies meurent à petit feu.

Beau gîte au pied de la Montagne de Lure... Mais où on sert de la bière sans alcool (imaginez la gueule à Albert et Jean-Marie). Mais on survivra....

Les 7+2 qui sont près de la fin (du raid)

Jour 11

Retour peinard sur Sisteron par une quasi demi-etape (7 km et +350m de dénivelé ) pour y attraper le bus de Nice à Grenoble en fin de matinée.

Avant ça, la veille au gîte du Figuier de Bevons, si on ne servait que de la bière sans alcool, on nous y a servi un extraordinaire et fort original menu bio, concocté par Samir, le proprio actuel, qu'Alain B avait bien  connu comme cuistot déjà très atypique et néanmoins excellent dans les années 90 dans un fameux centre de stages plutôt new-age près de Montpellier.....d'où embrassades et accolades sincères....et chacun a terminé avec une tisane tilleul/basilic/thym de son cru.

Donc, fin de partie à Sisteron. Les Tritter ont préféré prendre la route directement avec leur maxi-camion.

Et les autres ont fait halte sur Grenoble pour une dernière soirée. Il a aussi fallu penser monter récupérer le minibus qui attendait gentiment depuis 11 jours sur le plateau du Vercors ; Ce qui fut fait sans histoire.

Au bilan de ce raid :

- Bien entendu un grand merci à Daniel pour son organisation au poil. On lui rediras  encore que nos pattes et carcasses de vieux ont cependant plus de mal à supporter certaines bavantes et on lui recommandera encore de tenter de limiter les difficultés à l'avenir.

- Toujours une bonne et saine ambiance de copains (c'est presque un lieu commun de le répéter) qui nous fait regretter l'absence de quelques autres.

- Du Diois à Sisteron : une succession de montagnes et de crêtes très sauvages et désertes qui n'ont rien à envier au Vercors plus connu.

- Le tilleul (et l'économie qui va avec) est l'arbre roi du coin.

- Si on n'aime pas le calcaire et les buis, il vaut mieux aller traîner ailleurs.

- On sait tout de la différence entre lavande vraie (1 tige = 1 fleur) et lavandin (1 tige = plusieurs fleurs).

- On sait tout aussi de la présence incongrue d'une longue veine de sable siliceux et kaolinique sur les hauteurs du Vercors pourtant 100% karstique : il faut aller chercher du côté des glissements venus à l'éocène du Massif Central, à l'époque une haute montagne, alors que le Vercors était au fond des mers.

- Gérard a su tout retrouver de ses affaires temporairement égarées, à l'exception de son beau chapeau rouge rapporté de Bretagne et oublié dans un bus.

- 2 opérations de resemellage ont dû être pratiquées sur les chaussures à Gégé, dont une d'urgence par strapping in-situ.

- Les bières nouvelles testées s'appellent La Manivelle, La Phenicienne, La Tourmente, La Carmat.

- Nous sommes fiers de tous être devenus membres bienfaiteurs d'un bar associatif du village de Valdrôme. 

- La météo excellente quoique bien chaude a contribué nous mettre l'esprit en joie...mais pas que....

Les 7 + 2 seniors prêts à continuer le Chemin

Album photo

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Carte de la randonnée

Autour de la randonnée

Hôtel l'Ermitage Saint-Nizier-du-Moucherotte

Hôtel détruit, lieu du tournage du "La bride sur le cou" avec Brigitte BARDOT. Vidéo 1/2 - Vidéo 2/2