Tour du Vignemale

21/06/16 au 02/07/16

Les rapports quotidiens d'Alain sur le vif et par mail

Jour 1 - C'est parti

Pas certain d'avoir du réseau plus loin... On démarre sec par le petit train d'Artouste.

Tout va bien.

Jour 2 - Merveilles pyrénéennes...

Dur, dur, d'imaginer vivre sans téléphone ni internet pendant 3 jours.

Nous sommes en Espagne pour 2 jours et ce soir Saint Wifi est avec nous. Mais ça ne saurait durer et il faudra encore patienter pour la continuité des news because dès qu'on repassera en France vers le Vignemale on retrouvera un désert médiatique.

Bref, tout va bien. Beau temps, magnifiques paysages, ambiance de haute montagne renforcée par la présence de neige sur 50% des parcours dès 2000m parfois.

On regrette juste l'abandon de Michel, taraudé par une tendinite douloureuse : il nous a quitté hier en un point où il était facile de retrouver une vallée française. On sait qu'il est bien arrivé à la maison ce soir.... on pense bien à lui.

Les refuges français du coin ne sont pas du niveau de ce qu'on avait trouvé dans le Tyrol l'an passé... notre Langenberg à côté est un 4 étoiles. Notre premier refuge espagnol semble un peu plus prometteur : en tout cas on a pris notre première douche depuis 3 jours, et même pu faire nos petites lessives. Demain sur le chemin on devrait mieux repérer les odeurs de marmottes gâtées jusque là par les effluves de vieux boucs en transhumance.

Faut dire qu'on encore récolté des étapes pas vraiment pour seniors, malgré les bonnes resolutions collectives . Par exemple, hier, ce fut juste 11 heures de marche, 1500 m positif, et des beaux tas de cailloux sur les sentiers...

Bon moral. Patience pour le prochain reporting.... faudra encore prier Sainte Inter-nénette.

Jour 3 - Une étape de transition ?

Chef Daniel, il avait annoncé "une journée de transition". Finalement ce fut juste 10 heures de marche, 27 km et +1100 m... Une bricole, quoi.

Inutile de dire que les petons ont souffert et qu'il a fallu reminéraliser à l'aide de quelques bonnes bières... Le refuge espagnol de Bajuruelo est bien accueillant, au bout d'un in-ter-mi-nable chemin de descente.

Mais l'étape fut superbe avec des névés d'altitude, du granit magnifique, puis l'arrivée dans un calcaire torturé et des gorges profondes et la végétation spécifique qui vont avec. Le coin est superbe et nous sommes passés juste au pied de la face espagnole de notre bon Vignemâââle, dont on verra la face nord dans 2 jours quand on reviendra au pays.

Sainte Inter-Nénette nous permet encore de vous causer ce soir... On n'est pas certains de pouvoir continuer demain. Patience donc.

Jour 4 - Retour au pays

Une belle étape qui nous a ramenés sur Gavarnie par un col élevé tout près de la Brèche de Roland. Un petit coup de frais au col et un fond de vallée bouchée sur Gavarnie.

Nous pensions aller au Cirque, et finalement on est allés à la télé où on y voit plus clair juste à l 'heure de France / Irlande de foot....et une bonne bière avant de repartir pour une petite heure vers notre refuge du soir.

Le temps est revenu au beau au moment du premier but de l'Irlande. Aïe Aïe Aïe... Ce mail partira avant la fin du match pour profiter de la connexion locale.

Jour 5 - Psychodrame du lundi ou comedia dell'arte ?

Surprise du petit matin. On a fauché les chaussures de Jean-Marie et laissé à la place une paire trop petite pour lui !

Panique à bord. On court derrière les groupes partis avant nous pour vérifier qui porterait des Meindl, la marque préférée des seniors. Hélas, rien n'y fit, et il fallut se résigner à descendre au village de Gavarnie acheter une autre paire. Heureusement, une visite au bistrot histoire d'attendre l'ouverture des commerces de souliers et autres godillots, nous permit d'y rencontrer la marchande qui acceptât pour nous d'ouvrir son commerce avant l'heure.

