Charles ROZIÈRES 

Construction: 1868     histoire:  usine

10 av de Bagnolet (combattants d'Afrique du Nord)    sur la carte: usine

Charles Rozières  °1825 +1907     famille:  arbre   fiche   chrono   maire

sur la carte:  cimetière

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Charles ROZIÈRES   °1825 +1907 a été le  4ème maire de notre ville des Lilas

Né en 1825, il effectue 2 mandats, entre 1874 et 1880.  Il décède en 1907 et est inhumé au cimetière de la ville dans son caveau familial, à l'angle de "l'allée des maires".  

Son père, pâtissier à Villejuif, avait eu l'idée en 1819 de faire cuire des oignons dans un four, afin d'en tirer une pâte à colorer les bouillons. En 1848, Charles reprend l'affaire et la développe. En 1868, il l'industrialise en s'installant aux Lilas. Il est ainsi le précurseur du décollage économique de notre cité à peine née.  

Patron novateur, on lui doit une USINE aux PETITS OIGNONS   

L'usine Rozières ouvre sur la rue de Bagnolet -actuelle avenue des Combattants en Afrique du Nord- sur un terrain d'un hectare, longeant l'actuel bd de la Liberté -au sud- et la rue de Paris -au Nord-. En 1868, Rozière est en fait le premier industriel à installer sa production aux Lilas. Une quarantaine d'autres entreprises suivra, attirées par le coût raisonnable des terrains et des baux, la patente moins élevée et les droits d'octroi beaucoup plus faibles qu'à Paris. 

Dans la ville, l'arôme d'oignon fait recette. Victor Delepoulle vient lui faire concurence en 1881. Le 3ème -Patrelle- ne migre de Romainville qu'en 1889. Curiosité de l’histoire qui fait s'implanter aux Lilas les 3 créateurs du marché des arômes au goût d’oignons. 

Charles Rozières réside à côté de son usine, comme beaucoup des patrons de son époque. Son imposante maison de maître ouvre sur des serres et un jardin d'agrément. La production est assurée en 1889 dans d’immenses bâtiments de 2 étages de 5.000 m2. Les livraisons à partir d'un pont-roulant sont incessantes. Patron novateur, il diversifie ses activités sur d'autres produits : le savon de Panama et la Panamine. 

En 1931, on recense 35 employés dans son usine : une quinzaine pour l’arôme et les Pastilles Rozière, une dizaine pour le savon de Panama, dix autres pour la Panamine. L'emballage des pastilles se fait à l'extérieur, chez des ouvrières qui les conditionnent dans des boîtes de 5 kilos. Sans héritier direct en mesure de lui succéder, l'entreprise est reprise par Georges, puis François Dubos, fils et petit fils de sa belle-soeur.  Puis, en 1958, 50 ans après la disparition du fondateur, l'usine part pour Champigny, dans l'actuel Val de Marne, où elle ne survivra que 9 ans.

Avant cela et au moins jusqu'à sa disparition, les Lilasiens lui devaient un fort joli parc d'agrément, aménagé juste en face de son usine. 

Il y a un siècle, sur le triangle de ce Parc Rozières, édifié avec mare et ruisseau artificiel, toute une jeunesse y trouvait à la fois jungle et terrain d'aventures, pourvu qu'elle ait un peu d'imagination.