Famille BANVILLE - victimes civiles du bombardement de la gare de Noisy le 18 avril 1944
cimetière: div17-rang19-sep5 n°18869 (sépulture familiale x8)
bombardement: sur la carte histoire
sépulture sur la carte balade
Famille BANVILLE - victimes civiles du bombardement de la gare de Noisy le 18 avril 1944
cimetière: div17-rang19-sep5 n°18869 (sépulture familiale x8)
bombardement: sur la carte histoire
sépulture sur la carte balade
Ici repose la famille BANVILLE : la petite Janine, accompagnée de ses parents Henri et Simone.
Tous trois sont morts dans le BOMBARDEMENT visant la gare de NOISY, âgés de 37, 32 et 13 ans, le 18 avril 1944.
A 23h45, 163 appareils alliés déversent sur la Gare de Noisy-le-Sec plus de 1900 bombes (800 tonnes !).
2 vagues passent à 12 mn d'intervalle.
Terminé à 00h10, le Bombardement était l'un des 32 objectifs en France du plan allié, visant à couper
les voies de communication avec l'Allemagne, 2 mois avant le débarquement en Normandie.
Mais, si cette opération a atteint militairement ses buts, un triste bilan de 750 tués vient en ternir le tableau.
Noisy, qui fut détruite à 70%, est devenue une "ville morte" dénombrantvdans ses ruines, près de 520 victimes,
auxquelles il faut ajouter 175 autres dans les communes voisines. Sans oublier les 27 aviateurs
canadiens, tombés avec leur avion sous les tirs de la défense anti-aérienne allemande (la flak),
ainsi qu'une trentaine de soldats allemands.
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Aux Lilas, c'est la rue de Paris qui a concentré les points d'impact des bombes,
plus particulièrement au croisement avec la rue du Garde-Chasse, là où se tenait le fameux "Restaurant des 3 marches",
ancien "Hôtel de l'Aveyron" de monsieur Alary.
Le destin va y stopper brutalement Janine et ses parents Henri et Simone Banville, dans leur course vers l'abri du métro.
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Nous sommes le soir du 18 avril 1944. Il sera minuit dans un peu moins d'une heure et, rue du Fort comme ailleurs,
on est déjà au lit depuis longtemps.
Soudain, au loin, on entend se déclencher les sirènes de Bagnolet. Encore un raid aérien.
Et puis c'est au tour des sirènes et de la crécelle du réservoir de la ville de donner l'alerte.
Cette fois, il est temps d'aller chercher refuge dans les sous-sols du métro,
comme tous les Lilasiens ont appris à faire.
La petite Janine, 13 ans, s'habille en vitesse pour suivre ses parents Henri et Simone.
Ils se dépêchent en direction de la Mairie.
Mais les avions arrivent déjà. Un témoin dira les avoir vu prendre la rue de Paris en enfilade.
Et les bombes commencent à tomber, toutes alignées sur le centre-ville.
Au 2 bd de la Liberté, la façade s'effondre, ensevelissant le couple Lambert.
Très près, rue de Paris, les immeubles des numéros 118 et 120 sont touchés.
Mais c'est un peu plus loin qu'auront lieu les plus gros dégâts.
Rue du Garde-Chasse, les maisons des numéros 1-3, et 2-4-6 sont détruites,
faisant 3 morts : le couple Boulesteix et madame Souciet.
Au croisement avec la rue de Paris, celles des numéros 155 et 157, à côté de la pharmacie, sont soufflées.
C'est cet endroit qu'ont atteint Janine et ses parents, là où se trouve encore le restaurant des Trois marches.
Il ne leur reste plus que 150 mètres à faire avant d'atteindre le métro.
La chute d'une bombe en décide pourtant autrement.
les fauchant tous les 3, ensemble.
Le lendemain, dans notre ville, c'est jour de deuil.
On dénombre 9 tués et 50 blessés. Sur 13 points de chute, 27 immeubles sont détruits.
Depuis la nuit, les secouristes se sont mis à aider les survivants et on commence à déblayer.
Des bombes à retardement se cachent pourtant encore dans les décombres.
Elles explosent pour la plupart dans la journée.
Deux semaines plus tard, cent personnes sont toujours évacuées, suite à la perte de leur logis.
Mais l'espoir commence à renaître et les heures sombres vont trouver leur fin.
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4 mois après, exactement le 17 août, la Libération de la ville des Lilas met un terme aux quatre années d'occupation.
Depuis, la famille BANVILLE repose dans ce cimetière communal, avec les siens, en haut de la 17ème division.