...On passe sur les tergiversations et stratégies développées pour tenter de localiser l'inconséquent randonneur avec l'aide radio des gardiens de 3 refuges du coin...

Finalement Jean-Marie s'est fait à ses nouvelles godasses et ce fut une bien belle étape de plus de 20 km et + 1400 m pour trouver un magnifique refuge de Baysselance vers 2600m juste au pied du Vignemale qu'on ira côtoyer demain matin. Donc, tout va bien malgré le psychodrame du matin.

Ah ! J'allais oublier de relater le petit miracle de fin de journée. Il se trouve que Jean-Marie a retrouvé ses Meindl.....aux pieds de notre Gégé !... C'est que notre Gégé adoré n'est pas calibré pour distinguer une pointure d'une autre à moins de 3 tailles d'intervalle.

On a donc célébré comme il se doit avec la bière locale l'heureux dénouement du mystère des petits souliers.

Jour 6 - Le jour du Vignemale

Donc ce matin Jean-Marie est reparti avec ses chaussures miraculeusement retrouvées et Gérard avec des souliers neufs (ceux achetés en urgence à Gavarnie ) ....en attendant de pouvoir récupérer ses propres chaussures restées au refuge près de Gavarnie. Les 2 tailles au dessus de son pied habituel n 'ont pas l'air de l'affecter.

Au départ matinal du refuge de Baysselance, certains ont choisi de grimper au Petit Vignemale pendant que les autres se sont satisfaits d'un passage de col élevé pour que l'équipe se reconstitue plus bas au refuge des Houlettes de Gaube au pied de la face nord imposante de l'élégant Vignemale. Conférence au sommet (du Petit Vignemale) avec un alpiniste anglais de passage terrassé par le Brexit qu'on sait....puis par le 2 ème exit des Anglais à l'Euro de foot, battu par l"Islande.

Belle descente de la magnifique vallée de Gaube où on a rencontré pour la première fois nombre de randonneurs de tous niveaux.

Refuge du Clot confortable qui fut le site d'une opération quasi-à coeur ouvert confiée aux mains expertes du Docteur Jean-Marie F : il s'agissait d'enlever quelques fils de suture au 12 ème jour d'une petite operation thoracique sur Alain....la salle d'op en plein air a vu aussi se relayer des anesthésistes, infirmiers, ambulanciers bénévoles et dévoués (on a des images...). L'opéré s'est finalement réveillé sans mal et on a fêté ça comme il se doit.

Tout va bien. Comme chaque soir, on se demande bien ce que notre Gégé va bien pouvoir égarer ou emprunter demain.

Jour 7 - Notre Gégé est resté contagieux

Non seulement notre Gégé est convalescent, mais il reste très contagieux. Et un autre succomba à la "forgetmania grunblattia". Car voici donc qu'au cours de notre pause matinale et néanmoins salutaire ce fut Jean qui oublia sur un funeste caillou sa montre de première communion. Il repartit sans le précieux bijou des familles, s'en aperçut bien plus tard et il fallut se résigner à redescendre un bon 100 m de dénivelé pour rejoindre le lieu de notre premier repos. Mais hélas, sur place, point d'horloge de poignet. Nada. Que pouic du précieux objet ! Les coquines marmottes seraient - elles charpardeuses ?

Finalement, le miracle grunblattien se produisit comme il se doit, et Jean retrouva son inestimable instrument......au fond de sa poche !

A part ça, tout va bien.

Encore une étape bien assez longue. Les paysages sont magnifiques, très changeants, souvent inattendus pour des habitués des Alpes et des Vosges.

Rendez vous compte : il y a plus de 50 sublimes lacs d'altitude, tous naturels, répartis dans les vallons glaciaires versants sur Cauterets.

A la mi-journée, Jean-Paul piqua un coup de sang au motif que, "si on veut continuer à profiter de belles prises de vue dans ces ambiances exceptionnelles, alors faudrait voir à pas galoper toujours devant comme des bourrins"....ce qui provoqua un débat cordial et utile à remettre les pendules à l'heure....y compris la montre de Jean.

Nous avons eu nos toutes premières gouttes de pluie en fin de journée pour quelques minutes avant de plonger dans le brouillard de fond de vallée et rejoindre un petit hotel au lac d'Estaing, vraiment isolé, sans réseau tel ou internet (ce message partira donc un peu plus tard ), mais avec un restau vraiment gastronomique et un service digne des grandes tables, bien loin du standard habituel connu des vieux cafistes. Adresse à retenir pour qui voudrait s'isoler en épicurien averti.

Après la liesse du dîner fort apprécié, notre Gégé a encore fait une rechute sérieuse : il est redescendu pourtant conscient de sa chambre vers la salle de restau pour y chercher ses lunettes.....qu'il avait sur son nez avant de souhaiter bonne nuit à tous.

...Demain sera un autre jour...

Jour 8 - Notre Christian a le coeur fendu...

Pôôvre Christian qui n'a pas réussi à se décider à embarquer pour pas cher un coupé 406 V6 à moteur PRV, sièges cuir, millésime 1998 que le sympathique patron de l'hôtel du Lac d'Estaing a du conduire à la casse cet après-midi. Notre Christian a préféré continuer à pied avec nous... et Agnès a échappé à un énième bibelot dans le garage familial. Pourtant c'était une vraie affaire ! Christian, ce soir, en a encore les tripes tordues de dépit... et il a donc compensé toute la journée en grimpant comme un marteau les 3 cols de l'étape.

Une étape presque intégralement dans les nuages avec bien peu de visibilité. Le soleil n'a daigné venir flirter qu'avec les sommets autour des cols que nous avons passés. Pas de pluie, mais un gros taux d'humidité tout le jour. Une pensée spéciale pour Michel en passant le pont d'Arrens, car c'est là qu'il a du retrouver la civilisation lorsqu'il a du nous quitter la semaine passée.

Ce soir, on est à Gourette, une bien tristounette station de ski des années 70 hors saison, dans un refuge CAF assez semblable à notre Langenberg tenu par une bien dynamique taulière.

Demain sera la dernière étape et il y a débat pour choisir entre plan A, plan B, plan C pour calibrer la fatigue encore acceptable par nos vieilles carcasses.

Jour 9 - Dernière étape et conclusion

Et voilà. C'en est fait d'un dernier raid bien raide.

On a unanimement demandé à Chef Daniel de n'organiser désormais, afin de préserver nos papattes de vieux, que des raids avec étapes limitées à 25 / 30 km et +1800 à +2000 m de dénivelé..... non, on fanfaronne, en fait on saura se contenter de moins.

Aujourd'hui, de Gourette à Eaux Chaudes où on est venu passer notre dernière soirée, on a un peu monté, mais surtout descendu -1200 m sur 20 km.

En route, un cossu village, Laruns, nous a permis de déjeuner au restau pour la première fois du raid. Et on a respecté le dicton "ça rince (nos gosiers secs) à Laruns". Arrivés tôt à destination, après récupération du minibus et de la nouvelle Pigeot 3008 d'essai de Jean-Paul, il a encore fallu aller faire un tour avec cette superbe auto pour aller vers un lac d'altitude tenter de voir le Pic du Midi d'Ossau. Mais le nuage environnant n'a pas permis d'apercevoir Sa Majesté.

Donc, retour pour une sangria réparatrice à notre petit hotel et constater par la fenêtre que "ça rince aussi aux Eaux Chaudes" (mais cette fois on parle d'un monstre orage....on aurait pu oublier l'existence de ce risque montagnesque tant on a bénéficié d'un permanent soleil au cours du raid.

On sera donc de retour à Belfort demain soir après une grosse journée de route (près de 1200 bornes, ce qui nous met le Ballon d'Alsace tout de même à distance plus accessible).

Pas de regret cependant d'avoir fait tout ce chemin : les Pyrénées Centrales sont vraiment superbes, authentiques et différentes.

Alain + les 6 autres seniors qui vous donnent rendez-vous pour de prochaines aventures.

Albums photos et vidéo

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